Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, en réponse à une question sur le pouvoir d'achat et l'exonération des charges sociales sur les heures supplémentaires, à l'Assemblée nationale le 6 novembre 2007.

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Circonstance : Séance de questions d'actualité à l'Assemblée nationale le 6 novembre 2007-question de Jean-Marc Ayrault (PS)

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député Ayrault,

J'ai beaucoup de respect pour le président du groupe socialiste et pour le maire de Nantes, que je connais, mais répéter cent fois une contrevérité n'en fait pas une vérité !
Les mesures qui ont été votées par cette majorité au début de l'été sont des mesures qui profitent pour l'essentiel aux Français qui ont des revenus modestes et qui ont été pénalisés par les mesures que vous avez prises en réduisant le temps de travail. Vous êtes largement responsables de la situation qui est celle de notre pays en termes de pouvoir d'achat. Quand on défiscalise les heures supplémentaires, on permet à des Français qui font des heures supplémentaires d'augmenter leur pouvoir d'achat. Et, monsieur le président du groupe socialiste, mener une politique efficace de soutien en matière de pouvoir d'achat, cela passe aujourd'hui par trois priorités.
Cela passe d'abord par une politique efficace en matière d'emploi. On vient d'enregistrer pour le mois de septembre une baisse spectaculaire de 1,4 % du taux de chômage, et on est au niveau historiquement le plus bas depuis vingt-cinq ans. Alors, naturellement, il y a encore beaucoup d'efforts à faire. On va les faire, mais sur ce sujet, franchement, vous n'avez aucune leçon à donner à personne !
Ensuite, une politique de soutien au pouvoir d'achat, c'est une politique qui passe par une politique salariale plus dynamique. Nous avons décidé de moduler les allègements de charges, y compris ceux que vous aviez vous-mêmes décidés pour compenser les 35 heures, en fonction des efforts faits par les entreprises et par les branches pour mener cette politique salariale dynamique.
Enfin, mesdames et messieurs les députés, le pouvoir d'achat c'est aussi les prix les plus bas possibles. Et pour obtenir les prix les plus bas possibles, il n'y a que deux solutions : la concurrence et la transparence. Et c'est la raison pour laquelle Luc Chatel présentera à votre Assemblée, dans quelques jours, un projet de loi pour continuer à faire baisser les prix, comme cela avait été le cas il y a quelques années, en 2004, lorsque Nicolas Sarkozy avait engagé cette politique.
Alors, mesdames et messieurs les députés, quelles sont les propositions du Parti socialiste pour augmenter le pouvoir d'achat ? Est-ce qu'il s'agit de revenir enfin sur les 35 heures qui ont écrasé les salaires dans notre pays, ou est-ce qu'il s'agit, comme madame Royal le proposait dans son programme, de réhabiliter l'impôt ?

Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 7 novembre 2007