Texte intégral
Le choix fait par la Présidence de consacrer la première séance de nos travaux à la trilogie croissance économique, progrès social et développement durable traduit parfaitement l'esprit de Lisbonne et de nos Conseils européens de printemps, qui doivent donner une dynamique aux dossiers à la fois économiques, sociaux et environnementaux de l'Union dans un souci d'équilibre et d'égalité quant à l'importance à leur accorder. Je remercie vivement le Président Aznar pour cette présentation, présage positif, j'en suis certain, de conclusions tout aussi équilibrées.
Sur les questions économiques, je souhaite insister sur deux aspects particuliers, la coordination des politiques économiques et l'harmonisation fiscale.
Après l'euro, il est indispensable de mettre en place une bonne gestion macro-économique au plan européen pour favoriser une croissance forte et durable. Notre Conseil européen de printemps doit être le lieu d'un débat périodique sur la coordination des politiques économiques et pour que cela devienne une habitude, je demande que la Commission fasse au conseil ECOFIN des propositions concrètes de méthode et de fond.
En particulier, il est impératif aujourd'hui de mettre en place une véritable coordination ex-ante des politiques budgétaires des Etats-membres de la zone euro pour qu'elles soient adaptées à la situation économique générale. A cette fin, je propose que soit défini en commun un solde public agrégé pour la zone euro, complément nécessaire de la politique monétaire unique. En effet, nous avons une monnaie commune à l'Union ; pourquoi ne pas apprécier également la situation des finances publiques à l'échelle de la même Union, ce qui serait cohérent et renforcerait notre solidarité ?
La mise en place effective et définitive de la monnaie unique rend indispensable aujourd'hui la suppression des distorsions de concurrence imputables à la fiscalité. Notre Conseil doit absolument réaffirmer sa volonté de voir mis en uvre dans les plus brefs délais le paquet fiscal décidé à Feira. Mais on doit aller plus loin et engager des travaux sur la fiscalité des sociétés toujours dans la perspective d'une meilleure coordination des politiques économiques et également d'une bonne préparation de l'élargissement. Je souhaite des conclusions forte de notre Conseil sur ce dernier sujet
Sur les dossiers sociaux, je souhaite insister sur l'importance qui s'attache à mettre en uvre de façon active et déterminée l'agenda social européen adopté à Nice en décembre 2000. En effet, l'objectif de plein emploi que nous nous sommes fixé à Lisbonne ne pourra être atteint que par la réalisation des réformes structurelles figurant dans cet agenda : implication des travailleurs face aux changements, facilitation de l'activité féminine, politique de maintien dans l'emploi quel que soit l'âge par un renforcement de la formation tout au long de la vie et des politiques de qualité, lutte contre les discriminations et les exclusions pour faciliter la participation du plus grand nombre au marché du travail.
Dans cet esprit, l'agenda social prévoit des initiatives à entreprendre, telles que la révision de la directive sur le comité d'entreprise européen, l'adoption d'une directive - cadre sur l'égalité entre les hommes et les femmes, l'amélioration de l'accès aux soins par l'introduction d'une carte de santé européenne, ou encore, le développement de la stratégie communautaire de santé-sécurité du travail.
Sur le développement durable, troisième dimension ajoutée au processus de Lisbonne depuis le Conseil européen de Göteborg, notre Conseil d'aujourd'hui doit donner des impulsions décisives à la fois sur le volet interne et sur le volet externe de la stratégie de l'Union en la matière pour que celle-ci soit crédible.
Je souhaite en particulier que soit développée au niveau européen une réflexion plus stratégique sur la prévention des risques technologiques en examinant de façon coordonnée les enjeux économiques, sociaux et environnementaux en lien avec la problématique du "développement urbain durable".
Il est important également d'assurer l'universalisation rapide du protocole de Kyoto ainsi que la mise en uvre du programme communautaire contre le changement climatique. A cet égard, nous attendons des propositions précises de la Commission.
Par ailleurs, nous sommes à quelques mois du sommet de Johannesburg, échéance majeure pour le développement durable mondial. Dix ans après Rio qui nous a donné une doctrine collective, le succès de Johannesburg dépendra de notre capacité à produire des actions concrètes et à passer des intentions aux actes. A cet égard, l'accès des tous à l'eau et à l'énergie constitue un enjeu majeur pour éradiquer la pauvreté.
