Déclaration de M. François Loos, ministre délégué à l'industrie, sur le développement des réseaux à haut débit en France, l'action de France Télécom et les aides de l'Etat à l'expérimentation et à l'investissement dans ce domaine, Strasbourg le 2 juin 2006.

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Circonstance : Lancement du Très haut débit à la zone d'activité économique du Port du Rhin à Strasbourg

Texte intégral

Monsieur le Président du Conseil Général du Bas-Rhin (M. Philippe RICHERT)
Monsieur le Président de France Télécom (M. Didier LOMBARD)
Monsieur le Président de Soprema (M. Pierre-Etienne BINDSCHEDLER)
Mesdames et Messieurs,

C'est un très grand plaisir pour moi d'inaugurer aujourd'hui, avec M. Didier Lombard, Président de France Télécom, le lancement des réseaux très haut débit dans les zones d'activités économiques d'Alsace.
En tant que Ministre délégué à l'Industrie, le développement des technologies de l'information et de la communication sur tout le territoire fait partie de mes priorités. L'usage de ces nouvelles technologies est essentiel pour la compétitivité de nos entreprises, la croissance de notre économie et le développement de notre société.

I/ En ce début d'année 2006, plusieurs caps symboliques importants ont été franchis.
1. Un foyer sur deux est désormais équipé d'un ordinateur ;
2. Un Français sur deux est internaute (c'est-à-dire s'est connecté à Internet au cours du dernier mois) : c'est une progression de 14% en un an. Une part grandissante de ces connexions à Internet se fait désormais à domicile.
3. Et un internaute sur deux a déjà réalisé des achats en ligne. Le chiffre d'affaires du commerce électronique approche désormais les 10Mdseuros annuels.
L'objectif ambitieux que le Gouvernement s'était fixé de 10 millions de connexions à Internet haut débit en France d'ici fin 2007 a été atteint avec plus de 18 mois d'avance.
En quelques années, l'accès à Internet haut débit est passé du statut de produit de luxe à celui de bien de grande consommation pour les ménages, et de service de première nécessité pour les entreprises.
Ainsi, toutes les entreprises de 200 salariés et 80% des PME de 20 à 50 salariés sont désormais équipées d'un accès Internet haut débit.

II/ France Télécom a, par son initiative « Haut débit pour tous », dès 2003, permis une accélération du développent de l'Internet haut débit sur tout le territoire.
Ainsi France Télécom s'est engagé à équiper tous ses répartiteurs (près de 14000 sur l'ensemble du territoire) en ADSL avant la fin 2006. Cet engagement sera tenu. Il permettra à 98% de la population nationale et à 99,3% de la population d'Alsace d'avoir un accès Internet haut débit par l'ADSL.
France Télécom s'est également engagé à équiper 2000 zones d'activités économiques en très haut débit pour les entreprises, grâce au déploiement de la fibre optique. Ce programme est en cours, et pour l'Alsace, ce sont 48 zones d'activités qui sont concernées et qui seront toutes couvertes d'ici 2007-2008.
Enfin, France Télécom a également lancé en fin d'année dernière une offre spécifique pour les entreprises, disponible sur tout le territoire, sans exception et qui donne un accès Internet haut débit symétrique de 2Mbits/s.
Monsieur le Président Lombard, je tiens à saluer les investissements réalisés par votre entreprise, qui permettront à la quasi-totalité des foyers et des entreprises de profiter du potentiel des technologies de l'information et de la communication.

III/ Pour les entreprises, l'accès à Internet haut débit voire très haut débit est désormais indispensable.
Monsieur le Président BINDSCHEDLER, l'entreprise SOPREMA que vous dirigez en est la parfaite illustration.
Avec 2600 collaborateurs et une présence dans 80 pays sur les 5 continents par l'intermédiaire de filiales ou de distributeurs, vous avez pu depuis Strasbourg où se situe votre siège social et une part de votre Recherche et développement pu partir à la conquête des marchés internationaux. C'est sans doute en grande partie grâce à une utilisation très tôt de ces nouvelles technologies qui vous permettent d'échanger instantanément toutes vos informations avec tous vos sites à travers le monde.
Je vous en félicite.

