Texte intégral
La rédaction du site - Madame la ministre bonjour. Votre ministère met en place aujourd'hui une grande campagne afin de sensibiliser les Français sur leurs habitudes en matière d'eau, de bruit, de tri des déchets et de respect de la nature. Pouvez-vous nous présenter les objectifs et les moyens de cette nouvelle campagne ?
Dominique Voynet - La question qui se pose à nous, est de savoir comment lutter contre ce sentiment d'impuissance et de fatalité qui envahit trop souvent les Français devant l'ampleur de la tâche à accomplir lorsqu'on leur parle d'environnement.
Les partis pris de la campagne sont clairs : simplicité et pragmatisme. L'objectif est de convaincre les Français du rôle essentiel qu'ils ont à jouer, et de les inciter à modifier leurs comportements quotidiens.
La campagne met en scène de gestes de tous les jours, accessibles à tous, qui donnent un résultat visible et quantifiable. Ainsi, chacun pourra réaliser que ses actions, même infimes, sont utiles pour l'environnement. En d'autres termes nous allons leur dire " Tout ce que vous faites compte pour la planète "
L'idée de la campagne est d'utiliser le regard de l'autre comme miroir gratifiant et encourageant, d'où le " Merci qui signera l'ensemble des outils de communication. Ce regard valorise l'action touchant à l'intérêt collectif et doit déclencher, ou renforcer, l'envie d'agir dans le bon sens.
Pour convaincre et mobiliser les Français, puis leur donner les moyens d'agir, la campagne s'appuie principalement sur quatre vecteurs d'information : la télévision, une brochure diffusée à 7 millions d'exemplaires, un label soutenu en radio et en presse et un site Internet. "La question qui se pose à nous, est de savoir comment lutter contre ce sentiment d'impuissance et de fatalité devant l'ampleur de la tâche à accomplir".
La campagne télévision débutera le 9 juin. Deux vagues sont prévues : la première du 9 au 27 juin, la seconde du 27 août au 23 septembre.
Une brochure pratique, intitulée " Tout ce que vous faites compte pour la planète ", propose 30 conseils pratiques que chacun peut mettre en uvre facilement.
La brochure tirée à 7 millions d'exemplaires sera encartée dans TV Magazine (5 millions d'exemplaires) le 22 juin, diffusée par les DIREN, les offices du tourisme et de nombreux réseaux partenaires.
Enfin, un label " Merci dit la planète " va être lancé. Toutes les informations sont disponibles sur le site www.environnement.gouv.fr qui a pour objectif d'encourager la création et la mise en uvre de projets collectifs, émanant aussi bien d'associations que de collectivités locales, ou d'écoles.
LRDS - Cette nouvelle campagne s'adresse à toutes les tranches d'âge :la sensibilisation des plus jeunes permet-elle, selon vous, d'envisager un avenir plus serein dans le domaine de la protection de l'environnement ?
Dominique Voynet - L'éducation aux plus jeunes est une de nos priorités. En matière d'information envers eux, nous menons de nombreuses actions de sensibilisation en partenariat avec l'Education Nationale. Cela étant dit, les adultes eux aussi ont beaucoup à apprendre.... A quoi servirait d'éduquer les enfants si leurs parents font tout le contraire de ce que leurs enfants apprennent à l'école ? La cible de cette campagne est volontairement large. Elle s'adresse à tous les Français de 5 à 99 ans. Nous espérons que les sujets évoqués deviendront un sujet de discussion pour les familles.
LRDS - Quatre ans après votre nomination au Gouvernement, quelles sont les mesures qui ont été prises à votre initiative et que vous considérez comme essentielles ?
Dominique Voynet - Ces quatre dernières années auront été riches pour le ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement. Soulignons que trois principes clés ont été au cur de notre action : prévention, protection et précaution.
