Globalement, l’année 2023 marque un recul. Les ventes internationales de programmes audiovisuels baissent de 5,3%, à 203,4 millions d'euros (M€). Ce recul est toutefois relatif. Le chiffre des exportations est le troisième plus haut niveau enregistré depuis le début du suivi statistique du secteur, en 1999, selon le rapport publié par le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) le 3 septembre 2024.
Quels programmes sont les plus exportés ?
Malgré un recul global, certains types de programmes continuent de bien s’exporter, preuve de l'attractivité des programmes français. C’est le cas :
- des ventes en fiction (Marie-Antoinette, Cœurs noirs, Bardot, le Bazar de la charité, le Bureau des légendes…), qui se maintiennent à un niveau élevé (74,5 M€), certes en baisse de 7,7% mais largement au-dessus de la moyenne de la décennie (54,9 M€, soit +35,7%) ;
- des documentaires français, qui représentent 47,2 M€ de ventes internationales, un résultat proche du record de 2022 (-3%).
D’autres programmes sont en revanche plus touchés par la baisse comme les programmes d’animation français qui reculent de nouveau de 11,2% par rapport à 2022, à 57,6 M€.
Les revenus issus de l’exploitation à l'étranger des programmes français disponibles via des moyens numériques permettant de les consommer à la demande représentent 31,3% des recettes d’exportation, contre 43,1% en 2022. Enfin, les droits télévisés (incluant les ventes "tous droits") représentent 54,2% des ventes, une part en légère hausse par rapport à 2022 (49,1%) mais en nette baisse sur dix ans (76% en 2014).
Quels pays du monde consomment les programmes français ?
En 2023, les cinq premiers territoires pour l’exportation des programmes audiovisuels français sont des pays d’Europe de l’Ouest (trois sur cinq en 2022).
La Belgique devient le premier territoire à l’export pour les programmes audiovisuels français avec 17,2 M€ d’achats, un chiffre d’affaires en hausse de 24,7% par rapport à 2022. En deuxième position, la zone constituée par le Royaume-Uni et l’Irlande progresse d’une place malgré un recul important des ventes de fiction de 48,3% par rapport à 2022. Les ventes continuent de baisser en Allemagne et en Autriche, qui se situent à la 3e place.
L’Europe centrale affiche un niveau inédit depuis 2017. Les ventes des programmes audiovisuels français en Europe centrale et orientale atteignent 13,1 M€ (+28,9% par rapport à 2022).
La zone Amérique du Nord marque le pas. Les ventes de programmes français reculent de 23,4% par rapport au niveau très élevé atteint en 2022, en raison notamment de plusieurs ventes très significatives aux États-Unis (vente du format de HPI par exemple et de plusieurs séries d’animation). Le recul est prononcé aux États Unis : les ventes de programmes français chutent de 50,5% à 9,5 M€, un niveau nettement inférieur à la moyenne observée sur la dernière décennie (14,8 M€), et le résultat le plus faible depuis 2013 (8,1 M€).
Les exportations de programmes audiovisuels français en Asie/Océanie diminuent de 14,6% en 2023 pour s’établir à 14 M€. La zone représente 6,9% des ventes mondiales (-0,8 point).
Les ventes à destination des pays d’Afrique sont en léger repli à 5,6 M€ (-7,8 %). L’Afrique devance l’Amérique latine (-7,5 % à 3,7 M€) et le Moyen-Orient (-12,3 % à 3,4 M€).