Une étude publiée le 3 septembre 2025 par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) analyse la pérennité à cinq ans des micro-entreprises créées en 2018.
Un taux de survie à cinq ans inférieur à celui des autres régimes
70% des micro-entrepreneurs immatriculés au premier semestre 2018 ont démarré leur activité, c’est-à-dire déclaré un chiffre d’affaires non nul au cours des deux années suivant l’immatriculation. Parmi eux, 39% sont actifs cinq ans après leur immatriculation. Le taux de pérennité à cinq ans des entreprises individuelles classiques de la même génération atteint 63%, et celui des sociétés 71%.
La proportion d’actifs à cinq ans est :
- plus forte dans le secteur de la santé humaine (50%), l’industrie (43%), les "autres activités de services aux ménages" (41%), la construction et l’enseignement (36% chacun) et les services administratifs et de soutien (33%) ;
- plus faible dans la livraison (6%), le conseil de gestion (17%), le commerce et les activités financières et d'assurance (22%).
La pérennité varie selon plusieurs caractéristiques
37% des micro‑entreprises immatriculées en 2018 ont été fondées par des femmes. 34% de ces micro‑entrepreneuses sont actives à cinq ans, contre 24% des hommes. Elles sont plus nombreuses dans les secteurs de la santé humaine, des "autres activités de services aux ménages", de l’industrie et de l’enseignement.
Les chances de pérennité augmentent aussi avec :
- l’âge du micro-entrepreneur à l’immatriculation. La proportion d’actifs à cinq ans passe de 13% chez les moins de 25 ans à 39% pour les quinquagénaires et 32% pour les 60 ans ou plus ;
- l’expérience. Pour 43% des micro‑entrepreneurs, leur activité correspond à leur métier. Parmi eux, 33% sont actifs à cinq ans, contre 23% pour ceux dont le métier est différent ;
- les moyens financiers engagés au démarrage. La part d’actifs à cinq ans est de 23% chez les 50% de micro‑entrepreneurs ayant un investissement initial nul, de 28% pour les 14% qui ont investi moins de 500 euros, et d’environ 34% passé ce seuil ;
- l’appui reçu (conseil, information, logistique).
Un chiffre d'affaires moyen de 20 000 euros en 2023
Le ratio entre revenu d’activité et chiffre d’affaires s’élève à 53% en moyenne. Le secteur le plus lucratif est l’hébergement‑restauration (29 000 euros de chiffre d’affaires moyen en 2023), suivi par la construction (28 000 euros) ; les moins rémunérateurs sont les transports et l’entreposage (11 000 euros) et les services aux ménages (15 000 euros).
La crise sanitaire liée au Covid-19 n’a pas affecté la pérennité des micro-entreprises de cette cohorte mais a pesé sur leur chiffre d’affaires : 66% des micro‑entrepreneurs immatriculés en 2018 et toujours actifs fin 2021 ont vu leur chiffre d’affaires reculer en 2020 et 2021. Le secteur le plus touché est celui des arts, spectacles et activités récréatives (83% de ses micro-entrepreneurs ont subi une baisse de chiffre d’affaires durant cette période).