L'adoption en janvier 2000 d'un programme national de lutte contre le changement climatique témoigne de ce souci de prévention. Le renforcement du principe pollueur-payeur l'illustre également, avec l'élargissement de la TGAP à de nouveaux domaines (pollutions de l'eau), ainsi que la révision du programme de maîtrise des pollutions d'origine agricole (PMPOA).
"Trois principes clés ont été au cur de notre action : prévention, protection et précaution" La loi chasse, votée par le parlement en juin 2000 va de pair avec la volonté de protéger et de préserver les espèces. Mais c'est aussi notre réglementation qui a gagné en lisibilité avec la publication d'un nouveau code de l'environnement, qui marque une étape décisive dans la reconnaissance de l'importance du droit de l'environnement. Enfin, ces 4 années ont vu une réforme profonde de l'aménagement du territoire, tant dans les mentalités que dans les textes avec la LOADDT (loi d'aménagement et de développement durable du territoire) ; les acteurs du territoire sont désormais en mesure de créer leurs propres projets.
Sur le plan communautaire, des avancées considérables ont été faites, qui, pour la plupart, doivent être mises au crédit de la Présidence française de l'Union Européenne. Je veux parler de la lutte contre le bruit, du traitement des déchets, des conditions d'autorisation de mise en culture des OGM, de la responsabilité environnementale ou de la qualité de l'air. Ce sont donc des progrès décisifs qui ont été enregistrés.
LRDS - Au lendemain de l'échec de la conférence de La Haye et du refus des Etats Unis d'appliquer le protocole de Kyoto, quel est votre sentiment sur l'évolution de la protection de l'environnement au niveau mondial ?
Dominique Voynet - Il est vrai que la position américaine sur les changements climatiques, par son unilatéralisme et son irresponsabilité, venant du premier pollueur de la planète, peut inquiéter pour l'avenir de l'environnement mondial.
Pourtant, j'ai la conviction que si l'Union européenne maintient une position forte et unie en faveur du protocole de Kyoto, et si elle joue pleinement son rôle par rapport aux autres Etats impliqués dans ces négociations, au Nord, mais aussi au Sud, elle sera capable d'obliger les Etats-Unis à assumer leurs responsabilités.
N'oublions pas de ce point de vue les succès que nous avons par exemple récemment obtenus, dans des circonstances comparables, sur le protocole biosécurité, en matière de commerce mondial des OGM, et en matière de lutte contre les polluant organiques persistants. A chaque fois, l'Union européenne, et la France en son sein, a pris la tête de ces combats, et a contraint les américains, toujours très réticents au départ, à respecter le souhait de la communauté internationale. "Relever plus vite et plus efficacement les grands défis environnementaux de la planète au début du XXI ème siècle"
Il n'en reste pas moins que pour mieux mettre en oeuvre les grands principes retenus à Rio en 1992, pour relever plus vite et plus efficacement les grands défis environnementaux de la planète au début du XXI ème siècle, le climat, la ressource en eau, l'utilisation rationnelle de l'énergie, la préservation des forêts, la lutte contre la désertification, nous aurons besoin d'une meilleure gouvernance internationale en ce domaine. Le Premier ministre, sur ma proposition, s'est prononcé pour la création d'une Organisation mondiale de l'environnement. Il est de la responsabilité de la France et de l'Union européenne de faire vivre ce projet.
LRDS - A l'occasion du renouvellement du Conseil National de l'Air, vous avez souhaité réaffirmer votre volonté de voir réduire les émissions polluantes, à l'extérieur comme à l'intérieur (métro par exemple). Quelles sont les mesures concrètes pour y parvenir ?
Dominique Voynet - Bien que la qualité de l'air ait été nettement améliorée pour certain polluants au cours de ces dernières années grâce aux mesures qui ont déjà été prises pour réduire les émissions, des difficultés subsistent. Une des préoccupations majeures est de réduire l'exposition des populations aux émissions polluantes, qu'elles soient extérieures, intérieures ou dans les transports.
