Texte intégral
Je voudrais d'abord remercier le Premier ministre, Calin Tariceanu, pour son accueil chaleureux et en même temps si amical.
C'est en effet pour moi un très grand plaisir d'être aujourd'hui parmi vous à Bucarest. Je souhaitais que la France soit parmi les premiers pays à venir saluer l'entrée de la Roumanie dans l'Union européenne. Nous attachons un grand intérêt aux relations avec votre pays. C'est pour cela que je suis heureux d'être ici, avec Madame Catherine Colonna et une importante délégation de parlementaires français.
Cette relation entre nos deux pays est fondée sur l'histoire, sur la fidélité, sur l'amitié, sur le partage linguistique et sur des intérêts très profonds. Mais cette relation est fondée peut-être encore davantage sur une ambition commune.
C'est avec beaucoup de confiance que je regarde l'avenir des relations entre la Roumanie et la France. Je vois le dynamisme qui est celui de la Roumanie avec 8 % de croissance et 5 % de taux de chômage. Nous avons vu, au fil des dernières décennies, des nouveaux entrants effectuer un effort remarquable de rattrapage. Je suis certain que la Roumanie, dans des délais très brefs, sera parmi les premiers pays de l'Union européenne.
Vous pouvez compter sur la France pour apporter tout son soutien. C'est vrai pour poursuivre sur la voie des réformes que vous avez choisie très courageusement, en particulier en matière de justice et de lutte contre la corruption et dans le domaine de la sécurité et du contrôle des frontières auquel la France et l'Union européenne attachent une grande importance. J'ai pu, lors de ma visite, il y a quelques années, voir le travail qui avait été fait à Oradea. Je suis heureux, à l'occasion de cette visite, d'avoir pu renouveler un accord sur les mineurs roumains en difficulté en France. Cet accord permettra une meilleure protection de ces jeunes et un meilleur accompagnement de leur retour.
Nous avons bien sûr abordé l'ensemble des sujets. Sur le plan politique, nous avons affirmé notre volonté de faire en sorte qu'au cours des prochains mois et des prochaines années, la relation politique entre la Roumanie et la France soit une relation de très haut niveau. Cela veut dire des contacts très fréquents entre les responsables de nos deux pays, entre nos ministres, parce que nous avons des projets à défendre et des objectifs à atteindre.
En matière industrielle, c'est l'évidence, on le voit avec les contrats signés par Lafarge, Saint-Gobain ; on le voit avec l'activité de Renault ; on le voit avec les projets de Gaz de France, d'Alstom ou de Carrefour. Il y a beaucoup à faire et je partage le sentiment de Calin Tariceanu : cela se fait dans l'intérêt commun. Nous avons tout à gagner à travers les investissements que nous réalisons ici : c'est vrai en terme d'activité, c'est vrai en terme de retour d'investissements et c'est vrai aussi en matière d'emploi.
Sur le plan européen, nous avons aussi une feuille de route très importante. C'est vrai dans le domaine de la politique énergétique, où il faut que l'Union européenne se donne d'avoir une vraie diplomatie énergétique. C'est vrai en matière d'environnement, où nous pouvons faire davantage. La France a proposé la définition d'une taxe carbone. C'est vrai dans le domaine de la défense où nous avançons ensemble, en particulier en Afghanistan. Il faut aller plus loin.
Vous le voyez dans tous ces domaines c'est une volonté commune, parce que l'Europe aujourd'hui a besoin d'enthousiasme et cet enthousiasme nous le portons vous Roumains, nous Français, nous le portons au coeur.
Question : Bonjour monsieur le Premier ministre, je voulais vous demander : à l'heure où la Roumanie entre dans l'Union européenne, considérez-vous cet accord sur le retour des mineurs comme un geste de bienvenue ?
R - Cet accord sur les mineurs roumains se fait bien sûr dans le souci des intérêts de nos deux pays et d'abord dans le souci de prendre en compte la situation parfois dramatique de ces jeunes mineurs. Cet accord a deux objectifs. Le premier, c'est de renforcer la lutte contre les réseaux criminels et en particulier le proxénétisme. Le deuxième objectif, c'est de faciliter le rapatriement, sous le contrôle de l'autorité judiciaire roumaine, des mineurs roumains qui sont victimes ou les auteurs d'infractions pénales dans notre pays.
En 2005, je veux le rappeler, 50 % des ressortissants roumains interpellés pour des délits, étaient des mineurs, c'est-à-dire près de 1000 mineurs dans notre pays. Alors, il s'agit pour nous maintenant d'approfondir une procédure qui a été établie en 2002. Un groupe de liaison opérationnel réunit les professionnels des institutions judiciaires, policières, et de protection de l'enfance de nos deux pays.
Depuis sa mise en place une soixantaine de mineurs ont été raccompagnés en Roumanie, et la principale amélioration avec le nouvel accord, c'est que les Parquets et plus seulement les juges aux enfants pourront lancer la procédure de rapatriement. Donc, nous avons là une amélioration par rapport à ce qui existait précédemment, et je crois vraiment que c'est l'intérêt de nos deux pays, et c'est surtout l'intérêt des mineurs et c'est dans cet esprit, que nous avons signé cet accord tout naturellement.
