Texte intégral
Monsieur le président,
Mesdames et messieurs les élu(e)s,
Mesdames, messieurs,
Permettez-moi, tout d'abord, de vous remercier pour l'invitation et l'accueil que vous m'avez réservés ici.
Je vous prie de bien vouloir m'excuser de n'avoir pu assister à l'ensemble des travaux de cet après-midi en raison d'une réunion des ministres à laquelle je me devais d'être présente.
Quoi qu'il en soit, je dois dire que c'est avec grand plaisir que je participe maintenant à votre 23ème congrès.
Un congrès important puisqu'il se tient - et vous l'évoquiez tout à l'heure Monsieur DUMOULIN - à un moment où le tourisme connaît des évolutions telles qu'elles le placent à un véritable tournant de son histoire.
Au vu des premiers résultats de la saison, notre pays devrait confirmer cette année encore sa place de première destination touristique choisie au monde.
A ce phénomène international s'ajoute, en France, en lien sans doute avec les effets positifs de la croissance, une augmentation de la part que nos concitoyens consacrent à leur budget vacances.
En termes économiques et sociaux, le tourisme représente ainsi un chiffre d'affaires qui dépasse les 700 milliards de francs, 2 millions d'emplois directs et indirects. Et les prévisions font état de 35.000 emplois créés cette année.
Tout cela ne fait que confirmer, s'il en était besoin, l'importance et le dynamisme de ce secteur que nous connaissons bien.
Mais au-delà des chiffres, le secteur touristique est également marqué par une évolution certaine des attentes et des exigences des touristes eux-mêmes.
Parmi elles, s'expriment de manière forte :
l'aspiration à une plus grande liberté de choix dans l'offre des produits proposés,
l'exigence de qualité,
la volonté grandissante de construire soi-même son propre produit touristique,
l'envie d'authenticité et de découverte d'autres cultures et d'autres populations,
le souci fort du respect et de la protection de la nature et de l'environnement.
C'est bien pour répondre à ces exigences nouvelles, faire face à ces nouveaux défis, que nous devons nous attacher à l'amélioration de notre offre touristique dans le cadre d'un aménagement plus équilibré de notre territoire.
Car, on le sait, aujourd'hui 80 % de l'accueil touristique de notre pays se concentrent sur 20 % du territoire national.
C'est, pour ma part, vous le savez, ce à quoi je m'emploie depuis plus de trois ans maintenant, au sein du gouvernement.
Je le disais à l'instant, le tourisme est un puissant facteur de développement économique.
S'il m'est apparu très tôt essentiel de faire prendre en compte ce rôle, il m'est apparu tout autant nécessaire de valoriser la dimension sociale et citoyenne dont le tourisme est naturellement porteur.
J'ai ainsi voulu faire inscrire le droit aux vacances pour tous - et à toutes les formes de vacances - parmi les priorités du gouvernement.
Cela s'est traduit concrètement par l'extension du chèque-vacances à tous les salariés, par la relance du tourisme social et associatif et par la création de la Bourse Solidarité Vacances, un dispositif d'aide au départ en vacances pour les familles les plus en difficulté sociale.
Concernant l'emploi, je me suis attachée à améliorer les conditions de vie et de travail des saisonniers du tourisme. Il en va de la qualité même de notre offre touristique.
Enfin, vous le savez aussi, je m'emploie à promouvoir un tourisme de qualité, porteur de valeurs d'échanges, de solidarité et de paix en favorisant un aménagement du territoire équilibré, respectueux des hommes, des cultures et de l'environnement et que l'on appelle désormais le tourisme durable.
Ce sera d'ailleurs le thème de la réunion des ministres européens du tourisme qui se tiendra le 22 novembre prochain à Lille, dans le cadre de la Présidence française de l'Union européenne.
La prise en compte de cette politique par le gouvernement et les collectivités territoriales, s'est traduite notamment par un quadruplement des crédits inscrits aux contrats de plan passés entre l'État et les Régions.
Mesdames, messieurs, présente à votre congrès, je souhaite souligner à quel point votre fédération est l'un des acteurs dynamiques de l'amélioration de notre offre touristique et de son développement durable.
