Une note de la Direction générale du Trésor, publiée le 24 octobre 2024, fait le point sur les enjeux et les risques liés aux minerais dits "critiques" ou "stratégiques".
Une augmentation des besoins en minerais soumise à de nombreux risques
D'après la note, la transition énergétique repose sur une utilisation plus intensive de minerais stratégiques :
- lithium, nickel, manganèse, cobalt, graphite pour les batteries des véhicules électriques ;
- terres rares pour les éoliennes ;
- silicium pour les panneaux photovoltaïques ;
- cuivre pour les infrastructures électriques des énergies renouvelables (et différentes parties des véhicules électriques) en raison de sa conductivité.
"À court terme, l'offre mondiale en minerais stratégiques apparaît suffisante pour répondre aux nouveaux usages."
Cependant des risques existent :
- concentration de la production minière dans un nombre restreint de pays (République Démocratique du Congo, Indonésie, Australie et Chili) et du raffinage des minerais réalisé en très grande majorité en Chine dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes ;
- multiplication des barrières commerciales sur les minerais critiques ;
- longueur des délais nécessaires (16 ans en moyenne) pour exploiter les réserves (de la découverte d'une mine au lancement de la production) ;
- volatilité des prix des minerais stratégiques ;
- impact environnemental de la production minière et des activités de raffinage (consommation d'énergie, émission de gaz à effet de serre et assèchement des sites miniers) ;
- à long terme, des pénuries sont possibles.
La stratégie de la France
La stratégie française est mise en oeuvre par la Délégation interministérielle aux approvisionnements en minerais et métaux stratégiques (DIAMMS).
L'Observatoire français des ressources minérales pour les filières industrielles (OFREMI), qui associe plusieurs établissements publics, aide les industriels à sécuriser leurs approvisionnements en matières premières. Selon la note : "Il assure une veille des marchés et chaînes de valeur des minerais et métaux critiques, et réalise la mise à jour des fiches de criticité, des études sur l'évolution de la demande et de l'offre, ainsi que des tests de résilience."
Dans le cadre du plan France 2030 :
- 500 millions d'euros ont été consacrés à un appel à projets sur une liste de métaux prioritaires ;
- 500 millions d'euros ont été versés par l'État dans un fonds d’investissement dédié aux minerais et métaux critiques.
En matière fiscale, un crédit d'impôt au titre des investissements dans l'industrie verte (C3IV) est accordé aux entreprises assurant l'extraction, la production, la transformation et la valorisation des matières premières critiques nécessaires à la production de batteries, d'éoliennes, de panneaux solaires et de pompes à chaleur.