Texte intégral
[1ère Partie : 8h35-8h44]
Bienvenue à ceux qui nous rejoignent, et bienvenue à C. Lagarde. Bonjour.
Bonjour.
Q- Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi. Vous êtes nouvelle en politique puisque vous avez fait une longue carrière, notamment aux Etats- Unis, en tant qu'avocate, avocate d'affaires, c'est ça ?
R- Oui, absolument.
Q- En tant que nouvelle venue dans cet univers politique, comment vous percevez ce qui se passe aujourd'hui pour J. Chirac, ancien président de la République, entendu pour la première fois par les juges et qui explique qu'à une époque - on est en train de juger une époque où - il n'y avait pas de règle pour le financement des partis politique et il voulait rappeler ce contexte ?
R- Ecoutez, ce qui se passe aujourd'hui, je pense que c'est l'application légitime de principe de droit, donc je m'en félicite, parce que comme ancien avocat et puis comme citoyen français, de toute façon, je considère qu'il est bien que le droit s'applique, que la justice suive son cours. Il y a eu toute une période durant laquelle ça n'était pas possible compte tenu de ses fonctions de président de la République. Que ça se fasse dans la dignité aujourd'hui et dans le respect de ce qu'il a été et de sa personne, c'est très bien, mais que le processus suive son cours c'est aussi très bien.
Q- Mais est-ce que vous pensez qu'on puisse juger des actes, finalement, d'une époque où n'y avait pas de règle, il n'y avait pas de loi ? C'est difficile un peu.
R- Il y a toujours des règles. Les règles n'étaient probablement pas aussi spécifiques, aussi centrées sur le financement, les modalités de financement, les plafonds, les limites et les modalités mais il y avait des règles. Donc c'est à l'aune de ces principes-là que l'affaire va être examinée, sûrement.
Q- J.-F. Probst, tout à l'heure, était sur RMC, à 08 h 10. Ancien conseiller de J. Chirac, il a été trente ans au RPR, il a assisté à ces pratiques, et il nous disait : "il faut tout remettre à plat mais pas uniquement pour l'ancien RPR, pour tous les partis, il faut que tout le monde se réunisse, qu'on fasse le tour des pratiques de l'époque, que l'on voit ce qui était condamnable, ce qui ne l'était pas, qui doit rembourser, qui ne doit pas rembourser, pour qu'ensuite on remette le livre dans l'étagère et qu'on le referme une bonne fois pour toute".
R- Vous savez, moi, vous l'avez dit, je ne suis pas une vieille routière de la politique, je suis engagée dans une grande aventure depuis quelques mois, ce qui me paraît beaucoup plus important c'est ce qui va se passer pour l'avenir et c'est le fait qu'on travaille sur des bases saines, qu'on travaille dans le cadre de règles aujourd'hui, c'est manifestement le cas et c'est ça qui me paraît le plus important. Qu'on s'occupe de l'héritage, qu'on s'occupe de l'assainissement pour le passé, c'est certainement louable et il faudra le faire, ça ne me paraît pas être la priorité du moment. Ce qui est très important, c'est ce qui va se passer aujourd'hui et ce qui se passera demain.
Q- C. Lagarde, il y a dans l'actualité notamment le travail du dimanche, le travail le dimanche. N. Sarkozy vous a chargée de travailler sur l'autorisation du travail du dimanche pour les salariés qui seraient des salariés volontaires. Comment travaillez-vous sur ce sujet-là ? Quelles sont vos échéances, les objectifs ?
R- Alors, sur la modalité, ce que je vais faire, en premier lieu, c'est consulter, c'est écouter toutes les parties prenantes. Je fais ça avec L. Chatel, qui est mon secrétaire d'Etat chargé de la Consommation et du Tourisme. Et, clairement, les questions de consommation et de tourisme sont au coeur du travail le dimanche. Vous savez, il y a des intérêts complètement opposés sur ce terrain-là : vous avez des consommateurs qui, pour une grande partie d'entre eux, souhaitent l'ouverture le dimanche ; vous avez certaines grandes surfaces qui la souhaitent, vous avez des salariés qui sont volontaires, d'autres qui sont hostiles, vous avez des organisations syndicales qui sont très partagées sur le sujet, vous avez des petits détaillants qui, pour certains d'entre eux, sont favorables, pour d'autres sont très hostiles. Et puis il y a la nécessité de préserver un équilibre dans la distribution, dans le commerce, parce qu'on ne veut pas, au détriment d'une catégorie de commerçants qui serait par exemple les petits détaillants du centre ville, privilégier les grandes surfaces en périphérie parce que tout simplement il y a une dimension animation, cohésion sociale, qui est exercée par un certain nombre de commerçants, par les galeries marchandes aussi. Donc, vous voyez, il y a beaucoup, beaucoup d'intérêts. Donc, premièrement consulter.
