Texte intégral
Monsieur le préfet de région,
Mesdames, Messieurs les députés,
Mesdames Messieurs les sénateurs,
Monsieur le maire,
Mesdames, Messieurs les ministres,
Mesdames, Messieurs les élus régionaux,
Monsieur le premier vice-président de la région,
Monsieur le premier vice-président du département,
Je salue l'ensemble des élus qui sont ici, les représentants consulaires, les services de l'Etat, les présidents des universités, l'ensemble des personnels de la préfecture et l'ensemble des différentes autorités ici présentes. Je vous remercie très sincèrement, Mesdames, Messieurs, de vous être rassemblés, d'avoir accepté cette invitation. Je suis venu aujourd'hui travailler notamment sur des questions industrielles et de développement à l'usine Michelin, avec l'ensemble des équipes Michelin. Je dois dire que les circonstances étaient aujourd'hui significatives parce que c'est le moment de montrer aussi notre intérêt pour des entreprises qui s'intéressent au territoire. Je vois trop d'entreprises en France mésestimer, mépriser les territoires sur lesquelles elles sont implantées - pas seulement les salariés qui y travaillent - et je crois qu'il est important de saluer les entreprises qui savent vivre avec leur territoire et participer aux dynamiques territoriales. Cet enracinement de l'économie, c'est quelque chose à laquelle nous sommes très attachés.
J'avais prévu de longue date cette réunion de travail avec les équipes Michelin parce que je travaille actuellement sur une réforme de l'Etat, une réforme ambitieuse qui inclut une partie de décentralisation, une partie avec des ordonnances de simplification, une partie budgétaire avec la réforme budgétaire, une partie sur la fonction publique également ; évidemment, un certain nombre de réformes ministère par ministère, elle contient aussi un élément très important, c'est de renforcer le rôle de l'Etat stratège. On se rend compte que l'Etat a cherché au fil des ans à être très présent sur un certain nombre de secteurs, en aval souvent de l'action, qu'il s'est quelquefois dispersé, en étant très présent sur de très nombreux sujets, et qu'il a un peu oublié, en amont, la capacité stratégique de penser à 15 ans, à 20 ans. Qui peut penser à 15 ans, à 20 ans dans une République si ce n'est l'Etat ? Qui peut se dégager un certain nombre de perspectives importantes ? Ni le marché, ni nos chères collectivités territoriales, que nous aimons bien, n'ont souvent la capacité d'avoir cette capacité de projection. Et si l'on veut avoir des secteurs industriels, des secteurs de recherche, des secteurs d'avenir pour lesquels les investissements se pensent 15, 20 ans à l'avance, nous sommes obligés de renforcer la fonction stratégique de l'Etat. C'est un élément très important. Nous préparons une réforme du Commissariat au Plan et de tous les organismes qui réfléchissent à l'avenir de notre pays pour vraiment renforcer cette dimension stratégique de l'Etat. Et parmi les choses qui sont très importantes, faire quelques grands choix stratégiques dans le domaine industriel pour voir les secteurs sur lesquels nous avons les équipes techniques, les équipes scientifiques, les équipes industrielles.
Je suis en train de faire un inventaire un peu des forces que nous avons, autour desquelles nous pourrions construire notre stratégie nationale, et faire en sorte que nous puissions mobiliser des moyens sur des grands axes. Il est évident que tout ce qui touche à des grands secteurs, - l'automobile évidemment, l'aéronautique aussi, et d'autres secteurs - sont des sujets sur lesquels nous devons avoir une attention toute particulière si nous voulons garder des centres de décisions stratégiques, en France. On voit bien que dès que les centres de décision stratégique quittent nos territoires, progressivement, ce sont nos emplois qui sont les premiers menacés, car plus on est près d'un siège social et plus on est protégé.
Je pense qu'il faut être attentif aujourd'hui à la désindustrialisation de la France. Quand on regarde le Royaume Uni on voit bien qu'ils ont construit une société de services. La société de service, c'est une société qui n'est pas tout à fait celle à laquelle nous sommes attachés, parce que c'est une société, une économie qui est moins répandue sur l'ensemble du territoire, qui partage moins sa richesse et qui a moins les effets entraînants que peut avoir un secteur industriel fort. Donc, je suis tenu de travailler sur ces sujets. Et puis pour également valoriser toute la démarche d'innovation et travailler sur ce qui est, je crois, un atout de l'Auvergne, un atout de Clermont-Ferrand - et en l'occurrence l'entreprise que j'ai visitée ce matin - qui est ce choix de l'innovation, de la recherche, de la création, de l'ensemble au fond des valeurs ajoutées, de l'humain ajouté, parce que finalement la valeur, c'est l'humain et c'est toute l'intelligence, le talent qu'on peut ajouter. Je garde en souvenir, du temps où j'étais président de région, des comparaisons régionales. Ce qui me frappait souvent, c'est de voir la place que Clermont-Ferrand, et l'Auvergne tiennent en matière de recherche dans un certain nombre de domaines - ce qui n'est pas toujours connu au niveau national sur ses capacités de choix d'avenir -. Et je pense que c'est un élément très important de l'avenir. Au fond, quand on regarde bien la réponse de la France à la situation mondiale, ce n'est pas une réponse qui tournera autour de la banalisation, de la standardisation, de la concentration, du gigantisme. C'est une réponse qui tournera autour de la valeur ajoutée, de la recherche, du brevet, de l'innovation, de l'intelligence. Et c'est tout ce qu'on peut ajouter d'humain dans l'économie, qui fera qu'on pourra résister, et qu'on pourra avoir une stratégie économique d'envergure. C'est cette valeur ajoutée humaine dans le dispositif économique qui est très importante.
Et pour ça, il faut faire davantage que nous le faisons, le choix de l'innovation, le choix évidemment de la recherche publique et privée, le partenariat. J'étudiais ce matin des questions de partenariat public, privé, entre les différents laboratoires. Cela me paraît très important pour renforcer notre capacité de valeurs ajoutées, c'est-à-dire de pouvoir garder des entreprises qui viennent créer dans nos régions, la valeur ajoutée. C'est comme ça que, stratégiquement, nous garderons des emplois, que nous en créerons d'autres. A partir du moment où nos emplois sont sans valeur ajoutée, nos emplois sont fluides, et voire quelquefois anonymes, comme certains capitaux aujourd'hui qui se baladent d'une région à une autre, d'un pays à un autre, mésestimant les femmes et les hommes qu'ils rencontrent sur leur passage. Ce n'est pas l'économie à laquelle nous sommes attachés, ce n'est pas cette économie humaine que nous voulons développer et c'est pour ça que je crois que, sur ce terrain-là, l'Auvergne a un certain nombre d'exemples, et de modèles nationaux à présenter, à la fois dans la dimension choix matière grise, choix de l'innovation, appareil de formation, appareil d'innovation, appareil de recherche, mais aussi capacité pour les entreprises à faire des choix qui sont ceux de la valeur ajoutée.
Voilà ce qui me paraît très important dans la réflexion que nous devons mener aujourd'hui dans la réforme de l'Etat pour que l'Etat soit, dans sa fonction stratégique, partenaire de ce type de stratégie, à la fois vis à vis des industriels, mais aussi vis à vis des collectivités territoriales et du tissu régional.