L'effort de réduction des émissions de toute nature doit donc se poursuivre. Le Gouvernement a fixé des objectifs importants de réduction des émissions polluantes et s'appuie notamment sur des mesures réglementaires pour chaque type d'installation. On peut citer par exemple le décret du 18 avril 2001 prévoyant la récupération des vapeurs de composés organiques volatils (COV), précurseurs de l'ozone, dans les stations-services, et l'arrêté sur les émissions industrielles de COV du 29 mai 2000,
S'agissant des émissions du secteur des transports, le Gouvernement a adopté en 1998, dans le cadre du programme européen dit " Auto-Oil ", de nouvelles normes d'application progressive pour les émissions des véhicules et la composition des carburants. Ces normes permettront d'après la Commission européenne de diviser par 5 les émissions polluantes du secteur des transports entre 1995 et 2020 malgré l'augmentation prévue du trafic.
S'agissant de la qualité de l'air à l'intérieur des locaux, la priorité est de mieux connaître l'exposition de la population, et, si nécessaire, de prendre des mesures pour la réduire. C'est ainsi que les résultats de mesures dans le métro parisien ont été rendus publics, et les ministères concernés ont demandé à la RATP et la SNCF de prendre toutes les dispositions nécessaires pour identifier les sources de pollution internes et réduire les émissions.
LRDS - Ces derniers jours ont été marqués par une pollution caniculaire. Combien de villes ont pratiqué la circulation alternée ? Quelles sont les décisions, notamment au niveau local, qui sont prises pour lutter contre la pollution de l'air ?
Dominique Voynet - Lors des derniers jours, une forte augmentation des concentrations d'ozone a en effet été mesurée en plusieurs endroits du fait des conditions météorologiques.
Toutefois, il n'a pas été constaté de dépassement du seuil d'alerte pour la pollution à l'ozone (360 m g/m3) qui aurait conduit à mettre en uvre la circulation alternée. Les nombreux dépassements du seuil de recommandations et d'information (180 m g/m3) ont donné lieu à une large information du public et à la diffusion de conseils aux personnes sensibles.
En revanche, un dépassement du seuil d'alerte ozone a été mesuré dans la région de l'étang de Berre en mars 2001 et a donné lieu à une action ciblée sur l'activité industrielle.
"Pour la première fois, des contrats de plan Etat/ région et document européen pour la période 2000 - 2006 font du développement durable une condition explicite d'éligibilité des projets".
Le durcissement des valeurs limites de qualité de l'air auquel le Gouvernement est en train de procéder en application des directives communautaires négociées ces derniers mois va certainement conduire dans les prochains mois ou les prochaines années à mettre en uvre plus régulièrement la procédure d'alerte.
C'est pourquoi le Gouvernement a décidé de mettre en place, sous l'autorité des préfets et en concertation étroite avec l'ensemble des acteurs concernés, des "plans de protection de l'atmosphère" qui nous permettront d'atteindre les objectifs de qualité de l'air qui sont en train d'être fixés pour les dix années à venir. Le décret détaillant les modalités d'élaboration des ces plans et conférant aux préfets les pouvoirs nécessaires pour les mettre en uvre vient d'être publié au journal officiel.
LRDS - Vous êtes également chargée de l'Aménagement du territoire . Dans quelle mesure cette "casquette" peut-elle aider à la protection de l'environnement ?
Dominique Voynet - Les dispositifs juridiques mis en uvre dans le cadre de la loi " d'orientation d'aménagement et de développement durable " du territoire garantissent la prise en compte du développement durable. La mise en uvre des pays, des agglomérations, des parcs naturels régionaux et des contrats de ville est conditionnée par des chartes ou contrats où l'environnement est un passage obligé. Les conseils de développement, conférences régionales d'aménagement et de développement durable de territoires ont été élargis dans leur composition pour tenir compte des intérêts environnementaux.
