Chaque minute, 15 tonnes de plastiques sont rejetées dans l'océan et les déchets plastiques devraient tripler d'ici à 2060, selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Gobelets, pailles, sacs ou cosmétiques contenant des microbilles finissent dans les océans et les décharges. La pollution plastique est un enjeu mondial pour l'environnement, la vie marine, la santé humaine et l'économie.
Dans ce contexte, 183 délégations se sont retrouvées à Genève pour un sommet sur la pollution plastique, dit "INC-5.2" (INC désignant le comité intergouvernemental de négociation et 5.2 la deuxième tentative de la cinquième session de négociation). L'objectif était d'aboutir à la finalisation d'un traité mondial, juridiquement contraignant, visant à lutter contre les déchets plastiques.
En dépit de l'urgence de la situation, les participants n'ont pas pu trouver d'accord. Les pays souhaitent toutefois rester à la table des négociations, qui sont reportées à une date ultérieure.
Des divergences persistantes
L'objectif était d'aboutir à un texte juridiquement contraignant couvrant l'ensemble du cycle de vie des plastiques, de la conception aux déchets.
Quatre groupes ont travaillé sur les questions au cœur des divergences entre les négociateurs :
- plafonds de production ;
- produits chimiques préoccupants ;
- financement ou mécanismes de conformité.
Les discussions ont échoué à cause d'un groupe de pays pétroliers refusant les contraintes sur la production d'hydrocarbures, nécessaires à la production de plastique.
Des États désireux de continuer la négociation
L'échec des discussions ne compromet pas forcément la signature d'un accord ultérieur. Plusieurs États ont manifesté leur volonté de reprendre ultérieurement la négociation d'un traité essentiel, parfois comparé à l'Accord de Paris sur le climat en termes d'importance.
Le dernier texte de compromis présenté à Genève ne répond pas aux exigences de certains participants, notamment l'Union européenne (UE). La commissaire européenne chargée de l'environnement, Jessika Roswall, souligne que les résultats de cette session sont une bonne base pour la reprise des discussions lors d'un sommet INC-5.3.
Le processus, lancé en mars 2022, entre toutefois dans une phase délicate.