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Moins d'un tiers des chercheurs scientifiques et à peine un quart des ingénieurs en France sont des femmes.
Les rapporteures font le constat suivant : alors que filles et garçons ont des résultats quasi-identiques en mathématiques en entrant en CP, les garçons ont très rapidement une avance marquée, conséquence de stéréotypes et biais de genre.
Si les écarts de niveaux se comblent en partie au collège, les filles font moins le choix de la spécialité mathématiques en lycée général, en particulier depuis la réforme du lycée de 2019. Seules 17 % des bachelières poursuivant des études supérieures optent pour des filières "science, technologie, ingénierie et mathématiques" (STIM) contre 44 % des garçons.
Si les femmes représentent 56 % des étudiants de l'enseignement supérieur, le pourcentage tombe à 25 pour les élèves de classes préparatoires scientifiques et à 20 pour les meilleures écoles d'ingénieurs.
Les rapporteures formulent une vingtaine de recommandations autour des 4 étapes clés suivantes :
- convaincre les filles et leurs enseignants que les mathématiques et les sciences sont aussi faites pour elles ;
- réécrire l'équation pour encourager l'envie de mathématiques et de sciences ;
- construire un environnement favorable et protecteur pour les étudiantes, en expérimentant de nouvelles solutions ;
- faciliter le recrutement et la poursuite de carrière des femmes scientifiques.
Les diverses auditions et tables rondes font l'objet d'un tome II.
TOME I - RAPPORT
L'ESSENTIEL
AVANT PROPOS
I. TOUT COMMENCE DÈS L'ÉCOLE PRIMAIRE
A. CONSTATS : DES ÉCARTS DE RÉSULTATS EN MATHÉMATIQUES ENTRE FILLES ET GARÇONS DÈS LE DÉBUT DE L'ÉCOLE PRIMAIRE, CONSÉQUENCES DE BIAIS DE GENRE TRANSVERSAUX
1. Premiers écarts de résultats : une dérive continue à partir du CP
a) Des écarts de performances, en faveur des garçons, dès le début de l'enseignement formel des mathématiques en CP
b) Un décrochage exponentiel tout au long de l'école primaire
2. Variable d'origine : des stéréotypes précoces qui faussent l'équation
a) À la maison, des différences d'interactions avec les petites filles et petits garçons dès le plus jeune âge
b) À l'école, des attentes et interactions différentes vis-à-vis des filles et des garçons
c) Des activités et objets culturels qui demeurent très genrés
d) Des stéréotypes connus très tôt des enfants, qui les intériorisent ensuite
B. RECOMMANDATIONS : CONVAINCRE LES FILLES ET LEURS ENSEIGNANTS QUE LES MATHÉMATIQUES ET LES SCIENCES SONT AUSSI FAITES POUR ELLES
1. Renforcer la formation initiale et continue des professeurs des écoles
a) Renforcer le bagage scientifique et la formation à la didactique des mathématiques et des sciences
b) Sensibiliser aux biais de genre et former à la pédagogie égalitaire
2. Renforcer la culture de l'égalité dans l'enseignement primaire
a) Penser les contenus pédagogiques sous le prisme de l'égalité
b) Mobiliser les établissements scolaires autour des enjeux d'égalité
3. Développer la culture scientifique pour toutes et tous, dans tous les territoires
a) Augmenter la représentation des femmes scientifiques dans les médias audiovisuels
b) Soutenir les structures, actions et lieux de médiation scientifique et d'enseignement ludique des mathématiques et des sciences
4. Sensibiliser les parents à l'égalité filles-garçons
II. DANS LE SECONDAIRE, FAVORISER UNE ORIENTATION ÉGALITAIRE DES FILLES ET DES GARÇONS
A. CONSTATS : AU FIL DES ANNÉES, DES INÉGALITÉS DE GENRE, SOCIALES ET TERRITORIALES QUI SE CUMULENT ET PÈSENT DANS LES CHOIX DE SPÉCIALITÉS ET D'ORIENTATION
1. Un décrochage des collégiennes comme des collégiens vis-à-vis des mathématiques et des sciences