Pour la première fois, des contrats de plan Etat/ région et document européen pour la période 2000 - 2006 font du développement durable une condition explicite d'éligibilité des projets.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 7 juin 2001)
Dominique Voynet - La question qui se pose à nous, est de savoir comment lutter contre ce sentiment d'impuissance et de fatalité qui envahit trop souvent les Français devant l'ampleur de la tâche à accomplir lorsqu'on leur parle d'environnement.
Les partis pris de la campagne sont clairs : simplicité et pragmatisme. L'objectif est de convaincre les Français du rôle essentiel qu'ils ont à jouer, et de les inciter à modifier leurs comportements quotidiens.
La campagne met en scène de gestes de tous les jours, accessibles à tous, qui donnent un résultat visible et quantifiable. Ainsi, chacun pourra réaliser que ses actions, même infimes, sont utiles pour l'environnement. En d'autres termes nous allons leur dire " Tout ce que vous faites compte pour la planète "
L'idée de la campagne est d'utiliser le regard de l'autre comme miroir gratifiant et encourageant, d'où le " Merci qui signera l'ensemble des outils de communication. Ce regard valorise l'action touchant à l'intérêt collectif et doit déclencher, ou renforcer, l'envie d'agir dans le bon sens.
Pour convaincre et mobiliser les Français, puis leur donner les moyens d'agir, la campagne s'appuie principalement sur quatre vecteurs d'information : la télévision, une brochure diffusée à 7 millions d'exemplaires, un label soutenu en radio et en presse et un site Internet. "La question qui se pose à nous, est de savoir comment lutter contre ce sentiment d'impuissance et de fatalité devant l'ampleur de la tâche à accomplir".
La campagne télévision débutera le 9 juin. Deux vagues sont prévues : la première du 9 au 27 juin, la seconde du 27 août au 23 septembre.
Une brochure pratique, intitulée " Tout ce que vous faites compte pour la planète ", propose 30 conseils pratiques que chacun peut mettre en uvre facilement.
La brochure tirée à 7 millions d'exemplaires sera encartée dans TV Magazine (5 millions d'exemplaires) le 22 juin, diffusée par les DIREN, les offices du tourisme et de nombreux réseaux partenaires.
Enfin, un label " Merci dit la planète " va être lancé. Toutes les informations sont disponibles sur le site www.environnement.gouv.fr qui a pour objectif d'encourager la création et la mise en uvre de projets collectifs, émanant aussi bien d'associations que de collectivités locales, ou d'écoles.
LRDS - Cette nouvelle campagne s'adresse à toutes les tranches d'âge :la sensibilisation des plus jeunes permet-elle, selon vous, d'envisager un avenir plus serein dans le domaine de la protection de l'environnement ?
Dominique Voynet - L'éducation aux plus jeunes est une de nos priorités. En matière d'information envers eux, nous menons de nombreuses actions de sensibilisation en partenariat avec l'Education Nationale. Cela étant dit, les adultes eux aussi ont beaucoup à apprendre.... A quoi servirait d'éduquer les enfants si leurs parents font tout le contraire de ce que leurs enfants apprennent à l'école ? La cible de cette campagne est volontairement large. Elle s'adresse à tous les Français de 5 à 99 ans. Nous espérons que les sujets évoqués deviendront un sujet de discussion pour les familles.
LRDS - Quatre ans après votre nomination au Gouvernement, quelles sont les mesures qui ont été prises à votre initiative et que vous considérez comme essentielles ?
Dominique Voynet - Ces quatre dernières années auront été riches pour le ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement. Soulignons que trois principes clés ont été au cur de notre action : prévention, protection et précaution.
L'adoption en janvier 2000 d'un programme national de lutte contre le changement climatique témoigne de ce souci de prévention. Le renforcement du principe pollueur-payeur l'illustre également, avec l'élargissement de la TGAP à de nouveaux domaines (pollutions de l'eau), ainsi que la révision du programme de maîtrise des pollutions d'origine agricole (PMPOA).
