L'étude publiée le 23 janvier 2025 par la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) s’inscrit dans le cadre du projet de recherche dénommé Paternage, lancé en 2021 en partenariat avec l’Ined, Sciences po Paris et Agroparistech.
L'étude s’appuie sur les témoignages de 49 pères (dont 45 ont un emploi) qui ont eu un enfant né en 2021 et qui ont bénéficié d'évolutions sociétales telle que l'extension du congé paternité, allongé de 14 à 28 jours depuis le 1er juillet 2021.
Une priorité déclarée pour la famille, mais une vie professionnelle peu ralentie
Il ressort de l'étude que peu de pères envisagent de réduire leur temps de vie professionnelle. Ils entrevoient davantage cette possibilité pour leurs compagnes malgré une prise de conscience qui les interroge sur leurs priorités et l’articulation entre vie familiale et vie professionnelle.
Les ajustements qu'ils opèrent sont toutefois légers. Les horaires de travail dictent le plus souvent le temps qui est consacré aux enfants. Le manque de disponibilité lié aux contraintes professionnelles est fréquemment évoqué par les pères pour justifier une moindre implication dans certaines tâches domestiques.
Le télétravail est une alternative qui est utilisée mais n'est pas toujours bien vécue : tous les pères interrogés considèrent qu’il est compliqué de travailler en présence de leur enfant. Le télétravail est parfois utilisé ponctuellement, en cas de maladie de l’enfant ou en remplacement de la prise de jours pour enfant malade.
Les pères affirment s'investir davantage le week-end, recherchant une égalité dans les tâches domestiques et auprès de leur enfants en dehors des jours de travail.
Priorité à la qualité des moments familiaux plutôt qu'à la quantité
Les pères sélectionnent le plus souvent certaines activités susceptibles de renforcer, à leurs yeux, leur relation avec l’enfant. Les activités privilégiées impliquent une interaction jugée plaisante avec l’enfant, comme les jeux d’apprentissage (puzzles, jeux de construction, jeux d’éveil) ou la lecture d’histoires, ainsi que le moment du coucher. Ils apprécient particulièrement les activités extérieures et sportives alors que les mères s’occupent davantage de loisirs créatifs.
Les temps passés seuls avec l'enfant montrent une certaine ambivalence. D’un côté, ce sont des moments qui sont valorisés et recherchés dans la mesure où ils constituent des parenthèses de "temps de qualité". De l’autre, ces moments sont vécus comme difficiles : devoir "occuper" l’enfant, jongler seul avec plusieurs tâches à la fois sont des motifs récurrents de plainte et de fatigue des pères interrogés.