Riche de ses 3.600 structures, votre réseau - Monsieur DUMOULIN le rappelait tout à l'heure - accueille chaque année plus de 60 millions de visiteurs et satisfait un nombre égal de demandes de renseignements téléphoniques. C'est considérable.
Ce réseau regroupe aussi bien des associations locales de promotion du patrimoine rural dans une petite commune animée par des bénévoles, que des offices de tourisme de grandes villes, ou de pôles touristiques, employant de nombreux professionnels et recevant des milliers de visiteurs.
Il a su évoluer en même temps que l'économie touristique, il l'a même parfois devancé, il joue un rôle irremplaçable.
Fort de plus de 100 ans d'expérience, il est né de l'engagement volontaire et désintéressé de citoyens bénévoles qui souhaitaient faire découvrir et valoriser leurs richesses locales.
Il est l'expression même de cette tradition française de vie associative qui par son dynamisme et sa créativité est un formidable atout pour notre pays.
Et votre expérience montre bien qu'au-delà de leur action sociale et citoyenne, les associations peuvent également agir sur le champ économique, comme des professionnels, non pas en opposition avec eux mais bien en complémentarité.
Par la connaissance, au plus près, de la réalité touristique de leur territoire géographique, par leur maillage serré de notre espace national, l'ensemble des offices de tourisme et des syndicats d'initiative sont des acteurs indispensables pour la promotion et la valorisation de l'offre touristique française dans toute sa diversité.
Par la qualité de leur accueil, par le service qu'ils assurent auprès des touristes en facilitant leurs accès à l'information et à des conseils personnalisés, ils contribuent également au succès de la fréquentation touristique de notre pays.
A cet instant, je voudrais souligner le rôle important qu'ont joué les offices du tourisme et les syndicats d'initiative lors des événements dramatiques que nous avons connus à la fin de l'année dernière.
Je pense bien évidemment aux tempêtes qui ont douloureusement frappé une partie de notre pays et au naufrage du pétrolier Érika et ses conséquences graves pour notre littoral atlantique.
Grâce à leur réseau de proximité et leur nouveau système informatisé, les offices du tourisme ont accompagné l'observation du déroulement de la saison en liaison avec l'Observatoire national du tourisme (ONT) et les Observatoires régionaux.
Le travail ainsi réalisé sera l'objet d'un prolongement plus large et plus systématique à travers la convention que vous avez passée avec l'ONT.
Les offices du tourisme ont été aussi, sur le terrain, des acteurs efficaces pour restaurer et assurer une offre souvent mise à mal et ont contribué au rétablissement et au succès d'une saison fortement menacée.
Saison dont j'ai eu l'occasion de rappeler les premiers résultats, qui sont favorables, hier en Conseil des ministres.
La cérémonie qui clôturera cette première journée de vos travaux rendra d'ailleurs hommage, à travers certains d'entre eux, à tous les membres de votre fédération qui se sont mobilisés pour effacer localement les dommages des intempéries et de la marée noire.
C'est avec le plus grand plaisir que je m'associerai, comme vous l'avez souhaité Monsieur le président, à cette cérémonie des Grands prix de l'initiative 2000 si bien nommée "La France retrouvée".
Il n'en reste pas moins que le monde évolue autour de nous, que notre environnement bouge vite et que de nouvelles techniques nous ouvrent d'autres possibilités, en particulier en matière de communication et d'information.
Il faut saisir cette période particulière pour favoriser une nouvelle forme de tourisme et optimiser notre potentiel touristique.
Vous avez rappelé dans votre intervention, Monsieur le président, ce que vous considériez comme les évolutions de la nouvelle économie touristique et vous avez souligné les problèmes d'adaptation que cela pose à l'organisation et au fonctionnement actuel des offices de tourisme et des syndicats d'initiative.
Vos travaux, au cours des deux jours à venir, porteront sur la façon de répondre à ces nouveaux défis.
Vous avez notamment abordé la nécessité de réfléchir au positionnement des OTSI et à leur mission au sein des nouvelles intercommunalités qui se mettent en place sur notre territoire, aussi bien dans le cadre des contrats d'agglomérations que des contrats de pays ou des communautés urbaines.
Pour ma part, vous connaissez mon attachement à favoriser une action concertée et partenariale des acteurs du tourisme pour qu'ils prennent toute leur place dans le développement et la valorisation touristique des territoires.
