Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Aujourd'hui nous nous retrouvons à Vaulx-en-Velin.
Ce lieu est hautement symbolique et je remercie Fadela AMARA d'y avoir organisé cette journée qui va nous permettre d'aborder la dynamique en cours, en faveur des jeunes des banlieues.
Vaulx-en-Velin n'est pas une ville neutre.
Vaulx-en-Velin, c'est non seulement une ville phare dans la chronologie de la politique de la ville mais c'est aussi un territoire qui a su proposer un nouvel espoir à sa population et résorber bon nombre de ses handicaps sociaux et urbains ; même si son maire, Monsieur CHARRIER, que je salue pour son accueil, est le premier à souligner que la paix dans sa ville reste fragile.
Cette journée vient clôturer le travail que Fadéla AMARA a mené dans toute la France, à l'occasion de ses rencontres territoriales.
Mesdames, Messieurs,
De quoi s'agit-il ?
Qu'est-ce qui nous rassemble tous aujourd'hui ?
Après toutes ses années d'efforts, de subventions, nous le savons tous, persistent de véritables inégalités entre nos quartiers. Notre volonté c'est est de rétablir l'égalité républicaine.
Chacun doit trouver sa place et être certain d'apporter par son existence, sa contribution au développement de la société française.
Par exemple, vous le savez, dans certains de nos quartiers, le chômage est souvent deux fois plus élevé que la moyenne nationale. C'est inacceptable !
Cela représente une perte de confiance en soi, un gâchis humain, un manque à gagner considérable pour le dynamisme de notre pays.
Les raisons sont nombreuses et vous aurez l'occasion de les évoquer lors de la table ronde sur l'emploi et la mobilité.
Comment ne pas voir qu'une réflexion sur l'éducation est indispensable ? C'est le sujet de la seconde table ronde.
Je compte sur votre participation active lors de ces deux rencontres et je vous remercie de votre présence.
Aujourd'hui toute la place sera laissée au débat.
Lorsque l'on parle de problèmes de banlieues, certains disent qu'il s'agit d'un problème de société !
Pour ma part, je considère qu'il s'agit davantage d'un problème de société, tant nos quartiers fragiles expriment les défis auxquels la société française, dans son ensemble, est confrontée à l'heure de la mondialisation.
Personne ne peut préjuger de vos conclusions.
Pour autant, je suis convaincue que sur ces thèmes, comme sur tous les autres concernés, deux fondements sont incontournables pour guider notre réflexion.
Le premier c'est la restauration de la confiance. Le second, c'est la valorisation de la rencontre.
RETABLIR LA CONFIANCE D'ABORD !
Il ne sera pas possible de construire la confiance à tous niveaux, dans tous les quartiers de la ville, si la sécurité n'est pas assurée. C'est le premier droit que la République doit assurer à ses citoyens. C'est sur cette réalité que pourra se construire cette confiance.
Ceci étant posé, la confiance doit être rétablie partout. Je ne citerai ce matin que quelques exemples
* La restauration de la confiance avec les élus et les maires
* La restauration de la confiance avec les associations
* Et dernier point : le fait de faire enfin confiance à la jeunesse des quartiers
En ce qui concerne les élus et les maires. Depuis 30 ans, avec les meilleures intentions du monde, nous avons complexifié les procédures, marquant ainsi la défiance de l'Etat vis à vis des élus. Nous devons rétablir l'égalité territoriale et pour ce faire, je pense qu'il est indispensable que toutes les villes bénéficiaux du droit commun ; que ce dernier s'applique partout, dans toute les communes.
Naturellement, il convient d'abonder ce droit commun par des moyens supplémentaires, dans toutes les communes fragilisées. Celles qui ont les populations pauvres auront ainsi véritablement les moyens de leur action. De plus, afin de simplifier les procédures et de marquer la confiance retrouvée, pourquoi ne pas envisager sur la base d'un contrat d'objectifs avec l'Etat sur 3 ans, de verser globalement les subventions de l'Etat aux communes, laissant aux maires le soins de décider de leur affectation.
Je suis convaincue qu'il faut simplifier la gouvernance locale entre l'État et les collectivités locales et aller vers toujours plus de pragmatisme. C 'est le prix de la confiance.
