Texte intégral
Q- Vous terminez vos vacances chez vous, à moins de deux heures de Paris ?
R- "Oui, bien sûr, je suis en Picardie, à côté d'Amiens. Cela fait quinze jours que je suis là, profitant du beau temps, de la campagne et de magnifique région."
Q- Du beau temps... Il faut au moins 15 ° de moins en moyenne que l'an dernier ; est-ce vraiment utile de prévoir un plan canicule cette année ?
R - "Oui, je pense que c'était utile, on ne sait jamais. C'est une précaution supplémentaire. Et surtout, ce plan canicule appliquée dans beaucoup de villes de France et dans tout le pays a permis de repérer beaucoup de personnes isolées, et qui, chaleur ou pas, avaient besoin d'une présence, d'un contact, d'une petit signe et qui, maintenant, sont contente et rassurer de savoir qu'il y a quelqu'un qui connaît leur présence et qui sera plus attentif."
Q- Mais derrière le problème des effectifs dans les hôpitaux - qui est loin de votre ressort -, on a vu des irresponsables qui se baignaient avec le drapeau rouge et que des tempêtes balayaient la coté hier, malheureusement. Est-ce que ce n'est pas le problème de la responsabilité générale des citoyens et que l'on demande en permanence, dès qu'il se passe quelque chose, ce que fait l'Etat ?
R - "L'Etat doit montrer l'exemple. Il faut donc respecter les règles et ce n'est probablement le cas des deux jeunes qui hélas ont perdu la vie sur les côtes avec le drapeau rouge. Mais en même temps, je pense qu'il y a des gestes volontaires de la part des citoyens qui ne doivent pas tout attendre de l'Etat et qui doivent prendre des initiatives, aller voir si leur voisin n'est pas malade, voir s'il n'y a pas un parent qui est isolé."
Q- La question que tous les Français se posent - en tout cas les millions qui ont regardé "La ferme des célébrités" - : comment va E. Gossuin ?
R - "Je ne sais pas comment elle va depuis le mois de juin, mais je sais qu'au moins de juin, en tout cas, la session régionale du Conseil régional l'a vu à chacune de ces sessions. Elle a suivi très attentivement et en tout cas participé aux travail d'élu. C'est ce que l'on attendait d'elle."
Q- Elle est toujours au Conseil régional de Picardie ?
R - " Elle est au Conseil régional de Picardie. C'est une des plus travailleuse et assidue des sessions du Conseil régional."
Q- Etait-ce une bonne idée politique, d'une manière plus générale, de demander à des personnalités comme elle, de la société civile, de participer à l'action politique ? Votre liste a été battue, vous allez me dire que ce n'est pas une particularité, puisqu'en dehors de l'Alsace, c'était le cas de l'ensemble des listes UDF-UMP, mais est-ce une bonne idée ?
R - "Je crois que oui. Elle était très emblématique, bien sur, connue de beaucoup de Français. Je pense qu'il ne faut pas décourager un jeune ou une jeune qui veut s'engager en politique. Elle est aussi une belle image de notre belle région de Picardie. A partir du moment où elle est une élue sérieuse, je ne vois pourquoi on ferait une discrimination entre les jeunes et les moins jeunes entre les beaux et moins beaux et entre les médiatisables - comme elle - et les obscurs."
Q- Ce n'était donc pas du tout du gadget ?
R - "Ce n'est pas du gadget, la preuve c'est qu'elle fait son boulot, probablement mieux que d'autres qui ont crié pour être sur les listes et en tête de liste et qui sont aujourd'hui élu et qui n'ont peut-être pas la même assiduité."
Q- Vous n'êtes pas sorti en boite cette nuit pour profiter de votre dernière nuit de vacances ?
R - "Non, mais il y a quinze jours, je suis sorti en boite pour lancer une opération en direction des jeunes qui conduisent..."
Q- Il parait que vous dansez très bien le rock...
R - "Ce n'est pas moi qui peux le dire, peut-être ma partenaire de ce soir là, avec qui j'ai dansé, la maire-adjointe du Touquet, qui est une très jolie femme, et qui, effectivement, a accepté ma proposition de danser un rock. Tout cela pour lancer une opération qui s'appelle "capitaine de soirée". Maintenant, de plus en plus, dans les boites, des jeunes désignent entre eux un des leurs qui met un petit bracelet à l'entrée, qui ne boit pas d'alcool mais se voit offrir des boissons gratuite et raccompagnera ses copains et ses copines à domicile sans avoir bu, et donc sains et saufs."
