Texte intégral
Monsieur le Président, cher Alain,
Mesdames et Messieurs les Présidentes, et les Présidents,
Monsieur le Préfet,
Merci de maccueillir parmi vous pour le 8ème congrès des Régions de France. Merci à toi, cher Jean-Jack, de maccueillir en Rhône-Alpes.
Les Régions, vous le savez, ne me sont pas étrangères. Je connais leurs atouts et leurs préoccupations. Je connais leur ancrage aujourdhui bien établi, constitutionnellement reconnu, dans le paysage institutionnel de notre République.
Vous demandez plus de responsabilité, et lÉtat, de son côté, a besoin des Régions de France, métropolitaines et doutremer.
Il en a besoin parce que des Régions responsabilisées dans leurs compétences, cest aussi un État mieux recentré sur ses missions. Cest le sens même du ministère dont jai la charge : réformer laction publique, mettre en cohérence le rôle et les outils de lÉtat avec les missions et les initiatives des collectivités locales dans les Régions.
Vous dites : « décentraliser, cest dabord réformer lÉtat ». Pour moi, décentraliser et réformer lÉtat sont les deux versions dune même démarche, deux leviers qui sactivent en même temps. Mais sur le fond cest vrai, la décentralisation contribue à la réforme de lÉtat.
Que lon ne sy trompe pas pour autant.
Je ne suis pas là, aujourdhui, simplement pour dire aux Régions ce quelles veulent entendre, leur raconter avec leurs mots « ce que Régions veulent dire », pour reprendre lexpression dAlain Rousset.
Je suis là au nom du Gouvernement, Jean-Marc Ayrault me la demandé, et pour porter la parole de lÉtat, celle du Président de la République qui sest à de nombreuses reprises exprimé sur le rôle en devenir des Régions.
Je suis là aussi parce que parler des collectivités territoriales, et des Régions, cest aussi parler de lÉtat. Cest en somme la traduction dune même finalité : la restauration de la puissance publique, la modernisation de laction publique, lamélioration du service public.
Pour lÉtat, il sagit de passer des errements de la RGPP, trop comptable, sans réelle réflexion sur ses missions, à la rénovation de ses moyens dintervention et aux perspectives quelle ouvre pour les citoyens et pour les fonctionnaires.
Evidemment il y aura des inquiétudes de la part des agents.
Et jentends les arguments des organisations représentatives des personnels qui me sollicitent et qui malertent. Nous en avons encore parlé avant hier dans le cadre de lagenda social.
Mon seul message, cest que nous prendrons le temps de réussir cette réforme, avec les élus comme avec les agents, et quen tout état de cause, la réforme ne se fera ni sans les agents et leurs organisations représentatives, ni contre eux.
Partout et à tous les niveaux, il y aura de la concertation.
Cette concertation aura lieu en amont de toute décision. Et pas seulement au niveau central ! Je veux que ces sujets puissent aussi être discutés au niveau local.
Pour les Régions, il sagit en responsabilité de conduire des politiques publiques plus clairement définies.
Pour ce faire, le Président de la République a tracé la voie, il y a tout juste deux semaines, devant les États généraux de la démocratie territoriale.
Aujourdhui souvre le temps de renforcer les compétences, les outils, et les moyens des collectivités, en particulier des Régions.
Les compétences, les Régions en assument déjà beaucoup, des lycées aux TER. Elles ont déjà pris des initiatives en matière de politique foncière comme daménagement numérique du territoire, et bien dautres. Elles ont raison.
Mais beaucoup des missions qui leur ont été confiées par la loi sont encore insuffisamment abouties.
Parce quelles ne disposent pas souvent de la plénitude de leurs compétences, parce que lÉtat continue dintervenir au-delà de ses missions régaliennes et stratégiques, des instances appropriées de dialogues restent à construire.
Je ne parle pas nécessairement de doublon : ni lÉtat ni les collectivités ne font exactement la même chose. Je constate en revanche une répartition des rôles de chacun qui reste perfectible.
