Texte intégral
Bonjour à toutes et à tous. Merci à J.-F. Bernardin pour son invitation. Merci aussi, pour son action à la tête de FSCI, et d'avoir organisé cette journée décentralisée où vous êtes nombreux dans de nombreuses chambres de commerce et d'industrie à participer à cette réflexion stratégique pour notre pays, sur la création d'entreprise. Je voudrais vous dire que je compte beaucoup sur les chambres de commerce et d'industrie pour cette action. La chambre est un lieu de solidarité, on y trouve des compétences, on y trouve aussi de l'expérience. Notre vraie stratégie nationale, c'est la création : la création de richesses, la création de valeur, c'est-à-dire tout ce qui favorise finalement l'humain dans l'économie. Merci à tous.
B. De La Villardière : Monsieur le Premier ministre, merci pour avoir répondu à notre invitation.
- "Merci à vous."
Nous regrettons que vous ne soyez pas des nôtres, ce soir. Vous voulez quand même communiquer sur le déficit d'image du créateur d'entreprise en France. Que comptez-vous faire pour l'améliorer dans les mois qui viennent ?
- "Nous avons un objectif très important, puisqu'il s'agit de créer 1 million d'entreprises en cinq ans, c'est-à-dire, d'avoir un rythme de 200 000 par an, ce qui est notre rythme actuel depuis janvier. Donc, c'est faisable. La stratégie de la France, c'est la création de richesses. Ne croyons pas que nous soyons capables d'avoir le système social qui est l'un des plus évolués au monde si nous ne sommes pas capables de créer des richesses. La création, c'est une priorité nationale, et j'ai besoin pour cela, nous avons besoin, le pays a besoin pour cela, des chambres de commerce et d'industrie pour accompagner le créateur, parce que la création, c'est un parcours, et ça ne peut pas se faire tout seul."
Les chambres de commerce, vous en avez eu l'expérience en tant qu'élu local, vous pensez que c'est le partenaire privilégié pour accompagner l'entrepreneur, le jeune entrepreneur ?
- "Je pense que dans la création d'entreprise, on a trop eu en France, le tort de se concentrer sur la phase de création immédiate. Donc, l'acte de création, ce n'est pas l'acte d'un jour, c'est l'acte de plusieurs années. C'est pour cela qu'il faut une structure, une institution, qui peut accompagner. C'est pour cela que je suis pour que les chambres de commerce et d'industrie jouent ce rôle d'accompagnateurs. La solitude du créateur est une réalité. Il ne faut pas simplement s'occuper de cette solitude, le jour, la veille, le lendemain de la création, mais sur plusieurs années, jusqu'à la réussite de l'entreprise."
La création, on l'a compris, c'est une affaire d'entourage, de conseils, d'idées au départ. Mais c'est aussi une affaire de tempérament. Quelles sont les qualités essentielles du créateur d'entreprise, à votre avis ?
- "Malraux disait : "Je dois laisser ma cicatrice sur la terre". L'entrepreneur, c'est quelqu'un qui veut faire quelque chose, qui reste, qui le dépasse. C'est, au fond, avant tout, quelqu'un qui croit en l'énergie humaine, qui ne croit pas simplement en ce qu'on lit dans les bouquins, à ce qu'on lit dans les rapports. Mais qui croit en la capacité des individus, à se dépasser, à se mobiliser. Il faut croire en l'homme et aussi en la femme - il n'y pas assez de créatrices d'entreprises -, donc il faut valoriser l'énergie féminine de ce point de vue là aussi. Et je pense qu'il est très important que l'on puisse se dire que, finalement, la création d'entreprise, c'est d'abord une confiance en soi, en son potentiel."
Vous lancez un appel à la création d'entreprises, il y a de plus en plus de créations d'entreprises, dites-vous, depuis quelques mois, c'est un vrai paradoxe dans le climat social actuel, où on oppose un peu "la France qui rame à la France qui brame", selon l'expression de l'économiste M. Gaudet. Quelles sont les raisons d'espérer malgré tout ?
- "Je pense que les gens se rendent compte très vite que, finalement, quand on est créateur d'entreprise, on est un peu créateur de soi-même. Au fond, comment être le plus sûr aujourd'hui de son propre avenir ? C'est de le faire, c'est de le bâtir, piloter soi-même sa vie. Ça, c'est un des éléments importants. Je pense que les jeunes ont compris que la liberté était en eux, plutôt que dans des appareils, dans des systèmes qui sont pilotés de l'extérieur. Et je demande aux entrepreneurs, qui m'écoutent aujourd'hui, de communiquer aux jeunes le bonheur d'entreprendre ; se réaliser, être capable de construire, de bâtir, cela apporte du bonheur. Au fond, ce que les jeunes attendent de nous, c'est qu'on leur montre la voie, mais pas la voie simplement du travail pour le travail, de l'argent pour l'argent ; ça ne les intéresse pas ! Montrer la voie de la liberté et du bonheur d'entreprendre. Alors, merci à tous ceux qui connaissent dans l'entreprise quelque joie, de dire aux jeunes aujourd'hui : être entrepreneur, c'est aussi porter un peu de bonheur."
Il y a une loi actuellement en discussion, la loi Dutreil, devant le Parlement, que vous avez beaucoup soutenue évidemment et initiée. Quelle est la mesure de cette loi qui vous tient le plus à coeur dans le fond ?