a) Un décrochage global, moins marqué chez les filles, qui réduisent donc leur écart au cours du collège
b) Des critiques sur la façon dont les mathématiques et les sciences sont enseignées
c) Des différences de rapport aux mathématiques entre filles et garçons
2. Des choix de spécialités et d'orientation professionnelle genrés en fin de troisième comme au lycée
a) En fin de troisième, des inégalités sociales et de genre dans l'orientation vers les voies technologiques et professionnelles
b) Un moindre choix des spécialités scientifiques chez les filles en lycée général, accentué depuis la réforme du lycée
c) Des choix d'orientation genrés à l'issue du bac
B. RECOMMANDATIONS : RÉÉCRIRE L'ÉQUATION POUR ENCOURAGER L'ENVIE DE MATHÉMATIQUES ET DE SCIENCES
1. Plutôt que de changer les filles, changeons l'enseignement et la perception des sciences
a) Faire évoluer l'enseignement des mathématiques et des sciences
b) Mettre en valeur l'utilité des mathématiques, des savoirs scientifiques et des métiers qui mobilisent ces compétences
c) Faire connaître les métiers et les études scientifiques dès le collège et poursuivre au lycée
2. Valoriser des rôles modèles féminins accessibles et les faire venir dans les établissements scolaires
a) Bien choisir les rôles modèles féminins présentés aux élèves
b) Développer des partenariats avec des associations, des entreprises et des structures de l'enseignement supérieur au sein des établissements scolaires, avec le soutien des collectivités territoriales
3. Se donner les moyens de promouvoir l'égalité filles-garçons dans les établissements scolaires et les choix d'orientation
a) Former l'ensemble des personnels de l'Éducation nationale aux enjeux d'égalité et les impliquer dans cette démarche
b) Transmettre une culture de l'égalité aux jeunes, en agissant aussi sur les garçons
c) Assurer les filles de leur légitimité et de leurs compétences
d) Sensibiliser tous ceux qui accompagnent les élèves dans leurs choix d'orientation, y compris les parents
III. DANS L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR, MIEUX ACCOMPAGNER LES FEMMES ET LES PROTÉGER DU SEXISME ET DES VIOLENCES
A. CONSTATS : DES JEUNES FEMMES MINORITAIRES ET SOUVENT VICTIMES DE SEXISME VOIRE DE VIOLENCES
1. Une sous-représentation féminine dans les filières scientifiques du supérieur, parmi les élèves comme parmi les enseignants
a) Un déficit de filles en classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) qui se creuse encore à l'entrée des écoles d'ingénieurs les plus prestigieuses et des écoles normales supérieures (ENS)
b) Un déficit de filles au sein des filières universitaires dites STIM
c) Une sous-représentation féminine parmi les enseignants-chercheurs dans les universités scientifiques et parmi les enseignants de CPGE scientifiques
2. Sexisme ordinaire et violences omniprésents dans les études scientifiques en dépit d'une prise de conscience ces dernières années
a) Une désaffection des filles liée à la persistance d'un climat sexiste et de violences subies au cours des études supérieures scientifiques
b) Une montée en puissance des dispositifs de lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) dans les études supérieures, qui témoigne d'une prise de conscience récente de ce phénomène
B. RECOMMANDATIONS : CONSTRUIRE UN ENVIRONNEMENT FAVORABLE ET PROTECTEUR POUR LES ÉTUDIANTES, EN EXPÉRIMENTANT DE NOUVELLES SOLUTIONS
1. Instaurer des quotas et des mesures en faveur des filles
a) Mettre en place des quotas de filles dans l'enseignement supérieur scientifique en veillant à expliciter l'intérêt de cette mesure