Elisabeth Bidon (Reuters) : C'est une question qui s'adresse particulièrement au Premier ministre français. Les récents propos du président Jacques Chirac sur le dossier du nucléaire iranien reflètent-ils le fond de la pensée française et sont-ils de nature à mettre la France dans une position difficile vis-à-vis de la communauté internationale, à votre avis ?
R - La situation est parfaitement claire et la présidence de la République l'a indiqué ce matin. La position du président français, Jacques Chirac, est connue et elle est constante : nous voulons nous assurer que l'Iran n'a pas de programme nucléaire militaire. Il est essentiel que la communauté internationale soit unie sur une question aussi importante, aussi stratégique.
Vous le savez, nous avons eu un rôle central pour la définition et la mise en oeuvre de la résolution 1737, et nous avons bataillé pour que cette résolution puisse être adoptée à l'unanimité, et nous sommes plus forts dès lors que la communauté internationale est rassemblée.
Vous le voyez, notre position c'est une position constante de fermeté sur cette question. L'Iran doit satisfaire à ses obligations et, dans le même temps, nous sommes, bien sûr, dès lors que l'Iran accepterait de s'engager dans cette voie, ouverts au dialogue. Donc, c'est une position claire et constante de la France, toujours rappelée par le président de la République.
Elisabeth Bidon : Il n'y a pas une certaine confusion ces derniers jours ? Est-ce que vous n'avez pas eu d'échos de la part de certains pays qui ont peut-être mal pris la chose ?
R - Je vous le redis : la position de la France est particulièrement claire, j'ai eu l'occasion, lors de plusieurs rencontres avec nos partenaires étrangers, de rappeler cette position française. Je crois qu'il n'y a de doute dans l'esprit de personne. C'est une position constante.
J'ai été ministre des Affaires étrangères, avec à l'époque le ministre britannique et le ministre allemand, qui le premier s'est efforcé d'avancer dans la voie d'une solution. Depuis, le Conseil de sécurité, vous le savez, a été saisi. Nous avons joué un rôle de premier plan pour que cette résolution 1737 puisse être adoptée. Et le message adressé à Téhéran est un message clair : respect des engagements vis-à-vis de la communauté internationale dans un domaine aussi sensible que les questions du nucléaire militaire ; dès lors que l'Iran accepterait de satisfaire à ces engagements, disponibilité à avancer et ouvrir le dialogue. Il n'y a, vous le voyez, matière à aucune sorte de polémique.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 12 février 2007
C'est en effet pour moi un très grand plaisir d'être aujourd'hui parmi vous à Bucarest. Je souhaitais que la France soit parmi les premiers pays à venir saluer l'entrée de la Roumanie dans l'Union européenne. Nous attachons un grand intérêt aux relations avec votre pays. C'est pour cela que je suis heureux d'être ici, avec Madame Catherine Colonna et une importante délégation de parlementaires français.
Cette relation entre nos deux pays est fondée sur l'histoire, sur la fidélité, sur l'amitié, sur le partage linguistique et sur des intérêts très profonds. Mais cette relation est fondée peut-être encore davantage sur une ambition commune.
C'est avec beaucoup de confiance que je regarde l'avenir des relations entre la Roumanie et la France. Je vois le dynamisme qui est celui de la Roumanie avec 8 % de croissance et 5 % de taux de chômage. Nous avons vu, au fil des dernières décennies, des nouveaux entrants effectuer un effort remarquable de rattrapage. Je suis certain que la Roumanie, dans des délais très brefs, sera parmi les premiers pays de l'Union européenne.
Vous pouvez compter sur la France pour apporter tout son soutien. C'est vrai pour poursuivre sur la voie des réformes que vous avez choisie très courageusement, en particulier en matière de justice et de lutte contre la corruption et dans le domaine de la sécurité et du contrôle des frontières auquel la France et l'Union européenne attachent une grande importance. J'ai pu, lors de ma visite, il y a quelques années, voir le travail qui avait été fait à Oradea. Je suis heureux, à l'occasion de cette visite, d'avoir pu renouveler un accord sur les mineurs roumains en difficulté en France. Cet accord permettra une meilleure protection de ces jeunes et un meilleur accompagnement de leur retour.
Nous avons bien sûr abordé l'ensemble des sujets. Sur le plan politique, nous avons affirmé notre volonté de faire en sorte qu'au cours des prochains mois et des prochaines années, la relation politique entre la Roumanie et la France soit une relation de très haut niveau. Cela veut dire des contacts très fréquents entre les responsables de nos deux pays, entre nos ministres, parce que nous avons des projets à défendre et des objectifs à atteindre.
En matière industrielle, c'est l'évidence, on le voit avec les contrats signés par Lafarge, Saint-Gobain ; on le voit avec l'activité de Renault ; on le voit avec les projets de Gaz de France, d'Alstom ou de Carrefour. Il y a beaucoup à faire et je partage le sentiment de Calin Tariceanu : cela se fait dans l'intérêt commun. Nous avons tout à gagner à travers les investissements que nous réalisons ici : c'est vrai en terme d'activité, c'est vrai en terme de retour d'investissements et c'est vrai aussi en matière d'emploi.