Il faut donc aujourdhui tirer les conséquences de 30 ans dune décentralisation qui a témoigné des aptitudes particulières des collectivités : réactivité, souplesse, adaptation.
Cest notamment vrai en matière de développement économique et dinnovation. Le Président de la République la confirmé à plusieurs reprises ; il a dailleurs adopté, avec vous, le 12 septembre dernier, une déclaration commune État - Régions comportant 15 engagements pour accélérer le redressement productif du Pays.
Il sagit de « transférer aux Régions lensemble des politiques en matière daide et de soutien aux PME », de faire de la notion de chef de file non pas une déclaration de principe mais une réalité pour le développement économique, comme pour linnovation.
Il sagit, simplement, de leur faire confiance, dans leur capacité à faire naître avec les acteurs économiques de nos territoires, la croissance économique de demain.
Il sagit, simplement, de ne plus tout attendre de lÉtat en matière de développement et demploi ; dattendre en revanche davantage dune République décentralisée, où chacun joue son rôle pour accompagner les initiatives des entreprises et leur permettre de se développer.
Les Régions le font déjà ; elles devront le faire plus encore.
Jajoute, parce que nous sommes à Lyon, comme les communes et les départements, les Régions sont désormais des acteurs majeurs du financement public de la culture en France.
Près de 7 Milliards , consacrées dabord au financement dune offre culturelle de proximité : bibliothèques et médiathèques, théâtres, salles de spectacle.
Une véritable économie de la culture au service de la démocratisation culturelle. Dans ce domaine cher Jean-Jack vous êtes pionniers !
Prenons lexemple des pôles de compétitivité.
Jai visité hier, en compagnie de Jean-Louis Gagnaire, le pôle de compétitivité IMAGINOVE qui vient récemment dêtre évalué dans la catégorie des « pôles performants ».
Quai-je notamment constaté ?
Jai également constaté que le fonctionnement est financé à 53 % par la Région et à 12 % par lÉtat. Si ce pôle réussit, cest certes avant tout grâce aux entreprises quil fédère. Cest peut-être aussi parce que la Région est là, avec le Grand Lyon ?
Jinsiste sur ce point : je suis très attentive à la question des transferts de compétence en matière de pôles de compétitivité, au nécessaire renforcement de leur effet dentraînement pour les PME, à la détermination par les Régions elles-mêmes de leurs stratégies de filière, dexcellence, dinnovation.
Ainsi, en matière de développement économique, comme pour dautres compétences, les Régions seront confortées.
Mesdames, Messieurs les Présidents, Mesdames Messieurs les Conseillers Régionaux, nous avons tout à gagner de votre audace.
Il est logique, dans cette stratégie de développement donc de création demplois que vous soient proposées des compétences rénovées, élargies en matière de formation professionnelle et dapprentissage, dorientation, et surtout daccompagnement des demandeurs demploi.
Le Président de la République la confirmé le 5 octobre. A nous de travailler ensemble, et avec les Ministres concernés, les conditions de la réussite de cette nouvelle organisation.
Le contexte économique et social de notre pays (3 millions de chômeurs au début de ce quinquennat) nous y oblige.
Si les Régions ont aujourdhui loccasion de participer davantage au redressement économique de la France, ce sera aussi pour elles une lourde charge à assumer. Cette responsabilité demandée imposera nécessairement, mais vous y êtes prêts, de rendre des comptes.
Nous comptons sur vous, comme nous comptons sur la force de propositions des Conseils économiques, sociaux et environnementaux Régionaux, pour réfléchir, pour proposer, pour débattre de cette belle ambition quest le redressement de la France.
Et parce que cest une grande responsabilité à porter, et lÉtat doit aussi, nécessairement, veiller aux à légalité des territoires de la République.
Je ne doute pas que le Haut-conseil des territoires trouvera à de nombreuses reprises loccasion de débattre de cet équilibre.