Q- Et vous pensez pouvoir trouver un consensus ? Là, quand vous nous faites le portrait de la situation, on se dit c'est impossible, les intérêts sont trop divergents ?
R- Non, il n'y a rien d'impossible. Je crois que des solutions sont possibles à condition de bien comprendre les intérêts de chacun et l'objectif principal qui est de donner satisfaction évidemment aux consommateurs, de respecter le temps de travail et l'engagement des salariés, de permettre aux sociétés et aux centres villes de continuer à vivre.
Q- Alors, vous, C. Lagarde, vous êtes ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi, donc votre intérêt aussi c'est la croissance. Vous pensez que le travail le dimanche peut générer de la croissance pour l'économie française ou simplement déplacer les achats d'une partie de la semaine vers le dimanche ?
R- Il y a trois moteurs de croissance pour l'économie : il y a l'investissement, l'exportation, la consommation. Aujourd'hui, le moteur principal qui tourne bien, et qui tourne bien depuis un certain temps, c'est la consommation. Clairement, si vous allongez la période de temps durant laquelle les gens consomment, vous obtenez plus de consommation. Je ne pense pas... il y aura peut-être un petit phénomène de déplacement...
Q- Vous ne pensez pas que plutôt que d'acheter son micro-onde le samedi, on ira le dimanche ?
R- Peut-être, mais je crois qu'il y a des gens qui n'y seraient pas allés le samedi parce qu'ils travaillent, parce qu'ils s'occupent des enfants, parce qu'ils sont pris par leurs activités sportives qui iront le dimanche. Je ne sais pas, en ce qui vous concerne, comment vous faites mais moi je sais par exemple qu'en ce moment, je ne peux pas aller dans les magasins, je n'y arrive pas, parce que c'est toujours fermé et que je suis tout le temps en train de travailler.
Q- C. Lagarde, il y a une question de Danièle, au 32.16. Bonjour, Danièle.
R- Danièle, auditrice : Bonjour.
Q- Danièle, vous avez une question à propos du travail le dimanche. Allez-y, on vous écoute !
Q- Danièle : Oui, bonjour madame la ministre. Ma question est la suivante : le fait d'ouvrir régulièrement tous les dimanches les magasins, est-ce que les employés auront leur salaire majoré comme il l'est actuellement lors des ouvertures des dimanches exceptionnels pour les fêtes de fin d'année, etc. ?
R- Vous avez vraiment raison de poser cette question parce que c'est une des principales pour les salariés. S'ils travaillent plus que l'horaire normal, légal, bien entendu ils doivent être rémunérés en heures supplémentaires. On vient de voter à l'Assemblée nationale un magnifique projet de loi sur ces questions-là, ça entrerait évidemment dans ce champ-là.
Q- Parce que si on autorise l'ouverture le dimanche, à force on risque peut-être aussi de faire de ce jour-là un jour banal, un jour normal payé au tarif normal.
R- Je ne veux pas préjuger, mais je serais très étonnée qu'on arrive à un travail tous les dimanches. Moi, je pense qu'on arrivera plutôt vers des systèmes de dérogation, de facilités, je ne sais pas moi, un dimanche sur deux ou un dimanche par mois ou deux dimanches par mois selon les cas, selon les agglomérations, etc. Je ne pense pas que ce soit jamais un jour comme les autres, tout simplement pour des raisons d'ailleurs de culte : il y a un certain nombre de Français qui aussi souhaitent que le dimanche soit un jour un peu spécial.