Q- Avez-vous déjà une estimation sur l'impact réel de ces opérations - faire prendre conscience que celui qui boit ne conduira pas - sur les chiffres de la sécurité routière ? Sait-on déjà si les Français font aujourd'hui un peu plus attention ?
R - "Oui, beaucoup plus attention. D'ailleurs certains viticulteurs s'en plaignent. Ils n'ont pas tout à fait raison, parce qu'il vaut mieux avoir beaucoup de gens qui boivent un peu moins et qui soient vivants que des hécatombes sur les routes. Vraiment, il y a actuellement une prise de conscience à table - on le sent. Il y a des gens qui disent "ce soir, je ne boirais pas ou je boirais moins parce que c'est moi qui conduit". Et même chose chez les jeunes : il y a une prise de conscience, il y a des associations très dynamiques qui vont de boite en boite pour rappeler aux jeunes les dangers de l'alcool au volant."
Q- L'alcool, oui, mais les autres drogues, nombreuses mais illicites, dans ces soirées sont également en cause. Est-ce qu'il ne faudrait pas lancer une version capitaine de soirée du style celui qui prend de la cocaïne, celui qui gobe des ecstazys, celui qui fume un joint ne conduit pas ? Tout le monde le sait, c'est un secret de polichinelle mais on n'ose peut-être pas le dire, chez les jeunes c'est l'ivresse cannabique (sic) qui est devenue un problème.
R - "On le dit. Il y a même une loi qui a été votée au Parlement, qui est très utile, qui permet de faire des tests, un peu comme les éthylotests."
Q- Mais où est-ce que cela en est ? Parce qu'en Allemagne, par exemple, c'est déjà le cas : il y a des tests de salive...
R - "On le fait en France."
Q- Ca y est ?
R - "Bien entendu. Quand on fait des opérations "capitaine de soirée", il est évident que l'attention est attirée autant sur l'alcool que sur la drogue."
Q- Les chiffres sont très bons : il y a une baisse continue - en juillet également - des accidents de la route, et puis des blessés aussi ; non seulement les morts mais également les blessés.
R - "Oui, il y a une baisse en juillet un peu moins forte que ce que nous espérions..."
Q- Cela veut-il dire que l'effet peur du gendarme, l'effet mise en place de toutes les mesures que vous aviez annoncées il y a un an, un an et demi, est en train de s'estomper ?
R - "Je crois qu'il y a un effet peur du gendarme qui ne s'estompe pas, parce qu'il n'y pas que la peur du gendarme qui fait que l'on est raisonnable sur les routes. Maintenant, les gens réfléchissent, ils se sont rendus compte qu'il y a un seuil qui était vraiment dépassé en France, qu'on était tous un peu fous sur la route de prendre de tels risques avec le trafic qu'il y avait. Et donc, sur la vitesse, sur l'alcool, sur la ceinture, il y a vraiment une auto-responsabilisation qui a peut-être été envoyée par les pouvoirs publics, plus anciennement par les associations. Donc, il y a vraiment une prise de conscience globale. Alors, est-ce que cela se relâche un peu ? Je crains que les chiffres du mois de juillet ne traduisent effectivement un relâchement. On le voit dans les rapports entre les infractions relevées, par exemple, auprès des étrangers et auprès des voitures immatriculées en France."
Q- C'est-à-dire qu'en juillet, plus de touristes étrangers, et visiblement, le message en France, "on ne dépasse plus le 130", n'est pas passé outre-Rhin ? En gros, les Allemands, avec leurs grosses cylindrées, qui respectent chez eux les limitations de vitesse, quand ils arrivent en France, ils se disent "chic, allons-y" ?