b) Mettre en place des dispositifs d'accueil favorables aux filles qui décident de s'engager dans ces cursus académiques
c) Repenser l'organisation des processus de sélection et favoriser la pluridisciplinarité des parcours
2. Renforcer la lutte contre le sexisme et les VSS dans l'enseignement supérieur
IV. DANS LES SECTEURS PROFESSIONNELS SCIENTIFIQUES, RECRUTER PLUS DE FEMMES ET NE PAS LES FAIRE FUIR
A. CONSTATS : UNE SOUS-REPRÉSENTATION ET UN MANQUE DE VISIBILITÉ DES FEMMES DANS LA MAJORITÉ DES MÉTIERS SCIENTIFIQUES
1. Seulement un tiers de femmes dans les métiers des sciences et de l'ingénierie
2. Des carrières féminines ralenties voire anéanties par des discriminations, des inégalités et des VSS
a) Une discrimination de genre à l'œuvre dès les processus de recrutement
b) Un modèle traditionnel de carrière scientifique qui peut être dissuasif pour les femmes et entraîner des inégalités salariales persistantes
c) La persistance de violences sexistes et sexuelles dans la recherche et les carrières scientifiques
3. De nombreuses femmes scientifiques au parcours inspirant oubliées, méconnues ou invisibilisées
a) Des modèles de femmes scientifiques parfois trop écrasants pour inspirer les jeunes filles aujourd'hui
b) La persistance de "l'effet Matilda"
4. Le manque de femmes scientifiques : un enjeu d'égalité et de justice mais aussi d'innovation et de performance
a) Un enjeu d'équité et de justice sociale
b) Un enjeu d'efficacité scientifique
c) Un enjeu de souveraineté et de puissance économique
B. RECOMMANDATIONS : FACILITER LE RECRUTEMENT ET LA POURSUITE DE CARRIÈRE DES FEMMES
1. Ajuster les procédures de recrutement et de promotion des enseignants et enseignants-chercheurs
2. Valoriser des politiques de recrutement et de promotion positives et proactives en faveur des femmes au sein des entreprises
3. Faciliter le déroulé de carrière des femmes scientifiques
4. Renforcer la lutte contre le sexisme ordinaire et les VSS
LISTE DES RECOMMANDATIONS
EXAMEN EN DÉLÉGATION
LISTE DES PERSONNES ENTENDUES
LISTE DES DÉPLACEMENTS
TABLEAU DE MISE EN ŒUVRE ET DE SUIVI DES RECOMMANDATIONS
CONSULTATION DU DOSSIER EN LIGNE (RAPPORT ET COMPTES RENDUS DES AUDITIONS)
TOME II - COMPTES RENDUS
- Audition de l'Académie des sciences (13 février 2025)
- Table ronde sur le thème "Des femmes scientifiques aux parcours modèles et inspirants" (6 mars 2025)
- Audition de Mme Sylvie Retailleau, ancienne ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, professeure à l'Université Paris Saclay-PSL (27 mars 2025)
- Audition de M. Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse (8 avril 2025)
- Table ronde avec des représentants de grandes écoles (10 avril 2025)
- Table ronde avec des représentants de la chaire "Femmes et science" de l'Université Paris Dauphine-PSL (29 avril 2025)
- Table ronde avec des représentantes d'associations œuvrant pour la mixité dans les sciences (15 mai 2025)
- Table ronde sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans les études et carrières scientifiques (27 mai 2025)
- Audition Denis Bertin et d'Isabelle Régner (4 juin 2025)
- Audition de Mme Élisabeth Borne, ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, sur la place des femmes dans les études et carrières scientifiques (5 juin 2025)
- Audition de Laura Chaubard, directrice générale de l'École polytechnique (12 juin 2025)
- Table ronde sur les inégalités dans le recrutement et le déroulement de carrière des femmes scientifiques (26 juin 2025)
- Autre titre : XX=XY, féminiser les sciences, dynamiser la société - Rapport et comptes rendus
- Type de document : Rapport parlementaire
- Pagination : 597 pages
- Édité par : Sénat
- Collection : Les Rapports du Sénat
- Numéro dans la série : 9