Texte intégral
Monsieur le Directeur,
Mesdames et Messieurs,
Au terme de ces deux journées que vous avez passé à débattre de l'évolution de vos missions, je voudrais faire avec vous un rapide bilan de l'année écoulée, et explorer les perspectives pour 1998, à la fois du point de vue de nos échanges, et de celui du travail que nous aurons à accomplir ensemble.
I- Quelques commentaires, tout d'abord, sur l'évolution de nos échanges et les conséquences à en tirer pour notre politique commerciale.
1- 1997 a été, à plusieurs titres, une très bonne année pour notre commerce extérieur.
Nos exportations ont été particulièrement dynamiques : + 13 % (chiffre des 10 premiers mois 1997, comparés aux 10 premiers mois 1996). C'est très clairement un signe de bonne santé pour nos entreprises. Un seul chiffre résume bien le chemin parcouru : sur les dix premiers mois de l'année, l'excédent industriel civil est supérieur à 100 MdF, à rapprocher du déficit de plus de 100 MdF qui avait été enregistré en 1990.
Nous avons au total dégagé un solde positif élevé, que nous ne connaîtrons avec exactitude que fin février, et qui devrait atteindre 170 à 180 millards de francs sur l'année - nous sommes déjà à 158 MdF sur 11 mois, contre 89 MdF pour l'ensemble de 1996.
Nos échanges extérieurs ont tiré la croissance et l'emploi. C'est une excellente chose, et une très bonne nouvelle pour notre économie.
2- Nous entamons une année qui va mettre ces bons résultats à l'épreuve
La crise asiatique révèle des problèmes structurels importants, qui remettent en cause, peut-être pour plusieurs années, le rythme de croissance de pays tels que la Corée du Sud, la Thaïlande ou l'Indonésie. En outre, se greffe à la crise qui touche les pays émergents de la zone, une crise différente au Japon. C'est un sujet sur lequel je souhaiterais avoir votre sentiment, tant sur la crise elle-même que sur les conséquences pour nos entreprises.
Mon impression est que la faiblesse relative de notre présence dans ces pays limite un peu l'impact de la crise pour notre économie. Mais la progression de nos exportations vers l'Asie en développement rapide va marquer un temps d'arrêt. La concurrence sera plus forte dans certains pays tiers, et même chez nous sur certains produits - je pense à l'automobile ou aux produits électroniques. La crise aura aussi un impact indirect sur nos partenaires européens et nos échanges avec eux. A court terme, les risques financiers pour nos entreprises sont importants, et ils doivent conduire à une grande prudence dans le choix des partenaires.
La reprise européenne équilibrera l'impact négatif sur nos échanges des évolutions en Asie. Je pense donc que nous pouvons espérer maintenir des échanges encore fortement excédentaires en 1998, à un niveau peut-être un peu inférieur à celui de 1997.
Il faut cependant tirer les conclusions de ces évolutions en ce qui nous concerne.
3- Tout d'abord, nous avons plus que jamais besoin d'un cadre solide pour les échanges mondiaux.
Nous avons besoin d'ouverture, mais aussi de transparence, de stabilité, de méthode efficace pour régler les conflits.
Nous avons signé en 1997 trois accords importants, qui vont dans ce sens : l'accord sur les services de télécommunication de base, l'accord sur les services financiers, et la convention, à l'OCDE, concernant les paiements illicites.
Un mot, en particulier, de la Convention sur la lutte contre la corruption, signée à l'OCDE le 17 décembre : c'est une première étape importante. Il faut renforcer nos efforts, et nous allons continuer à travailler dans ce sens, à l'OCDE et à l'OMC.
La lutte contre la corruption est un objectif politique important, parce que nos opinions publiques demandent des évolutions sur ce terrain.
C'est aussi un aspect important de l'assainissement de la situation économique de beaucoup de pays. M. Camdessus l'a souligné à juste titre récemment : les pratiques en vigueur dans certains pays émergents ne sont pas sans porter une certaine responsabilité dans la crise actuelle.
Mais il faut aussi en finir avec le vieux discours selon lequel tout est excusable s'il s'agit d'échanges internationaux, au motif que si nos entreprises sont vertueuses, leurs concurrentes verseront les commissions et obtiendront les contrats.