IV/ Devant la demande croissante en débit pour les entreprises et maintenant des consommateurs friands d'images, de vidéo, de multimédia ou de jeux en ligne, les opérateurs doivent faire de nouveaux choix d'architecture pour passer progressivement du haut débit au très haut débit.
C'est pourquoi j'ai confié dès septembre dernier une étude à qui visait à établir la situation en France en matière de déploiement de réseaux d'accès à très haut débit et à déterminer les options susceptibles d'être examinées pour un soutien des pouvoirs publics. Les conclusions m'ont été remises par le comité de pilotage qui réunissait tous les acteurs, pouvoirs publics, collectivités locales, opérateurs et industriels le 27 avril dernier.
L'étude Idate a permis de faire un état des lieux du très haut débit dans le monde, de réaliser un panorama des technologies permettant de fournir du très haut débit et de développer un modèle économique de développement du très haut débit en France.
Il ressort des travaux menés que la montée en débit est amenée à se poursuivre mais, en dehors des zones d'activités économiques où les déploiements sont en cours, le très haut débit ne devrait connaître un véritable essor que d'ici quelques années. Au plan international, la France n'est donc pas en retard.

Je retiens également que l'action des pouvoirs publics devrait s'articuler autour des deux axes :

  • Soutenir le développement et l'expérimentation des nouveaux services à très haut débit
  • Établir un cadre favorable à l'investissement des opérateurs dans les réseaux à très haut débit

Pour le premier axe, le Gouvernement soutient l'innovation, notamment par la mise en place des pôles de compétitivité, élément stratégique de la mise en réseau des acteurs de l'économie industrielle de demain. L'Etat accompagnera résolument ces pôles (1500 Meuros sur 2006-2008, plus le financement de premiers projets dès 2005). En effet, la clé de l'innovation réside dans le travail conjoint des acteurs et dans la mise en réseau des compétences sur des filières ou des projets communs.
Plusieurs dizaines de projets ont d'ores et déjà été retenus et financés par une première enveloppe de l'Etat en 2006 de 115 millions d'euros.
Ainsi, parmi les 16 pôles de compétitivité mondiaux ou à vocation mondiale labellisés en septembre dernier, au moins 6 placent les TIC comme facteur déterminant de leur réussite. Les projets TIC au sein des différents pôles devraient représentent près de la moitié des premiers financements de l'Etat pour 2006.
Pour le deuxième axe, il faut fixer le cadre permettant le déploiement du très haut débit sur le territoire. Ces nouveaux réseaux nécessitent des investissements considérables, sans commune mesure avec le haut débit actuel. L'Idate estime l'investissement nécessaire à 10 milliards d'euros pour couvrir les 40% de la population des zones urbaines et à près de 30 milliards d'euros pour couvrir également les 60% restants
J'ai ainsi décidé de lancer un plan d'action du très haut débit en France, que je détaillerai dans les prochaines semaines.
Je souhaite promouvoir la construction de logements multimédia permettant d'anticiper l'augmentation de la demande en débit dans les foyers. J'entends également soutenir les actions en faveur de l'équipement des zones d'activité en très haut débit, comme celle du Port du Rhin. Des labels "zone d'activité très haut débit" et "logement multimédia » pourraient ainsi être créés.
La France qui a rattrapé le peloton de tête international en terme de déploiement du haut débit doit maintenant se tenir aux avant-postes pour prendre le virage du très haut débit dans les meilleures conditions possibles.
Les Zones d'activité économiques qui seront incontestablement les premières demandeuses de réseaux à très haut débit doivent servir d'éclaireurs pour ce nouveau marché. Je sais pouvoir faire confiance à France Télécom et à l'ensemble des opérateurs pour accompagner nos entreprises afin de leur apporter des solutions innovantes, au profit de leur compétitivité.
C'est un enjeu essentiel pour la croissance de notre économie, pour l'emploi et la cohésion des territoires.
Je vous remercie.

Source http://www.industrie.gouv.fr, le 3 juillet 2006