En 2022, 120 000 personnes ont été victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC) en France. Pour évaluer la politique en matière d'AVC, la Cour des comptes a, dans un rapport publié le 29 octobre 2025, voulu savoir en particulier si "le parcours d'ensemble des patients est organisé et piloté de manière efficace et efficiente".
Des parcours de soins et d'accompagnement parfois inadaptés
La Cour a établi une typologie de douze parcours de soins et d'accompagnement, répartis entre les patients victimes d'AVC hémorragique et ceux subissant un AVC ischémique (80% des cas), selon qu'ils ont été pris en charge ou non en unité neurovasculaire (UNV) ou en unité de soins intensifs neurovasculaires (USINV), bénéficié ou non d'une thrombectomie, été admis ou non en service de soins médicaux et réadaptation (SMR), eu accès ou non à des soins de ville après le retour à domicile ou l'admission en Ehpad.
La Cour met en évidence que la prise en charge en UNV, mais aussi, en aval, en soins médicaux de réadaptation (SMR), est déterminante pour la survie des patients et la limitation des séquelles. De fortes inégalités d’accès à ces services spécialisés persistent cependant avec des conséquences défavorables pour les patients. 35% des patients n'avaient pas accès aux SMR et, parmi les 75 000 patients qui étaient retournés à domicile, 17 000 avec un handicap lourd n'avaient pas bénéficié des SMR alors que, inversement, 10 000 avec un handicap léger, avaient séjourné dans ces services. Il existe un vrai problème d'orientation estime la Cour. Les SMR gagneraient à être réservés en priorité aux patients avec les séquelles les plus lourdes, les autres patients pouvant être accompagnés dans le cadre de leur retour à domicile ou en structure médico-sociale, notamment en Ehpad.
Promouvoir une plus grande fluidité des parcours
La Cour recommande aux pouvoirs publics de refaire un plan AVC pour retravailler la prévention, la prise en charge à la phase aiguë et surtout améliorer nettement le post-aigu et réduire les pertes financières.
La Cour a identifié six possibilités d'amélioration du bon fonctionnement des parcours, qui pourraient au total bénéficier à quelque 40 800 patients et générer 204 millions d'euros d'économies :
- optimiser les durées moyennes de séjour dans les USINV et UNV ;
- assurer des transferts plus rapides du court séjour vers les SMR et séjours longs ;
- adapter davantage aux réalités des patients les durées moyennes de séjour en SMR ;
- mobiliser davantage l'hospitalisation à domicile ;
- transférer plus rapidement les patients des SMR vers les Ehpad ;
- diminuer les durées moyennes de séjour en soins aigus vers des équipes de soins coordonnées autour du patient.