A terme, les entreprises ont intérêt à ces évolutions. Si nous parvenons à fixer des règles plus claires, qui naturellement s'imposeront à nos entreprises comme à leurs concurrentes étrangères, le travail de nos exportateurs en sera facilité. Une commission illicite c'est un droit de douane occulte, il faut la supprimer. En outre, les premiers bénéficiaires d'un peu plus de moralité dans les échanges, ce seront les PME. C'est un aspect important des efforts que nous avons à faire pour leur faciliter la tâche sur les marchés lointains et difficiles.
S'agissant de l'avenir, nous sommes peut-être en train d'assister à un curieux retournement de situation. D'un côté, les États-Unis renoncent à la Fast Track. De l'autre, les pays qui ont le plus d'efforts à faire se montrent en revanche prêts à prendre les engagements d'ouverture, de transparence et de stabilité que nous leur demandons. La conclusion de l'accord sur les services financiers, au plus fort de la tourmente asiatique, en est l'exemple le plus frappant.
Les évolutions que devront accomplir les pays émergents nous conduiront à renforcer le cadre multilatéral, pour permettre plus d'ouverture et un meilleur respect des règles du commerce international. Nous devrons encourager ce mouvement dans les prochaines négociations multilatérales, en veillant aux intérêts de nos entreprises.
II- Je voudrais, après ce tour d'horizon, en venir à l'adaptation de notre dispositif public en général, et du réseau de l'expansion économique en particulier
Les pays émergents resteront une destination importante, sur laquelle nous devons concentrer nos efforts. J'ai fait au début du mois de janvier une communication au Conseil des Ministres sur ce sujet. Cette zone gardera une place essentielle dans le développement de l'économie mondiale à moyen terme. C'est dire que les priorités fixées jusqu'ici au réseau, notamment en termes de redéploiement, ne seront pas fondamentalement modifiées. Je n'y reviens pas. Un mot, en revanche, sur les sujets sur lesquels nous devons évoluer.
1- Nous avons, en premier lieu, une responsabilité importante pour identifier, en liaison avec les entreprises, les obstacles aux échanges les plus pénalisants. J'ai demandé à M. de Lajugie de me faire, d'ici la fin du mois, des propositions pour renforcer la contribution du réseau à ce travail d'analyse.
L'accès au marché est un sujet important pour le travail des postes. Je comprends que vous en avez parlé hier et ce matin, avec l'idée qu'il fallait " banaliser " plutôt que " sacraliser " ces dossiers de politique commerciale. Je crois que la formule est bonne. Il faut généraliser nos efforts dans ce domaine. Cela n'empêche pas, naturellement qu'il y ait, dans chaque poste, un correspondant, formé à ces dossiers, chargé de ce travail d'identification des problèmes d'accès au marché.
Dans un cas concret nous devrons d'ailleurs avancer rapidement : l'accord sur les télécommunications pour lequel je souhaite que, dès son entrée en vigueur effective, dans les prochaines semaines, nous mettions en place un réseau de veille, dans les postes concernés, et en liaison étroite et régulière avec nos entreprises, pour assurer un suivi précis des conditions dans lesquelles nos partenaires respectent leurs engagements.
2- Par ailleurs, nous devons renforcer notre capacité d'analyse à moyen terme. Le réseau de l'expansion représente un potentiel d'expertise considérable, il faut en extraire l'information qui permette d'accompagner les entreprises dans leurs analyses stratégiques.
Nous utiliserons pour cela plus et mieux les technologies de l'information pour diffuser l'information économique aux entreprises.
Vous savez que nous mettons en place actuellement un site Internet du commerce extérieur qui fédérera en particulier les 160 sites Internet des postes d'expansion économique afin en particulier que les entreprises puissent nous interroger par messagerie, dans un objectif de réduction des délais de réponse.
Mais au delà de cette réalisation technique, il s'agit de réfléchir aux meilleurs moyens de diffuser les informations économiques, et notamment celles collectées par les acteurs du commerce extérieur. Il n'y a pas de " solution miracle " en ce domaine. C'est la raison pour laquelle nous avons confié, avec Dominique Strauss-Kahn, une mission d'étude et de réflexion à M. Patrick LEFAS sur ces questions de l'usage des nouvelles technologies au service de l'information économique des entreprises. Diffuser l'information adéquate, et seulement celle-là, aux interlocuteurs pertinents, alors que le réseau mondial met à disposition de grandes quantités de documents de fiabilité en général inconnue, n'est une tâche facile.
Nous allons encourager à l'exportation le secteur des technologies de l'information, afin que l'industrie française du secteur tire tous les bénéfices de son niveau technologique reconnu.