Je sais combien ce partenariat est fort dans la région entre l'ensemble des collectivités territoriales. Chacun défend sa stratégie mais quand il s'agit de parler face à l'Etat, Monsieur le préfet de région, tout le monde est bien soudé ici pour obtenir ce qu'il faut obtenir. Et donc j'ai entendu déjà un certain nombre de demandes quant au contrat de plan. Je me souviens d'ailleurs avoir eu une discussion un jour avec M. Charasse sur les contrats de plan. Ce n'était pas une formule qu'il aimait beaucoup. Je vois que vous êtes resté dans cette conviction. Alors en plus, l'organisation des contrats de plan sur 7 ans fait qu'on a là des effets qui sont quelquefois des effets trop lointains par rapport aux décisions. Cependant, il y a un certain nombre d'engagements qui ont été pris sur lesquels je voudrais que nous parlions précisément, pour pouvoir faire face à des problèmes qui eux sont réels, et le contrat de plan est une ingénierie parmi d'autres. Je souhaite que dans l'avenir on ait des périodes plus courtes pour avoir des objectifs plus ciblés, avec des projets mieux identifiés, un peu moins forcément d'effet d'annonce, qu'on a toujours tenté les uns et les autres - ce ne sont pas les préfets qui sont les plus coupables là-dessus -, mais de pouvoir faire en sorte qu'on puisse se concentrer sur un certain nombre de sujets qui sont importants, notamment, en ce qui concerne les choix qui ont été ceux du contrat de plan Etat-région pour la région Auvergne, évidemment le désenclavement.
Alors Monsieur le préfet de région a reçu ces orientations. Il travaille avec les préfets de département, les collectivités territoriales pour faire le point aujourd'hui des grands dossiers, notamment sur le désenclavement, avec la possibilité de redistribuer des crédits, je pense notamment au domaine ferroviaire pour affirmer les priorités Clermont - Paris, Clermont - Lyon, dont je sais qu'il s'agit d'éléments très, très importants pour l'ensemble de l'Auvergne y compris son Nord, y compris son Est d'ailleurs et je pense que là il y a un sujet très important pour lequel je souhaite que nous puissions, ensemble, dès que vous aurez fait le point, également faire le point, nous, à l'occasion d'un CIADT , pour qu'on puisse vous faire part des décisions nationales et venir participer à cette dynamique.
Je connais un certain nombre de sujet de préoccupation qui sont les vôtres. Je dirais que je fais partie de ceux qui militent vraiment pour le hub et le dispositif de Clermont. C'est un élément important. Il se trouve que j'en suis un usager et donc, je le connais bien. J'ai eu l'occasion très souvent, de mon Poitou isolé et encore plus enclavé quelquefois que l'Auvergne, de venir ici à Clermont pour pouvoir repartir dans de multiples directions grâce à ce dispositif de hub. Je crois que là le dossier est à l'étude au ministère actuellement. Je crois que quand on a un atout qui est central ; ce n'est pas la peine de le déplacer pour aller ajouter à d'autres atouts. Donc, là, comptez sur moi et n'hésitez pas à m'alerter sur ces sujets - oui, vous pouvez prendre note Monsieur le Maire -. Je vous le dis là avec conviction, parce qu'il y a quelque chose que je n'aime pas beaucoup : c'est quand on a fait des efforts, quand un territoire a fait des efforts pour innover en matière d'aménagement du territoire, pour bâtir un certain nombre d'initiatives et que, ensuite, on vienne déplacer ce type d'initiatives, que finalement il n'y a pas beaucoup de gain pour un usager. Et quand on va dans les sites, il ne faut pas que, systématiquement, la richesse aille à la richesse ; je connais d'autres régions qui ont d'autres atouts, qui ont d'autres clés. Ce n'est pas parce qu'elles auraient ça en plus que cela irait forcément beaucoup mieux pour elles. En revanche, ça changerait complètement le dispositif d'avoir un dispositif central - et s'il y a quelque chose qu'on ne peut pas reprocher à Clermont, c'est d'être au centre et c'est pour ça que je souhaite qu'on puisse travailler ensemble.
De même, nous avons des dossiers sur lesquels on a commencé à travailler avec Monsieur le préfet qui sont inter régionaux. Il y a l'A89 qui est un élément très important quant à son Ouest ; elle avance très bien et j'en suis très heureux. Mais il y a aussi son Est et je pense qu'il est très important qu'il y ait l'effort de désenclavement, et je vois combien il est important pour l'Auvergne, combien la liaison Saint Etienne - Lyon, qui est aujourd'hui à la fois une liaison dangereuse et saturée, combien il faut l'intégrer dans le désenclavement de l'Auvergne, même si c'est un dossier " rhône-alpin. Mais on va essayer de faire en sorte que les " Rhône-alpins " regardent également vers l'Ouest, de manière à participer aussi et à inscrire cette dimension-là dans le dispositif du contrat de plan.
On a travaillé également et vous avez travaillé - je sais que le président du Conseil Régional et le préfet de région ont travaillé - pour le percement du nouveau tunnel du Lioran qui s'inscrit dans cette priorité. Je sais aussi que Monsieur le Maire de Clermont tient beaucoup à son projet de tramway, et à ces financements dont le principe est acquis, le principe du financement de l'Etat est acquis. Je sais que vous ne vous satisfaites pas du principe, seulement du principe. Nous discuterons des modalités. Mais je tiens à vous dire que nous mesurons tout l'intérêt de l'ensemble de ce dispositif. J'ajoute à cela les initiatives que nous prenons en matière de téléphonie mobile, et là dans le dernier CIADT nous avons fait en sorte qu'il y ait un certain de moyens pour que rapidement on puisse commencer à avoir cette couverture de téléphonie mobile qui est une des fractures que connaissent nos territoires, et pour lequel je souhaite vraiment qu'on puisse avancer de manière très significative.
Quel est notre calendrier ? Notre calendrier est que vous puissiez achever votre discussion infra régionale d'ici le printemps, qu'un CIADT puisse se tenir avant l'été, et que nous puissions achever l'avenant avec un certain nombre d'éléments qui pourraient être " mobilisants " sur les années donc 2004, 2005 et 2006 de manière à ce qu'on puisse finaliser le contrat, et peut-être préfigurer ce que serait une sorte de nouveau contrat sur une période plus courte de manière à, à la fois poursuivre les projets qui sont les vôtres, mais prendre un rythme qui soit un rythme plus rapide d'initiative que celui que naturellement connaît un dispositif qui est un dispositif sur sept ans. Je voudrais également dire que je suis très demandeur, avec l'Auvergne, d'un certain nombre d'innovations, dans le cadre des différentes expérimentations que nous pourrons maintenant mettre en place grâce à la réforme de la Constitution. Je voudrais dire combien ce qui est engagé sur les fonds structurels européens me paraît très important et donc qu'on puisse avoir avec le Conseil régional la mise en place d'un dispositif plus proche du terrain avec surtout l'objectif national d'une meilleure consommation des crédits. C'est un élément très important du dispositif parce que là on ne peut pas se satisfaire quand même d'avoir ce niveau de complexité qui fait qu'on ne consomme pas les crédits et qu'il faut rendre des crédits. Alors on se bat pour conquérir les crédits, vous vous battez tous, vous allez vous battre dans les ministères, à Bruxelles et ailleurs pour les obtenir, faisant venir les commissaires, pour obtenir des crédits. Et après, parce qu'on ne consomme pas, parce que tout ça est fait de lourdeurs et de pesanteurs, il faut renvoyer les crédits à Bruxelles, ce qui est quand même tout à fait préoccupant.