Q- Alors, la base, nous sommes d'accord, c'est le volontariat : un salarié qui ne voudrait pas travailler le dimanche ne serait pas obligé de travailler le dimanche.
R- Absolument. Ça, je crois que c'est le principe de base, oui.
Q- Alors, deux questions à ce sujet-là : un salarié qui refuse de travailler le dimanche sera inévitablement mal vu par son employeur.
R- Non, et je crois que le texte, si on arrive à ce stade, devra précisément disposer que c'est seulement sur la base du volontariat. Et on peut dans chaque entreprise organiser des mécanismes permettant des espèces de bases de données de ceux qui se disent toujours prêts à travailler le dimanche.
Q- Dans les faits, c'est quand même pas un point positif de refuser quelque chose à son employeur.
R- A mon avis, ça doit faire partie de ces exceptions parce que, je le disais tout à l'heure, le dimanche n'étant pas un jour comme les autres, le comportement doit être différent et de la part du salarié - option -, et de la part de l'employeur - pas de sanction.
Q- Alors, vous le savez, sur RMC, vous l'avez vu avec Danièle, on reçoit beaucoup de remarques, de mails aussi, et j'ai reçu un mail très pertinent cette semaine qui me disait qu'aujourd'hui beaucoup de salariés du commerce acceptent de travailler le dimanche parce qu'ils n'ont financièrement pas le choix, parce qu'ils ont des contrats à temps partiel, des contrats précaires et qu'ils doivent compléter avec notamment le dimanche pour vivre correctement et que si personne n'avait de contrat précaire, eh bien personne ne voudrait travailler le dimanche.
R- Bon, le temps partiel c'est toute une série d'autres problèmes, le fait qu'au-delà d'un temps partiel, un salarié travaille plus d'heures, fasse des heures complémentaires ou fasse un autre travail en parallèle, ça n'a rien à voir avec le travail du dimanche.
Q- Je ne vous parle pas des étudiants, je vous parle des personnes comme vous et moi qui sont déjà bien implantés dans la vie active et qui n'ont pas le choix, qui ont un temps partiel parce qu'on ne leur propose pas autre chose et du coup, elles acceptent le dimanche, de fait.
R- Si les entreprises proposent des temps partiels, c'est qu'elles ne sont pas en mesure de proposer des contrats à durée indéterminée et à temps plein, j'imagine. Donc, chaque cas est un cas particulier, et je crois que ce que nous, nous souhaitons faire actuellement, c'est relancer la croissance pour permettre justement la création d'emplois, et la création d'emplois qui soient le plus rémunérateurs possibles pour les salariés - d'où notre texte sur les heures supplémentaires payées en brut net d'impôt - et qui soient le plus satisfaisants aussi pour les sociétés.
Q- Nous allons écouter les remarques qui arrivent aussi sur le blog, Emma Strack.
R- Emma Strack : Oui, avec ce message de Boutros qui nous écrit et qui demande des nouvelles de la TVA sociale.
Q- Ah tiens, oui ! Qu'est-ce qu'elle est devenue elle ?
R- La TVA sociale, elle est à l'examen actuellement et mon collègue du Gouvernement, E. Besson, avec mes services de la direction de la législation fiscale, regarde ce qui se passe en Allemagne, au Danemark, dans tous les pays où un système équivalent a été mis en place pour voir : un, si ça marche ; et deux, si on peut l'adapter et dans ce cas là, à quelles conditions à la France. Il doit rendre un rapport à la fin du mois de juillet. Evidemment, on va s'en saisir à ce moment-là.
Q- Donc, pas de réponse, pas d'indication aujourd'hui sur ce que pourrait être la TVA sociale et oui ou non une TVA à la française, quoi.
R- Non, parce qu'il faut savoir si ça marche, premièrement, avant de lancer des grands chantiers et dans l'hypothèse où ça devrait se mettre en place, ça serait évidemment sur la base d'un équilibre.
Nous allons parler des impôts dans quelques instants, également de la restauration. Nous reparlerons aussi des institutions, du job de Premier ministre. Il est 8h44, C. Lagarde est votre invitée jusqu'à 9h00 sur RMC. Vos appels au 32.16. A tout de suite.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 23 juillet 2007
Bienvenue à ceux qui nous rejoignent, et bienvenue à C. Lagarde. Bonjour.