Il ne saurait être question, en effet, que les acteurs du tourisme soient absents des espaces et structures de décisions en matière de développement local.
Les OTSI doivent donc être présents dans ce mouvement.
Mais il est vrai qu'il convient de ne pas se tromper dans l'organisation des missions qui sont les leurs dans ce nouveau contexte.
S'il est envisageable, dans un souci d'efficacité et d'optimisation des moyens, de voir ramenées au niveau de l'intercommunalité les missions d'organisation, de valorisation et de promotion de leurs espaces touristiques, il ne faut pas ignorer l'importance de leur rôle d'accueil et d'information au plus près des touristes.
Il est donc nécessaire que les élus des collectivités concernées, et à qui appartient la compétence en matière de création et de définition des fonctions de leurs OTSI, soient attentifs à la manière dont ils assurent ce transfert de compétence du niveau communal au niveau du territoire, de l'agglomération ou du pays, lorsque celui-ci s'avère nécessaire ou opportun.
Pour ma part, j 'y suis très sensible.
C'est pourquoi j'ai demandé, à cet effet, aux services de la Direction du tourisme que, dans le cadre de l'élaboration du Code du tourisme que j'ai initié, soit menée rapidement une mission d'évaluation sur les fonctionnalités à respecter en la matière.
Les résultats de cette évaluation, dont j'ai souhaité disposer d'ici trois mois, permettront alors, en concertation avec les élus et dans le respect de leurs compétences, de clarifier l'organisation des fonctions et des missions assurées par vos adhérents dans le souci de conserver l'efficacité d'information de leur réseau.
Bien entendu, votre fédération sera associée à cette réflexion.
Parlant fort justement de votre mission essentielle d'information et de communication, vous avez indiqué les progrès faits au sein de votre fédération pour intégrer les nouvelles technologies et en tirer tout le bénéfice possible.
Je ne peux que vous encourager à poursuivre dans l'amélioration des performances de cet outil de communication qu'est votre site internet.
J'attire néanmoins votre attention sur la nécessaire cohérence de ce système avec celui de RÉSINFRANCE dont vous vous devez d'être un partenaire actif.
Ce service, dont le besoin est de plus en plus ressenti par les opérateurs touristiques pour faciliter la mise en marché de l'ensemble de notre offre aussi bien en France qu'à l'étranger, doit atteindre rapidement sa vitesse de croisière.
Je compte sur votre mobilisation pour soutenir, comme l'ensemble des autres partenaires, le développement de cet outil commun.
J'entends également vos préoccupations sur la sortie du dispositif "emploi-jeunes".
Vous connaissez mon attachement, mon engagement pour la réussite du dispositif "nouveaux services - jeunes salariés du tourisme".
Je n'emploie pas, à dessein, le qualificatif "emploi-jeunes" car celui-ci ne renvoie pas à un métier, à une qualification, mais trop à la notion ancienne d'emploi aidé.
Et je crois qu'il faut sortir de cette logique.
A cet instant de mon propos, je ne peux que saluer l'engagement dans cette démarche de l'ensemble des acteurs du tourisme associatif qui a permis à plus de 6.400 jeunes d'accéder aux métiers du tourisme.
Et plus particulièrement vous, les offices du tourisme et syndicats d'initiative, qui en avez accueilli plus du quart.
Le défi auquel nous avons à répondre ensemble est bien celui de la pérennisation des activités et des emplois.
C'est pourquoi, j'ai engagé, avec vos représentants, une démarche visant à élaborer 6.000 projets de pérennisation.
Nous sommes à mi-parcours, il est plus que temps de se mobiliser sur cet objectif.
Il s'agit de faire le point , à partir de chaque emploi, sur ce qui relève, par exemple, du service public ou d'une activité solvable ; d'inclure dans les prix des prestations touristiques le salaire et l'apport de ces jeunes en terme de développement de l'activité ; enfin, d'examiner ensemble par quelles voies et quels moyens la pérennisation pourra se faire.
Je vois qu'ici ou là des initiatives sont en cours. Je pense par exemple à ce que fait l'Union départementale des OTSI du Nord, ou à ce qui s'organise dans le Morbihan.