Je voudrais dire également combien je serai attentif - et je le suis d'ores et déjà avec vous, à l'évolution de l'agriculture. Je connais l'agriculture auvergnate. Je vois ce que représente par exemple les financements européens dans l'agriculture auvergnate. Je vois ce que pèse l'agriculture dans l'ensemble du dispositif de l'économie d'Auvergne, et donc je suis très préoccupé de voir certains partenaires au niveau européen remettre en cause certains éléments structurels de la politique agricole commune, qui, quand on voit le poids de l'agriculture ici, auraient des conséquences directes sur le revenu, parce que ça on va directement au revenu parce que c'est de l'argent européen qui va directement dans le revenu. Et donc, là, il y a je crois un des éléments très important. Nous nous battons vous savez pour " Berlin, tout Berlin ". Cela veut dire que je pense que nous arriverons à protéger l'essentiel jusqu'à 2006-2007. Mais après 2006-2007, nous aurons de toute façon une nouvelle donne. Et cette nouvelle donne, il faut commencer à s'y préparer ; il ne faut pas attendre 2006-2007. Alors il ne faut pas confondre les deux combats. Moi, je ne suis pas favorable à ce qu'on accepte l'idée de M. Fischler de la " mid-term review ". Cette idée-là, nous la combattons. Mais il n'empêche qu'il ne faut quand même pas se dire que, sous prétexte qu'on a Berlin qui nous protège jusqu'à l'après 2006, il faut trouver les formes selon lesquelles nous pourrons soutenir l'agriculture. Et on voit bien en ce qui vous concerne, aussi bien l'agriculture de plaine que votre agriculture de montagne - naturellement je pense à l'élevage où là, vous êtes une région qui a fait et sur le terrain de la traçabilité, sur le terrain de la génétique sur de la qualité, des appellations d'origine. Je pense qu'il faut qu'on valorise ses éléments là qui sont un peu l'équilibre par rapport à ce que je disais tout à l'heure sur l'industrie, c'est la valeur ajoutée de la même manière : c'est la qualité, et c'est cette stratégie de qualité qu'il nous faut défendre pour notre agriculture et de faire en sorte que les moyens financiers de l'avenir puissent aller à ces démarches de qualité, de traçabilité, de sécurité du consommateur.
Les paysans sont toujours les mieux organisés dans un public quel qu'il soit ; ce n'est pas d'aujourd'hui. Je les salue. Je sais qu'ils ont réussi avec leur sommet d'élevage à constituer ici un grand rendez-vous très important. J'ai même été obligé de faire une réunion la veille du sommet d'élevage pour pouvoir ajuster la prime à l'herbe telle qu'elle devait être annoncée par le ministre de l'Agriculture à l'occasion de ces journées importantes. Je crois qu'il est en effet très important qu'on soutienne l'élevage. C'est un des éléments majeurs aussi de notre mobilisation nationale. Je crois qu'il faut qu'on puisse bien soutenir les éleveurs parce que c'est un métier de passion, c'est un métier très impliquant. Ce n'est pas un métier de 35 heures. C'est un métier où on se donne, on se donne le jour, on se donne la nuit. La famille se donne. C'est un métier dévorant, mais c'est un métier vraiment de passion ; c'est un métier pour lequel il faut avoir beaucoup de respect. Je crois qu'il faut le mettre en avant. C'est un métier de grande qualité. Je pense que les régions et notamment les bassins allaitants qui sont des régions très stratégiques sont des régions sur lesquelles nous devons défendre, en France, la qualité de l'élevage avec son univers de production qui lui est spécifique. J'ai vu que vous faisiez des efforts pour le PMPOA, la mise aux normes, l'ensemble de ces mécaniques là qui sont très importantes pour les régions d'élevage, pour justement avoir les normes de qualité, les normes d'innovation nécessaires. Je vois que nous partageons ce type de vision.
Je voudrais donc vous dire que moi je suis très attentif à votre contrat de plan, que dès que Monsieur le préfet de région, avec vous tous, aura pu bien reconfigurer le dispositif, je le regarderai avec vous et je serai à la disposition des parlementaires pour bien faire les ajustements nécessaires pour pouvoir faire en sorte que vous ne puissiez pas souffrir plus que de raison des différentes maîtrises budgétaires qui nous sont néanmoins nécessaires. Mais je serai très attentif à ce qu'il n'y ait pas de retard sur les projets stratégiques et notamment sur les projets d'infrastructures liées au désenclavement, dont je connais vraiment toute l'importance.
Je voudrais vous dire pour terminer que, dans l'action du Gouvernement, nous voulons poursuivre au-delà de cet engagement partenarial avec la région des grands axes qui ont été les nôtres depuis le printemps dernier, notamment ce que vous avez relayé ici de manière efficace - je voulais parler des politiques régaliennes -. Je crois qu'il faut vraiment que nous fassions des efforts très importants pour la sécurité, pour la justice, pour l'ensemble des dispositifs régaliens, y compris nos forces militaires. C'est un des éléments très importants de la politique que nous voulons mener, le rétablissement de l'autorité républicaine. Je crois que c'est un élément très important. Je vois que les chiffres ici sont des chiffres de bonne performance, qu'il y a un bon suivi de terrain. Vous en remercierez tous les fonctionnaires qui sont engagés dans ces batailles ainsi que les élus parce que c'est ensemble qu'on obtient ces résultats. Mais je crois qu'il faut vraiment continuer à cette lutte contre l'insécurité qui est vraiment un des cancers qui ronge notre société. Je voudrais dire aussi qu'il y a sur le terrain de l'emploi une dynamique dans cette région qu'il faut souligner puisque vous êtes en évolution paradoxale par rapport à l'évolution nationale. Donc, cela veut dire qu'il y a ici une forte mobilisation. Mais quand je vois ce que vous avez fait avec la plate-forme pour les PME d'innovation, je vois qu'il y a des outils dont vous êtes dotés sur un pôle biotechnologique, un certain nombre d'éléments qui sont très importants, qui favorisent ce type d'initiatives. Je crois qu'il faut rester évidemment mobilisés sur l'ensemble de ces sujets. Ce sont des éléments qui sont très importants et pour lesquels la politique gouvernementale, suite à la table ronde sur l'emploi qui s'est tenue, a dégagé des moyens supplémentaires pour venir en relais des initiatives qui sont prises par les différents acteurs.
Nous sommes face à un ralentissement de la croissance, une rupture de croissance comme nous n'en avons jamais vu dans notre histoire récente, puisque nous avons une division de la croissance de moitié en quatre mois, ce qui ne s'était pas vu d'histoire de l'économie récente, de passer d'un mois de juin avec tout le monde en hypothèse à 3, à un mois d'octobre à tout le monde en hypothèse à 1,5. C'est un ralentissement de croissance très important. Et un point de croissance c'est 750.000 emplois par an qui sont créés. Donc cette situation de croissance ralentie, avec ce qu'il y a d'international dans cette situation - qui est naturellement un des éléments importants mais pas seulement. Quelle que soit la période, nous avons un point de croissance de moins qu'un certain nombre d'autres pays ; c'est-à-dire que, dans notre système, dans ses lourdeurs et dans ses difficultés Parce que, aussi, nous n'avons pas suffisamment de gens au travail. C'est vrai qu'on a un chômage qui est fort, mais c'est vrai aussi qu'on a un taux d'activité qui est faible, c'est vrai aussi qu'on a des gens trop jeunes qui partent, qui quittent le travail, c'est-à-dire que globalement l'ensemble de la force de la France au travail, est, doit être encouragée, développée, par une entrée souvent plus jeune dans la vie active, et aussi par un meilleur emploi des salariés âgés. On voit qu'on a là des efforts très importants à faire, on voit bien que la croissance ne pourra se développer que par le travail. Il y a un certain nombre de réalités qu'il faut regarder en face. C'est par le travail qu'on pourra retrouver les points de croissance qui nous manquent. A nous d'adapter nos systèmes, à nous de faire en sorte que, quelles que soient les difficultés économiques extérieures, nos systèmes intérieurs soient adaptés à ce différent dispositif.
