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© Didier San Martin - stock.adobe.com

Adaptation au changement climatique : un plan à renforcer selon le Haut Conseil pour le climat

Temps de lecture  4 minutes

Par : La Rédaction

Le Haut Conseil pour le climat (HCC) a publié un avis sur le plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) du gouvernement. Les mesures annoncées constituent un progrès pour l'adaptation au réchauffement. Toutefois, le HCC préconise d'augmenter les moyens du plan pour mieux protéger la population des conséquences du réchauffement.

"La France n’est pas encore prête à faire face aux impacts du changement climatique", constate le Haut Conseil pour le climat (HCC) dans un avis publié jeudi 13 mars 2025. Le HCC s’est auto-saisi d’un avis sur le PNACC 3, un des piliers de la Stratégie française de l’énergie et du climat (SFEC) avec la stratégie nationale bas carbone (SNBC 3) et la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE 3).

Pour le Haut Conseil, les dommages du réchauffement climatique s'aggravent et les aléas s'intensifient "plus rapidement que les moyens mis en œuvre pour en limiter les impacts". L'avis rappelle que "l’Europe est le continent qui se réchauffe le plus vite et le réchauffement a atteint 2,2°C en France sur les dix dernières années." 

L'instance consultative estime le plan "essentiel" mais pointe un décalage "entre les mesures prises pour faire face aux impacts du changement climatique et les besoins d’adaptation." Dans ce contexte, elle propose 24 pistes pour "une opérationnalisation plus complète du PNACC 3 et la préparation [...] des prochaines politiques d'adaptation". 

Renforcer les financements, le cadre juridique et la gouvernance

"Les financements favorables à l'adaptation dans le PNACC 3 restent très insuffisants", souligne le HCC. Le Fonds vert a été réduit de 2,5 à 1,15 milliard d'euros de 2024 à 2025. L'instance suggère d'augmenter les moyens financiers du PNACC 3 via les mesures suivantes :

  • un plan de financement complet (État/collectivités/privé) prévoyant un renforcement des financements de l’adaptation sur la base d’un cadre incitatif et réglementaire ;
  • un suivi transparent des crédits alloués à chaque mesure ;
  • une redéfinition du rôle et des équilibres de l'assurance publique et privée comme outil de prévention et de résilience, pour faire face à l’augmentation des dommages.

Autre condition de réussite, l'amélioration du cadre juridique qui implique notamment :

  • d'insérer le PNACC 3 dans le code de l'environnement et dans les dispositions relatives à la prévention et à la gestion des risques naturels sensibles au climat et dans tous les documents territoriaux ;
  • de développer le cadre réglementaire "afin de conditionner à la mise en œuvre de normes et d’actions d’adaptation au changement climatique, l’obtention d’autorisations réglementaires et d’aides publiques pour les projets dans les domaines sensibles à l’évolution du climat".

Enfin, l'avis recommande de clarifier la gouvernance grâce à :

  • une définition plus claire de la répartition des rôles et des actions entre l’État, les collectivités territoriales, les entreprises, les établissements publics et les citoyens ;
  • une mise en œuvre de COP régionales sur l’adaptation au changement climatique (identifier les expositions, les vulnérabilités et les besoins spécifiques d’adaptation des territoires, notamment).

Renforcer l'adaptation aux aléas climatiques

Le plan "n'envisage pas suffisamment de mesures d'adaptation [...] et n'arbitre pas les niveaux de pertes [...] qui seraient considérés comme collectivement acceptables" regrette le HCC. Il recommande notamment d’intégrer l’adaptation au changement climatique dans les politiques environnementales, sociales et de sécurité en :

  • renforçant l'adaptation pour la biodiversité, les écosystèmes et les ressources naturelles ;
  • évaluant et renforçant la contribution à l’adaptation des politiques agricoles, des politiques de zéro artificialisation nette et des politiques de protection de la nature ;
  • prenant en compte les vulnérabilités sociales pour permettre le ciblage des aides en faveur de la prévention et de la résilience (vulnérabilité sociale, physique, de santé, protection des travailleurs).

Par ailleurs, l'avis préconise de davantage mobiliser les connaissances scientifiques pour mieux évaluer les risques, les vulnérabilités et les limites de l'adaptation.

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