Par ailleurs, mes services ont initié, dans la région Pays de Loire, en lien avec l'AFPA, une action qui a permis de professionnaliser les jeunes et leurs employeurs, de leur donner les éléments et les outils pouvant aboutir à la pérennisation des activités et des emplois.
Cette démarche, qui s'est déroulée tout au long de l'année 1999 et a réuni près de 100 personnes, va faire l'objet d'une généralisation dans les semaines qui viennent.
Cela permettra à tous les acteurs impliqués dans le dispositif d'en bénéficier localement.
Nous devons faire en sorte que le sang neuf apporté par ces jeunes dans le réseau OTSI permette de professionnaliser, développer les projets et l'accueil touristique.
A cet égard, le fait que votre convention collective reconnaisse ces jeunes salariés disposant de qualifications nouvelles et travaillant à des emplois nouveaux est pour eux un élément de stabilité, un gage de confiance dans l'avenir.
Le gouvernement, pour sa part, travaille, comme l'a d'ailleurs annoncé le Premier Ministre à Lyon, aux moyens d'accompagner l'avenir de ces emplois.
Nous avons eu avec le Premier Ministre un échange riche.
Nous avons fait le point sur le chemin parcouru et sur celui qu'il reste à parcourir avec les jeunes, les associations, les collectivités pour garantir l'avenir.
Ce travail se poursuivra et devrait être l'objet, très prochainement, d'une annonce du gouvernement pour conforter le dispositif.
Nous ferons également en sorte que les jeunes qui le souhaitent puissent rebondir vers d'autres métiers du tourisme.
C'est, par exemple, le sens de la convention que nous allons signer, dans les semaines à venir, avec le groupe ACCOR. Elle permettra à 1.000 jeunes du dispositif de se diriger, s'ils le souhaitent, vers une autre expérience professionnelle.
Vous le voyez, nous agissons. Le gouvernement s'engage sur la voie de la réussite avec vous et les jeunes car c'est à la fois de notre responsabilité et d'avenir qu'il s'agit.
Enfin, et j'en terminerai là, vous vous interrogez sur les moyens nécessaires à la poursuite de vos missions. C'est une préoccupation légitime.
En particulier, vous préconisez la mise en place de financements adaptés vous permettant d'améliorer vos prestations et de conforter vos emplois.
J'ai rappelé tout à l'heure combien le gouvernement s'était fortement mobilisé, à travers les contrats de plan, pour favoriser le développement touristique dans les régions.
Une grande part des crédits prévus iront à des actions territoriales par lesquelles, je pense, vos organisations sont concernées.
Pour ce qui concerne plus précisément vos propositions sur la manière d'améliorer le rendement de la taxe de séjour, il convient d'être très attentif aux solutions à apporter à un vrai problème.
Vous le savez de nombreuses réflexions sont en cours à ce sujet.
Ainsi, le Conseil national du tourisme, à votre initiative, a prévu de traiter cette question dans son programme annuel.
Pour ma part, je suis très attentive à toutes les suggestions susceptibles d'améliorer le dispositif en cours.
Des contacts ont été pris avec le ministère de l'Intérieur pour qu'une mission conjointe avec la Direction du Tourisme soit mise en place afin d'examiner les solutions envisagées en concertation avec les élus.
Bien entendu, les propositions de votre fédération pourraient être réexaminées dans le cadre de cette mission.
Tout ceci afin de soutenir une démarche favorable au meilleur développement touristique.
Monsieur le président,
Mesdames, messieurs,
Partenaires incontournables du territoire touristique, les offices de tourisme et les syndicats d'initiative contribuent à la promotion de la France et complètent, au plus près du terrain et des touristes, l'action des instances départementales et régionales du tourisme et de Maison de la France.
Dans un contexte nouveau et un cadre résolument tourné vers les enjeux de notre époque, ils feront, j'en suis certaine, évoluer leurs missions d'accueil, d'information, de formation et d'animation touristique, de coordination des acteurs locaux du tourisme pour le plus grand bénéfice de tout le tourisme français.
C'est le sens que vous avez voulu donner aux travaux de votre congrès.
Je ne peux que vous soutenir dans cette voie, c'est pourquoi je vous souhaite à tous un excellent travail.
Je vous remercie.
(Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 30 octobre 2000)
Mesdames et messieurs les élu(e)s,
Mesdames, messieurs,
Permettez-moi, tout d'abord, de vous remercier pour l'invitation et l'accueil que vous m'avez réservés ici.
Je vous prie de bien vouloir m'excuser de n'avoir pu assister à l'ensemble des travaux de cet après-midi en raison d'une réunion des ministres à laquelle je me devais d'être présente.
Quoi qu'il en soit, je dois dire que c'est avec grand plaisir que je participe maintenant à votre 23ème congrès.
Un congrès important puisqu'il se tient - et vous l'évoquiez tout à l'heure Monsieur DUMOULIN - à un moment où le tourisme connaît des évolutions telles qu'elles le placent à un véritable tournant de son histoire.
Au vu des premiers résultats de la saison, notre pays devrait confirmer cette année encore sa place de première destination touristique choisie au monde.
A ce phénomène international s'ajoute, en France, en lien sans doute avec les effets positifs de la croissance, une augmentation de la part que nos concitoyens consacrent à leur budget vacances.
En termes économiques et sociaux, le tourisme représente ainsi un chiffre d'affaires qui dépasse les 700 milliards de francs, 2 millions d'emplois directs et indirects. Et les prévisions font état de 35.000 emplois créés cette année.
Tout cela ne fait que confirmer, s'il en était besoin, l'importance et le dynamisme de ce secteur que nous connaissons bien.
Mais au-delà des chiffres, le secteur touristique est également marqué par une évolution certaine des attentes et des exigences des touristes eux-mêmes.
Parmi elles, s'expriment de manière forte :
l'aspiration à une plus grande liberté de choix dans l'offre des produits proposés,
l'exigence de qualité,
la volonté grandissante de construire soi-même son propre produit touristique,
l'envie d'authenticité et de découverte d'autres cultures et d'autres populations,
le souci fort du respect et de la protection de la nature et de l'environnement.
C'est bien pour répondre à ces exigences nouvelles, faire face à ces nouveaux défis, que nous devons nous attacher à l'amélioration de notre offre touristique dans le cadre d'un aménagement plus équilibré de notre territoire.
Car, on le sait, aujourd'hui 80 % de l'accueil touristique de notre pays se concentrent sur 20 % du territoire national.
C'est, pour ma part, vous le savez, ce à quoi je m'emploie depuis plus de trois ans maintenant, au sein du gouvernement.
Je le disais à l'instant, le tourisme est un puissant facteur de développement économique.
S'il m'est apparu très tôt essentiel de faire prendre en compte ce rôle, il m'est apparu tout autant nécessaire de valoriser la dimension sociale et citoyenne dont le tourisme est naturellement porteur.
J'ai ainsi voulu faire inscrire le droit aux vacances pour tous - et à toutes les formes de vacances - parmi les priorités du gouvernement.
Cela s'est traduit concrètement par l'extension du chèque-vacances à tous les salariés, par la relance du tourisme social et associatif et par la création de la Bourse Solidarité Vacances, un dispositif d'aide au départ en vacances pour les familles les plus en difficulté sociale.
Concernant l'emploi, je me suis attachée à améliorer les conditions de vie et de travail des saisonniers du tourisme. Il en va de la qualité même de notre offre touristique.
Enfin, vous le savez aussi, je m'emploie à promouvoir un tourisme de qualité, porteur de valeurs d'échanges, de solidarité et de paix en favorisant un aménagement du territoire équilibré, respectueux des hommes, des cultures et de l'environnement et que l'on appelle désormais le tourisme durable.
Ce sera d'ailleurs le thème de la réunion des ministres européens du tourisme qui se tiendra le 22 novembre prochain à Lille, dans le cadre de la Présidence française de l'Union européenne.
La prise en compte de cette politique par le gouvernement et les collectivités territoriales, s'est traduite notamment par un quadruplement des crédits inscrits aux contrats de plan passés entre l'État et les Régions.
Mesdames, messieurs, présente à votre congrès, je souhaite souligner à quel point votre fédération est l'un des acteurs dynamiques de l'amélioration de notre offre touristique et de son développement durable.