Parce que cest une grande responsabilité, celle-ci peut-être partagée.
Les métropoles, naturellement, devront en porter leur part. Le fait métropolitain figurera dailleurs dans le projet de loi, comme le Président de la République la annoncé le 5 octobre.
Régions et métropoles ne sopposent pas, elles se conjuguent. Je connais votre capacité à travailler ensemble. Mais je noublie pas les zones rurales, je noublie pas ceux qui vivent dans ces territoires. Ils répondent à la grande question de lindépendance alimentaire. Mais leur ambition dépasse largement lagriculture, ils sont au rendez-vous de linnovation et de la croissance. Chaque espace, urbain ou rural est indispensable à la France et à son redressement.
Les départements, en charge des solidarités sociales et territoriales, ont aussi un rôle majeur à jouer : la solidarité est pour moi clairement un facteur de compétitivité.
Régions et départements ne sopposent donc pas, ils se complètent.
Les conférences territoriales de laction publique veilleront à larticulation optimale des compétences transférées ou déléguées.
Il est donc de notre responsabilité à nous les représentants de la puissance publique, État et collectivités, de faire notre possible pour que les démarches administratives, la recherche dinformation, le nombre dinterlocuteurs des entreprises soient les plus lisibles et les plus simples possible.
La modernisation de laction publique, cest cela aussi : redonner des marges de compétitivité aux entreprises installées en France en améliorant leur relation à la puissance publique.
Le séminaire gouvernemental sur la compétitivité présidé par Jean-Marc Ayrault abordera plus précisément ces sujets au début du mois de novembre.
Jai parlé des compétences, il faut aussi parler des outils. Vous en connaissez les principaux.
Je pense dabord à la gestion par les Régions des fonds européens, notamment consacrés au développement de leur territoire. Je pense aussi, naturellement, à la Banque publique dinvestissements.
Les Régions y ont toute leur place, et pour 90 % des projets, cest à votre échelle que les décisions devront prises.
Les Régions dans la BPI, ce nest pas une décision anodine. Leur présence dans les instances nationales et locales de cet établissement est tout autant légitime que celle dautres experts ou dautres administrations.
Jentends ou je lis ici et là, certains penser que cette banque, trop Régionalisée, risquerait de devenir une sorte de jouet entre les mains délus davantage soucieux dintérêts électoraux quéconomiques. Que ceux qui sexpriment ainsi viennent ici à la découverte de vos réussites, aillent en Aquitaine ou ailleurs, vérifier limmodestie de leurs propos.
Je travaille par ailleurs, avec Anne-Marie Escoffier, dans le cadre de la préparation du projet de loi de décentralisation, à faciliter aussi la participation des Régions au capital des entreprises, à la création, pendant une période de croissance, au moment dun virage technologique ou de marché, les entreprises y auraient tout à gagner.
Le Président de la République a posé le calendrier. Dici sa présentation au Conseil des ministres, le travail de concertation avec les associations délus, mais aussi avec les organisations syndicales, doit encore se poursuivre, avant son examen par le Parlement au début de lannée prochaine.
Jai parlé de compétences, jai parlé doutils, je ne peux pas éluder la question des moyens.
Les Régions ont particulièrement souffert de la suppression de la taxe professionnelle, en perdant quasiment toute autonomie fiscale. Elles doivent disposer des moyens adaptés pour accompagner leurs ambitions nouvelles. Elles doivent retrouver une part dautonomie fiscale.
De nombreuses pistes sont à létude : rénover lassiette des IFER ? Adapter le financement de lapprentissage ? Envisager le transfert de nouveaux impôts nationaux ? Et dautres encore. Vous le savez, jy travaille, avec Pierre Moscovici, et lensemble du Gouvernement.Vos propositions sont toujours les bienvenues.
En tout état de cause, une évolution des ressources des Régions simpose.
Des Régions responsables, donc, cest bien le message que je suis venue vous porter, responsables dans tous les sens du terme, et plus que jamais, pour le développement de notre pays.
Mesdames, Messieurs,
Le Président de la République la réaffirmé lors des États généraux de la démocratie territoriale : décentralisation et réforme de lÉtat vont de pair.
Nous avons une ambition forte et Jean-Marc Ayrault le réaffirme régulièrement, nous avons lambition forte de moderniser laction publique.
Pour certains dentre nous, nous travaillons ce sujet depuis 10 ans.
Nous croyons à la modernisation de laction publique et à la décentralisation parce que nous considérons que les collectivités locales :
- sont créatrices de croissance, donc demplois,
- quelles sont localement pertinentes pour participer au retour à l'emploi des
personnes au chômage,
- quelles permettent lorientation et laccompagnement des plus jeunes,
- quelles contribuent à la cohésion sociale et la protection des plus fragiles,
- quelles participent au plus près du terrain à la transition énergétique,
- quelles incarnent le réalisme et le bien fondé de la dépense publique.
Je le rappelle, en pleine période de crise, un point de dépense publique peut générer un point de croissance. Ce sont les chiffres de lOFCE.
Pour mener à bien cette mission, face aux besoins des citoyens dans le contexte de crise actuel, nous ne pourrons pas nous offrir le luxe dopposer les collectivités locales entre elles, et opposer les collectivités locales à lÉtat.
Chaque échelon territorial devra être conscient de la responsabilité qui est la sienne dans cette réforme, et nous devrons aboutir à des compromis positifs, comme dit le Président de lADF, ou à des complémentarités nécessaires comme le dit celui de lARF. Jy oeuvre jour après jour.
Je vous fais confiance, je vous connais, je sais que vous serez à la hauteur de cette ambition, au rendez-vous de la modernisation de laction publique, au rendez-vous du redressement de la France.
Ne changez pas, je vous remercie.
Source http://www.fonction-publique.gouv.fr, le 23 octobre 2012
Mesdames et Messieurs les Présidentes, et les Présidents,
Monsieur le Préfet,
Merci de maccueillir parmi vous pour le 8ème congrès des Régions de France. Merci à toi, cher Jean-Jack, de maccueillir en Rhône-Alpes.
Les Régions, vous le savez, ne me sont pas étrangères. Je connais leurs atouts et leurs préoccupations. Je connais leur ancrage aujourdhui bien établi, constitutionnellement reconnu, dans le paysage institutionnel de notre République.
Vous demandez plus de responsabilité, et lÉtat, de son côté, a besoin des Régions de France, métropolitaines et doutremer.
Il en a besoin parce que des Régions responsabilisées dans leurs compétences, cest aussi un État mieux recentré sur ses missions. Cest le sens même du ministère dont jai la charge : réformer laction publique, mettre en cohérence le rôle et les outils de lÉtat avec les missions et les initiatives des collectivités locales dans les Régions.
Vous dites : « décentraliser, cest dabord réformer lÉtat ». Pour moi, décentraliser et réformer lÉtat sont les deux versions dune même démarche, deux leviers qui sactivent en même temps. Mais sur le fond cest vrai, la décentralisation contribue à la réforme de lÉtat.
Que lon ne sy trompe pas pour autant.
Je ne suis pas là, aujourdhui, simplement pour dire aux Régions ce quelles veulent entendre, leur raconter avec leurs mots « ce que Régions veulent dire », pour reprendre lexpression dAlain Rousset.
Je suis là au nom du Gouvernement, Jean-Marc Ayrault me la demandé, et pour porter la parole de lÉtat, celle du Président de la République qui sest à de nombreuses reprises exprimé sur le rôle en devenir des Régions.
Je suis là aussi parce que parler des collectivités territoriales, et des Régions, cest aussi parler de lÉtat. Cest en somme la traduction dune même finalité : la restauration de la puissance publique, la modernisation de laction publique, lamélioration du service public.
