Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je me réjouis de me trouver aujourd'hui parmi vous, à l'occasion de ce 3ème sommet de Vérone, et je remercie chaleureusement mon ami Pietro LUNARDI de nous accueillir ici.
Cette table ronde "Today's drivers" me donne l'occasion de vous faire part des progrès considérables des conducteurs français et du changement de leur comportement depuis que la Sécurité Routière a été déclarée "cause nationale" par le Président CHIRAC.
La ligne directrice de ma contribution sera axée sur : "les conducteurs d'aujourd'hui : nouvelles normes, nouvelles valeurs"
I - De nouvelles normes ont en effet modifié en profondeur le comportement des conducteurs français
L'impulsion donnée à la Sécurité routière par le Président de la République française, le 14 juillet 2002, nous permet aujourd'hui d'enregistrer des résultats significatifs :
- ce sont, en 3 ans, plus de 6.000 vies épargnées, et environ 100.000 blessés qui auront été évités. Le nombre de victimes tuées aujourd'hui sur la route est historiquement le plus faible depuis que les statistiques existent en la matière (en 1956, première année référencée, il y avait 8.863 morts). L'objectif ambitieux de moins de 5.000 personnes tuées en 2005 est aujourd'hui à notre portée, si les Français maintiennent leurs efforts.
- nous avons la conviction que nous pouvons aller encore plus loin.
·* C'est bien grâce à l'évolution des comportements et donc du rapport individuel à la règle que, depuis 2002, la donne a été modifiée à ce point.
·* Nous avons entendu les messages qui nous avaient été adressés sur les faiblesses de notre dispositif de contrôle et de sanction des infractions :
- le constat était accablant : la probabilité d'être contrôlé et effectivement sanctionné en cas de faute était la plus faible d'Europe.
Nous nous sommes immédiatement mis au travail pour redonner force et crédit à l'Etat de droit sur la route, en assurant plus de rigueur.
·* Les progrès enregistrés sur la vitesse, grâce, notamment, au développement du contrôle automatique, sur l'alcool, sur le port des équipements de sécurité ont été sensibles :
- ces résultats sont en grande partie dûs au contrôle radar automatique que nous continuons à déployer conformément à nos objectifs. 850 radars sont en service au moment où je vous parle. Leur nombre sera de 1.000 en fin d'année et sera augmenté de 500 nouveaux appareils en 2006.
- nous veillons à perfectionner ces contrôles dans le sens d'une égalité de traitement des usagers plus affirmée, et en poursuivant un inlassable travail de pédagogie. Elle conditionne leur acceptation par nos concitoyens.
- à cet égard, une des critiques souvent adressées concernant les soi-disant traitements de faveur dont bénéficient les conducteurs des pays frontaliers n'aura bientôt plus lieu d'être. Au-delà de l'accord déjà signé entre la France et le Luxembourg, le ministre de la Justice, à la demande du Président de la République, s'est engagé à ce que des conventions bilatérales de poursuites des infractionnistes soient signées avec tous les pays limitrophes de la France d'ici à la fin de 2006.
·* La lutte contre les comportements les plus dangereux, qui restent le fait d'irréductibles, va continuer à s'intensifier en direction de tous les usagers de la route, et notamment des conducteurs de "deux roues".
Mon ministère a déposé un projet de loi sur " la sécurité et de le développement des transports " qui est actuellement en discussion au Parlement. Il sera adopté, je l'espère, d'ici la fin de cette année. Ce texte prévoit de faciliter l'immobilisation et la confiscation des véhicules pour les grands excès de vitesse (> à 50 km/h à la vitesse autorisée).
·* L'esprit dans lequel nous oeuvrons, avec mon collègue ministre de l'Intérieur, n'est pas de piéger ou de harceler les conducteurs, mais bien de lutter contre les principaux facteurs d'accidents et les premières causes d'aggravation de ceux-ci.
·* Aujourd'hui, les esprits sont mûrs pour qu'un tel changement s'enracine durablement, pour qu'une nouvelle culture s'installe dans notre pays, une culture de sécurité routière.
II - De nouvelles valeurs sont parallèlement en train d'émerger et de transformer notre rapport à la route
·* Nous voyons s'imposer en France un thème fédérateur qui, pour moi, résume l'essentiel : le renforcement de la citoyenneté routière. Cette thématique englobe bien sûr, au premier chef, la question du "véhicule citoyen", plus respectueux de l'environnement, protégeant mieux ses occupants, les occupants des autres véhicules, et les usagers les plus vulnérables de la route (piétons et deux roues).
L'acte d'achat d'un véhicule sera, à l'avenir, j'en suis convaincu, de plus en plus dicté par des motivations "citoyennes", et de moins en moins par des considérations de puissance et de vitesse.
·* S'agissant du véhicule, le Gouvernement français prendra toutes les mesures nécessaires pour promouvoir des équipements facilitant le respect des règles et assurant une meilleure protection des usagers :
- nous souhaitons obtenir rapidement la généralisation du limiteur de vitesse volontaire sur tous les véhicules neufs, sachant que ce dispositif rencontre déjà un vrai succès,
- l'usage des feux de jour dédiés permettrait par ailleurs d'être mieux vu, sans éblouir, sans sur-consommation de carburant. La France souhaite également promouvoir l'installation de ce dispositif sur tous les véhicules neufs.
·* Mais la thématique de la citoyenneté routière va bien au delà de la question du véhicule : elle touche au rapport à la règle, au respect des règles, et surtout au respect d'autrui.
·* La sécurité des usagers, quel que soit leur mode de transport, constitue ma priorité absolue. Dans la conception, la rénovation et l'entretien des infrastructures, nous devons, en lien avec tous les gestionnaires de voiries, notamment les collectivités locales, favoriser une conduite apaisée, et un partage harmonieux de la route, par toutes les catégories d'usagers.
"la route ne se prend pas, elle se partage"
·* La France a longtemps été en retard en Europe en matière de sécurité routière.
·* Elle participe aujourd'hui de façon très significative à l'objectif de l'Union visant à réduire de moitié le nombre de tués d'ici à 2010 : elle a contribué à hauteur de 38 % à cette baisse constatée au sein de l'UE (à 15 membres), entre 2001 et 2004.
·* Notre détermination est entière pour continuer dans cette démarche. Nous allons donc tout faire pour que nos concitoyens maintiennent ce comportement plus respectueux des règles, d'eux-mêmes et des autres.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 9 novembre 2005)