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Pendant plus de 10 ans l'agriculture biologique (AB) a connu un développement important jusqu'à dépasser 10 % de la surface agricole. Mais, bien qu'en partie masqués par la pandémie de COVID, certains symptômes d'une crise sont apparus en France avant 2019 et se manifestent encore en 2025. Dans ce rapport, le conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux décrit et analyse cette crise et formule des recommandations.
Résumé
Liste des recommandations
Introduction
1. Les constats : après une longue période de croissance continue, les difficultés de l'AB dévoilées avec le choc inflationniste post-covid tardent à se dissiper
1.1. L'expansion de la production du bio jusqu'en 2021 a été importante, mais variable selon les productions et les territoires
1.1.1 Définition et réglementation
1.1.2. Après deux décennies de croissance forte, la SAU et le nombre des exploitations bio se stabilisent
1.1.3. Des variations importantes selon les territoires
1.1.4. Des écarts importants de la part de la production en bio selon les productions
1.2. La croissance de la consommation s'essouffle avant de subir le choc inflationniste
1.2.1. La croissance de la consommation en produits issus de l'AB a été forte de 2001 à 2019
1.2.2. À partir de 2019 la croissance des volumes consommés marque des signes d'essoufflement
1.2.3. À partir de 2022, le choc inflationniste : un phénomène brutal, qui a réduit le montant et le volume des achats de produits bio
1.2.4. La croissance de la consommation s'est appuyée sur une diversification et une structuration de l'aval
1.2.5. La baisse de la consommation bio est plus durable en GMS
1.3. L'attractivité du mode de production bio s'est dégradée
1.3.1. Depuis 2021, la production bio a continué de croître alors que la consommation de produits bio commençait à se rétracter
1.3.2. La hausse de la consommation s'est en partie réalisée par une dépendance accrue aux importations, révélant les problèmes de compétitivité d'une production bio française qui peine à s'exporter
1.3.3. Les écarts de prix et de marge Bio vs conventionnels semblent se réduire
1.4. Les comparaisons avec les principaux pays d'Europe montrent que la crise française, importante et durable, est, au moins en partie, spécifique
1.5. Le développement de l'AB souhaité par les pouvoirs publics a pris du retard
1.5.1. L'AB vue des pouvoirs publics
1.5.2. Les multiples raisons d'un soutien des pouvoirs publics au développement de l'AB
1.5.3. L'État a apporté un soutien conjoncturel utile, mais qui s'est avéré insuffisant, d'autant plus que le début de la crise a coïncidé avec une modification de la PAC
1.5.4. Les objectifs de croissance de la part du bio, réalistes jusqu'en 2021, sont devenus inatteignables dans les délais fixés
1.6. L'image du bio est devenue brouillée pour les consommateurs et pour les agriculteurs
2. Les facteurs déterminants d'une crise… de croissance de certains marches bio ?
2.1. La demande de produits sous label AB et le consentement à payer le surprix sont guidés au moins en partie par l'altruisme (fragile) des consommateurs finaux
2.1.1. Le contexte : une dépense alimentaire à domicile plutôt en contraction, et qui subit une descente de gamme avec la vague inflationniste
2.1.2. La notoriété et la confiance du label AB
2.1.3. La disponibilité des produits
2.1.4. Des perspectives peu encourageantes, sauf retournement de l'opinion sur les enjeux sociétaux : biodiversité, santé, bien-être animal
2.1.5. Le consentement à payer un surcoût pour les produits bio a été le moteur de son développement passé mais ne peut que difficilement être le moteur du développement à venir
2.2. L'AB est un mode de production spécifique, qui n'est qu'en partie valorisable sur un segment de marché particulier
2.2.1. Le respect du cahier des charges de l'AB a des conséquences multiples, diverses selon les cultures et variables selon les territoires