Je souhaite constituer à cette fin un groupe de travail pour étudier les modalités d'une approche plus sectorielle des besoins des entreprises, dans la suite de la mise en place pour certains secteurs de correspondants spécialisés dans les postes d'expansion économique. Il est nécessaire d'avoir non seulement des compétences sur un pays ou une zone géographique, mais également d'être capable d'analyser les besoins et la situation d'un secteur industriel, alors que la concurrence se joue désormais à l'échelle de la planète.
3- Vous savez également que nous mettons en place, dès avril prochain, une labellisation des sites Internet des entreprises, " Les exportateurs sur la Toile ", qui récompensera la qualité de l'utilisation d'Internet dans la démarche à l'exportation de l'entreprise.
Internet permet d'exporter plus facilement : ce constat n'est pas nouveau. Mais toutes les conséquences n'en sont sans doute pas encore tirées. En particulier, des entreprises de taille réduite, pour lesquelles il aurait été auparavant hasardeux, voire financièrement dangereux, de se lancer dans une démarche à l'exportation, ont désormais accès au marché mondial. Il faut faire prendre conscience de cette opportunité à toutes les entreprises.
4- Un mot du CFCE, qui est une pièce essentielle du dispositif d'ensemble.
J'ai souhaité en nommant M. GARDERE à la tête du CFCE remettre cette institution au coeur de notre mission de service public en faveur des entreprises et particulièrement des PME-PMI. Si nous voulons parvenir à remplir les objectifs que nous nous fixons en termes d'accompagnement et d'information des entreprises, il est essentiel que cette opération soit une réussite. Vous avez, de ce point de vue, un rôle essentiel à jouer. Permettez moi une nouvelle fois de me référer à vos discussions précédentes : Jacques de Lajugie, Jean-Daniel Gardère, vous-mêmes avez évoqué ce point. J'y insiste, une bonne collaboration entre le CFCE et vous-même sera la condition de la réussite.
Mon souci est en particulier de faire en sorte que les productions des Postes d'Expansion, d'une très grande qualité, soient encore plus accessibles aux entreprises spécialement en termes de délai.
Étant donné le caractère mouvant et évolutif des données économiques sur les marchés étrangers, l'information les concernant doit être livrée pour ainsi dire en temps réel. Votre rôle sera sur ce plan de travailler avec le CFCE afin d'améliorer ce paramètre fondamental : voilà pour, si j'ose dire, la livraison.
Un autre aspect important du travail que je vous demande de conduire en liaison avec le CFCE concerne la programmation. Je crois que le CFCE, sous l'autorité de la DREE, peut-être mieux associé à la définition du plan de charge des PEE, en matière de recherche d'information et de production des études.
Cette démarche est nécessaire car le CFCE est en contact direct avec les clients et de ce point de vue apte à déterminer l'évolution de la demande, à partir, entre autres, du résultat des ventes.
Ceci suppose naturellement une Direction Commerciale performante. C'est l'une des recommandations sur laquelle vous avez insisté ce matin, et c'est l'une des orientations que j'ai donné à Jean-Daniel Gardère dans sa lettre de mission. Je crois que nous sommes en phase sur ce point.
Vous comprenez bien ici qu'il ne s'agit pas d'abandonner nos missions de service public au profit d'une logique commerciale, mais d'utiliser certaines méthodes simples pour mieux satisfaire à nos objectifs de service public.
5- Il en va de même de l'évaluation des prestations rendues aux entreprises, que je souhaite développer.
C'est une nécessité absolue pour une administration comme la nôtre que de s'assurer en permanence que le travail que nous faisons est bien adapté aux besoins des entreprises, et que nous nous en assurons par un dispositif adéquat.
La DREE m'a proposé un plan raisonnable, mais néanmoins ambitieux, de développement de l'évaluation des prestations offertes par les postes. Ce plan comprend une systématisation de l'évaluation interne et externe, et devrait aboutir, grâce au concours d'un cabinet de conseil à une certification aux normes ISO, dont une première approche sera bientôt mise en oeuvre.
Je crois qu'en allant dans cette direction, la DREE avec les PEE progresseront dans leur efficacité et, j'oserais dire, conserveront leur leadership dans l'innovation administrative. Si ce que vous avez réalisé depuis 1992 avait été transposé, mutatis mutandis, dans d'autres administrations, l'État serait sûrement aujourd'hui plus efficace.
Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que je voulais vous dire sur l'évolution de notre réseau. Je suis prêt, maintenant, à engager avec vous le débat et à répondre à vos questions.
(source http://www.minefi.gouv.fr, le 23 août 2002)
Mesdames et Messieurs,
Au terme de ces deux journées que vous avez passé à débattre de l'évolution de vos missions, je voudrais faire avec vous un rapide bilan de l'année écoulée, et explorer les perspectives pour 1998, à la fois du point de vue de nos échanges, et de celui du travail que nous aurons à accomplir ensemble.
I- Quelques commentaires, tout d'abord, sur l'évolution de nos échanges et les conséquences à en tirer pour notre politique commerciale.
1- 1997 a été, à plusieurs titres, une très bonne année pour notre commerce extérieur.
Nos exportations ont été particulièrement dynamiques : + 13 % (chiffre des 10 premiers mois 1997, comparés aux 10 premiers mois 1996). C'est très clairement un signe de bonne santé pour nos entreprises. Un seul chiffre résume bien le chemin parcouru : sur les dix premiers mois de l'année, l'excédent industriel civil est supérieur à 100 MdF, à rapprocher du déficit de plus de 100 MdF qui avait été enregistré en 1990.
Nous avons au total dégagé un solde positif élevé, que nous ne connaîtrons avec exactitude que fin février, et qui devrait atteindre 170 à 180 millards de francs sur l'année - nous sommes déjà à 158 MdF sur 11 mois, contre 89 MdF pour l'ensemble de 1996.
Nos échanges extérieurs ont tiré la croissance et l'emploi. C'est une excellente chose, et une très bonne nouvelle pour notre économie.
2- Nous entamons une année qui va mettre ces bons résultats à l'épreuve
La crise asiatique révèle des problèmes structurels importants, qui remettent en cause, peut-être pour plusieurs années, le rythme de croissance de pays tels que la Corée du Sud, la Thaïlande ou l'Indonésie. En outre, se greffe à la crise qui touche les pays émergents de la zone, une crise différente au Japon. C'est un sujet sur lequel je souhaiterais avoir votre sentiment, tant sur la crise elle-même que sur les conséquences pour nos entreprises.
Mon impression est que la faiblesse relative de notre présence dans ces pays limite un peu l'impact de la crise pour notre économie. Mais la progression de nos exportations vers l'Asie en développement rapide va marquer un temps d'arrêt. La concurrence sera plus forte dans certains pays tiers, et même chez nous sur certains produits - je pense à l'automobile ou aux produits électroniques. La crise aura aussi un impact indirect sur nos partenaires européens et nos échanges avec eux. A court terme, les risques financiers pour nos entreprises sont importants, et ils doivent conduire à une grande prudence dans le choix des partenaires.
La reprise européenne équilibrera l'impact négatif sur nos échanges des évolutions en Asie. Je pense donc que nous pouvons espérer maintenir des échanges encore fortement excédentaires en 1998, à un niveau peut-être un peu inférieur à celui de 1997.
Il faut cependant tirer les conclusions de ces évolutions en ce qui nous concerne.
3- Tout d'abord, nous avons plus que jamais besoin d'un cadre solide pour les échanges mondiaux.
Nous avons besoin d'ouverture, mais aussi de transparence, de stabilité, de méthode efficace pour régler les conflits.
Nous avons signé en 1997 trois accords importants, qui vont dans ce sens : l'accord sur les services de télécommunication de base, l'accord sur les services financiers, et la convention, à l'OCDE, concernant les paiements illicites.
Un mot, en particulier, de la Convention sur la lutte contre la corruption, signée à l'OCDE le 17 décembre : c'est une première étape importante. Il faut renforcer nos efforts, et nous allons continuer à travailler dans ce sens, à l'OCDE et à l'OMC.
La lutte contre la corruption est un objectif politique important, parce que nos opinions publiques demandent des évolutions sur ce terrain.
C'est aussi un aspect important de l'assainissement de la situation économique de beaucoup de pays. M. Camdessus l'a souligné à juste titre récemment : les pratiques en vigueur dans certains pays émergents ne sont pas sans porter une certaine responsabilité dans la crise actuelle.
Mais il faut aussi en finir avec le vieux discours selon lequel tout est excusable s'il s'agit d'échanges internationaux, au motif que si nos entreprises sont vertueuses, leurs concurrentes verseront les commissions et obtiendront les contrats.
A terme, les entreprises ont intérêt à ces évolutions. Si nous parvenons à fixer des règles plus claires, qui naturellement s'imposeront à nos entreprises comme à leurs concurrentes étrangères, le travail de nos exportateurs en sera facilité. Une commission illicite c'est un droit de douane occulte, il faut la supprimer. En outre, les premiers bénéficiaires d'un peu plus de moralité dans les échanges, ce seront les PME. C'est un aspect important des efforts que nous avons à faire pour leur faciliter la tâche sur les marchés lointains et difficiles.