Pour lÉtat, il sagit de passer des errements de la RGPP, trop comptable, sans réelle réflexion sur ses missions, à la rénovation de ses moyens dintervention et aux perspectives quelle ouvre pour les citoyens et pour les fonctionnaires.
Evidemment il y aura des inquiétudes de la part des agents.
Et jentends les arguments des organisations représentatives des personnels qui me sollicitent et qui malertent. Nous en avons encore parlé avant hier dans le cadre de lagenda social.
Mon seul message, cest que nous prendrons le temps de réussir cette réforme, avec les élus comme avec les agents, et quen tout état de cause, la réforme ne se fera ni sans les agents et leurs organisations représentatives, ni contre eux.
Partout et à tous les niveaux, il y aura de la concertation.
Cette concertation aura lieu en amont de toute décision. Et pas seulement au niveau central ! Je veux que ces sujets puissent aussi être discutés au niveau local.
Pour les Régions, il sagit en responsabilité de conduire des politiques publiques plus clairement définies.
Pour ce faire, le Président de la République a tracé la voie, il y a tout juste deux semaines, devant les États généraux de la démocratie territoriale.
Aujourdhui souvre le temps de renforcer les compétences, les outils, et les moyens des collectivités, en particulier des Régions.
Les compétences, les Régions en assument déjà beaucoup, des lycées aux TER. Elles ont déjà pris des initiatives en matière de politique foncière comme daménagement numérique du territoire, et bien dautres. Elles ont raison.
Mais beaucoup des missions qui leur ont été confiées par la loi sont encore insuffisamment abouties.
Parce quelles ne disposent pas souvent de la plénitude de leurs compétences, parce que lÉtat continue dintervenir au-delà de ses missions régaliennes et stratégiques, des instances appropriées de dialogues restent à construire.
Je ne parle pas nécessairement de doublon : ni lÉtat ni les collectivités ne font exactement la même chose. Je constate en revanche une répartition des rôles de chacun qui reste perfectible.
Il faut donc aujourdhui tirer les conséquences de 30 ans dune décentralisation qui a témoigné des aptitudes particulières des collectivités : réactivité, souplesse, adaptation.
Cest notamment vrai en matière de développement économique et dinnovation. Le Président de la République la confirmé à plusieurs reprises ; il a dailleurs adopté, avec vous, le 12 septembre dernier, une déclaration commune État - Régions comportant 15 engagements pour accélérer le redressement productif du Pays.
Il sagit de « transférer aux Régions lensemble des politiques en matière daide et de soutien aux PME », de faire de la notion de chef de file non pas une déclaration de principe mais une réalité pour le développement économique, comme pour linnovation.
Il sagit, simplement, de leur faire confiance, dans leur capacité à faire naître avec les acteurs économiques de nos territoires, la croissance économique de demain.
Il sagit, simplement, de ne plus tout attendre de lÉtat en matière de développement et demploi ; dattendre en revanche davantage dune République décentralisée, où chacun joue son rôle pour accompagner les initiatives des entreprises et leur permettre de se développer.
Les Régions le font déjà ; elles devront le faire plus encore.
Jajoute, parce que nous sommes à Lyon, comme les communes et les départements, les Régions sont désormais des acteurs majeurs du financement public de la culture en France.
Près de 7 Milliards , consacrées dabord au financement dune offre culturelle de proximité : bibliothèques et médiathèques, théâtres, salles de spectacle.
Une véritable économie de la culture au service de la démocratisation culturelle. Dans ce domaine cher Jean-Jack vous êtes pionniers !
Prenons lexemple des pôles de compétitivité.
Jai visité hier, en compagnie de Jean-Louis Gagnaire, le pôle de compétitivité IMAGINOVE qui vient récemment dêtre évalué dans la catégorie des « pôles performants ».
Quai-je notamment constaté ?
