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Crimes et délits racistes, xénophobes ou antireligieux : en hausse de 11% en 2024

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Injures, provocations, diffamations... Plus de 16 000 atteintes à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont été enregistrées en 2024, avec une augmentation de 11% des crimes et délits de cette nature par rapport à 2023.

Le bilan des atteintes à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux enregistrées par les services de police et de gendarmerie nationales en 2024 a été publié le 14 mars 2025 par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI). Il révèle une augmentation des infractions enregistrées par rapport à 2023.

Une augmentation des infractions enregistrées

Plus de 16 000 infractions à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont été enregistrées sur l'année 2024, parmi lesquelles : 

  • 9 350 crimes et délits, soit une augmentation de 11% par rapport à 2023 ;
  • 6 985 contraventions, soit 6% de plus qu'en 2023.

Ces augmentations s'inscrivent dans une tendance continue depuis 2016 (hausse moyenne annuelle de 8% des infractions à caractère raciste enregistrées). 

 

La majorité des infractions enregistrées sont des provocations, des injures et des diffamations (76% de l'ensemble des infractions). Les discriminations en raison de l'appartenance réelle ou supposée à une race, à une ethnie ou à une religion constituent 4% des crimes et délits racistes recensés. Il s'agit principalement de cas de discriminations en matière de commerce ou d'économie (64%) ou dans le domaine du travail (34%). Les atteintes aux biens constituent 5% des crimes et délits de cette nature. Enfin, pour les cas les plus graves, cinq homicides à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont été recensés en 2024.

Sur l'ensemble du territoire français, de 2022 à 2024, 1,2 délit ou crime à caractère raciste en moyenne est enregistré pour 10 000 habitants. Ce taux est plus haut dans les grandes villes, tout particulièrement à Paris, où le pourcentage est trois à quatre fois plus élevé que la moyenne nationale - ce qui est explicable en partie par un effet de flux de population caractéristique de la capitale, toutes les victimes enregistrées ne résidant donc pas à Paris. 

Qui sont les victimes de ces atteintes ?

En 2024, 9 700 victimes d'atteintes racistes, xénophobes ou antireligieuses ont été comptabilisées, soit 10% de plus qu'en 2023. Parmi elles, les statistiques du SSMSI révèlent une surreprésentation :

  • des hommes (60%, alors qu'ils composent seulement 49% de la population) ;
  • des personnes âgées de 25 à 54 ans (plus de la moitié) ;
  • des personnes de nationalité étrangère (16%, alors qu'elles représentent seulement 8% de la population résidant en France). Les ressortissants d'un pays d'Afrique sont les plus touchés (11%, alors qu'ils représentent 4% de la population).

Seules les victimes ayant déclaré des infractions aux services de sécurité sont comptabilisées par le bilan du SSMSI. L'évolution des atteintes à caractère raciste ne reflète pas seulement l'évolution du phénomène mais également la tendance des victimes à déclarer ces actes ainsi que leur prise en compte par les services de sécurité. 

L'enquête de victimation "Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS)", également conduite par le SSMSI, comptabilise un nombre bien plus élevé de personnes majeures déclarant avoir été victime d'au moins une atteinte à caractère raciste. En 2022, elles étaient plus d'un million en France hexagonale. Néanmoins, moins de 3% des déclarants entreprennent une démarche auprès des services de sécurité, d'où la sous-évaluation des atteintes recensées dans le bilan annuel.