Après plusieurs décennies de fermetures de mines dans différents pays de l'Union européenne (UE), la question de l'autonomie stratégique de l'UE en matières premières redevient centrale dans un contexte international dégradé. La Commission européenne a donc présenté, le 25 mars 2025, une liste de 47 projets stratégiques pour exploiter ses terres rares et ses métaux stratégiques.
47 projets sélectionnés
La Commission européenne a reçu 170 propositions de projets. Elle en a sélectionné 47 en appliquant les critères de sécurité d'approvisionnement, les critères environnementaux, sociaux... Les 47 nouveaux projets sont répartis dans 13 États membres de l'UE : Allemagne, Belgique, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Italie, Pologne, Portugal, Roumanie, Suède et République Tchèque.
Les projets comprennent un ou plusieurs segments de la chaîne de valeur des matières premières, avec 25 d'entre eux couvrant des activités d'extraction, 24 de transformation, 10 de recyclage et 2 de substitution des matières premières. Les projets couvrent 14 des 17 matières premières stratégiques énumérées dans la législation européenne sur les matières premières critiques.
Les 25 projets d'extraction concernent de nouvelles mines de lithium, de graphite, de tungstène, de cuivre, de cobalt ou de nickel. Deux se situent en France : en Auvergne (projet d’extraction de lithium) et en Alsace (récupération de lithium dans les eaux géothermales). Les autres projets miniers se trouvent dans le nord de la Suède ou de la Finlande, en Espagne, en Roumanie et en République Tchèque.
Les projets comptent aussi un grand nombre d’usines de raffinage et de recyclage. La France pourrait en accueillir sept comme celle de Lacq, destinée au recyclage de terres rares pour produire des aimants ou celle de Sandouville, près de Rouen, pour recycler du nickel, du cobalt et du manganèse.
Plusieurs projets couvrent le lithium (22 projets), le nickel (12 projets), le cobalt (10 projets), le manganèse (7 projets) et le graphite (11 projets).
D'autres projets portant sur le magnésium (1 projet) et le tungstène (3 projets) contribueront à la résilience de l'industrie de défense de l'UE, qui dépend de l'utilisation de ces matériaux.
Des aides pour faciliter la réalisation de ces 47 projets
Les projets bénéficieront de prêts ou de garanties, avec l’aide de la Banque européenne d’investissement (BEI). Cette dernière a prévu pour 2025 un financement à hauteur de deux milliards d’euros. De plus, les autorisations des projets seront traitées d'une manière accélérée.
La législation sur les matières premières critiques est entrée en vigueur le 23 mai 2024. Le même jour, la Commission a publié un appel à propositions pour la reconnaissance de projets en tant que projets stratégiques, avec une date butoir fixée au 22 août 2024.
La Commission a également reçu des demandes pour des projets situés dans des pays tiers. La décision relative à la sélection éventuelle de ces projets sera adoptée plus tard.