Les Européens poursuivent et renforcent les sanctions contre la Russie. Le 24 février 2025, trois ans jour pour jour après le déclenchement de la guerre contre l'Ukraine qui a succédé aux conflits militaires contre la Crimée et le Donbas dès 2014, les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne (UE), ont adopté un seizième train de mesures contre la Russie.
"Ce nouveau train de sanctions cible non seulement la flotte fantôme russe mais aussi ceux qui soutiennent l’exploitation de pétroliers dangereux, les contrôleurs de jeux vidéo utilisés pour piloter des drones, les banques utilisées pour contourner nos sanctions et les médias de propagande utilisés pour diffuser des mensonges", a déclaré Kaja Kallas, haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Des mesures anti-contournement
Les mesures sont dirigées contre 74 nouveaux pétroliers "fantômes" portant le nombre de navires sanctionnés à 153. Ces navires, qui appartiennent souvent à des sociétés écrans, sont utilisés par la Russie pour contourner les sanctions existantes contre les exportations de pétrole russe.
Les sanctions visent 53 nouvelles entreprises qui sont liées au complexe militaro-industriel russe dont 34 situées dans des pays autres que la Russie.
Une partie des mesures prévoit de plafonner à 25% la participation russe dans les entreprises européennes de transport routier. Les interdictions actuelles relatives aux transports routiers sont contournées par l’achat de ces entreprises par des ressortissants russes.
Il est désormais interdit de voler vers l’UE dans des transporteurs aériens de pays tiers qui effectuent des vols intérieurs en Russie ou fournissent "des biens aéronautiques à des compagnies russes". Il s’agit, là aussi, de viser des opérateurs "qui aident la Russie à atténuer l’impact des sanctions de l’UE".
Enfin, six aéroports - dont deux à Moscou - et cinq ports russes font l’objet d’interdiction de toutes transactions, car ils sont utilisés pour "transporter des drones et d’autres biens et technologies de combat ou pour contourner le plafonnement des prix du pétrole" russe.
Banques et services financiers
Pour la première fois, l’UE impose une interdiction de transactions aux établissements financiers ou de crédit installés en dehors de la Russie qui utilisent le "système de transfert de messages financiers" (SPFS) de la Banque centrale de Russie. Le SPFS est un service spécialisé de messagerie financière développé par la Banque centrale de Russie pour neutraliser l’effet des mesures restrictives.
Par ailleurs, le Conseil a décidé d’étendre l’interdiction de fournir des services spécialisés de messagerie financière à 13 banques régionales.