En ce qui concerne les associations. Il faut là aussi garantir la confiance
* Parce qu'elles sont le terreau vivant de notre société ;
* Parce que nous avons besoin d'elles pour tendre la main aux jeunes et leur donner de nouveau l'envie de réussir.
* Parce que l'Etat ne pourra jamais les remplacer,
Nous devons leur assurer des subventions contractualisées et pérennisées, par exemple, sur 3 ans, avec évaluation.
Tant pour les élus que pour le monde associatif, en effet, la confiance pourra s'entretenir par un moyen fort, c'est celui de l'évaluation.
Nous sommes entrés dans une ère en effet où nous ne devons plus nous contenter de dégager des lignes budgétaires mais où nous devons aussi nous soucier de performance sociale. Nous avons une double responsabilité à assumer, à la fois face à tous les citoyens qui par leurs prélèvements nous permettent d'agir, mais surtout vis-à-vis de tous ceux qui ont besoin d'être aidés, pour lesquels et au nom desquels nous mobilisons des moyens importants..
Rétablir la confiance, c'est aussi croire en la jeunesse des quartiers. Je demande à ce qu'on la considère enfin comme une ressource essentielle du dynamisme de notre pays. Elle est de part sa démographie, l'avenir du pays tout entier. Elle est, en raison de sa diversité culturelle, un formidable outil pour adapter la France à la mondialisation. Il existe, en vérité, dans nos quartiers populaires, des milliers de talents en réserve de la République ; des jeunes tout à fait remarquables dont la France à toutes les raisons de s'enorgueillir. Le monde économique commence à en prendre la mesure.
Mesdames et Messieurs,
L'Etat apportera tout son soutien à cette politique.
Mais l'Etat ne peut pas tout faire et c'est un mirage de croire que la Puissance publique dispose du pouvoir de bouleverser l'avenir des quartiers depuis Paris. Le rôle de l'Etat c'est de fédérer, d'accompagner et de réguler quand c'est nécessaire. Nous devons faire confiance aux forces vives locales qui partout se mobilisent pour aider nos villes à retrouver leur équilibre, leur dynamisme, leur avenir dans le développement et l'harmonie sociale.
JE CROIS EN SECOND LIEU AUX VERTUS DE LA RENCONTRE.
Les habitants des zones fragiles n'ont pas besoin qu'on les plaigne. Ils ont juste besoin qu'on leur donne leur chance. Ce qu'il faut à présent, c'est compléter les secours de l'Etat-providence par une société de rencontres et d'opportunités. Peu importe le terrain d'application si la rencontre devient possible.
La rencontre exige la reconnaissance de chacun.
La rencontre exige un minimum de culture commune.
La rencontre exige la mobilité.
La rencontre exige le respect.
De toute rencontre jaillit la richesse
Toute forme de rencontre doit être facilitée
C'est en faisant tomber la peur de l'autre que l'on restaurera la cohésion de la société française.
Il faut notamment faire découvrir au reste du pays les aspects cachés de la réalité de nos quartiers, de ces bouts de ville, de cette France qui en affolent certains et que d'autres ignorent, oublient ou caricaturent. C'est la raison pour laquelle, il faut développer les liens entre centres-villes et périphérie.
Conclusion
Confiance, rencontre, sont deux aspects indépassables, selon moi, pour construire une politique susceptible de ressouder notre société et de conjurer les tensions sociales qui la minent.
Jusqu'au plus haut du sommet de l'Etat, nous sommes convaincus que, dans ce qui nous rassemble, il existe un intérêt, non seulement social et économique mais un intérêt qui touche à l'avenir de notre pays tout entier
C'est pourquoi, je souhaite que tous ensemble, nous nous mettions en marche pour participer à ce chantier essentiel.
Je suis convaincue que si nous le voulons vraiment, ce défi est à la portée d'une grande Nation comme la France.
Les travaux de cette matinée à Vaulx-en Velin sont naturellement, dans cette perspective, une étape décisive. C'est pourquoi je remercie Fadéla AMARA d'avoir organisée cette journée.
Je vous remercie.