R - "C'était cela jusqu'au mois de juin, où on relevait un très très grand nombre d'infractions de véhicules étrangers. C'était de l'ordre du tiers à peu près, par rapport aux véhicules français. Et fin juin, début juillet et le mois d'août, on s'aperçoit que progressivement, les Français récupèrent, hélas, du terrain. C'est-à-dire que les étrangers font moins d'infractions et que les Français ont tendance à appuyer un peu trop sur l'accélérateur. Désormais, les étrangers ne représentent "plus que" - entre guillemets - 25 % des infractions au lieu de 30 ou 35. Cela veut dire que les Français ont le pied un peu plus lourd sur la pédale d'accélérateur."
Q- Donc, de nouvelles mesures peut-être à attendre à l'automne ?
R - "De nouvelles mesures sont toujours en préparation et la prochaine, c'est à partir du changement d'horaire à l'automne. Nous allons demander aux automobilistes, à titre incitatif - ce n'est pas une obligation, c'est un test, une expérimentation - d'allumer les feux de croisement dès qu'ils sortiront d'une ville. C'est une façon de mieux voir les véhicules dans son rétroviseur. Les pays qui l'ont expérimenté l'ont rendu définitif, parce que cela apportait beaucoup plus de sécurité sur les routes. Et les pays nordiques, comme les pays méditerranéens - je pense à l'Italie -, adoptent maintenant les feux de croisement sur la route."
Q- Un autre mot sur les transports, puisque retour de vacances signifie également transport aérien : il y a quelques jours, on avait suspendu l'autorisation pour "Jordana aviation", une compagnie de charters ; où en est la proposition de faire une liste bleue "label qualité", pour les charters ?
R - "La liste bleue est vraiment une excellente idée donnée par un groupe de travail suite au triste accident de Charm-el-Cheikh. Cette liste va être en place en 2005. Pour l'instant, nous sommes en train d'établir le cahier des charges, c'est-à-dire les critères de sélection. Les compagnies pourront, sous réserve de passer devant des experts, avoir ce label qui sera publié par les voyagistes, par des professionnels du voyage. Et dans la transparence, les clients qui prendront l'avion, sauront par quelle compagnie ils seront transportés et si cette compagnie a ou pas le label."
Q- Premier Conseil des ministres demain. Vous rentrez à Paris à moins de 130, bien sûr...
R - "Bien sûr."
Q- La voiture du ministère respecte les limitations de vitesse ?
R - "Consigne lui est donnée et vraiment, elle les respecte."
Q- J'aimerais être une petite souris de vacances : comment cela va se passer ? l'ambiance va plutôt être à la canicule ou plutôt à l'orage au Conseil des ministres ?
R - "Il sera tout à fait serein comme d'habitude."
Q- Serein ?
R - "Un climat tout à fait serein."
Q- Lorsque le président de votre parti, F. Bayrou - puisque vous êtes le seul UDF du Gouvernement - descend en flammes le projet de décentralisation de J.-P. Raffarin, comment faites-vous au Conseil des ministres ? Vous regardez au plafond quand on en parle ? Vous regardez le journal ?
R - "Pas du tout. J'approuve le projet de loi sur la décentralisation, et ou je suis totalement solidaire ou je quitte le Gouvernement. Par conséquent, tous les projets de loi, toutes les décisions qui ont été prises depuis deux ans, qu'elles relèvent de mon ministère ou d'un autre ministère, j'en suis évidemment totalement solidaire. On ne peut pas appartenir à un Gouvernement en faisant, une fois que le texte est pris - on peut faire, le cas échéant, des remarques voire des réserves avant, attirer l'attention dessus - en Conseil des ministres, il n'y a qu'une seule voix autour Conseil des ministres."
Q- Vous seriez - ce que vous n'êtes pas - UMP et vous seriez, par exemple, à Bercy, et on vous proposerait - la foule des Français - d'être président de l'UMP, que choisiriez-vous : UMP ou Bercy ? Vous pensez que les deux sont compatibles ?
R - "Je pense que j'ai des missions aujourd'hui à terminer dans mon ministère. Ces missions n'étant pas terminées, je resterais au ministère. Mais s'il y avait une utilité pour le pays à devenir président de l'UMP, bien entendu que cela m'apparaît tout à fait louable et démocratique que d'avoir des candidatures multiples dans un grand parti comme l'UMP, de pouvoir tenter sa chance et de diriger un parti. Cela fait partie des fonctions politiques que de chercher à appliquer des idées à travers des centres de décision. Les partis politiques sont des centres de décision démocratique en France. "
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 18 août 2004)
R- "Oui, bien sûr, je suis en Picardie, à côté d'Amiens. Cela fait quinze jours que je suis là, profitant du beau temps, de la campagne et de magnifique région."
