Image principale 1
Image principale 1
© Jan Cattaneo - stock.adobe.com

Voiture : un tiers de la population française exclue de la conduite

Temps de lecture  4 minutes

Par : La Rédaction

La voiture est souvent perçue comme un symbole de liberté et d’autonomie. Or, pour des millions d’individus, la conduite s’avère inaccessible, difficile ou anxiogène. Quel est leur profil ? Réponses avec le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) qui a publié une analyse sur le sujet en mai 2025.

Le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) a publié en mai 2025 une étude sur "les éconduits de la voiture". Elle s’appuie sur une enquête menée en octobre 2024 auprès de 3 007 résidents de l’Hexagone de 15 ans et plus, puis en mai 2025 auprès de 1 709 hexagonaux titulaires du permis de conduire.

La voiture, facteur d'exclusion

33% des Français sont structurellement empêchés de prendre le volant. Parmi eux :

  • 20% sont trop jeunes (moins de 17 ans) ;
  • 9% des plus de 17 ans n’ont pas le permis de conduire ou détiennent un permis non reconnu en France ;
  • au moins 4% souffrent d’une incapacité permanente. Cette part ne peut que croître avec le vieillissement de la population et le durcissement de la réglementation.

82% des titulaires du permis renoncent au moins occasionnellement à la conduite, et 44% (20 millions de personnes) fréquemment.

Pourquoi un détenteur du permis de conduire renonce-t-il à prendre le volant ?

Un détenteur du permis peut être détourné de prendre le volant par :

  • des conditions de conduite hostiles :
    • la nuit : elle gêne 43% des conducteurs. 7% (plus de trois millions de conducteurs) ne conduisent jamais de nuit,
    • le trafic urbain : 10% renoncent pour l’éviter, et 11% par peur de ne pas pouvoir se garer,
    • les zones rurales ou de montagne, impraticables pour 10% des conducteurs (routes étroites, virages, obscurité…) ;
  • des freins matériels :
    • le coût de l’essence et des péages : il décourage 13% des détenteurs du permis (6 millions d’individus) de conduire au moins une fois par mois, et 22% une fois par an,
    • la panne de véhicule qui touche 25% d’entre eux sur l’année,
    • des problèmes administratifs. Au cours des douze derniers mois, 15% ont renoncé à un déplacement du fait d’un contrôle technique périmé, 10% en raison d’un défaut d’assurance et 9% d’une suspension ou d’une expiration de permis.

Les femmes et les jeunes renoncent davantage à conduire

Le renoncement à la conduite est plus courant chez :

  • les femmes. 21% des hommes ne renoncent jamais à la conduite, contre 15% des femmes. En particulier, 50% des femmes refusent au moins occasionnellement de conduire de nuit, contre 36% des hommes. En revanche, les hommes sont arrêtés plus souvent par des raisons matérielles :
    • 13% des hommes renoncent à conduire occasionnellement à cause de problèmes d’assurance du véhicule (6% des femmes),
    • 12% du fait d’une suspension de permis (c’est le cas de 4% des femmes) ;
  • les 18-24 ans. 97% renoncent au moins occasionnellement à conduire. Moins expérimentés, ils font plus fréquemment face à des situations complexes : 60% ne veulent pas rouler en ville (contre 42% des détenteurs du permis), et 46% à la campagne ou en montagne (contre 26% en moyenne chez les détenteurs du permis). Plus vulnérables économiquement, ils sont aussi plus exposés aux coûts de déplacement : 54% ne prennent pas le volant pour cette raison (35% en moyenne) ;
  • les habitants des grandes agglomérations.

Les difficultés liées aux déplacements ont un impact sur le travail et les activités de la vie quotidienne. Durant les douze derniers mois, elles ont empêché 22% des détenteurs du permis de réaliser des examens médicaux, 21% d’entre eux d’effectuer des démarches administratives et 32% de rendre visite à des proches.