Source http://www.logement.gouv.fr, le 23 janvier 2008
Aujourd'hui nous nous retrouvons à Vaulx-en-Velin.
Ce lieu est hautement symbolique et je remercie Fadela AMARA d'y avoir organisé cette journée qui va nous permettre d'aborder la dynamique en cours, en faveur des jeunes des banlieues.
Vaulx-en-Velin n'est pas une ville neutre.
Vaulx-en-Velin, c'est non seulement une ville phare dans la chronologie de la politique de la ville mais c'est aussi un territoire qui a su proposer un nouvel espoir à sa population et résorber bon nombre de ses handicaps sociaux et urbains ; même si son maire, Monsieur CHARRIER, que je salue pour son accueil, est le premier à souligner que la paix dans sa ville reste fragile.
Cette journée vient clôturer le travail que Fadéla AMARA a mené dans toute la France, à l'occasion de ses rencontres territoriales.
Mesdames, Messieurs,
De quoi s'agit-il ?
Qu'est-ce qui nous rassemble tous aujourd'hui ?
Après toutes ses années d'efforts, de subventions, nous le savons tous, persistent de véritables inégalités entre nos quartiers. Notre volonté c'est est de rétablir l'égalité républicaine.
Chacun doit trouver sa place et être certain d'apporter par son existence, sa contribution au développement de la société française.
Par exemple, vous le savez, dans certains de nos quartiers, le chômage est souvent deux fois plus élevé que la moyenne nationale. C'est inacceptable !
Cela représente une perte de confiance en soi, un gâchis humain, un manque à gagner considérable pour le dynamisme de notre pays.
Les raisons sont nombreuses et vous aurez l'occasion de les évoquer lors de la table ronde sur l'emploi et la mobilité.
Comment ne pas voir qu'une réflexion sur l'éducation est indispensable ? C'est le sujet de la seconde table ronde.
Je compte sur votre participation active lors de ces deux rencontres et je vous remercie de votre présence.
Aujourd'hui toute la place sera laissée au débat.
Lorsque l'on parle de problèmes de banlieues, certains disent qu'il s'agit d'un problème de société !
Pour ma part, je considère qu'il s'agit davantage d'un problème de société, tant nos quartiers fragiles expriment les défis auxquels la société française, dans son ensemble, est confrontée à l'heure de la mondialisation.
Personne ne peut préjuger de vos conclusions.
Pour autant, je suis convaincue que sur ces thèmes, comme sur tous les autres concernés, deux fondements sont incontournables pour guider notre réflexion.
Le premier c'est la restauration de la confiance. Le second, c'est la valorisation de la rencontre.
RETABLIR LA CONFIANCE D'ABORD !
Il ne sera pas possible de construire la confiance à tous niveaux, dans tous les quartiers de la ville, si la sécurité n'est pas assurée. C'est le premier droit que la République doit assurer à ses citoyens. C'est sur cette réalité que pourra se construire cette confiance.
Ceci étant posé, la confiance doit être rétablie partout. Je ne citerai ce matin que quelques exemples
* La restauration de la confiance avec les élus et les maires
* La restauration de la confiance avec les associations
* Et dernier point : le fait de faire enfin confiance à la jeunesse des quartiers
En ce qui concerne les élus et les maires. Depuis 30 ans, avec les meilleures intentions du monde, nous avons complexifié les procédures, marquant ainsi la défiance de l'Etat vis à vis des élus. Nous devons rétablir l'égalité territoriale et pour ce faire, je pense qu'il est indispensable que toutes les villes bénéficiaux du droit commun ; que ce dernier s'applique partout, dans toute les communes.
Naturellement, il convient d'abonder ce droit commun par des moyens supplémentaires, dans toutes les communes fragilisées. Celles qui ont les populations pauvres auront ainsi véritablement les moyens de leur action. De plus, afin de simplifier les procédures et de marquer la confiance retrouvée, pourquoi ne pas envisager sur la base d'un contrat d'objectifs avec l'Etat sur 3 ans, de verser globalement les subventions de l'Etat aux communes, laissant aux maires le soins de décider de leur affectation.
Je suis convaincue qu'il faut simplifier la gouvernance locale entre l'État et les collectivités locales et aller vers toujours plus de pragmatisme. C 'est le prix de la confiance.