"Trois principes clés ont été au cur de notre action : prévention, protection et précaution" La loi chasse, votée par le parlement en juin 2000 va de pair avec la volonté de protéger et de préserver les espèces. Mais c'est aussi notre réglementation qui a gagné en lisibilité avec la publication d'un nouveau code de l'environnement, qui marque une étape décisive dans la reconnaissance de l'importance du droit de l'environnement. Enfin, ces 4 années ont vu une réforme profonde de l'aménagement du territoire, tant dans les mentalités que dans les textes avec la LOADDT (loi d'aménagement et de développement durable du territoire) ; les acteurs du territoire sont désormais en mesure de créer leurs propres projets.
Sur le plan communautaire, des avancées considérables ont été faites, qui, pour la plupart, doivent être mises au crédit de la Présidence française de l'Union Européenne. Je veux parler de la lutte contre le bruit, du traitement des déchets, des conditions d'autorisation de mise en culture des OGM, de la responsabilité environnementale ou de la qualité de l'air. Ce sont donc des progrès décisifs qui ont été enregistrés.
LRDS - Au lendemain de l'échec de la conférence de La Haye et du refus des Etats Unis d'appliquer le protocole de Kyoto, quel est votre sentiment sur l'évolution de la protection de l'environnement au niveau mondial ?
Dominique Voynet - Il est vrai que la position américaine sur les changements climatiques, par son unilatéralisme et son irresponsabilité, venant du premier pollueur de la planète, peut inquiéter pour l'avenir de l'environnement mondial.
Pourtant, j'ai la conviction que si l'Union européenne maintient une position forte et unie en faveur du protocole de Kyoto, et si elle joue pleinement son rôle par rapport aux autres Etats impliqués dans ces négociations, au Nord, mais aussi au Sud, elle sera capable d'obliger les Etats-Unis à assumer leurs responsabilités.
N'oublions pas de ce point de vue les succès que nous avons par exemple récemment obtenus, dans des circonstances comparables, sur le protocole biosécurité, en matière de commerce mondial des OGM, et en matière de lutte contre les polluant organiques persistants. A chaque fois, l'Union européenne, et la France en son sein, a pris la tête de ces combats, et a contraint les américains, toujours très réticents au départ, à respecter le souhait de la communauté internationale. "Relever plus vite et plus efficacement les grands défis environnementaux de la planète au début du XXI ème siècle"
Il n'en reste pas moins que pour mieux mettre en oeuvre les grands principes retenus à Rio en 1992, pour relever plus vite et plus efficacement les grands défis environnementaux de la planète au début du XXI ème siècle, le climat, la ressource en eau, l'utilisation rationnelle de l'énergie, la préservation des forêts, la lutte contre la désertification, nous aurons besoin d'une meilleure gouvernance internationale en ce domaine. Le Premier ministre, sur ma proposition, s'est prononcé pour la création d'une Organisation mondiale de l'environnement. Il est de la responsabilité de la France et de l'Union européenne de faire vivre ce projet.
LRDS - A l'occasion du renouvellement du Conseil National de l'Air, vous avez souhaité réaffirmer votre volonté de voir réduire les émissions polluantes, à l'extérieur comme à l'intérieur (métro par exemple). Quelles sont les mesures concrètes pour y parvenir ?
Dominique Voynet - Bien que la qualité de l'air ait été nettement améliorée pour certain polluants au cours de ces dernières années grâce aux mesures qui ont déjà été prises pour réduire les émissions, des difficultés subsistent. Une des préoccupations majeures est de réduire l'exposition des populations aux émissions polluantes, qu'elles soient extérieures, intérieures ou dans les transports.