Cela veut dire que je souhaite garder le cap qui a été tracé par le président de la République. Cela veut dire que, plus il y a de difficultés extérieures, plus il faut faire de réformes intérieures pour pouvoir, naturellement, trouver l'ensemble des moyens qui mobiliseront le pays sur cette orientation qui a été fixée par le chef de l'Etat. Nous engagerons la réforme des retraites. Les partenaires sociaux vont achever les discussions dans le courant du mois d'avril. Il y a là une réflexion qu'il faut mener à son terme, qui est un élément très important. Il faut que la France regarde son avenir en face, ne transfère pas aux autres générations la responsabilité de cette génération. Nous avons des décisions qui sont des décisions à prendre. Nous avons déjà dans le passé trop reporté sur les générations à venir avec une dette qui est à 60 % de notre PIB, trop reporté sur les générations à venir les charges de nos générations sur les retraites. Nous savons très bien que nous avons une impasse qui commence en 2006, avec des populations qui doivent payer qui sont en diminution et des populations qui doivent toucher qui sont en augmentation. Alors il ne faut pas être grand clerc pour pouvoir comprendre qu'il est nécessaire de trouver une organisation juste mais avec des adaptations notamment pour ceux qui ont commencé à travailler très tôt, pour un certain nombre de gens qui ont des circonstances particulières. Surtout évitons d'opposer les Français entre eux. Nous sommes une Nation rassemblée ; chacun a un statut, a une histoire, et ces statuts, ces histoires ne sont pas de la responsabilité de ceux qui sont aujourd'hui en situation de bénéficier de tels statuts et telles histoires. Quelquefois d'ailleurs, dans les statuts, on voit les avantages sans en voir les inconvénients. Donc, soyons très prudents et veillons à ce qu'on ait une cohésion nationale. Cette réforme il faut la faire pour la France et pour tous les Français, pas les uns contre les autres.
Et je voudrais dire ici notamment aux fonctionnaires, à tous ceux qui se dévouent pour la cause publique, qu'on a besoin d'eux, que leur mission est très importance dans un pays qui veut se moderniser. La fonction publique a toute sa place aujourd'hui pour justement mettre la République au cur même de la société. On voit bien que, quand la République est à la périphérie de la société - nous l'avons vu au printemps dernier - il y a des risques majeurs pour notre pays, donc la République doit être au cur même de la société. Les fonctionnaires sont les premiers militants de la République. Ils ont toute leur place. Ils n'ont pas à être accusés dans la société. Au contraire, ils sont partie prenante de notre société et nous devons tous ensemble aller vers cette réforme, avec cette volonté de travailler pour la nation toute entière. C'est comme cela que la France accepte les réformes : c'est quand apparaissent des réformes qui rassemblent et des réformes dont l'esprit de justice est à la base. C'est ce que je voudrais promouvoir dans notre pays.
Nous avons ensuite d'autres grandes réformes qu'il nous faudra mener. Je pense à l'assurance maladie, je pense aussi à la réforme de l'école. Il y a beaucoup d'autres choses dont notamment la décentralisation nous permettra de progresser.
Mon dernier mot est pour vous dire que nous devons être particulièrement vigilant à la cohésion nationale pendant cette période de tensions internationales. Je remercie, Monsieur le préfet de région qui a pris contact avec les différentes communautés, avec les différentes religions, avec les différents partenaires pour que nous soyons très attentifs à ce que notre société garde sa cohésion républicaine et qu'au cur même de notre république, la laïcité soit la règle et que tout le monde se sente bien dans la société française, quelle que soit sa religion, quelle que soit sa conviction, que l'on puisse être libre de penser et de croire ce que l'on veut, mais que, par la laïcité ,on soit au cur de la République. C'est la République qui rassemble, et c'est la République qui est notre ferment commun et c'est elle qui doit nous rapprocher les uns des autres, notamment en période de tensions internationales. Nous vivons une guerre que nous n'avons pas voulue. Cette guerre, certains avaient pensé qu'elle aurait pu être technologique, qu'elle aurait pu être celle du vingt-et-unième siècle, une guerre de télévisions, de jeux vidéo. Nous voyons que cette guerre ressemble atrocement à ce que sont toutes les guerres et notamment à ce qu'ont été les guerres du 20ème siècle, avec ses violences, ses brutalités, ses horreurs. Et nous voyons bien que ces images, naturellement, interpellent toutes les consciences et donc créent beaucoup de trouble dans notre société. Faisons bien en sorte que nous puissions nous rassembler face à ces violences à la fois sur ce qu'a été le combat de la France, les valeurs de la France défendues par le président de la République, sur ce qui est je crois le plus important pour nous, c'est-à-dire de faire en sorte que l'idée des droits de l'homme, le respect des autres, le respect des Nations, de l'ONU qui est le lieu du droit pour nous Nous ne sommes pas des pacifistes, nous ne sommes pas des militants du pacifisme.
Nous sommes des militants du droit. Nous sommes les fils de Montesquieu. Nous sommes de tous ceux qui ont été à la base de la construction de ce droit international et nous disons tout simplement que c'est le droit qui doit guider la force et pas la force qui doit s'imposer au droit. Et donc nous avons là des convictions qui sont fortes, mais nous savons bien aujourd'hui qu'un autre chemin a été pris. C'est un élément très important pour nous, d'être très attentif à ce que notre communauté nationale ne se sente pas dispersée et ne se sente pas, aujourd'hui, tiraillée de l'intérieur par l'importation de conflits qui lui sont extérieurs. Je crois que c'est très important. Les élus le savent bien : dans chaque commune les citoyens peuvent se sentir concernés par cette cause là. Veillons bien à ce que notre cohésion nationale soit affirmée. Ce n'est pas parce que nous sommes contre cette guerre évidemment que nous souhaitons la victoire de la dictature contre la démocratie. Notre camp, c'est celui de la démocratie, et nous souhaitons vraiment que les idées qui sont les nôtres soient des idées qui, d'abord, soient confortées par notre cohésion nationale, et ensuite, puissent exister le plus possible, et notamment à l'ONU pour faire en sorte que ce soit à l'ONU qu'on puisse reconstruire la paix. Je crois qu'il s'agit là d'une cause qui nous est supérieure. Je crois que le pays est rassemblé autour du président de la République sur ces message de la France. La France est ainsi dans la tradition de ses valeurs, dans la tradition de son histoire ; la France doit porter au monde son message, un message qui croit à l'humanité et qui défend ces principes que sont les principes de l'humanité. Je vous remercie.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 9 avril 2003)
Mesdames, Messieurs les députés,
Mesdames Messieurs les sénateurs,
Monsieur le maire,
Mesdames, Messieurs les ministres,
Mesdames, Messieurs les élus régionaux,
Monsieur le premier vice-président de la région,
Monsieur le premier vice-président du département,
Je salue l'ensemble des élus qui sont ici, les représentants consulaires, les services de l'Etat, les présidents des universités, l'ensemble des personnels de la préfecture et l'ensemble des différentes autorités ici présentes. Je vous remercie très sincèrement, Mesdames, Messieurs, de vous être rassemblés, d'avoir accepté cette invitation. Je suis venu aujourd'hui travailler notamment sur des questions industrielles et de développement à l'usine Michelin, avec l'ensemble des équipes Michelin. Je dois dire que les circonstances étaient aujourd'hui significatives parce que c'est le moment de montrer aussi notre intérêt pour des entreprises qui s'intéressent au territoire. Je vois trop d'entreprises en France mésestimer, mépriser les territoires sur lesquelles elles sont implantées - pas seulement les salariés qui y travaillent - et je crois qu'il est important de saluer les entreprises qui savent vivre avec leur territoire et participer aux dynamiques territoriales. Cet enracinement de l'économie, c'est quelque chose à laquelle nous sommes très attachés.
