Communiqué du ministère de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales, en date du 1er avril 2003, sur les mesures contre la violence dans et autour des stades.

Texte intégral

Face à la montée en puissance du football et de l'insécurité, l'Intérieur s'est associé à la Justice et aux instances du foot pour une journée d'études au stade de France.
Police, justice et football ont décidé de faire front commun pour désamorcer la violence dans et autour des stades. Ces trois instances se sont réunies le 25 mars pour avancer sur les idées et les moyens à mettre en uvre afin de réduire l'insécurité dans les grandes manifestations. Au centre des débats : les moyens à mettre en uvre " pour éviter que la violence ne s'exprime et ne tourne en drame ", selon les termes d'un journaliste. Parmi ces moyens, la répression. En décembre 2002, sept Parisiens ont ainsi été condamnés, pour bagarres, à des peines de prison ferme assorties de trois ans d'interdiction de stade par le tribunal correctionnel de Paris. D'autres décisions de justice ont suivi, tout aussi exemplaires.
De son côté, Nicolas Sarkozy a fait adopter par l'Assemblée un dispositif qui renforce la lutte contre les hooligans, qui seront inscrits au fichier des personnes recherchées. La récidive sera durement réprimée. " Le tout est de rechercher la sanction exemplaire pour un individu, a expliqué Jean-Claude Marin, le directeur des affaires criminelles au ministère de la justice. S'il s'agit d'un professionnel de la violence, la comparution immédiate et la rigueur de la loi doit être lisible par tous. Pour un autre, le travail d'intérêt général dans une enceinte peut être une réponse adéquate. La réponse ne peut pas être mécanique, mais adaptée, et l'autorité judiciaire entend jouer son rôle" Un guide méthodologique sur la problématique de la violence dans les stades va être édité.
Cette entrevue succède à d'autres initiatives dont la première remonte aux années quatre-vingt, lorsqu'une poignée de clubs créa ses propres effectifs de sécurité. Fin 1993, la loi Alliot-Marie condamnait l'introduction d'alcool dans les stades, l'état d'ivresse, la présence de fusées, d'insignes et de symboles racistes ou xénophobes etc.
En 1994, une commission nationale mixte de sécurité et d'animation (CNMSA) était créée, associant la fédération française de football et la ligue des clubs professionnels - suite à des troubles survenus lors d'un match du Paris-Saint-Germain. En 1994, la CNMSA, cheville ouvrière de la journée d'études au stade de France du 25 mars dernier, fut à l'origine d'un protocole qui impose aux organisateurs d'établir un bilan avant et après le match en terme de moyens, d'incidents/interventions et de coûts. En janvier 1995, la loi Pasqua répartissait la sécurité entre la police (ou la gendarmerie) à l'extérieur des stades et les organisateurs à l'intérieur, et réglementait la vidéosurveillance. Elle contraignait également les clubs à engager des stadiers et à contribuer financièrement à la sécurité pour services exceptionnels de police ; une action en justice finissait par leur reconnaître une responsabilité pénale. Depuis le coût de la sécurité ne cesse de croître.
(Source : http://www.interieur.gouv.fr, le 2 mai 2003)