Q- Du beau temps... Il faut au moins 15 ° de moins en moyenne que l'an dernier ; est-ce vraiment utile de prévoir un plan canicule cette année ?
R - "Oui, je pense que c'était utile, on ne sait jamais. C'est une précaution supplémentaire. Et surtout, ce plan canicule appliquée dans beaucoup de villes de France et dans tout le pays a permis de repérer beaucoup de personnes isolées, et qui, chaleur ou pas, avaient besoin d'une présence, d'un contact, d'une petit signe et qui, maintenant, sont contente et rassurer de savoir qu'il y a quelqu'un qui connaît leur présence et qui sera plus attentif."
Q- Mais derrière le problème des effectifs dans les hôpitaux - qui est loin de votre ressort -, on a vu des irresponsables qui se baignaient avec le drapeau rouge et que des tempêtes balayaient la coté hier, malheureusement. Est-ce que ce n'est pas le problème de la responsabilité générale des citoyens et que l'on demande en permanence, dès qu'il se passe quelque chose, ce que fait l'Etat ?
R - "L'Etat doit montrer l'exemple. Il faut donc respecter les règles et ce n'est probablement le cas des deux jeunes qui hélas ont perdu la vie sur les côtes avec le drapeau rouge. Mais en même temps, je pense qu'il y a des gestes volontaires de la part des citoyens qui ne doivent pas tout attendre de l'Etat et qui doivent prendre des initiatives, aller voir si leur voisin n'est pas malade, voir s'il n'y a pas un parent qui est isolé."
Q- La question que tous les Français se posent - en tout cas les millions qui ont regardé "La ferme des célébrités" - : comment va E. Gossuin ?
R - "Je ne sais pas comment elle va depuis le mois de juin, mais je sais qu'au moins de juin, en tout cas, la session régionale du Conseil régional l'a vu à chacune de ces sessions. Elle a suivi très attentivement et en tout cas participé aux travail d'élu. C'est ce que l'on attendait d'elle."
Q- Elle est toujours au Conseil régional de Picardie ?
R - " Elle est au Conseil régional de Picardie. C'est une des plus travailleuse et assidue des sessions du Conseil régional."
Q- Etait-ce une bonne idée politique, d'une manière plus générale, de demander à des personnalités comme elle, de la société civile, de participer à l'action politique ? Votre liste a été battue, vous allez me dire que ce n'est pas une particularité, puisqu'en dehors de l'Alsace, c'était le cas de l'ensemble des listes UDF-UMP, mais est-ce une bonne idée ?
R - "Je crois que oui. Elle était très emblématique, bien sur, connue de beaucoup de Français. Je pense qu'il ne faut pas décourager un jeune ou une jeune qui veut s'engager en politique. Elle est aussi une belle image de notre belle région de Picardie. A partir du moment où elle est une élue sérieuse, je ne vois pourquoi on ferait une discrimination entre les jeunes et les moins jeunes entre les beaux et moins beaux et entre les médiatisables - comme elle - et les obscurs."
Q- Ce n'était donc pas du tout du gadget ?
R - "Ce n'est pas du gadget, la preuve c'est qu'elle fait son boulot, probablement mieux que d'autres qui ont crié pour être sur les listes et en tête de liste et qui sont aujourd'hui élu et qui n'ont peut-être pas la même assiduité."
Q- Vous n'êtes pas sorti en boite cette nuit pour profiter de votre dernière nuit de vacances ?
R - "Non, mais il y a quinze jours, je suis sorti en boite pour lancer une opération en direction des jeunes qui conduisent..."
Q- Il parait que vous dansez très bien le rock...
R - "Ce n'est pas moi qui peux le dire, peut-être ma partenaire de ce soir là, avec qui j'ai dansé, la maire-adjointe du Touquet, qui est une très jolie femme, et qui, effectivement, a accepté ma proposition de danser un rock. Tout cela pour lancer une opération qui s'appelle "capitaine de soirée". Maintenant, de plus en plus, dans les boites, des jeunes désignent entre eux un des leurs qui met un petit bracelet à l'entrée, qui ne boit pas d'alcool mais se voit offrir des boissons gratuite et raccompagnera ses copains et ses copines à domicile sans avoir bu, et donc sains et saufs."