J'avais prévu de longue date cette réunion de travail avec les équipes Michelin parce que je travaille actuellement sur une réforme de l'Etat, une réforme ambitieuse qui inclut une partie de décentralisation, une partie avec des ordonnances de simplification, une partie budgétaire avec la réforme budgétaire, une partie sur la fonction publique également ; évidemment, un certain nombre de réformes ministère par ministère, elle contient aussi un élément très important, c'est de renforcer le rôle de l'Etat stratège. On se rend compte que l'Etat a cherché au fil des ans à être très présent sur un certain nombre de secteurs, en aval souvent de l'action, qu'il s'est quelquefois dispersé, en étant très présent sur de très nombreux sujets, et qu'il a un peu oublié, en amont, la capacité stratégique de penser à 15 ans, à 20 ans. Qui peut penser à 15 ans, à 20 ans dans une République si ce n'est l'Etat ? Qui peut se dégager un certain nombre de perspectives importantes ? Ni le marché, ni nos chères collectivités territoriales, que nous aimons bien, n'ont souvent la capacité d'avoir cette capacité de projection. Et si l'on veut avoir des secteurs industriels, des secteurs de recherche, des secteurs d'avenir pour lesquels les investissements se pensent 15, 20 ans à l'avance, nous sommes obligés de renforcer la fonction stratégique de l'Etat. C'est un élément très important. Nous préparons une réforme du Commissariat au Plan et de tous les organismes qui réfléchissent à l'avenir de notre pays pour vraiment renforcer cette dimension stratégique de l'Etat. Et parmi les choses qui sont très importantes, faire quelques grands choix stratégiques dans le domaine industriel pour voir les secteurs sur lesquels nous avons les équipes techniques, les équipes scientifiques, les équipes industrielles.
Je suis en train de faire un inventaire un peu des forces que nous avons, autour desquelles nous pourrions construire notre stratégie nationale, et faire en sorte que nous puissions mobiliser des moyens sur des grands axes. Il est évident que tout ce qui touche à des grands secteurs, - l'automobile évidemment, l'aéronautique aussi, et d'autres secteurs - sont des sujets sur lesquels nous devons avoir une attention toute particulière si nous voulons garder des centres de décisions stratégiques, en France. On voit bien que dès que les centres de décision stratégique quittent nos territoires, progressivement, ce sont nos emplois qui sont les premiers menacés, car plus on est près d'un siège social et plus on est protégé.
Je pense qu'il faut être attentif aujourd'hui à la désindustrialisation de la France. Quand on regarde le Royaume Uni on voit bien qu'ils ont construit une société de services. La société de service, c'est une société qui n'est pas tout à fait celle à laquelle nous sommes attachés, parce que c'est une société, une économie qui est moins répandue sur l'ensemble du territoire, qui partage moins sa richesse et qui a moins les effets entraînants que peut avoir un secteur industriel fort. Donc, je suis tenu de travailler sur ces sujets. Et puis pour également valoriser toute la démarche d'innovation et travailler sur ce qui est, je crois, un atout de l'Auvergne, un atout de Clermont-Ferrand - et en l'occurrence l'entreprise que j'ai visitée ce matin - qui est ce choix de l'innovation, de la recherche, de la création, de l'ensemble au fond des valeurs ajoutées, de l'humain ajouté, parce que finalement la valeur, c'est l'humain et c'est toute l'intelligence, le talent qu'on peut ajouter. Je garde en souvenir, du temps où j'étais président de région, des comparaisons régionales. Ce qui me frappait souvent, c'est de voir la place que Clermont-Ferrand, et l'Auvergne tiennent en matière de recherche dans un certain nombre de domaines - ce qui n'est pas toujours connu au niveau national sur ses capacités de choix d'avenir -. Et je pense que c'est un élément très important de l'avenir. Au fond, quand on regarde bien la réponse de la France à la situation mondiale, ce n'est pas une réponse qui tournera autour de la banalisation, de la standardisation, de la concentration, du gigantisme. C'est une réponse qui tournera autour de la valeur ajoutée, de la recherche, du brevet, de l'innovation, de l'intelligence. Et c'est tout ce qu'on peut ajouter d'humain dans l'économie, qui fera qu'on pourra résister, et qu'on pourra avoir une stratégie économique d'envergure. C'est cette valeur ajoutée humaine dans le dispositif économique qui est très importante.
Et pour ça, il faut faire davantage que nous le faisons, le choix de l'innovation, le choix évidemment de la recherche publique et privée, le partenariat. J'étudiais ce matin des questions de partenariat public, privé, entre les différents laboratoires. Cela me paraît très important pour renforcer notre capacité de valeurs ajoutées, c'est-à-dire de pouvoir garder des entreprises qui viennent créer dans nos régions, la valeur ajoutée. C'est comme ça que, stratégiquement, nous garderons des emplois, que nous en créerons d'autres. A partir du moment où nos emplois sont sans valeur ajoutée, nos emplois sont fluides, et voire quelquefois anonymes, comme certains capitaux aujourd'hui qui se baladent d'une région à une autre, d'un pays à un autre, mésestimant les femmes et les hommes qu'ils rencontrent sur leur passage. Ce n'est pas l'économie à laquelle nous sommes attachés, ce n'est pas cette économie humaine que nous voulons développer et c'est pour ça que je crois que, sur ce terrain-là, l'Auvergne a un certain nombre d'exemples, et de modèles nationaux à présenter, à la fois dans la dimension choix matière grise, choix de l'innovation, appareil de formation, appareil d'innovation, appareil de recherche, mais aussi capacité pour les entreprises à faire des choix qui sont ceux de la valeur ajoutée.
Voilà ce qui me paraît très important dans la réflexion que nous devons mener aujourd'hui dans la réforme de l'Etat pour que l'Etat soit, dans sa fonction stratégique, partenaire de ce type de stratégie, à la fois vis à vis des industriels, mais aussi vis à vis des collectivités territoriales et du tissu régional.
