Le création du Centre d'analyse et de lutte contre les atteintes aux élus (CALAE) fait suite à différents faits marquants d'atteintes aux élus intervenus en 2023 (incendie criminel du domicile du maire de Saint-Brévin-les-Pins, notamment).
En parallèle de l'analyse des données, le CALAE a pour mission la prévention et l'accompagnement des élus victimes de violences dans le cadre du "Plan national de prévention et de lutte contre les violences aux élus" qu'il est chargé de mettre en œuvre.
Son premier rapport d'activité, publié trois ans après sa création, dresse un premier bilan des mesures prises par le ministère de l'intérieur à destination des élus ("Pack sécurité", boutons d’appel, numéro gratuit d’aide psychologique, vote de la loi du 21 mars 2024). Après une augmentation de 13,54% entre 2022 et 2023, les atteintes aux élus observeraient désormais une décrue avec une diminution de 9,35% entre 2023 à 2024.
Les élus locaux sont les plus touchés
Les maires sont les plus touchés par les violences faites aux élus (62% en 2023, 64% en 2024), suivent les adjoints et conseillers municipaux (15% en 2023, 18% en 2024) puis les parlementaires (17% en 2023 et 13% en 2024) et enfin les membres du gouvernement et le président de la République (5% en 2023, 3% en 2024). La prééminence des élus municipaux est liée certes à la proximité qu'ils entretiennent avec les citoyens mais surtout à leur nombre (500 000 conseillers municipaux).
Le profil type des mis en cause en zone gendarmerie nationale pour atteintes aux élus est un homme quadragénaire français qui est une fois sur deux sans activité professionnelle (85% d'hommes ; 48 ans d'âge moyen ; 98% de nationalité française ; 26% sans profession ; 20% retraité). Seuls 11% des mis en cause ont moins de 25 ans.
Pour prévenir ces violences récurrentes, le ministère de l'intérieur propose des formations de gestion des conflits aux élus qui le souhaitent. Depuis 2021, 27 185 élus ont été formés à la gestion des incivilités par le GIGN et 2 418 par le RAID.
Le numéro vert gratuit mis en place depuis janvier 2024 n'a été contacté que 70 fois, 54% des appelants ont bénéficié d'un rendez-vous psychologique et 34% d'un rendez-vous juridique après leur prise en charge.
Une part importante de violences cyber
En moyenne, sur les années 2023 et 2024 compilées, 68% des atteintes aux élus sont des menaces et outrages. Sur la même période et au sein de ce même type d'infraction 25% étaient des menaces et outrages cyber.
La concentration d'élus nationaux à Paris explique la sur-représentation des atteintes cyber aux élus en région parisienne (certaines violences cyber sont rapportées en région parisienne alors qu'elles sont le fait de citoyens qui n'y habitent pas). Les atteintes aux élus dans l'agglomération parisienne sont à 40% des menaces et outrages cyber et ces atteintes sont dirigées à 55% vers les élus nationaux et membres de l'exécutif (président compris).
Dans son rapport d'activité 2023-2025, le CALAE présente un dépliant spécifique sur les atteintes cyber à destination des élus.