Enfin, ce sommet doit également nous permettre de progresser sur la gouvernance environnementale mondiale. A cet égard, je souhaite que figure parmi les objectifs de l'Union la perspective de la création d'une Organisation mondiale de l'environnement.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 19 mars 2002)
Sur les questions économiques, je souhaite insister sur deux aspects particuliers, la coordination des politiques économiques et l'harmonisation fiscale.
Après l'euro, il est indispensable de mettre en place une bonne gestion macro-économique au plan européen pour favoriser une croissance forte et durable. Notre Conseil européen de printemps doit être le lieu d'un débat périodique sur la coordination des politiques économiques et pour que cela devienne une habitude, je demande que la Commission fasse au conseil ECOFIN des propositions concrètes de méthode et de fond.
En particulier, il est impératif aujourd'hui de mettre en place une véritable coordination ex-ante des politiques budgétaires des Etats-membres de la zone euro pour qu'elles soient adaptées à la situation économique générale. A cette fin, je propose que soit défini en commun un solde public agrégé pour la zone euro, complément nécessaire de la politique monétaire unique. En effet, nous avons une monnaie commune à l'Union ; pourquoi ne pas apprécier également la situation des finances publiques à l'échelle de la même Union, ce qui serait cohérent et renforcerait notre solidarité ?
La mise en place effective et définitive de la monnaie unique rend indispensable aujourd'hui la suppression des distorsions de concurrence imputables à la fiscalité. Notre Conseil doit absolument réaffirmer sa volonté de voir mis en uvre dans les plus brefs délais le paquet fiscal décidé à Feira. Mais on doit aller plus loin et engager des travaux sur la fiscalité des sociétés toujours dans la perspective d'une meilleure coordination des politiques économiques et également d'une bonne préparation de l'élargissement. Je souhaite des conclusions forte de notre Conseil sur ce dernier sujet
Sur les dossiers sociaux, je souhaite insister sur l'importance qui s'attache à mettre en uvre de façon active et déterminée l'agenda social européen adopté à Nice en décembre 2000. En effet, l'objectif de plein emploi que nous nous sommes fixé à Lisbonne ne pourra être atteint que par la réalisation des réformes structurelles figurant dans cet agenda : implication des travailleurs face aux changements, facilitation de l'activité féminine, politique de maintien dans l'emploi quel que soit l'âge par un renforcement de la formation tout au long de la vie et des politiques de qualité, lutte contre les discriminations et les exclusions pour faciliter la participation du plus grand nombre au marché du travail.
Dans cet esprit, l'agenda social prévoit des initiatives à entreprendre, telles que la révision de la directive sur le comité d'entreprise européen, l'adoption d'une directive - cadre sur l'égalité entre les hommes et les femmes, l'amélioration de l'accès aux soins par l'introduction d'une carte de santé européenne, ou encore, le développement de la stratégie communautaire de santé-sécurité du travail.
Sur le développement durable, troisième dimension ajoutée au processus de Lisbonne depuis le Conseil européen de Göteborg, notre Conseil d'aujourd'hui doit donner des impulsions décisives à la fois sur le volet interne et sur le volet externe de la stratégie de l'Union en la matière pour que celle-ci soit crédible.
Je souhaite en particulier que soit développée au niveau européen une réflexion plus stratégique sur la prévention des risques technologiques en examinant de façon coordonnée les enjeux économiques, sociaux et environnementaux en lien avec la problématique du "développement urbain durable".
Il est important également d'assurer l'universalisation rapide du protocole de Kyoto ainsi que la mise en uvre du programme communautaire contre le changement climatique. A cet égard, nous attendons des propositions précises de la Commission.
Par ailleurs, nous sommes à quelques mois du sommet de Johannesburg, échéance majeure pour le développement durable mondial. Dix ans après Rio qui nous a donné une doctrine collective, le succès de Johannesburg dépendra de notre capacité à produire des actions concrètes et à passer des intentions aux actes. A cet égard, l'accès des tous à l'eau et à l'énergie constitue un enjeu majeur pour éradiquer la pauvreté.
Enfin, ce sommet doit également nous permettre de progresser sur la gouvernance environnementale mondiale. A cet égard, je souhaite que figure parmi les objectifs de l'Union la perspective de la création d'une Organisation mondiale de l'environnement.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 19 mars 2002)