Je sais combien ce partenariat est fort dans la région entre l'ensemble des collectivités territoriales. Chacun défend sa stratégie mais quand il s'agit de parler face à l'Etat, Monsieur le préfet de région, tout le monde est bien soudé ici pour obtenir ce qu'il faut obtenir. Et donc j'ai entendu déjà un certain nombre de demandes quant au contrat de plan. Je me souviens d'ailleurs avoir eu une discussion un jour avec M. Charasse sur les contrats de plan. Ce n'était pas une formule qu'il aimait beaucoup. Je vois que vous êtes resté dans cette conviction. Alors en plus, l'organisation des contrats de plan sur 7 ans fait qu'on a là des effets qui sont quelquefois des effets trop lointains par rapport aux décisions. Cependant, il y a un certain nombre d'engagements qui ont été pris sur lesquels je voudrais que nous parlions précisément, pour pouvoir faire face à des problèmes qui eux sont réels, et le contrat de plan est une ingénierie parmi d'autres. Je souhaite que dans l'avenir on ait des périodes plus courtes pour avoir des objectifs plus ciblés, avec des projets mieux identifiés, un peu moins forcément d'effet d'annonce, qu'on a toujours tenté les uns et les autres - ce ne sont pas les préfets qui sont les plus coupables là-dessus -, mais de pouvoir faire en sorte qu'on puisse se concentrer sur un certain nombre de sujets qui sont importants, notamment, en ce qui concerne les choix qui ont été ceux du contrat de plan Etat-région pour la région Auvergne, évidemment le désenclavement.
Alors Monsieur le préfet de région a reçu ces orientations. Il travaille avec les préfets de département, les collectivités territoriales pour faire le point aujourd'hui des grands dossiers, notamment sur le désenclavement, avec la possibilité de redistribuer des crédits, je pense notamment au domaine ferroviaire pour affirmer les priorités Clermont - Paris, Clermont - Lyon, dont je sais qu'il s'agit d'éléments très, très importants pour l'ensemble de l'Auvergne y compris son Nord, y compris son Est d'ailleurs et je pense que là il y a un sujet très important pour lequel je souhaite que nous puissions, ensemble, dès que vous aurez fait le point, également faire le point, nous, à l'occasion d'un CIADT , pour qu'on puisse vous faire part des décisions nationales et venir participer à cette dynamique.
Je connais un certain nombre de sujet de préoccupation qui sont les vôtres. Je dirais que je fais partie de ceux qui militent vraiment pour le hub et le dispositif de Clermont. C'est un élément important. Il se trouve que j'en suis un usager et donc, je le connais bien. J'ai eu l'occasion très souvent, de mon Poitou isolé et encore plus enclavé quelquefois que l'Auvergne, de venir ici à Clermont pour pouvoir repartir dans de multiples directions grâce à ce dispositif de hub. Je crois que là le dossier est à l'étude au ministère actuellement. Je crois que quand on a un atout qui est central ; ce n'est pas la peine de le déplacer pour aller ajouter à d'autres atouts. Donc, là, comptez sur moi et n'hésitez pas à m'alerter sur ces sujets - oui, vous pouvez prendre note Monsieur le Maire -. Je vous le dis là avec conviction, parce qu'il y a quelque chose que je n'aime pas beaucoup : c'est quand on a fait des efforts, quand un territoire a fait des efforts pour innover en matière d'aménagement du territoire, pour bâtir un certain nombre d'initiatives et que, ensuite, on vienne déplacer ce type d'initiatives, que finalement il n'y a pas beaucoup de gain pour un usager. Et quand on va dans les sites, il ne faut pas que, systématiquement, la richesse aille à la richesse ; je connais d'autres régions qui ont d'autres atouts, qui ont d'autres clés. Ce n'est pas parce qu'elles auraient ça en plus que cela irait forcément beaucoup mieux pour elles. En revanche, ça changerait complètement le dispositif d'avoir un dispositif central - et s'il y a quelque chose qu'on ne peut pas reprocher à Clermont, c'est d'être au centre et c'est pour ça que je souhaite qu'on puisse travailler ensemble.
De même, nous avons des dossiers sur lesquels on a commencé à travailler avec Monsieur le préfet qui sont inter régionaux. Il y a l'A89 qui est un élément très important quant à son Ouest ; elle avance très bien et j'en suis très heureux. Mais il y a aussi son Est et je pense qu'il est très important qu'il y ait l'effort de désenclavement, et je vois combien il est important pour l'Auvergne, combien la liaison Saint Etienne - Lyon, qui est aujourd'hui à la fois une liaison dangereuse et saturée, combien il faut l'intégrer dans le désenclavement de l'Auvergne, même si c'est un dossier " rhône-alpin. Mais on va essayer de faire en sorte que les " Rhône-alpins " regardent également vers l'Ouest, de manière à participer aussi et à inscrire cette dimension-là dans le dispositif du contrat de plan.
On a travaillé également et vous avez travaillé - je sais que le président du Conseil Régional et le préfet de région ont travaillé - pour le percement du nouveau tunnel du Lioran qui s'inscrit dans cette priorité. Je sais aussi que Monsieur le Maire de Clermont tient beaucoup à son projet de tramway, et à ces financements dont le principe est acquis, le principe du financement de l'Etat est acquis. Je sais que vous ne vous satisfaites pas du principe, seulement du principe. Nous discuterons des modalités. Mais je tiens à vous dire que nous mesurons tout l'intérêt de l'ensemble de ce dispositif. J'ajoute à cela les initiatives que nous prenons en matière de téléphonie mobile, et là dans le dernier CIADT nous avons fait en sorte qu'il y ait un certain de moyens pour que rapidement on puisse commencer à avoir cette couverture de téléphonie mobile qui est une des fractures que connaissent nos territoires, et pour lequel je souhaite vraiment qu'on puisse avancer de manière très significative.
Quel est notre calendrier ? Notre calendrier est que vous puissiez achever votre discussion infra régionale d'ici le printemps, qu'un CIADT puisse se tenir avant l'été, et que nous puissions achever l'avenant avec un certain nombre d'éléments qui pourraient être " mobilisants " sur les années donc 2004, 2005 et 2006 de manière à ce qu'on puisse finaliser le contrat, et peut-être préfigurer ce que serait une sorte de nouveau contrat sur une période plus courte de manière à, à la fois poursuivre les projets qui sont les vôtres, mais prendre un rythme qui soit un rythme plus rapide d'initiative que celui que naturellement connaît un dispositif qui est un dispositif sur sept ans. Je voudrais également dire que je suis très demandeur, avec l'Auvergne, d'un certain nombre d'innovations, dans le cadre des différentes expérimentations que nous pourrons maintenant mettre en place grâce à la réforme de la Constitution. Je voudrais dire combien ce qui est engagé sur les fonds structurels européens me paraît très important et donc qu'on puisse avoir avec le Conseil régional la mise en place d'un dispositif plus proche du terrain avec surtout l'objectif national d'une meilleure consommation des crédits. C'est un élément très important du dispositif parce que là on ne peut pas se satisfaire quand même d'avoir ce niveau de complexité qui fait qu'on ne consomme pas les crédits et qu'il faut rendre des crédits. Alors on se bat pour conquérir les crédits, vous vous battez tous, vous allez vous battre dans les ministères, à Bruxelles et ailleurs pour les obtenir, faisant venir les commissaires, pour obtenir des crédits. Et après, parce qu'on ne consomme pas, parce que tout ça est fait de lourdeurs et de pesanteurs, il faut renvoyer les crédits à Bruxelles, ce qui est quand même tout à fait préoccupant.