S'agissant de l'avenir, nous sommes peut-être en train d'assister à un curieux retournement de situation. D'un côté, les États-Unis renoncent à la Fast Track. De l'autre, les pays qui ont le plus d'efforts à faire se montrent en revanche prêts à prendre les engagements d'ouverture, de transparence et de stabilité que nous leur demandons. La conclusion de l'accord sur les services financiers, au plus fort de la tourmente asiatique, en est l'exemple le plus frappant.
Les évolutions que devront accomplir les pays émergents nous conduiront à renforcer le cadre multilatéral, pour permettre plus d'ouverture et un meilleur respect des règles du commerce international. Nous devrons encourager ce mouvement dans les prochaines négociations multilatérales, en veillant aux intérêts de nos entreprises.
II- Je voudrais, après ce tour d'horizon, en venir à l'adaptation de notre dispositif public en général, et du réseau de l'expansion économique en particulier
Les pays émergents resteront une destination importante, sur laquelle nous devons concentrer nos efforts. J'ai fait au début du mois de janvier une communication au Conseil des Ministres sur ce sujet. Cette zone gardera une place essentielle dans le développement de l'économie mondiale à moyen terme. C'est dire que les priorités fixées jusqu'ici au réseau, notamment en termes de redéploiement, ne seront pas fondamentalement modifiées. Je n'y reviens pas. Un mot, en revanche, sur les sujets sur lesquels nous devons évoluer.
1- Nous avons, en premier lieu, une responsabilité importante pour identifier, en liaison avec les entreprises, les obstacles aux échanges les plus pénalisants. J'ai demandé à M. de Lajugie de me faire, d'ici la fin du mois, des propositions pour renforcer la contribution du réseau à ce travail d'analyse.
L'accès au marché est un sujet important pour le travail des postes. Je comprends que vous en avez parlé hier et ce matin, avec l'idée qu'il fallait " banaliser " plutôt que " sacraliser " ces dossiers de politique commerciale. Je crois que la formule est bonne. Il faut généraliser nos efforts dans ce domaine. Cela n'empêche pas, naturellement qu'il y ait, dans chaque poste, un correspondant, formé à ces dossiers, chargé de ce travail d'identification des problèmes d'accès au marché.
Dans un cas concret nous devrons d'ailleurs avancer rapidement : l'accord sur les télécommunications pour lequel je souhaite que, dès son entrée en vigueur effective, dans les prochaines semaines, nous mettions en place un réseau de veille, dans les postes concernés, et en liaison étroite et régulière avec nos entreprises, pour assurer un suivi précis des conditions dans lesquelles nos partenaires respectent leurs engagements.
2- Par ailleurs, nous devons renforcer notre capacité d'analyse à moyen terme. Le réseau de l'expansion représente un potentiel d'expertise considérable, il faut en extraire l'information qui permette d'accompagner les entreprises dans leurs analyses stratégiques.
Nous utiliserons pour cela plus et mieux les technologies de l'information pour diffuser l'information économique aux entreprises.
Vous savez que nous mettons en place actuellement un site Internet du commerce extérieur qui fédérera en particulier les 160 sites Internet des postes d'expansion économique afin en particulier que les entreprises puissent nous interroger par messagerie, dans un objectif de réduction des délais de réponse.
Mais au delà de cette réalisation technique, il s'agit de réfléchir aux meilleurs moyens de diffuser les informations économiques, et notamment celles collectées par les acteurs du commerce extérieur. Il n'y a pas de " solution miracle " en ce domaine. C'est la raison pour laquelle nous avons confié, avec Dominique Strauss-Kahn, une mission d'étude et de réflexion à M. Patrick LEFAS sur ces questions de l'usage des nouvelles technologies au service de l'information économique des entreprises. Diffuser l'information adéquate, et seulement celle-là, aux interlocuteurs pertinents, alors que le réseau mondial met à disposition de grandes quantités de documents de fiabilité en général inconnue, n'est une tâche facile.
Nous allons encourager à l'exportation le secteur des technologies de l'information, afin que l'industrie française du secteur tire tous les bénéfices de son niveau technologique reconnu.