2.2.2. Le bio se distingue par sa commercialisation
2.2.3. Bio vs non-bio : une polarisation dépassée ?
2.2.4. L'offre bio est multiple et composite, et ne subit pas également la crise
2.3. Entre offre et demande de produits bio, des mécanismes (privés et publics) de partage de la valeur, de fixation des prix et de retour à l'équilibre qui sont défaillants
2.3.1. Le marché bio n'est pas équilibré en quantité
2.3.2. Le "marché bio" est en réalité composé de plusieurs compartiments qui n'ont guère de liens entre eux
2.3.3. Peu de stabilisateurs de marché
2.3.4. Un ajustement de marché difficile
2.4. Développer davantage l'AB se heurte à de sérieux verrous sociotechniques et économiques
2.4.1. Produire bio, c'est compliqué, produire plus de bio c'est de plus en plus compliqué
2.4.2. Les verrous sociotechniques ne sont pas tous levés
2.4.3. L'économie : le bio/circuit court résilient, quand le bio/GMS est fragile ?
2.4.4. Des compétiteurs davantage actifs
3. Objectifs et leviers : redonner au bio sa force d'innovation différenciante et sa compétitivité
3.1. Des objectifs collectifs à reformuler
3.1.1. La crise ? Pas pour tout le monde…
3.1.2. La perception de la crise : un écart important entre la trajectoire annoncée/désirée et la trajectoire réelle/probable
3.1.3. Les objectifs fixés par les pouvoirs publics sont devenus inatteignables
3.1.4. La transition agroécologique est l'affaire de toute la société
3.2. Renforcer la demande et la confiance des consommateurs ? Les limites de la persuasion quand le marketing domine
3.2.1. Une action publique de persuasion qui s'avère difficile
3.2.2. La science et les médias sont plus nuancés, et développent parfois l'idée que certaines promesses du bio ne sont pas toutes tenues
3.2.3. Le marketing porte la naturalité sans les contraintes de l'AB, et l'AB+ dévoile certaines insuffisances de l'AB
3.2.4. La difficulté d'une stimulation globale de la demande, quand celle-ci est segmentée
3.3. Structurer l'offre et le bio au sein des filières ? Des responsabilités à mieux répartir
3.3.1. Permettre aux acteurs du bio de défendre leurs intérêts
3.3.2. Encourager l'innovation au sein de la filière bio
3.4. Les attentes prioritaires des acteurs : augmenter la compétitivité des filières bio
3.4.1. Financer le bio grâce au surprix, c'est limiter la consommation à une niche et donc son expansion
3.4.2. Optimiser la dépense publique, par une action plus ciblée
3.4.3. L'amélioration de la compétitivité
3.5. Les finalités et les modalités de l'action de l'État méritent d'être revues
3.5.1. Une politique de soutien au bio dont les motivations sont implicites
3.5.2. Les coûts et bénéfices de l'AB sont territorialisés et les actions de soutien au bio devraient également l'être
3.5.3. Des cibles et indicateurs à revoir
3.5.4. Redéfinir une ambition réaliste et consensuelle pour le développement du bio en France en même temps que les autres modes de production équivalents, et sans attendre la fin du plan actuel Ambition bio 2027
4. Le potentiel du bio a 5 ans est affecte par la crise de ces trois années, mais a 10-15 ans, une action déterminée de l'État peut infléchir la trajectoire
4.1. Un exercice prospectif délicat à réaliser
4.1.1. Peu de travaux prospectifs sur le potentiel bio
4.1.2. Des objectifs et des moyens de développement de l'AB qui ne sont pas si consensuels à l'échelle internationale
4.2. À cinq ans (perspective 2030), l'AB devrait rester significativement en-deçà des objectifs pour les productions et dans les territoires où le bio peine à s'implanter
4.3. À dix ans, l'avenir dépend de l'action
4.3.1. Quel avenir européen pour l'agriculture et le bio ?
4.3.2. Optimiser l'action publique
4.3.3. À 10 ans, l'État est en mesure d'infléchir significativement la trajectoire, mais sans doute pas de déterminer le niveau de la production bio ni de la consommation de produits issus de l'AB
Annexes
Annexe 1 : Lettre de mission
Annexe 2 : Liste des personnes rencontrées
Annexe 3 : Les constats détaillés
Annexe 4 : Bibliographie indicative
- Type de document : Rapport d'étude
- Pagination : 73 pages
- Édité par : Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire