L' étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), publiée le 10 octobre 2025, constitue la 4e édition du baromètre sur le vécu du deuil commandé par l’association Empreintes avec le soutien du Syndicat de l’Art Funéraire.
Ce baromètre a pour objectif d’évaluer les difficultés rencontrées par les personnes endeuillées et de mieux comprendre ce qui rend certains deuils particulièrement difficiles, parfois durables, voire pathologiques.
60% des personnes endeuillées souffrent d’épisodes dépressifs
La perte d’un proche concerne 96% des plus de 65 ans et 72% des 18-24 ans du panel des 3 475 personnes interrogées. En 2025, 89% d’entre elles déclarent avoir vécu un décès qui les a particulièrement affectées au cours de leur vie. Une forte proportion (46%) déclare que le deuil est intervenu il y a 5 ans ou plus, 37% de ces personnes sont toujours particulièrement affectées par ce deuil.
Le deuil engendre souvent des conséquences sur la santé, notamment des troubles psychologiques. Près de six personnes endeuillées sur dix déclarent souffrir aujourd’hui d’épisodes dépressifs et une sur cinq de pensées suicidaires. 11% des endeuillés sont d’ailleurs susceptibles de souffrir d’un trouble de deuil prolongé.
Le baromètre comprend également des questions sur le deuil après une crémation. Dans la plupart des cas, les cendres ont été déposées dans un cimetière et, dans 20% des cas, elles ont été dispersées dans la nature. Dans le cas de dispersion dans la nature, 58% des personnes interrogées estiment que l'absence de lieu de recueillement matérialisé complique le vécu du deuil.
Les conséquences sur la vie professionnelle
L’étude montre une hausse des conséquences négatives sur le plan professionnel et financier. 25% des personnes actives lors du décès se sont absentées de leur travail durant une semaine ou plus. 12% des actifs endeuillés ont même dû quitter leur travail en raison de ce décès. 62% des personnes interrogées déclarent avoir eu du mal à se concentrer dans son travail au moment d'un deuil.
Près d’un tiers des actifs n’ont pas été informés par leur employeur du nombre ni de la nature des congés auxquels ils avaient droit. Dans l'ensemble, les personnes interrogées jugent particulièrement insuffisantes les durées légales des congés prévues lors du décès d'un proche.