- "Je crois que c'est la mobilisation de l'épargne d'entourage, de proximité. Finalement, la capacité d'aller dans un fond de proximité, pour demander à la famille, demander au territoire l'épargne de proximité, cela suffit souvent pour faire démarrer une entreprise. Et donc, je pense qu'il faut aller chercher cette épargne-là, et mobiliser davantage l'épargne vers l'entreprise. C'est une des règles un peu de la démarche de R. Dutreil, à laquelle j'adhère complètement."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 21 juillet 2003)
B. De La Villardière : Monsieur le Premier ministre, merci pour avoir répondu à notre invitation.
- "Merci à vous."
Nous regrettons que vous ne soyez pas des nôtres, ce soir. Vous voulez quand même communiquer sur le déficit d'image du créateur d'entreprise en France. Que comptez-vous faire pour l'améliorer dans les mois qui viennent ?
- "Nous avons un objectif très important, puisqu'il s'agit de créer 1 million d'entreprises en cinq ans, c'est-à-dire, d'avoir un rythme de 200 000 par an, ce qui est notre rythme actuel depuis janvier. Donc, c'est faisable. La stratégie de la France, c'est la création de richesses. Ne croyons pas que nous soyons capables d'avoir le système social qui est l'un des plus évolués au monde si nous ne sommes pas capables de créer des richesses. La création, c'est une priorité nationale, et j'ai besoin pour cela, nous avons besoin, le pays a besoin pour cela, des chambres de commerce et d'industrie pour accompagner le créateur, parce que la création, c'est un parcours, et ça ne peut pas se faire tout seul."
Les chambres de commerce, vous en avez eu l'expérience en tant qu'élu local, vous pensez que c'est le partenaire privilégié pour accompagner l'entrepreneur, le jeune entrepreneur ?
- "Je pense que dans la création d'entreprise, on a trop eu en France, le tort de se concentrer sur la phase de création immédiate. Donc, l'acte de création, ce n'est pas l'acte d'un jour, c'est l'acte de plusieurs années. C'est pour cela qu'il faut une structure, une institution, qui peut accompagner. C'est pour cela que je suis pour que les chambres de commerce et d'industrie jouent ce rôle d'accompagnateurs. La solitude du créateur est une réalité. Il ne faut pas simplement s'occuper de cette solitude, le jour, la veille, le lendemain de la création, mais sur plusieurs années, jusqu'à la réussite de l'entreprise."
La création, on l'a compris, c'est une affaire d'entourage, de conseils, d'idées au départ. Mais c'est aussi une affaire de tempérament. Quelles sont les qualités essentielles du créateur d'entreprise, à votre avis ?
- "Malraux disait : "Je dois laisser ma cicatrice sur la terre". L'entrepreneur, c'est quelqu'un qui veut faire quelque chose, qui reste, qui le dépasse. C'est, au fond, avant tout, quelqu'un qui croit en l'énergie humaine, qui ne croit pas simplement en ce qu'on lit dans les bouquins, à ce qu'on lit dans les rapports. Mais qui croit en la capacité des individus, à se dépasser, à se mobiliser. Il faut croire en l'homme et aussi en la femme - il n'y pas assez de créatrices d'entreprises -, donc il faut valoriser l'énergie féminine de ce point de vue là aussi. Et je pense qu'il est très important que l'on puisse se dire que, finalement, la création d'entreprise, c'est d'abord une confiance en soi, en son potentiel."
Vous lancez un appel à la création d'entreprises, il y a de plus en plus de créations d'entreprises, dites-vous, depuis quelques mois, c'est un vrai paradoxe dans le climat social actuel, où on oppose un peu "la France qui rame à la France qui brame", selon l'expression de l'économiste M. Gaudet. Quelles sont les raisons d'espérer malgré tout ?
- "Je pense que les gens se rendent compte très vite que, finalement, quand on est créateur d'entreprise, on est un peu créateur de soi-même. Au fond, comment être le plus sûr aujourd'hui de son propre avenir ? C'est de le faire, c'est de le bâtir, piloter soi-même sa vie. Ça, c'est un des éléments importants. Je pense que les jeunes ont compris que la liberté était en eux, plutôt que dans des appareils, dans des systèmes qui sont pilotés de l'extérieur. Et je demande aux entrepreneurs, qui m'écoutent aujourd'hui, de communiquer aux jeunes le bonheur d'entreprendre ; se réaliser, être capable de construire, de bâtir, cela apporte du bonheur. Au fond, ce que les jeunes attendent de nous, c'est qu'on leur montre la voie, mais pas la voie simplement du travail pour le travail, de l'argent pour l'argent ; ça ne les intéresse pas ! Montrer la voie de la liberté et du bonheur d'entreprendre. Alors, merci à tous ceux qui connaissent dans l'entreprise quelque joie, de dire aux jeunes aujourd'hui : être entrepreneur, c'est aussi porter un peu de bonheur."
Il y a une loi actuellement en discussion, la loi Dutreil, devant le Parlement, que vous avez beaucoup soutenue évidemment et initiée. Quelle est la mesure de cette loi qui vous tient le plus à coeur dans le fond ?
- "Je crois que c'est la mobilisation de l'épargne d'entourage, de proximité. Finalement, la capacité d'aller dans un fond de proximité, pour demander à la famille, demander au territoire l'épargne de proximité, cela suffit souvent pour faire démarrer une entreprise. Et donc, je pense qu'il faut aller chercher cette épargne-là, et mobiliser davantage l'épargne vers l'entreprise. C'est une des règles un peu de la démarche de R. Dutreil, à laquelle j'adhère complètement."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 21 juillet 2003)