Je voudrais dire également combien je serai attentif - et je le suis d'ores et déjà avec vous, à l'évolution de l'agriculture. Je connais l'agriculture auvergnate. Je vois ce que représente par exemple les financements européens dans l'agriculture auvergnate. Je vois ce que pèse l'agriculture dans l'ensemble du dispositif de l'économie d'Auvergne, et donc je suis très préoccupé de voir certains partenaires au niveau européen remettre en cause certains éléments structurels de la politique agricole commune, qui, quand on voit le poids de l'agriculture ici, auraient des conséquences directes sur le revenu, parce que ça on va directement au revenu parce que c'est de l'argent européen qui va directement dans le revenu. Et donc, là, il y a je crois un des éléments très important. Nous nous battons vous savez pour " Berlin, tout Berlin ". Cela veut dire que je pense que nous arriverons à protéger l'essentiel jusqu'à 2006-2007. Mais après 2006-2007, nous aurons de toute façon une nouvelle donne. Et cette nouvelle donne, il faut commencer à s'y préparer ; il ne faut pas attendre 2006-2007. Alors il ne faut pas confondre les deux combats. Moi, je ne suis pas favorable à ce qu'on accepte l'idée de M. Fischler de la " mid-term review ". Cette idée-là, nous la combattons. Mais il n'empêche qu'il ne faut quand même pas se dire que, sous prétexte qu'on a Berlin qui nous protège jusqu'à l'après 2006, il faut trouver les formes selon lesquelles nous pourrons soutenir l'agriculture. Et on voit bien en ce qui vous concerne, aussi bien l'agriculture de plaine que votre agriculture de montagne - naturellement je pense à l'élevage où là, vous êtes une région qui a fait et sur le terrain de la traçabilité, sur le terrain de la génétique sur de la qualité, des appellations d'origine. Je pense qu'il faut qu'on valorise ses éléments là qui sont un peu l'équilibre par rapport à ce que je disais tout à l'heure sur l'industrie, c'est la valeur ajoutée de la même manière : c'est la qualité, et c'est cette stratégie de qualité qu'il nous faut défendre pour notre agriculture et de faire en sorte que les moyens financiers de l'avenir puissent aller à ces démarches de qualité, de traçabilité, de sécurité du consommateur.
Les paysans sont toujours les mieux organisés dans un public quel qu'il soit ; ce n'est pas d'aujourd'hui. Je les salue. Je sais qu'ils ont réussi avec leur sommet d'élevage à constituer ici un grand rendez-vous très important. J'ai même été obligé de faire une réunion la veille du sommet d'élevage pour pouvoir ajuster la prime à l'herbe telle qu'elle devait être annoncée par le ministre de l'Agriculture à l'occasion de ces journées importantes. Je crois qu'il est en effet très important qu'on soutienne l'élevage. C'est un des éléments majeurs aussi de notre mobilisation nationale. Je crois qu'il faut qu'on puisse bien soutenir les éleveurs parce que c'est un métier de passion, c'est un métier très impliquant. Ce n'est pas un métier de 35 heures. C'est un métier où on se donne, on se donne le jour, on se donne la nuit. La famille se donne. C'est un métier dévorant, mais c'est un métier vraiment de passion ; c'est un métier pour lequel il faut avoir beaucoup de respect. Je crois qu'il faut le mettre en avant. C'est un métier de grande qualité. Je pense que les régions et notamment les bassins allaitants qui sont des régions très stratégiques sont des régions sur lesquelles nous devons défendre, en France, la qualité de l'élevage avec son univers de production qui lui est spécifique. J'ai vu que vous faisiez des efforts pour le PMPOA, la mise aux normes, l'ensemble de ces mécaniques là qui sont très importantes pour les régions d'élevage, pour justement avoir les normes de qualité, les normes d'innovation nécessaires. Je vois que nous partageons ce type de vision.
Je voudrais donc vous dire que moi je suis très attentif à votre contrat de plan, que dès que Monsieur le préfet de région, avec vous tous, aura pu bien reconfigurer le dispositif, je le regarderai avec vous et je serai à la disposition des parlementaires pour bien faire les ajustements nécessaires pour pouvoir faire en sorte que vous ne puissiez pas souffrir plus que de raison des différentes maîtrises budgétaires qui nous sont néanmoins nécessaires. Mais je serai très attentif à ce qu'il n'y ait pas de retard sur les projets stratégiques et notamment sur les projets d'infrastructures liées au désenclavement, dont je connais vraiment toute l'importance.
Je voudrais vous dire pour terminer que, dans l'action du Gouvernement, nous voulons poursuivre au-delà de cet engagement partenarial avec la région des grands axes qui ont été les nôtres depuis le printemps dernier, notamment ce que vous avez relayé ici de manière efficace - je voulais parler des politiques régaliennes -. Je crois qu'il faut vraiment que nous fassions des efforts très importants pour la sécurité, pour la justice, pour l'ensemble des dispositifs régaliens, y compris nos forces militaires. C'est un des éléments très importants de la politique que nous voulons mener, le rétablissement de l'autorité républicaine. Je crois que c'est un élément très important. Je vois que les chiffres ici sont des chiffres de bonne performance, qu'il y a un bon suivi de terrain. Vous en remercierez tous les fonctionnaires qui sont engagés dans ces batailles ainsi que les élus parce que c'est ensemble qu'on obtient ces résultats. Mais je crois qu'il faut vraiment continuer à cette lutte contre l'insécurité qui est vraiment un des cancers qui ronge notre société. Je voudrais dire aussi qu'il y a sur le terrain de l'emploi une dynamique dans cette région qu'il faut souligner puisque vous êtes en évolution paradoxale par rapport à l'évolution nationale. Donc, cela veut dire qu'il y a ici une forte mobilisation. Mais quand je vois ce que vous avez fait avec la plate-forme pour les PME d'innovation, je vois qu'il y a des outils dont vous êtes dotés sur un pôle biotechnologique, un certain nombre d'éléments qui sont très importants, qui favorisent ce type d'initiatives. Je crois qu'il faut rester évidemment mobilisés sur l'ensemble de ces sujets. Ce sont des éléments qui sont très importants et pour lesquels la politique gouvernementale, suite à la table ronde sur l'emploi qui s'est tenue, a dégagé des moyens supplémentaires pour venir en relais des initiatives qui sont prises par les différents acteurs.
Nous sommes face à un ralentissement de la croissance, une rupture de croissance comme nous n'en avons jamais vu dans notre histoire récente, puisque nous avons une division de la croissance de moitié en quatre mois, ce qui ne s'était pas vu d'histoire de l'économie récente, de passer d'un mois de juin avec tout le monde en hypothèse à 3, à un mois d'octobre à tout le monde en hypothèse à 1,5. C'est un ralentissement de croissance très important. Et un point de croissance c'est 750.000 emplois par an qui sont créés. Donc cette situation de croissance ralentie, avec ce qu'il y a d'international dans cette situation - qui est naturellement un des éléments importants mais pas seulement. Quelle que soit la période, nous avons un point de croissance de moins qu'un certain nombre d'autres pays ; c'est-à-dire que, dans notre système, dans ses lourdeurs et dans ses difficultés Parce que, aussi, nous n'avons pas suffisamment de gens au travail. C'est vrai qu'on a un chômage qui est fort, mais c'est vrai aussi qu'on a un taux d'activité qui est faible, c'est vrai aussi qu'on a des gens trop jeunes qui partent, qui quittent le travail, c'est-à-dire que globalement l'ensemble de la force de la France au travail, est, doit être encouragée, développée, par une entrée souvent plus jeune dans la vie active, et aussi par un meilleur emploi des salariés âgés. On voit qu'on a là des efforts très importants à faire, on voit bien que la croissance ne pourra se développer que par le travail. Il y a un certain nombre de réalités qu'il faut regarder en face. C'est par le travail qu'on pourra retrouver les points de croissance qui nous manquent. A nous d'adapter nos systèmes, à nous de faire en sorte que, quelles que soient les difficultés économiques extérieures, nos systèmes intérieurs soient adaptés à ce différent dispositif.
