Déclaration de Mme Catherine Trautmann, ministre de la culture et de la communication, sur le développement de l'internet et du multimédia en France, Cannes le 8 février 1998.

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Circonstance : Inauguration du 5ème marché des programmes interactifs (MILLIA) à Cannes le 8 février 1998.

Texte intégral

Je voudrais d'abord vous dire le plaisir que j'ai de participer avec vous à cette inauguration du 5éme Milia, marché des programmes interactifs.
Au moment où le gouvernement met en place les différentes mesures du programme d'action pour préparer l'entrée de la France dans la société de l'information, il est important, sans denier un retard qui devait être acté, de souligner le dynamisme des entreprises françaises, la créativité de leurs équipes, leur capacité d'innovation, leur maîtrise des technologies de l'information.
Je ne crois pas que nous devions avoir l'il fixé systématiquement sur l'outre Atlantique. La société de l'information se développe en Europe. Reconnaissons aussi nos réussites et nos points forts.
C'est en ce sens que je voudrais m'adresser aux entreprises, en particulier de l'édition multimédia, et à leurs responsables.
Normalement, 1998 devrait voir un développement du marché. Le public va bien sûr devenir de plus en plus exigeant quant à la qualité des titres, mais la progression de l'équipement, encouragé par la baisse des prix, devrait tirer la diffusion du multimédia.
Les dispositions prises par le gouvernement dans les secteurs de l'enseignement et de la culture se traduiront aussi par une extension importante du parc d'ordinateurs, et par une demande tout aussi importante de multimédia. Ce sera le cas en particulier avec les médiathèques, et les espaces culture multimédia.
Il n'est pas impossible que 1998 soit l'an 01 de l'internet grand public en France. C'est pourquoi j'ai souhaité que le ministère de la culture et de la communication s'associe à la préparation de la fête de l'internet, due à l'initiative de plusieurs associations de ce secteur.
Une des priorités gouvernementales en ce qui concerne le multimédia et l'internet, est le développement des contenus, en particulier des contenus de type culturel. Dans le cas des industries de communications, en effet la maîtrise des technologies n'est pas séparable de la maîtrise des contenus.
Les aides au secteur de l'édition multimédia sont en progression sensible. Le Centre National de la Cinématographie qui contribue fortement - depuis neuf ans - au développement de ce secteur disposera en 1998 d'une capacité globale de financement d'à peu près 25 MF, soit une progression de près de 50 % par rapport à 1997. Depuis 1996, le CNC soutient non seulement des cédéroms, mais aussi des programmes en ligne.
J'ai demandé au CNC de prendre les mesures nécessaires à partir du 1er janvier 1998 pour encourager aussi les adaptations en langues étrangères et les opérations de promotions d'intérêt collectif. C'était une des préoccupations des éditeurs et j'accorde de l'importance à la mise en place de cette aide.
Les avances du CNC sont complétées par d'autres aides sectorielles, pour les éditeurs de livre et pour la presse. Il existe de nombreux projets intéressants à l'initiative de la presse quotidienne, nationale ou régionale, et des magazines. Un financement important, plus de 20 MF, sera disponible en 1998.
J'encourage les responsables d'entreprises à solliciter ces différents fonds d'avance et de soutien. Je sais que nombre d'entre vous les connaissent, mais d'autres les utilisent peu ou les ignorent. En général les procédures ne sont pas très complexes ; si elles le sont, il faudra les simplifier. Bien évidemment, c'est la présence de nombreux projets qui permet d'optimiser l'usage de ces aides publics.
Je mesure bien que les mécanismes d'intervention liés à des projets ne permettent pas de répondre à toutes les attentes des entreprises elles-mêmes, ou du secteur des entreprises multimédia.
Les relations avec les organismes publics qui gèrent le patrimoine, l'information et la participation aux activités de l'union européenne, les questions de droit, de réglementation, de fiscalité, le contexte financier général, la diffusion à l'étranger, l'utilisation des procédures que le Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie va mettre en place : voilà quelques exemples de dossiers qui nécessitent une relation entre le Ministère de la Culture et de la Communication et les entreprises qui ne se résument pas à l'intervention très nécessaire pour soutenir les projets.
Le CNC va donc etudier, avec les services du ministere de l'Economie, des Finances, et de l'Industrie, et en concertation avec les représentants des professions, un dispositif souple, dynamique pour de meilleurs relations entre le Ministère et vos entreprises.
Aux professionnels, aux responsables des entreprises du multimédia, je dis simplement : le Ministère de la Culture et de la Communication est votre Ministère. Et à tous, je vous souhaite un excellent Milia 1998.

(Source http://www.culture.gouv.fr, le 21 septembre 2001)