Jai également constaté que le fonctionnement est financé à 53 % par la Région et à 12 % par lÉtat. Si ce pôle réussit, cest certes avant tout grâce aux entreprises quil fédère. Cest peut-être aussi parce que la Région est là, avec le Grand Lyon ?
Jinsiste sur ce point : je suis très attentive à la question des transferts de compétence en matière de pôles de compétitivité, au nécessaire renforcement de leur effet dentraînement pour les PME, à la détermination par les Régions elles-mêmes de leurs stratégies de filière, dexcellence, dinnovation.
Ainsi, en matière de développement économique, comme pour dautres compétences, les Régions seront confortées.
Mesdames, Messieurs les Présidents, Mesdames Messieurs les Conseillers Régionaux, nous avons tout à gagner de votre audace.
Il est logique, dans cette stratégie de développement donc de création demplois que vous soient proposées des compétences rénovées, élargies en matière de formation professionnelle et dapprentissage, dorientation, et surtout daccompagnement des demandeurs demploi.
Le Président de la République la confirmé le 5 octobre. A nous de travailler ensemble, et avec les Ministres concernés, les conditions de la réussite de cette nouvelle organisation.
Le contexte économique et social de notre pays (3 millions de chômeurs au début de ce quinquennat) nous y oblige.
Si les Régions ont aujourdhui loccasion de participer davantage au redressement économique de la France, ce sera aussi pour elles une lourde charge à assumer. Cette responsabilité demandée imposera nécessairement, mais vous y êtes prêts, de rendre des comptes.
Nous comptons sur vous, comme nous comptons sur la force de propositions des Conseils économiques, sociaux et environnementaux Régionaux, pour réfléchir, pour proposer, pour débattre de cette belle ambition quest le redressement de la France.
Et parce que cest une grande responsabilité à porter, et lÉtat doit aussi, nécessairement, veiller aux à légalité des territoires de la République.
Je ne doute pas que le Haut-conseil des territoires trouvera à de nombreuses reprises loccasion de débattre de cet équilibre.
Parce que cest une grande responsabilité, celle-ci peut-être partagée.
Les métropoles, naturellement, devront en porter leur part. Le fait métropolitain figurera dailleurs dans le projet de loi, comme le Président de la République la annoncé le 5 octobre.
Régions et métropoles ne sopposent pas, elles se conjuguent. Je connais votre capacité à travailler ensemble. Mais je noublie pas les zones rurales, je noublie pas ceux qui vivent dans ces territoires. Ils répondent à la grande question de lindépendance alimentaire. Mais leur ambition dépasse largement lagriculture, ils sont au rendez-vous de linnovation et de la croissance. Chaque espace, urbain ou rural est indispensable à la France et à son redressement.
Les départements, en charge des solidarités sociales et territoriales, ont aussi un rôle majeur à jouer : la solidarité est pour moi clairement un facteur de compétitivité.
Régions et départements ne sopposent donc pas, ils se complètent.
Les conférences territoriales de laction publique veilleront à larticulation optimale des compétences transférées ou déléguées.
Il est donc de notre responsabilité à nous les représentants de la puissance publique, État et collectivités, de faire notre possible pour que les démarches administratives, la recherche dinformation, le nombre dinterlocuteurs des entreprises soient les plus lisibles et les plus simples possible.
La modernisation de laction publique, cest cela aussi : redonner des marges de compétitivité aux entreprises installées en France en améliorant leur relation à la puissance publique.
Le séminaire gouvernemental sur la compétitivité présidé par Jean-Marc Ayrault abordera plus précisément ces sujets au début du mois de novembre.
Jai parlé des compétences, il faut aussi parler des outils. Vous en connaissez les principaux.
Je pense dabord à la gestion par les Régions des fonds européens, notamment consacrés au développement de leur territoire. Je pense aussi, naturellement, à la Banque publique dinvestissements.
Les Régions y ont toute leur place, et pour 90 % des projets, cest à votre échelle que les décisions devront prises.