Bonjour.
Q- Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi. Vous êtes nouvelle en politique puisque vous avez fait une longue carrière, notamment aux Etats- Unis, en tant qu'avocate, avocate d'affaires, c'est ça ?
R- Oui, absolument.
Q- En tant que nouvelle venue dans cet univers politique, comment vous percevez ce qui se passe aujourd'hui pour J. Chirac, ancien président de la République, entendu pour la première fois par les juges et qui explique qu'à une époque - on est en train de juger une époque où - il n'y avait pas de règle pour le financement des partis politique et il voulait rappeler ce contexte ?
R- Ecoutez, ce qui se passe aujourd'hui, je pense que c'est l'application légitime de principe de droit, donc je m'en félicite, parce que comme ancien avocat et puis comme citoyen français, de toute façon, je considère qu'il est bien que le droit s'applique, que la justice suive son cours. Il y a eu toute une période durant laquelle ça n'était pas possible compte tenu de ses fonctions de président de la République. Que ça se fasse dans la dignité aujourd'hui et dans le respect de ce qu'il a été et de sa personne, c'est très bien, mais que le processus suive son cours c'est aussi très bien.
Q- Mais est-ce que vous pensez qu'on puisse juger des actes, finalement, d'une époque où n'y avait pas de règle, il n'y avait pas de loi ? C'est difficile un peu.
R- Il y a toujours des règles. Les règles n'étaient probablement pas aussi spécifiques, aussi centrées sur le financement, les modalités de financement, les plafonds, les limites et les modalités mais il y avait des règles. Donc c'est à l'aune de ces principes-là que l'affaire va être examinée, sûrement.
Q- J.-F. Probst, tout à l'heure, était sur RMC, à 08 h 10. Ancien conseiller de J. Chirac, il a été trente ans au RPR, il a assisté à ces pratiques, et il nous disait : "il faut tout remettre à plat mais pas uniquement pour l'ancien RPR, pour tous les partis, il faut que tout le monde se réunisse, qu'on fasse le tour des pratiques de l'époque, que l'on voit ce qui était condamnable, ce qui ne l'était pas, qui doit rembourser, qui ne doit pas rembourser, pour qu'ensuite on remette le livre dans l'étagère et qu'on le referme une bonne fois pour toute".
R- Vous savez, moi, vous l'avez dit, je ne suis pas une vieille routière de la politique, je suis engagée dans une grande aventure depuis quelques mois, ce qui me paraît beaucoup plus important c'est ce qui va se passer pour l'avenir et c'est le fait qu'on travaille sur des bases saines, qu'on travaille dans le cadre de règles aujourd'hui, c'est manifestement le cas et c'est ça qui me paraît le plus important. Qu'on s'occupe de l'héritage, qu'on s'occupe de l'assainissement pour le passé, c'est certainement louable et il faudra le faire, ça ne me paraît pas être la priorité du moment. Ce qui est très important, c'est ce qui va se passer aujourd'hui et ce qui se passera demain.
Q- C. Lagarde, il y a dans l'actualité notamment le travail du dimanche, le travail le dimanche. N. Sarkozy vous a chargée de travailler sur l'autorisation du travail du dimanche pour les salariés qui seraient des salariés volontaires. Comment travaillez-vous sur ce sujet-là ? Quelles sont vos échéances, les objectifs ?
R- Alors, sur la modalité, ce que je vais faire, en premier lieu, c'est consulter, c'est écouter toutes les parties prenantes. Je fais ça avec L. Chatel, qui est mon secrétaire d'Etat chargé de la Consommation et du Tourisme. Et, clairement, les questions de consommation et de tourisme sont au coeur du travail le dimanche. Vous savez, il y a des intérêts complètement opposés sur ce terrain-là : vous avez des consommateurs qui, pour une grande partie d'entre eux, souhaitent l'ouverture le dimanche ; vous avez certaines grandes surfaces qui la souhaitent, vous avez des salariés qui sont volontaires, d'autres qui sont hostiles, vous avez des organisations syndicales qui sont très partagées sur le sujet, vous avez des petits détaillants qui, pour certains d'entre eux, sont favorables, pour d'autres sont très hostiles. Et puis il y a la nécessité de préserver un équilibre dans la distribution, dans le commerce, parce qu'on ne veut pas, au détriment d'une catégorie de commerçants qui serait par exemple les petits détaillants du centre ville, privilégier les grandes surfaces en périphérie parce que tout simplement il y a une dimension animation, cohésion sociale, qui est exercée par un certain nombre de commerçants, par les galeries marchandes aussi. Donc, vous voyez, il y a beaucoup, beaucoup d'intérêts. Donc, premièrement consulter.