En ce qui concerne les associations. Il faut là aussi garantir la confiance
* Parce qu'elles sont le terreau vivant de notre société ;
* Parce que nous avons besoin d'elles pour tendre la main aux jeunes et leur donner de nouveau l'envie de réussir.
* Parce que l'Etat ne pourra jamais les remplacer,
Nous devons leur assurer des subventions contractualisées et pérennisées, par exemple, sur 3 ans, avec évaluation.
Tant pour les élus que pour le monde associatif, en effet, la confiance pourra s'entretenir par un moyen fort, c'est celui de l'évaluation.
Nous sommes entrés dans une ère en effet où nous ne devons plus nous contenter de dégager des lignes budgétaires mais où nous devons aussi nous soucier de performance sociale. Nous avons une double responsabilité à assumer, à la fois face à tous les citoyens qui par leurs prélèvements nous permettent d'agir, mais surtout vis-à-vis de tous ceux qui ont besoin d'être aidés, pour lesquels et au nom desquels nous mobilisons des moyens importants..
Rétablir la confiance, c'est aussi croire en la jeunesse des quartiers. Je demande à ce qu'on la considère enfin comme une ressource essentielle du dynamisme de notre pays. Elle est de part sa démographie, l'avenir du pays tout entier. Elle est, en raison de sa diversité culturelle, un formidable outil pour adapter la France à la mondialisation. Il existe, en vérité, dans nos quartiers populaires, des milliers de talents en réserve de la République ; des jeunes tout à fait remarquables dont la France à toutes les raisons de s'enorgueillir. Le monde économique commence à en prendre la mesure.
Mesdames et Messieurs,
L'Etat apportera tout son soutien à cette politique.
Mais l'Etat ne peut pas tout faire et c'est un mirage de croire que la Puissance publique dispose du pouvoir de bouleverser l'avenir des quartiers depuis Paris. Le rôle de l'Etat c'est de fédérer, d'accompagner et de réguler quand c'est nécessaire. Nous devons faire confiance aux forces vives locales qui partout se mobilisent pour aider nos villes à retrouver leur équilibre, leur dynamisme, leur avenir dans le développement et l'harmonie sociale.
JE CROIS EN SECOND LIEU AUX VERTUS DE LA RENCONTRE.
Les habitants des zones fragiles n'ont pas besoin qu'on les plaigne. Ils ont juste besoin qu'on leur donne leur chance. Ce qu'il faut à présent, c'est compléter les secours de l'Etat-providence par une société de rencontres et d'opportunités. Peu importe le terrain d'application si la rencontre devient possible.
La rencontre exige la reconnaissance de chacun.
La rencontre exige un minimum de culture commune.
La rencontre exige la mobilité.
La rencontre exige le respect.
De toute rencontre jaillit la richesse
Toute forme de rencontre doit être facilitée
C'est en faisant tomber la peur de l'autre que l'on restaurera la cohésion de la société française.
Il faut notamment faire découvrir au reste du pays les aspects cachés de la réalité de nos quartiers, de ces bouts de ville, de cette France qui en affolent certains et que d'autres ignorent, oublient ou caricaturent. C'est la raison pour laquelle, il faut développer les liens entre centres-villes et périphérie.
Conclusion
Confiance, rencontre, sont deux aspects indépassables, selon moi, pour construire une politique susceptible de ressouder notre société et de conjurer les tensions sociales qui la minent.
Jusqu'au plus haut du sommet de l'Etat, nous sommes convaincus que, dans ce qui nous rassemble, il existe un intérêt, non seulement social et économique mais un intérêt qui touche à l'avenir de notre pays tout entier
C'est pourquoi, je souhaite que tous ensemble, nous nous mettions en marche pour participer à ce chantier essentiel.
Je suis convaincue que si nous le voulons vraiment, ce défi est à la portée d'une grande Nation comme la France.
Les travaux de cette matinée à Vaulx-en Velin sont naturellement, dans cette perspective, une étape décisive. C'est pourquoi je remercie Fadéla AMARA d'avoir organisée cette journée.
Je vous remercie.
Source http://www.logement.gouv.fr, le 23 janvier 2008