Sur le plan européen, nous avons aussi une feuille de route très importante. C'est vrai dans le domaine de la politique énergétique, où il faut que l'Union européenne se donne d'avoir une vraie diplomatie énergétique. C'est vrai en matière d'environnement, où nous pouvons faire davantage. La France a proposé la définition d'une taxe carbone. C'est vrai dans le domaine de la défense où nous avançons ensemble, en particulier en Afghanistan. Il faut aller plus loin.
Vous le voyez dans tous ces domaines c'est une volonté commune, parce que l'Europe aujourd'hui a besoin d'enthousiasme et cet enthousiasme nous le portons vous Roumains, nous Français, nous le portons au coeur.
Question : Bonjour monsieur le Premier ministre, je voulais vous demander : à l'heure où la Roumanie entre dans l'Union européenne, considérez-vous cet accord sur le retour des mineurs comme un geste de bienvenue ?
R - Cet accord sur les mineurs roumains se fait bien sûr dans le souci des intérêts de nos deux pays et d'abord dans le souci de prendre en compte la situation parfois dramatique de ces jeunes mineurs. Cet accord a deux objectifs. Le premier, c'est de renforcer la lutte contre les réseaux criminels et en particulier le proxénétisme. Le deuxième objectif, c'est de faciliter le rapatriement, sous le contrôle de l'autorité judiciaire roumaine, des mineurs roumains qui sont victimes ou les auteurs d'infractions pénales dans notre pays.
En 2005, je veux le rappeler, 50 % des ressortissants roumains interpellés pour des délits, étaient des mineurs, c'est-à-dire près de 1000 mineurs dans notre pays. Alors, il s'agit pour nous maintenant d'approfondir une procédure qui a été établie en 2002. Un groupe de liaison opérationnel réunit les professionnels des institutions judiciaires, policières, et de protection de l'enfance de nos deux pays.
Depuis sa mise en place une soixantaine de mineurs ont été raccompagnés en Roumanie, et la principale amélioration avec le nouvel accord, c'est que les Parquets et plus seulement les juges aux enfants pourront lancer la procédure de rapatriement. Donc, nous avons là une amélioration par rapport à ce qui existait précédemment, et je crois vraiment que c'est l'intérêt de nos deux pays, et c'est surtout l'intérêt des mineurs et c'est dans cet esprit, que nous avons signé cet accord tout naturellement.
Elisabeth Bidon (Reuters) : C'est une question qui s'adresse particulièrement au Premier ministre français. Les récents propos du président Jacques Chirac sur le dossier du nucléaire iranien reflètent-ils le fond de la pensée française et sont-ils de nature à mettre la France dans une position difficile vis-à-vis de la communauté internationale, à votre avis ?
R - La situation est parfaitement claire et la présidence de la République l'a indiqué ce matin. La position du président français, Jacques Chirac, est connue et elle est constante : nous voulons nous assurer que l'Iran n'a pas de programme nucléaire militaire. Il est essentiel que la communauté internationale soit unie sur une question aussi importante, aussi stratégique.
Vous le savez, nous avons eu un rôle central pour la définition et la mise en oeuvre de la résolution 1737, et nous avons bataillé pour que cette résolution puisse être adoptée à l'unanimité, et nous sommes plus forts dès lors que la communauté internationale est rassemblée.
Vous le voyez, notre position c'est une position constante de fermeté sur cette question. L'Iran doit satisfaire à ses obligations et, dans le même temps, nous sommes, bien sûr, dès lors que l'Iran accepterait de s'engager dans cette voie, ouverts au dialogue. Donc, c'est une position claire et constante de la France, toujours rappelée par le président de la République.
Elisabeth Bidon : Il n'y a pas une certaine confusion ces derniers jours ? Est-ce que vous n'avez pas eu d'échos de la part de certains pays qui ont peut-être mal pris la chose ?
R - Je vous le redis : la position de la France est particulièrement claire, j'ai eu l'occasion, lors de plusieurs rencontres avec nos partenaires étrangers, de rappeler cette position française. Je crois qu'il n'y a de doute dans l'esprit de personne. C'est une position constante.
J'ai été ministre des Affaires étrangères, avec à l'époque le ministre britannique et le ministre allemand, qui le premier s'est efforcé d'avancer dans la voie d'une solution. Depuis, le Conseil de sécurité, vous le savez, a été saisi. Nous avons joué un rôle de premier plan pour que cette résolution 1737 puisse être adoptée. Et le message adressé à Téhéran est un message clair : respect des engagements vis-à-vis de la communauté internationale dans un domaine aussi sensible que les questions du nucléaire militaire ; dès lors que l'Iran accepterait de satisfaire à ces engagements, disponibilité à avancer et ouvrir le dialogue. Il n'y a, vous le voyez, matière à aucune sorte de polémique.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 12 février 2007