Q- Avez-vous déjà une estimation sur l'impact réel de ces opérations - faire prendre conscience que celui qui boit ne conduira pas - sur les chiffres de la sécurité routière ? Sait-on déjà si les Français font aujourd'hui un peu plus attention ?
R - "Oui, beaucoup plus attention. D'ailleurs certains viticulteurs s'en plaignent. Ils n'ont pas tout à fait raison, parce qu'il vaut mieux avoir beaucoup de gens qui boivent un peu moins et qui soient vivants que des hécatombes sur les routes. Vraiment, il y a actuellement une prise de conscience à table - on le sent. Il y a des gens qui disent "ce soir, je ne boirais pas ou je boirais moins parce que c'est moi qui conduit". Et même chose chez les jeunes : il y a une prise de conscience, il y a des associations très dynamiques qui vont de boite en boite pour rappeler aux jeunes les dangers de l'alcool au volant."
Q- L'alcool, oui, mais les autres drogues, nombreuses mais illicites, dans ces soirées sont également en cause. Est-ce qu'il ne faudrait pas lancer une version capitaine de soirée du style celui qui prend de la cocaïne, celui qui gobe des ecstazys, celui qui fume un joint ne conduit pas ? Tout le monde le sait, c'est un secret de polichinelle mais on n'ose peut-être pas le dire, chez les jeunes c'est l'ivresse cannabique (sic) qui est devenue un problème.
R - "On le dit. Il y a même une loi qui a été votée au Parlement, qui est très utile, qui permet de faire des tests, un peu comme les éthylotests."
Q- Mais où est-ce que cela en est ? Parce qu'en Allemagne, par exemple, c'est déjà le cas : il y a des tests de salive...
R - "On le fait en France."
Q- Ca y est ?
R - "Bien entendu. Quand on fait des opérations "capitaine de soirée", il est évident que l'attention est attirée autant sur l'alcool que sur la drogue."
Q- Les chiffres sont très bons : il y a une baisse continue - en juillet également - des accidents de la route, et puis des blessés aussi ; non seulement les morts mais également les blessés.
R - "Oui, il y a une baisse en juillet un peu moins forte que ce que nous espérions..."
Q- Cela veut-il dire que l'effet peur du gendarme, l'effet mise en place de toutes les mesures que vous aviez annoncées il y a un an, un an et demi, est en train de s'estomper ?
R - "Je crois qu'il y a un effet peur du gendarme qui ne s'estompe pas, parce qu'il n'y pas que la peur du gendarme qui fait que l'on est raisonnable sur les routes. Maintenant, les gens réfléchissent, ils se sont rendus compte qu'il y a un seuil qui était vraiment dépassé en France, qu'on était tous un peu fous sur la route de prendre de tels risques avec le trafic qu'il y avait. Et donc, sur la vitesse, sur l'alcool, sur la ceinture, il y a vraiment une auto-responsabilisation qui a peut-être été envoyée par les pouvoirs publics, plus anciennement par les associations. Donc, il y a vraiment une prise de conscience globale. Alors, est-ce que cela se relâche un peu ? Je crains que les chiffres du mois de juillet ne traduisent effectivement un relâchement. On le voit dans les rapports entre les infractions relevées, par exemple, auprès des étrangers et auprès des voitures immatriculées en France."
Q- C'est-à-dire qu'en juillet, plus de touristes étrangers, et visiblement, le message en France, "on ne dépasse plus le 130", n'est pas passé outre-Rhin ? En gros, les Allemands, avec leurs grosses cylindrées, qui respectent chez eux les limitations de vitesse, quand ils arrivent en France, ils se disent "chic, allons-y" ?
R - "C'était cela jusqu'au mois de juin, où on relevait un très très grand nombre d'infractions de véhicules étrangers. C'était de l'ordre du tiers à peu près, par rapport aux véhicules français. Et fin juin, début juillet et le mois d'août, on s'aperçoit que progressivement, les Français récupèrent, hélas, du terrain. C'est-à-dire que les étrangers font moins d'infractions et que les Français ont tendance à appuyer un peu trop sur l'accélérateur. Désormais, les étrangers ne représentent "plus que" - entre guillemets - 25 % des infractions au lieu de 30 ou 35. Cela veut dire que les Français ont le pied un peu plus lourd sur la pédale d'accélérateur."
