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© Lilian Cazabet - Hans Lucas/AFP

Santé mentale et psychiatrie : quel bilan 2023 ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), une personne sur quatre est touchée par des troubles psychiques à un moment de sa vie. Pour mieux les prévenir et accompagner les personnes qui en souffrent, une feuille de route de la santé mentale et de la psychiatrie fait l'objet d'un bilan annuel du ministère de la santé.

Visant à installer la santé mentale dans le débat public et à lever certains tabous, la feuille de route de la santé mentale et de la psychiatrie promeut une approche transversale de la politique du soin psychique, territorialisée dans le cadre de projets territoriaux de santé mentale (PTSM), dans une dynamique "d'aller vers" et d’autonomisation des patients (empowerment).

Le ministère du travail, de la santé et des solidarités a publié, le 2 mai 2024, son sixième bilan annuel de la feuille de route de la santé mentale, mise en place en 2018. 

Quel est l'état des avancées en 2023 ?

La mise en œuvre de la feuille de route s’est traduite par de nombreuses avancées en 2023 :

  • 60 000 "secouristes en santé mentale" ont été formés ;
  • pour la prévention du suicide, une ligne nationale, le 3114, a été mise en place. Le réseau "VigilanS", un dispositif de recontact des personnes ayant fait une tentative de suicide, a été déployé en France, à l’exception de Mayotte ;
  • les centres médico-psychologiques (CMP) ont été renforcés, avec 400 professionnels supplémentaires ;
  • 125 maisons des adolescents accueillent 100 000 jeunes par an ;
  • 700 groupes d'entraide mutuelle (GEM) ont été soutenus ;
  • le dispositif "MonSoutienPsy" de prise en charge de séances de psychothérapie a bénéficié à plus de 243 000 patients.

Deux événements doivent se tenir en 2024 :

  • les assises de la pédiatrie et de la santé de l'enfant au mois de mai ;
  • un Conseil national de la rénovation (CNR) dédié à la santé mentale en juin-juillet.

Néanmoins, des difficultés structurelles et conjoncturelles demeurent et s'aggravent dans certains territoires, notamment une certaine "inadéquation persistante entre les besoins qui restent très élevés et l’offre, en particulier en pédopsychiatrie". Même si la feuille de route prévoit des actions pour y faire face, elles "ne produiront leurs effets que dans un moyen et long terme".

Un plan en trois axes en faveur de la santé mentale

La feuille de route répond aux enjeux par le biais d'un plan en trois axes, déclinant 50 actions :

  • promouvoir le bien-être mental (prévention de la souffrance psychique au travail, lutte contre la stigmatisation…), prévenir et repérer précocement la souffrance psychique (promotion du sommeil comme déterminant essentiel de santé mentale, prévention accrue des "impacts croisés entre conduites addictives et santé mentale"…), et prévenir le suicide (dispositif de prise en charge de la souffrance des jeunes de 11-21 ans…) ;
  • garantir des parcours de soins coordonnés (action plus précoce pour les enfants et les adolescents, meilleure coordination des acteurs médico-sociaux et des soins de ville…) soutenus par une offre en psychiatrie accessible (PTSM, dispositif "MonSoutienPsy", parcours de soins coordonnés pour les pathologies mentales graves…), diversifiée et de qualité (réduction des pratiques de soins sans consentement et de la contention, déploiement de soins de réhabilitation psychosociale…) ;
  • améliorer les conditions de vie et d’inclusion sociale (notamment par l'autodétermination : pair-aidance, élargissement de l'accès à la prestation compensatoire du handicap…) et la citoyenneté des personnes en situation de handicap psychique (accompagnement vers et dans l'emploi, amélioration de l'accès et du maintien dans un logement autonome et accompagné…).