Riche de ses 3.600 structures, votre réseau - Monsieur DUMOULIN le rappelait tout à l'heure - accueille chaque année plus de 60 millions de visiteurs et satisfait un nombre égal de demandes de renseignements téléphoniques. C'est considérable.
Ce réseau regroupe aussi bien des associations locales de promotion du patrimoine rural dans une petite commune animée par des bénévoles, que des offices de tourisme de grandes villes, ou de pôles touristiques, employant de nombreux professionnels et recevant des milliers de visiteurs.
Il a su évoluer en même temps que l'économie touristique, il l'a même parfois devancé, il joue un rôle irremplaçable.
Fort de plus de 100 ans d'expérience, il est né de l'engagement volontaire et désintéressé de citoyens bénévoles qui souhaitaient faire découvrir et valoriser leurs richesses locales.
Il est l'expression même de cette tradition française de vie associative qui par son dynamisme et sa créativité est un formidable atout pour notre pays.
Et votre expérience montre bien qu'au-delà de leur action sociale et citoyenne, les associations peuvent également agir sur le champ économique, comme des professionnels, non pas en opposition avec eux mais bien en complémentarité.
Par la connaissance, au plus près, de la réalité touristique de leur territoire géographique, par leur maillage serré de notre espace national, l'ensemble des offices de tourisme et des syndicats d'initiative sont des acteurs indispensables pour la promotion et la valorisation de l'offre touristique française dans toute sa diversité.
Par la qualité de leur accueil, par le service qu'ils assurent auprès des touristes en facilitant leurs accès à l'information et à des conseils personnalisés, ils contribuent également au succès de la fréquentation touristique de notre pays.
A cet instant, je voudrais souligner le rôle important qu'ont joué les offices du tourisme et les syndicats d'initiative lors des événements dramatiques que nous avons connus à la fin de l'année dernière.
Je pense bien évidemment aux tempêtes qui ont douloureusement frappé une partie de notre pays et au naufrage du pétrolier Érika et ses conséquences graves pour notre littoral atlantique.
Grâce à leur réseau de proximité et leur nouveau système informatisé, les offices du tourisme ont accompagné l'observation du déroulement de la saison en liaison avec l'Observatoire national du tourisme (ONT) et les Observatoires régionaux.
Le travail ainsi réalisé sera l'objet d'un prolongement plus large et plus systématique à travers la convention que vous avez passée avec l'ONT.
Les offices du tourisme ont été aussi, sur le terrain, des acteurs efficaces pour restaurer et assurer une offre souvent mise à mal et ont contribué au rétablissement et au succès d'une saison fortement menacée.
Saison dont j'ai eu l'occasion de rappeler les premiers résultats, qui sont favorables, hier en Conseil des ministres.
La cérémonie qui clôturera cette première journée de vos travaux rendra d'ailleurs hommage, à travers certains d'entre eux, à tous les membres de votre fédération qui se sont mobilisés pour effacer localement les dommages des intempéries et de la marée noire.
C'est avec le plus grand plaisir que je m'associerai, comme vous l'avez souhaité Monsieur le président, à cette cérémonie des Grands prix de l'initiative 2000 si bien nommée "La France retrouvée".
Il n'en reste pas moins que le monde évolue autour de nous, que notre environnement bouge vite et que de nouvelles techniques nous ouvrent d'autres possibilités, en particulier en matière de communication et d'information.
Il faut saisir cette période particulière pour favoriser une nouvelle forme de tourisme et optimiser notre potentiel touristique.
Vous avez rappelé dans votre intervention, Monsieur le président, ce que vous considériez comme les évolutions de la nouvelle économie touristique et vous avez souligné les problèmes d'adaptation que cela pose à l'organisation et au fonctionnement actuel des offices de tourisme et des syndicats d'initiative.
Vos travaux, au cours des deux jours à venir, porteront sur la façon de répondre à ces nouveaux défis.
Vous avez notamment abordé la nécessité de réfléchir au positionnement des OTSI et à leur mission au sein des nouvelles intercommunalités qui se mettent en place sur notre territoire, aussi bien dans le cadre des contrats d'agglomérations que des contrats de pays ou des communautés urbaines.
Pour ma part, vous connaissez mon attachement à favoriser une action concertée et partenariale des acteurs du tourisme pour qu'ils prennent toute leur place dans le développement et la valorisation touristique des territoires.