Q- Et vous pensez pouvoir trouver un consensus ? Là, quand vous nous faites le portrait de la situation, on se dit c'est impossible, les intérêts sont trop divergents ?
R- Non, il n'y a rien d'impossible. Je crois que des solutions sont possibles à condition de bien comprendre les intérêts de chacun et l'objectif principal qui est de donner satisfaction évidemment aux consommateurs, de respecter le temps de travail et l'engagement des salariés, de permettre aux sociétés et aux centres villes de continuer à vivre.
Q- Alors, vous, C. Lagarde, vous êtes ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi, donc votre intérêt aussi c'est la croissance. Vous pensez que le travail le dimanche peut générer de la croissance pour l'économie française ou simplement déplacer les achats d'une partie de la semaine vers le dimanche ?
R- Il y a trois moteurs de croissance pour l'économie : il y a l'investissement, l'exportation, la consommation. Aujourd'hui, le moteur principal qui tourne bien, et qui tourne bien depuis un certain temps, c'est la consommation. Clairement, si vous allongez la période de temps durant laquelle les gens consomment, vous obtenez plus de consommation. Je ne pense pas... il y aura peut-être un petit phénomène de déplacement...
Q- Vous ne pensez pas que plutôt que d'acheter son micro-onde le samedi, on ira le dimanche ?
R- Peut-être, mais je crois qu'il y a des gens qui n'y seraient pas allés le samedi parce qu'ils travaillent, parce qu'ils s'occupent des enfants, parce qu'ils sont pris par leurs activités sportives qui iront le dimanche. Je ne sais pas, en ce qui vous concerne, comment vous faites mais moi je sais par exemple qu'en ce moment, je ne peux pas aller dans les magasins, je n'y arrive pas, parce que c'est toujours fermé et que je suis tout le temps en train de travailler.
Q- C. Lagarde, il y a une question de Danièle, au 32.16. Bonjour, Danièle.
R- Danièle, auditrice : Bonjour.
Q- Danièle, vous avez une question à propos du travail le dimanche. Allez-y, on vous écoute !
Q- Danièle : Oui, bonjour madame la ministre. Ma question est la suivante : le fait d'ouvrir régulièrement tous les dimanches les magasins, est-ce que les employés auront leur salaire majoré comme il l'est actuellement lors des ouvertures des dimanches exceptionnels pour les fêtes de fin d'année, etc. ?
R- Vous avez vraiment raison de poser cette question parce que c'est une des principales pour les salariés. S'ils travaillent plus que l'horaire normal, légal, bien entendu ils doivent être rémunérés en heures supplémentaires. On vient de voter à l'Assemblée nationale un magnifique projet de loi sur ces questions-là, ça entrerait évidemment dans ce champ-là.
Q- Parce que si on autorise l'ouverture le dimanche, à force on risque peut-être aussi de faire de ce jour-là un jour banal, un jour normal payé au tarif normal.
R- Je ne veux pas préjuger, mais je serais très étonnée qu'on arrive à un travail tous les dimanches. Moi, je pense qu'on arrivera plutôt vers des systèmes de dérogation, de facilités, je ne sais pas moi, un dimanche sur deux ou un dimanche par mois ou deux dimanches par mois selon les cas, selon les agglomérations, etc. Je ne pense pas que ce soit jamais un jour comme les autres, tout simplement pour des raisons d'ailleurs de culte : il y a un certain nombre de Français qui aussi souhaitent que le dimanche soit un jour un peu spécial.
