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Samu : un recours au 15 en hausse en 2022

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

La Direction de la recherche, des études de l'évaluation et des statistiques (Drees) a publié une étude sur les recours au service médical d'urgence (Samu-15) entre 2014 et 2022. En 2022, les appels ont augmenté mais "la rapidité de réponse semble s'être dégradée". Les statistiques montrent par ailleurs de fortes disparités entre départements.

Le taux de recours au Samu (nombre de dossiers de régulation ouverts pour 100 habitants) a progressé de 21% à 31% entre 2014 à 2022, constate l'étude de la Drees, publiée le 21 janvier 2025. 20,7 millions de dossiers de régulation (ou DR), ouverts à chaque appel, ont été enregistrés, soit 48% de plus qu’en 2014. 

Cette importante hausse provient essentiellement de l'épidémie de Covid-19 en 2020, puis des mesures de régulation mises en place à partir de 2022. Les "mesures Braun" ont élargi le recours au 15 aux besoins de soins non programmés et pas seulement les urgences médicales (services d’accès aux soins). Appeler le Samu est devenu un préalable avant de se rendre aux urgences.

Des disparités départementales

Le nombre d'appels passés au Samu varie selon les territoires, notamment : 

  • de 10% dans la Manche à 71% en Lozère en 2014 ;
  • de 19% en Seine-et-Marne à 78% en Lozère en 2022.

Les taux sont plus élevés dans les départements où :

  • les personnes de plus de 75 ans sont surreprésentées ;
  • la "défavorisation sociale" est forte ;
  • les soins de premiers secours (médecins généralistes ou service d'urgence) sont moins accessibles.

L'étude note par ailleurs une nette hausse de la contribution des médecins libéraux à la régulation médicale des appels (de 33% en 2018 à 40% en 2022). Ils prennent en charge les soins non urgents et non programmés (quand un médecin régulateur est sollicité pour un appel, le DR devient alors un dossier de régulation médicale ou DRM). Toutefois, cette participation est très inégale selon les territoires. En Haute-Loire, par exemple, elle est de 70% en 2022 après avoir atteint 85% en 2020, alors qu'en Saône-et-Loire elle est près de quatre fois plus faible en 2022 qu’en 2019 (51% en 2019, 30% en 2020 et 14% en 2022).

Des appels décrochés légèrement moins vite

En 2022, sur 88% d'appels décrochés, 80% le sont en moins d'une minute, relève la Drees. Entre 2018 et 2022, les chiffres étaient supérieurs (en moyenne 89% d'appels décrochés et 84% décrochés en moins d'une minute). En 2018, 90% des appels ont été décrochés dont 86% en moins d’une minute.

Cette réactivité légèrement plus faible pourrait être due à "un manque de personnel en 2022, dans un contexte de difficultés de recrutement et de fortes augmentations de la charge de travail", souligne la Drees.