L'effort de réduction des émissions de toute nature doit donc se poursuivre. Le Gouvernement a fixé des objectifs importants de réduction des émissions polluantes et s'appuie notamment sur des mesures réglementaires pour chaque type d'installation. On peut citer par exemple le décret du 18 avril 2001 prévoyant la récupération des vapeurs de composés organiques volatils (COV), précurseurs de l'ozone, dans les stations-services, et l'arrêté sur les émissions industrielles de COV du 29 mai 2000,
S'agissant des émissions du secteur des transports, le Gouvernement a adopté en 1998, dans le cadre du programme européen dit " Auto-Oil ", de nouvelles normes d'application progressive pour les émissions des véhicules et la composition des carburants. Ces normes permettront d'après la Commission européenne de diviser par 5 les émissions polluantes du secteur des transports entre 1995 et 2020 malgré l'augmentation prévue du trafic.
S'agissant de la qualité de l'air à l'intérieur des locaux, la priorité est de mieux connaître l'exposition de la population, et, si nécessaire, de prendre des mesures pour la réduire. C'est ainsi que les résultats de mesures dans le métro parisien ont été rendus publics, et les ministères concernés ont demandé à la RATP et la SNCF de prendre toutes les dispositions nécessaires pour identifier les sources de pollution internes et réduire les émissions.
LRDS - Ces derniers jours ont été marqués par une pollution caniculaire. Combien de villes ont pratiqué la circulation alternée ? Quelles sont les décisions, notamment au niveau local, qui sont prises pour lutter contre la pollution de l'air ?
Dominique Voynet - Lors des derniers jours, une forte augmentation des concentrations d'ozone a en effet été mesurée en plusieurs endroits du fait des conditions météorologiques.
Toutefois, il n'a pas été constaté de dépassement du seuil d'alerte pour la pollution à l'ozone (360 m g/m3) qui aurait conduit à mettre en uvre la circulation alternée. Les nombreux dépassements du seuil de recommandations et d'information (180 m g/m3) ont donné lieu à une large information du public et à la diffusion de conseils aux personnes sensibles.
En revanche, un dépassement du seuil d'alerte ozone a été mesuré dans la région de l'étang de Berre en mars 2001 et a donné lieu à une action ciblée sur l'activité industrielle.
"Pour la première fois, des contrats de plan Etat/ région et document européen pour la période 2000 - 2006 font du développement durable une condition explicite d'éligibilité des projets".
Le durcissement des valeurs limites de qualité de l'air auquel le Gouvernement est en train de procéder en application des directives communautaires négociées ces derniers mois va certainement conduire dans les prochains mois ou les prochaines années à mettre en uvre plus régulièrement la procédure d'alerte.
C'est pourquoi le Gouvernement a décidé de mettre en place, sous l'autorité des préfets et en concertation étroite avec l'ensemble des acteurs concernés, des "plans de protection de l'atmosphère" qui nous permettront d'atteindre les objectifs de qualité de l'air qui sont en train d'être fixés pour les dix années à venir. Le décret détaillant les modalités d'élaboration des ces plans et conférant aux préfets les pouvoirs nécessaires pour les mettre en uvre vient d'être publié au journal officiel.
LRDS - Vous êtes également chargée de l'Aménagement du territoire . Dans quelle mesure cette "casquette" peut-elle aider à la protection de l'environnement ?
Dominique Voynet - Les dispositifs juridiques mis en uvre dans le cadre de la loi " d'orientation d'aménagement et de développement durable " du territoire garantissent la prise en compte du développement durable. La mise en uvre des pays, des agglomérations, des parcs naturels régionaux et des contrats de ville est conditionnée par des chartes ou contrats où l'environnement est un passage obligé. Les conseils de développement, conférences régionales d'aménagement et de développement durable de territoires ont été élargis dans leur composition pour tenir compte des intérêts environnementaux.
Pour la première fois, des contrats de plan Etat/ région et document européen pour la période 2000 - 2006 font du développement durable une condition explicite d'éligibilité des projets.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 7 juin 2001)