Q- Alors, la base, nous sommes d'accord, c'est le volontariat : un salarié qui ne voudrait pas travailler le dimanche ne serait pas obligé de travailler le dimanche.
R- Absolument. Ça, je crois que c'est le principe de base, oui.
Q- Alors, deux questions à ce sujet-là : un salarié qui refuse de travailler le dimanche sera inévitablement mal vu par son employeur.
R- Non, et je crois que le texte, si on arrive à ce stade, devra précisément disposer que c'est seulement sur la base du volontariat. Et on peut dans chaque entreprise organiser des mécanismes permettant des espèces de bases de données de ceux qui se disent toujours prêts à travailler le dimanche.
Q- Dans les faits, c'est quand même pas un point positif de refuser quelque chose à son employeur.
R- A mon avis, ça doit faire partie de ces exceptions parce que, je le disais tout à l'heure, le dimanche n'étant pas un jour comme les autres, le comportement doit être différent et de la part du salarié - option -, et de la part de l'employeur - pas de sanction.
Q- Alors, vous le savez, sur RMC, vous l'avez vu avec Danièle, on reçoit beaucoup de remarques, de mails aussi, et j'ai reçu un mail très pertinent cette semaine qui me disait qu'aujourd'hui beaucoup de salariés du commerce acceptent de travailler le dimanche parce qu'ils n'ont financièrement pas le choix, parce qu'ils ont des contrats à temps partiel, des contrats précaires et qu'ils doivent compléter avec notamment le dimanche pour vivre correctement et que si personne n'avait de contrat précaire, eh bien personne ne voudrait travailler le dimanche.
R- Bon, le temps partiel c'est toute une série d'autres problèmes, le fait qu'au-delà d'un temps partiel, un salarié travaille plus d'heures, fasse des heures complémentaires ou fasse un autre travail en parallèle, ça n'a rien à voir avec le travail du dimanche.
Q- Je ne vous parle pas des étudiants, je vous parle des personnes comme vous et moi qui sont déjà bien implantés dans la vie active et qui n'ont pas le choix, qui ont un temps partiel parce qu'on ne leur propose pas autre chose et du coup, elles acceptent le dimanche, de fait.
R- Si les entreprises proposent des temps partiels, c'est qu'elles ne sont pas en mesure de proposer des contrats à durée indéterminée et à temps plein, j'imagine. Donc, chaque cas est un cas particulier, et je crois que ce que nous, nous souhaitons faire actuellement, c'est relancer la croissance pour permettre justement la création d'emplois, et la création d'emplois qui soient le plus rémunérateurs possibles pour les salariés - d'où notre texte sur les heures supplémentaires payées en brut net d'impôt - et qui soient le plus satisfaisants aussi pour les sociétés.
Q- Nous allons écouter les remarques qui arrivent aussi sur le blog, Emma Strack.
R- Emma Strack : Oui, avec ce message de Boutros qui nous écrit et qui demande des nouvelles de la TVA sociale.
Q- Ah tiens, oui ! Qu'est-ce qu'elle est devenue elle ?
R- La TVA sociale, elle est à l'examen actuellement et mon collègue du Gouvernement, E. Besson, avec mes services de la direction de la législation fiscale, regarde ce qui se passe en Allemagne, au Danemark, dans tous les pays où un système équivalent a été mis en place pour voir : un, si ça marche ; et deux, si on peut l'adapter et dans ce cas là, à quelles conditions à la France. Il doit rendre un rapport à la fin du mois de juillet. Evidemment, on va s'en saisir à ce moment-là.
Q- Donc, pas de réponse, pas d'indication aujourd'hui sur ce que pourrait être la TVA sociale et oui ou non une TVA à la française, quoi.
R- Non, parce qu'il faut savoir si ça marche, premièrement, avant de lancer des grands chantiers et dans l'hypothèse où ça devrait se mettre en place, ça serait évidemment sur la base d'un équilibre.
Nous allons parler des impôts dans quelques instants, également de la restauration. Nous reparlerons aussi des institutions, du job de Premier ministre. Il est 8h44, C. Lagarde est votre invitée jusqu'à 9h00 sur RMC. Vos appels au 32.16. A tout de suite.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 23 juillet 2007