La Cour des comptes a publié, le 10 avril 2025, un rapport consacré aux impacts du système de retraites sur la compétitivité et l’emploi. Il fait suite à un premier rapport sur la situation financière du système de retraites.
L'impact des réformes des retraites passées
La France est confrontée au vieillissement de sa population, avec une augmentation de la part de la population de 65 ans ou plus par rapport à celle de 20 à 64 ans. L’évolution du rapport entre cotisants et retraités constitue un défi majeur pour le financement du système de retraites.
Le taux d’emploi des personnes âgées de plus de 60 ans a augmenté à la suite des réformes des retraites. D'après le rapport, au cours de la décennie 2010, l’âge de départ effectif à la retraite a augmenté de 2,1 années. Pour autant, en moyenne, le temps passé en emploi s’est allongé d’1 an et 7 mois, les salariés concernés n'ayant pas toujours la possibilité de se maintenir en emploi. Cela varie fortement selon les catégories socio-professionnelles. Le recul de l’âge moyen de départ à la retraite s’est traduit par un allongement de la durée en emploi pour 66% des ouvriers mais pour plus de 85% des professions intermédiaires et des cadres.
L'effet des principaux leviers de réforme sur la compétitivité et l’emploi
Selon le rapport, l’augmentation des cotisations sociales employeurs comme des cotisations sociales salariales aurait un impact négatif sur l’emploi.
Retarder l’âge de départ à la retraite (que ce soit par une augmentation de la durée de cotisation ou par un recul de l’âge d’ouverture des droits) aurait un impact positif sur le taux moyen d’emploi. Toutefois, les pouvoirs publics et les entreprises devraient mettre en place des mesures d'accompagnement pour les seniors les plus fragiles (pénibilité du travail, problèmes de santé) et les aidants (le plus souvent des femmes de 50 à 64 ans) en tenant compte des difficultés concrètes qu’ils peuvent rencontrer.
Une sous-indexation des pensions par rapport à l'inflation aurait un très faible impact négatif sur l'emploi. Il s'agirait d'indexer les retraites non plus sur l'inflation mais sur les salaires. Selon les termes de la Cour : "Une indexation sur les salaires – qui pourrait être modulée en fonction de l’évolution du rapport cotisants/retraités, comme c’est le cas dans d’autres pays européens – présenterait l’avantage de faciliter le pilotage du système de retraites, en rendant le solde du système moins dépendant de la croissance. Cette modalité d’indexation permettrait de mieux lier les évolutions pour les retraités et les actifs en cas d’aléa économique et faciliterait, une fois atteint l’équilibre du système de retraites, son maintien."