Il ne saurait être question, en effet, que les acteurs du tourisme soient absents des espaces et structures de décisions en matière de développement local.
Les OTSI doivent donc être présents dans ce mouvement.
Mais il est vrai qu'il convient de ne pas se tromper dans l'organisation des missions qui sont les leurs dans ce nouveau contexte.
S'il est envisageable, dans un souci d'efficacité et d'optimisation des moyens, de voir ramenées au niveau de l'intercommunalité les missions d'organisation, de valorisation et de promotion de leurs espaces touristiques, il ne faut pas ignorer l'importance de leur rôle d'accueil et d'information au plus près des touristes.
Il est donc nécessaire que les élus des collectivités concernées, et à qui appartient la compétence en matière de création et de définition des fonctions de leurs OTSI, soient attentifs à la manière dont ils assurent ce transfert de compétence du niveau communal au niveau du territoire, de l'agglomération ou du pays, lorsque celui-ci s'avère nécessaire ou opportun.
Pour ma part, j 'y suis très sensible.
C'est pourquoi j'ai demandé, à cet effet, aux services de la Direction du tourisme que, dans le cadre de l'élaboration du Code du tourisme que j'ai initié, soit menée rapidement une mission d'évaluation sur les fonctionnalités à respecter en la matière.
Les résultats de cette évaluation, dont j'ai souhaité disposer d'ici trois mois, permettront alors, en concertation avec les élus et dans le respect de leurs compétences, de clarifier l'organisation des fonctions et des missions assurées par vos adhérents dans le souci de conserver l'efficacité d'information de leur réseau.
Bien entendu, votre fédération sera associée à cette réflexion.
Parlant fort justement de votre mission essentielle d'information et de communication, vous avez indiqué les progrès faits au sein de votre fédération pour intégrer les nouvelles technologies et en tirer tout le bénéfice possible.
Je ne peux que vous encourager à poursuivre dans l'amélioration des performances de cet outil de communication qu'est votre site internet.
J'attire néanmoins votre attention sur la nécessaire cohérence de ce système avec celui de RÉSINFRANCE dont vous vous devez d'être un partenaire actif.
Ce service, dont le besoin est de plus en plus ressenti par les opérateurs touristiques pour faciliter la mise en marché de l'ensemble de notre offre aussi bien en France qu'à l'étranger, doit atteindre rapidement sa vitesse de croisière.
Je compte sur votre mobilisation pour soutenir, comme l'ensemble des autres partenaires, le développement de cet outil commun.
J'entends également vos préoccupations sur la sortie du dispositif "emploi-jeunes".
Vous connaissez mon attachement, mon engagement pour la réussite du dispositif "nouveaux services - jeunes salariés du tourisme".
Je n'emploie pas, à dessein, le qualificatif "emploi-jeunes" car celui-ci ne renvoie pas à un métier, à une qualification, mais trop à la notion ancienne d'emploi aidé.
Et je crois qu'il faut sortir de cette logique.
A cet instant de mon propos, je ne peux que saluer l'engagement dans cette démarche de l'ensemble des acteurs du tourisme associatif qui a permis à plus de 6.400 jeunes d'accéder aux métiers du tourisme.
Et plus particulièrement vous, les offices du tourisme et syndicats d'initiative, qui en avez accueilli plus du quart.
Le défi auquel nous avons à répondre ensemble est bien celui de la pérennisation des activités et des emplois.
C'est pourquoi, j'ai engagé, avec vos représentants, une démarche visant à élaborer 6.000 projets de pérennisation.
Nous sommes à mi-parcours, il est plus que temps de se mobiliser sur cet objectif.
Il s'agit de faire le point , à partir de chaque emploi, sur ce qui relève, par exemple, du service public ou d'une activité solvable ; d'inclure dans les prix des prestations touristiques le salaire et l'apport de ces jeunes en terme de développement de l'activité ; enfin, d'examiner ensemble par quelles voies et quels moyens la pérennisation pourra se faire.
Je vois qu'ici ou là des initiatives sont en cours. Je pense par exemple à ce que fait l'Union départementale des OTSI du Nord, ou à ce qui s'organise dans le Morbihan.