Je souhaite constituer à cette fin un groupe de travail pour étudier les modalités d'une approche plus sectorielle des besoins des entreprises, dans la suite de la mise en place pour certains secteurs de correspondants spécialisés dans les postes d'expansion économique. Il est nécessaire d'avoir non seulement des compétences sur un pays ou une zone géographique, mais également d'être capable d'analyser les besoins et la situation d'un secteur industriel, alors que la concurrence se joue désormais à l'échelle de la planète.
3- Vous savez également que nous mettons en place, dès avril prochain, une labellisation des sites Internet des entreprises, " Les exportateurs sur la Toile ", qui récompensera la qualité de l'utilisation d'Internet dans la démarche à l'exportation de l'entreprise.
Internet permet d'exporter plus facilement : ce constat n'est pas nouveau. Mais toutes les conséquences n'en sont sans doute pas encore tirées. En particulier, des entreprises de taille réduite, pour lesquelles il aurait été auparavant hasardeux, voire financièrement dangereux, de se lancer dans une démarche à l'exportation, ont désormais accès au marché mondial. Il faut faire prendre conscience de cette opportunité à toutes les entreprises.
4- Un mot du CFCE, qui est une pièce essentielle du dispositif d'ensemble.
J'ai souhaité en nommant M. GARDERE à la tête du CFCE remettre cette institution au coeur de notre mission de service public en faveur des entreprises et particulièrement des PME-PMI. Si nous voulons parvenir à remplir les objectifs que nous nous fixons en termes d'accompagnement et d'information des entreprises, il est essentiel que cette opération soit une réussite. Vous avez, de ce point de vue, un rôle essentiel à jouer. Permettez moi une nouvelle fois de me référer à vos discussions précédentes : Jacques de Lajugie, Jean-Daniel Gardère, vous-mêmes avez évoqué ce point. J'y insiste, une bonne collaboration entre le CFCE et vous-même sera la condition de la réussite.
Mon souci est en particulier de faire en sorte que les productions des Postes d'Expansion, d'une très grande qualité, soient encore plus accessibles aux entreprises spécialement en termes de délai.
Étant donné le caractère mouvant et évolutif des données économiques sur les marchés étrangers, l'information les concernant doit être livrée pour ainsi dire en temps réel. Votre rôle sera sur ce plan de travailler avec le CFCE afin d'améliorer ce paramètre fondamental : voilà pour, si j'ose dire, la livraison.
Un autre aspect important du travail que je vous demande de conduire en liaison avec le CFCE concerne la programmation. Je crois que le CFCE, sous l'autorité de la DREE, peut-être mieux associé à la définition du plan de charge des PEE, en matière de recherche d'information et de production des études.
Cette démarche est nécessaire car le CFCE est en contact direct avec les clients et de ce point de vue apte à déterminer l'évolution de la demande, à partir, entre autres, du résultat des ventes.
Ceci suppose naturellement une Direction Commerciale performante. C'est l'une des recommandations sur laquelle vous avez insisté ce matin, et c'est l'une des orientations que j'ai donné à Jean-Daniel Gardère dans sa lettre de mission. Je crois que nous sommes en phase sur ce point.
Vous comprenez bien ici qu'il ne s'agit pas d'abandonner nos missions de service public au profit d'une logique commerciale, mais d'utiliser certaines méthodes simples pour mieux satisfaire à nos objectifs de service public.
5- Il en va de même de l'évaluation des prestations rendues aux entreprises, que je souhaite développer.
C'est une nécessité absolue pour une administration comme la nôtre que de s'assurer en permanence que le travail que nous faisons est bien adapté aux besoins des entreprises, et que nous nous en assurons par un dispositif adéquat.
La DREE m'a proposé un plan raisonnable, mais néanmoins ambitieux, de développement de l'évaluation des prestations offertes par les postes. Ce plan comprend une systématisation de l'évaluation interne et externe, et devrait aboutir, grâce au concours d'un cabinet de conseil à une certification aux normes ISO, dont une première approche sera bientôt mise en oeuvre.
Je crois qu'en allant dans cette direction, la DREE avec les PEE progresseront dans leur efficacité et, j'oserais dire, conserveront leur leadership dans l'innovation administrative. Si ce que vous avez réalisé depuis 1992 avait été transposé, mutatis mutandis, dans d'autres administrations, l'État serait sûrement aujourd'hui plus efficace.
Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que je voulais vous dire sur l'évolution de notre réseau. Je suis prêt, maintenant, à engager avec vous le débat et à répondre à vos questions.
(source http://www.minefi.gouv.fr, le 23 août 2002)