Cela veut dire que je souhaite garder le cap qui a été tracé par le président de la République. Cela veut dire que, plus il y a de difficultés extérieures, plus il faut faire de réformes intérieures pour pouvoir, naturellement, trouver l'ensemble des moyens qui mobiliseront le pays sur cette orientation qui a été fixée par le chef de l'Etat. Nous engagerons la réforme des retraites. Les partenaires sociaux vont achever les discussions dans le courant du mois d'avril. Il y a là une réflexion qu'il faut mener à son terme, qui est un élément très important. Il faut que la France regarde son avenir en face, ne transfère pas aux autres générations la responsabilité de cette génération. Nous avons des décisions qui sont des décisions à prendre. Nous avons déjà dans le passé trop reporté sur les générations à venir avec une dette qui est à 60 % de notre PIB, trop reporté sur les générations à venir les charges de nos générations sur les retraites. Nous savons très bien que nous avons une impasse qui commence en 2006, avec des populations qui doivent payer qui sont en diminution et des populations qui doivent toucher qui sont en augmentation. Alors il ne faut pas être grand clerc pour pouvoir comprendre qu'il est nécessaire de trouver une organisation juste mais avec des adaptations notamment pour ceux qui ont commencé à travailler très tôt, pour un certain nombre de gens qui ont des circonstances particulières. Surtout évitons d'opposer les Français entre eux. Nous sommes une Nation rassemblée ; chacun a un statut, a une histoire, et ces statuts, ces histoires ne sont pas de la responsabilité de ceux qui sont aujourd'hui en situation de bénéficier de tels statuts et telles histoires. Quelquefois d'ailleurs, dans les statuts, on voit les avantages sans en voir les inconvénients. Donc, soyons très prudents et veillons à ce qu'on ait une cohésion nationale. Cette réforme il faut la faire pour la France et pour tous les Français, pas les uns contre les autres.
Et je voudrais dire ici notamment aux fonctionnaires, à tous ceux qui se dévouent pour la cause publique, qu'on a besoin d'eux, que leur mission est très importance dans un pays qui veut se moderniser. La fonction publique a toute sa place aujourd'hui pour justement mettre la République au cur même de la société. On voit bien que, quand la République est à la périphérie de la société - nous l'avons vu au printemps dernier - il y a des risques majeurs pour notre pays, donc la République doit être au cur même de la société. Les fonctionnaires sont les premiers militants de la République. Ils ont toute leur place. Ils n'ont pas à être accusés dans la société. Au contraire, ils sont partie prenante de notre société et nous devons tous ensemble aller vers cette réforme, avec cette volonté de travailler pour la nation toute entière. C'est comme cela que la France accepte les réformes : c'est quand apparaissent des réformes qui rassemblent et des réformes dont l'esprit de justice est à la base. C'est ce que je voudrais promouvoir dans notre pays.
Nous avons ensuite d'autres grandes réformes qu'il nous faudra mener. Je pense à l'assurance maladie, je pense aussi à la réforme de l'école. Il y a beaucoup d'autres choses dont notamment la décentralisation nous permettra de progresser.
Mon dernier mot est pour vous dire que nous devons être particulièrement vigilant à la cohésion nationale pendant cette période de tensions internationales. Je remercie, Monsieur le préfet de région qui a pris contact avec les différentes communautés, avec les différentes religions, avec les différents partenaires pour que nous soyons très attentifs à ce que notre société garde sa cohésion républicaine et qu'au cur même de notre république, la laïcité soit la règle et que tout le monde se sente bien dans la société française, quelle que soit sa religion, quelle que soit sa conviction, que l'on puisse être libre de penser et de croire ce que l'on veut, mais que, par la laïcité ,on soit au cur de la République. C'est la République qui rassemble, et c'est la République qui est notre ferment commun et c'est elle qui doit nous rapprocher les uns des autres, notamment en période de tensions internationales. Nous vivons une guerre que nous n'avons pas voulue. Cette guerre, certains avaient pensé qu'elle aurait pu être technologique, qu'elle aurait pu être celle du vingt-et-unième siècle, une guerre de télévisions, de jeux vidéo. Nous voyons que cette guerre ressemble atrocement à ce que sont toutes les guerres et notamment à ce qu'ont été les guerres du 20ème siècle, avec ses violences, ses brutalités, ses horreurs. Et nous voyons bien que ces images, naturellement, interpellent toutes les consciences et donc créent beaucoup de trouble dans notre société. Faisons bien en sorte que nous puissions nous rassembler face à ces violences à la fois sur ce qu'a été le combat de la France, les valeurs de la France défendues par le président de la République, sur ce qui est je crois le plus important pour nous, c'est-à-dire de faire en sorte que l'idée des droits de l'homme, le respect des autres, le respect des Nations, de l'ONU qui est le lieu du droit pour nous Nous ne sommes pas des pacifistes, nous ne sommes pas des militants du pacifisme.
Nous sommes des militants du droit. Nous sommes les fils de Montesquieu. Nous sommes de tous ceux qui ont été à la base de la construction de ce droit international et nous disons tout simplement que c'est le droit qui doit guider la force et pas la force qui doit s'imposer au droit. Et donc nous avons là des convictions qui sont fortes, mais nous savons bien aujourd'hui qu'un autre chemin a été pris. C'est un élément très important pour nous, d'être très attentif à ce que notre communauté nationale ne se sente pas dispersée et ne se sente pas, aujourd'hui, tiraillée de l'intérieur par l'importation de conflits qui lui sont extérieurs. Je crois que c'est très important. Les élus le savent bien : dans chaque commune les citoyens peuvent se sentir concernés par cette cause là. Veillons bien à ce que notre cohésion nationale soit affirmée. Ce n'est pas parce que nous sommes contre cette guerre évidemment que nous souhaitons la victoire de la dictature contre la démocratie. Notre camp, c'est celui de la démocratie, et nous souhaitons vraiment que les idées qui sont les nôtres soient des idées qui, d'abord, soient confortées par notre cohésion nationale, et ensuite, puissent exister le plus possible, et notamment à l'ONU pour faire en sorte que ce soit à l'ONU qu'on puisse reconstruire la paix. Je crois qu'il s'agit là d'une cause qui nous est supérieure. Je crois que le pays est rassemblé autour du président de la République sur ces message de la France. La France est ainsi dans la tradition de ses valeurs, dans la tradition de son histoire ; la France doit porter au monde son message, un message qui croit à l'humanité et qui défend ces principes que sont les principes de l'humanité. Je vous remercie.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 9 avril 2003)