Par ailleurs, mes services ont initié, dans la région Pays de Loire, en lien avec l'AFPA, une action qui a permis de professionnaliser les jeunes et leurs employeurs, de leur donner les éléments et les outils pouvant aboutir à la pérennisation des activités et des emplois.
Cette démarche, qui s'est déroulée tout au long de l'année 1999 et a réuni près de 100 personnes, va faire l'objet d'une généralisation dans les semaines qui viennent.
Cela permettra à tous les acteurs impliqués dans le dispositif d'en bénéficier localement.
Nous devons faire en sorte que le sang neuf apporté par ces jeunes dans le réseau OTSI permette de professionnaliser, développer les projets et l'accueil touristique.
A cet égard, le fait que votre convention collective reconnaisse ces jeunes salariés disposant de qualifications nouvelles et travaillant à des emplois nouveaux est pour eux un élément de stabilité, un gage de confiance dans l'avenir.
Le gouvernement, pour sa part, travaille, comme l'a d'ailleurs annoncé le Premier Ministre à Lyon, aux moyens d'accompagner l'avenir de ces emplois.
Nous avons eu avec le Premier Ministre un échange riche.
Nous avons fait le point sur le chemin parcouru et sur celui qu'il reste à parcourir avec les jeunes, les associations, les collectivités pour garantir l'avenir.
Ce travail se poursuivra et devrait être l'objet, très prochainement, d'une annonce du gouvernement pour conforter le dispositif.
Nous ferons également en sorte que les jeunes qui le souhaitent puissent rebondir vers d'autres métiers du tourisme.
C'est, par exemple, le sens de la convention que nous allons signer, dans les semaines à venir, avec le groupe ACCOR. Elle permettra à 1.000 jeunes du dispositif de se diriger, s'ils le souhaitent, vers une autre expérience professionnelle.
Vous le voyez, nous agissons. Le gouvernement s'engage sur la voie de la réussite avec vous et les jeunes car c'est à la fois de notre responsabilité et d'avenir qu'il s'agit.
Enfin, et j'en terminerai là, vous vous interrogez sur les moyens nécessaires à la poursuite de vos missions. C'est une préoccupation légitime.
En particulier, vous préconisez la mise en place de financements adaptés vous permettant d'améliorer vos prestations et de conforter vos emplois.
J'ai rappelé tout à l'heure combien le gouvernement s'était fortement mobilisé, à travers les contrats de plan, pour favoriser le développement touristique dans les régions.
Une grande part des crédits prévus iront à des actions territoriales par lesquelles, je pense, vos organisations sont concernées.
Pour ce qui concerne plus précisément vos propositions sur la manière d'améliorer le rendement de la taxe de séjour, il convient d'être très attentif aux solutions à apporter à un vrai problème.
Vous le savez de nombreuses réflexions sont en cours à ce sujet.
Ainsi, le Conseil national du tourisme, à votre initiative, a prévu de traiter cette question dans son programme annuel.
Pour ma part, je suis très attentive à toutes les suggestions susceptibles d'améliorer le dispositif en cours.
Des contacts ont été pris avec le ministère de l'Intérieur pour qu'une mission conjointe avec la Direction du Tourisme soit mise en place afin d'examiner les solutions envisagées en concertation avec les élus.
Bien entendu, les propositions de votre fédération pourraient être réexaminées dans le cadre de cette mission.
Tout ceci afin de soutenir une démarche favorable au meilleur développement touristique.
Monsieur le président,
Mesdames, messieurs,
Partenaires incontournables du territoire touristique, les offices de tourisme et les syndicats d'initiative contribuent à la promotion de la France et complètent, au plus près du terrain et des touristes, l'action des instances départementales et régionales du tourisme et de Maison de la France.
Dans un contexte nouveau et un cadre résolument tourné vers les enjeux de notre époque, ils feront, j'en suis certaine, évoluer leurs missions d'accueil, d'information, de formation et d'animation touristique, de coordination des acteurs locaux du tourisme pour le plus grand bénéfice de tout le tourisme français.
C'est le sens que vous avez voulu donner aux travaux de votre congrès.
Je ne peux que vous soutenir dans cette voie, c'est pourquoi je vous souhaite à tous un excellent travail.
Je vous remercie.
(Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 30 octobre 2000)