Les Régions dans la BPI, ce nest pas une décision anodine. Leur présence dans les instances nationales et locales de cet établissement est tout autant légitime que celle dautres experts ou dautres administrations.
Jentends ou je lis ici et là, certains penser que cette banque, trop Régionalisée, risquerait de devenir une sorte de jouet entre les mains délus davantage soucieux dintérêts électoraux quéconomiques. Que ceux qui sexpriment ainsi viennent ici à la découverte de vos réussites, aillent en Aquitaine ou ailleurs, vérifier limmodestie de leurs propos.
Je travaille par ailleurs, avec Anne-Marie Escoffier, dans le cadre de la préparation du projet de loi de décentralisation, à faciliter aussi la participation des Régions au capital des entreprises, à la création, pendant une période de croissance, au moment dun virage technologique ou de marché, les entreprises y auraient tout à gagner.
Le Président de la République a posé le calendrier. Dici sa présentation au Conseil des ministres, le travail de concertation avec les associations délus, mais aussi avec les organisations syndicales, doit encore se poursuivre, avant son examen par le Parlement au début de lannée prochaine.
Jai parlé de compétences, jai parlé doutils, je ne peux pas éluder la question des moyens.
Les Régions ont particulièrement souffert de la suppression de la taxe professionnelle, en perdant quasiment toute autonomie fiscale. Elles doivent disposer des moyens adaptés pour accompagner leurs ambitions nouvelles. Elles doivent retrouver une part dautonomie fiscale.
De nombreuses pistes sont à létude : rénover lassiette des IFER ? Adapter le financement de lapprentissage ? Envisager le transfert de nouveaux impôts nationaux ? Et dautres encore. Vous le savez, jy travaille, avec Pierre Moscovici, et lensemble du Gouvernement.Vos propositions sont toujours les bienvenues.
En tout état de cause, une évolution des ressources des Régions simpose.
Des Régions responsables, donc, cest bien le message que je suis venue vous porter, responsables dans tous les sens du terme, et plus que jamais, pour le développement de notre pays.
Mesdames, Messieurs,
Le Président de la République la réaffirmé lors des États généraux de la démocratie territoriale : décentralisation et réforme de lÉtat vont de pair.
Nous avons une ambition forte et Jean-Marc Ayrault le réaffirme régulièrement, nous avons lambition forte de moderniser laction publique.
Pour certains dentre nous, nous travaillons ce sujet depuis 10 ans.
Nous croyons à la modernisation de laction publique et à la décentralisation parce que nous considérons que les collectivités locales :
- sont créatrices de croissance, donc demplois,
- quelles sont localement pertinentes pour participer au retour à l'emploi des
personnes au chômage,
- quelles permettent lorientation et laccompagnement des plus jeunes,
- quelles contribuent à la cohésion sociale et la protection des plus fragiles,
- quelles participent au plus près du terrain à la transition énergétique,
- quelles incarnent le réalisme et le bien fondé de la dépense publique.
Je le rappelle, en pleine période de crise, un point de dépense publique peut générer un point de croissance. Ce sont les chiffres de lOFCE.
Pour mener à bien cette mission, face aux besoins des citoyens dans le contexte de crise actuel, nous ne pourrons pas nous offrir le luxe dopposer les collectivités locales entre elles, et opposer les collectivités locales à lÉtat.
Chaque échelon territorial devra être conscient de la responsabilité qui est la sienne dans cette réforme, et nous devrons aboutir à des compromis positifs, comme dit le Président de lADF, ou à des complémentarités nécessaires comme le dit celui de lARF. Jy oeuvre jour après jour.
Je vous fais confiance, je vous connais, je sais que vous serez à la hauteur de cette ambition, au rendez-vous de la modernisation de laction publique, au rendez-vous du redressement de la France.
Ne changez pas, je vous remercie.
Source http://www.fonction-publique.gouv.fr, le 23 octobre 2012