Q- Donc, de nouvelles mesures peut-être à attendre à l'automne ?
R - "De nouvelles mesures sont toujours en préparation et la prochaine, c'est à partir du changement d'horaire à l'automne. Nous allons demander aux automobilistes, à titre incitatif - ce n'est pas une obligation, c'est un test, une expérimentation - d'allumer les feux de croisement dès qu'ils sortiront d'une ville. C'est une façon de mieux voir les véhicules dans son rétroviseur. Les pays qui l'ont expérimenté l'ont rendu définitif, parce que cela apportait beaucoup plus de sécurité sur les routes. Et les pays nordiques, comme les pays méditerranéens - je pense à l'Italie -, adoptent maintenant les feux de croisement sur la route."
Q- Un autre mot sur les transports, puisque retour de vacances signifie également transport aérien : il y a quelques jours, on avait suspendu l'autorisation pour "Jordana aviation", une compagnie de charters ; où en est la proposition de faire une liste bleue "label qualité", pour les charters ?
R - "La liste bleue est vraiment une excellente idée donnée par un groupe de travail suite au triste accident de Charm-el-Cheikh. Cette liste va être en place en 2005. Pour l'instant, nous sommes en train d'établir le cahier des charges, c'est-à-dire les critères de sélection. Les compagnies pourront, sous réserve de passer devant des experts, avoir ce label qui sera publié par les voyagistes, par des professionnels du voyage. Et dans la transparence, les clients qui prendront l'avion, sauront par quelle compagnie ils seront transportés et si cette compagnie a ou pas le label."
Q- Premier Conseil des ministres demain. Vous rentrez à Paris à moins de 130, bien sûr...
R - "Bien sûr."
Q- La voiture du ministère respecte les limitations de vitesse ?
R - "Consigne lui est donnée et vraiment, elle les respecte."
Q- J'aimerais être une petite souris de vacances : comment cela va se passer ? l'ambiance va plutôt être à la canicule ou plutôt à l'orage au Conseil des ministres ?
R - "Il sera tout à fait serein comme d'habitude."
Q- Serein ?
R - "Un climat tout à fait serein."
Q- Lorsque le président de votre parti, F. Bayrou - puisque vous êtes le seul UDF du Gouvernement - descend en flammes le projet de décentralisation de J.-P. Raffarin, comment faites-vous au Conseil des ministres ? Vous regardez au plafond quand on en parle ? Vous regardez le journal ?
R - "Pas du tout. J'approuve le projet de loi sur la décentralisation, et ou je suis totalement solidaire ou je quitte le Gouvernement. Par conséquent, tous les projets de loi, toutes les décisions qui ont été prises depuis deux ans, qu'elles relèvent de mon ministère ou d'un autre ministère, j'en suis évidemment totalement solidaire. On ne peut pas appartenir à un Gouvernement en faisant, une fois que le texte est pris - on peut faire, le cas échéant, des remarques voire des réserves avant, attirer l'attention dessus - en Conseil des ministres, il n'y a qu'une seule voix autour Conseil des ministres."
Q- Vous seriez - ce que vous n'êtes pas - UMP et vous seriez, par exemple, à Bercy, et on vous proposerait - la foule des Français - d'être président de l'UMP, que choisiriez-vous : UMP ou Bercy ? Vous pensez que les deux sont compatibles ?
R - "Je pense que j'ai des missions aujourd'hui à terminer dans mon ministère. Ces missions n'étant pas terminées, je resterais au ministère. Mais s'il y avait une utilité pour le pays à devenir président de l'UMP, bien entendu que cela m'apparaît tout à fait louable et démocratique que d'avoir des candidatures multiples dans un grand parti comme l'UMP, de pouvoir tenter sa chance et de diriger un parti. Cela fait partie des fonctions politiques que de chercher à appliquer des idées à travers des centres de décision. Les partis politiques sont des centres de décision démocratique en France. "
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 18 août 2004)