Les eurodéputés et la présidence danoise du Conseil de l'Union européenne (UE) ont convenu, le 3 décembre 2025, d'un projet de législation qui interdit progressivement les importations de gaz russe entre 2026 et 2027.
Le texte adopté fixe également des sanctions maximales que les États membres devront appliquer aux opérateurs en cas de non-respect du règlement.
Une rupture stratégique des échanges gaziers avec la Russie
Amorcés dans les années 1970, les échanges gaziers entre l'UE et la Russie touchent à leur fin.
Pour le gaz importé par des gazoducs, l’interdiction des contrats de long terme (les plus sensibles car ils courent parfois sur des dizaines d’années), entrera en vigueur le 30 septembre 2027. Pour le gaz naturel liquéfié (GNL), l’interdiction des contrats longs s’appliquera dès le 1er janvier 2027.
Du côté des contrats courts, l’interdiction s’appliquera à partir du 25 avril 2026 pour le gaz naturel liquéfié et du 17 juin 2026 pour le gaz acheminé par gazoduc.
La Commission européenne a opté pour une proposition législative plutôt que pour des sanctions car une proposition peut être adoptée à la majorité qualifiée des États membres. L’objectif est d’éviter un veto de la Hongrie et de la Slovaquie, opposées à ces mesures.
Norvège et États-Unis en tête des fournisseurs de gaz de l'UE
Depuis le début de l'agression militaire russe contre l'Ukraine en février 2022, l’UE réduit sa dépendance à l'égard de la Russie. De plus de 40% des importations de gaz par gazoduc en 2021, la part est tombée à 11% en 2024. Pour le gaz par gazoduc et le GNL combinés, la Russie représentait moins de 19% du total des importations de gaz de l'UE en 2024.
Cette baisse a été rendue possible grâce à une forte augmentation des importations de GNL et à une réduction globale de la consommation de gaz dans l'UE. En 2024, l'UE a importé plus de 100 milliards de mètres cubes de GNL. Les États-Unis ont été le principal fournisseur de GNL (près de 45% de la totalité des achats de GNL).
Diversifier les approvisionnements
D'ici mars 2026, les États membres doivent présenter des plans nationaux avec des mesures pour diversifier leurs approvisionnements en gaz et en pétrole.
La Commission garantit l'abandon des importations de pétrole restantes en provenance de Russie d'ici la fin de 2027. Une proposition législative pour interdire les importations de pétrole russe sera présentée au début de l'année prochaine.
La Norvège était le premier vendeur de gaz en direction de l’UE en 2024, fournissant plus de 33% de toutes les importations de gaz. Parmi les autres fournisseurs figuraient les États-Unis, l'Algérie, le Qatar, le Royaume-Uni, l'Azerbaïdjan et la Russie.