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Réindustrialisation de la France : une dynamique qui semble se confirmer

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Au milieu des années 2010, le mouvement de désindustrialisation, particulièrement marqué en France depuis les années 1970, connaît un coup d'arrêt. Depuis, malgré les crises du Covid-19 puis de la guerre en Ukraine, la dynamique de réindustrialisation semble se confirmer selon une analyse de la Direction générale des entreprises (DGE).

Dans une étude publiée le 24 mai 2024, la Direction générale des entreprises (DGE) fait le point sur le mouvement de désindustrialisation, en France et dans le reste de l'Europe, et sur les étapes de la réindustrialisation, depuis le milieu des années 2010. 

La DGE présente son nouveau baromètre de l’industrie basé sur trois indicateurs, visant à mesurer :  

  • les emplois dans les métiers industriels ; 
  • le nombre d’usines actives ; 
  • les ouvertures effectives de sites industriels comparées aux fermetures, sur l’ensemble du territoire. 
     

De la désindustrialisation à la réindustrialisation ?

Le mouvement de désindustrialisation, qui s’opère dans les pays développés à partir des années 1970, s’accentue avec la mondialisation à la fin des années 1990. La France est particulièrement touchée : la part de l’industrie dans le PIB (Produit intérieur brut) français passe de 17% à 11% entre 1995 et 2017

Pourtant, l’industrie joue un "rôle de premier plan dans la prospérité économique" et la "cohésion sociale et territoriale du pays". La désindustrialisation des années 2000 s’accompagne de l’apparition d’un déficit commercial et de la perte de nombreux emplois de qualification intermédiaire bien rémunérés (avec un salaire moyen en net de 2 780 euros par mois contre 2 550 euros dans l’ensemble de l’économie). 

À partir du milieu des années 2010, la part de la valeur ajoutée manufacturière cesse de chuter. Malgré le Covid-19 et la guerre en Ukraine qui fragilisent l’activité industrielle (désorganisation des chaînes de valeur, augmentation du prix des matières premières…), l’attractivité française s'est "redressée" souligne la DGE. La dynamique de réindustrialisation se confirme et s’accompagne de nouvelles créations d’emplois. D’après le rapport, 130 000 emplois salariés ont été créés dans l’industrie depuis 2017 dont 28 000 en 2023

Une dynamique confirmée par trois nouveaux indicateurs

La DGE propose trois nouveaux indicateurs pour mesurer la dynamique de réindustrialisation en France

  • le premier qui mesure les emplois dans les métiers industriels permet d’observer une progression particulièrement forte des métiers non-qualifiés et des métiers qualifiés dans les secteurs de l’électricité et de l’électronique ; 
  • le second qui recense le nombre d’usines actives confirme une baisse, dans les années 2020-2021, notamment sur les emplois intérimaires, puis une reprise en 2023, avec 500 établissements de plus qu’en 2016 ; 
  • le troisième qui compare le nombre d’ouvertures au nombre de fermetures de sites industriels sur le territoire montre une dynamique très positive entre 2022-2023 avec une part plus importante de certains secteurs (agroalimentaire, industrie verte et économie circulaire, transport…) et de certaines régions, comme l’Auvergne-Rhône-Alpes.