Dix préconisations pour le pouvoir d'achat en Outre-mer

La problématique du pouvoir d'achat est l'une des principales causes de tension sociale en Outre-mer. La cherté de la vie et la faiblesse des revenus liée au chômage, suscitent un fort sentiment d'injustice avec un enjeu majeur d'exclusion des populations les plus pauvres : 900 000 personnes vivent ainsi sous le seuil de pauvreté en Outre-mer.
Les prix sont de plus en plus élevés et les écarts avec l'hexagone se sont accentués en 2022 par rapport à 2015 et 2010. Les prix sont 10 à 15 % plus élevés dans les départements et régions d'outre-mer (DROM), et 30 à 40 % plus élevés en Polynésie et Nouvelle Calédonie. Les écarts sont encore plus importants sur les produits alimentaires (environ 30 % plus chers dans les DROM), qui représentent l'un des premiers postes de consommation des ménages. 55 % des sondés disent ainsi renoncer régulièrement à des dépenses du quotidien afin d'assurer l'essentiel.
L'étude du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de 2020 "Pouvoir d'achat et cohésion sociale dans les Outre-mer : fractures et opportunités", posait un constat approfondi et formulait 19 pistes de réflexion. Celles-ci ont été en grande partie suivies d'effet. Les mesures gouvernementales ont été renforcées à l'automne 2022 dans le cadre de la démarche "Oudinot du pouvoir d'achat" et le Comité interministériel des Outre-mer (CIOM) qui s'est tenu le 18 juillet 2023, a annoncé une série de mesures qui rejoignent les propositions formulées par le CESE.
L'objet de cet avis est de revenir sur ce sujet, d'appuyer les réflexions qui avaient été conduites en 2020, et de proposer de nouvelles préconisations actualisées.