Texte intégral
Mesdames et messieurs,
Bonjour à toutes et à tous, participant à cette table ronde intitulée « biodiversité marine, mers, océans ».
Il est des grands atouts que la France, notre pays, possède et qui sont, hélas, ignorés ou méconnus d'une très large majorité de nos concitoyens.
Les Français savent-ils, en effet, que grâce à ses territoires ultramarins, la France est le seul Etat riverain de 4 des 5 océans que compte la planète : Atlantique, Austral, Indien et Pacifique ?
Savent-ils aussi que la France est, en outre, l'Etat présent sur le plus grand spectre de latitudes, du Pôle sud et la Terre Adélie en passant par la France hexagonale et jusqu'à Saint-Pierre et Miquelon, assez haut dans l'hémisphère nord ?
Savent-ils que le milieu marin des outre-mer regroupe une richesse biologique inégalée et d'une exceptionnelle diversité ?
En premier lieu, par la présence de 55.000 km2 de récifs coralliens et de lagons, sur un linéaire de plus de 5.000 km soit presque 10 % du total mondial pour cet écosystème - la France figure au 4ème rang mondial derrière l'Australie, l'Indonésie et les Philippines.
Si l'on faisait un sondage, je suis certain que rare sont ceux qui sauraient que la Nouvelle-Calédonie possède la deuxième plus grande barrière récifale du monde ou que Polynésie française regroupe près de 20 % des atolls coralliens du monde.
Pourtant, il faudrait que chacun sache que les récifs coralliens d'outre-mer représentent 10 % de la superficie globale des écosystèmes remarquables qui sont aussi les plus riches et les plus menacés.
Il faudrait que chacun mesure que les mangroves françaises s'étendent sur environ 100.000 hectares et que la Guyane et la Nouvelle-Calédonie représentent à elles seules plus de 90 % de cette surface.
Et il faudrait, oui, qu'au-delà de ces contrées tropicales ou subéquatoriales régulièrement mises en avant, chacun sache que la France exerce sa souveraineté sur des espaces maritimes de l'Atlantique Nord, de l'Océan Indien et de l'Océan Austral tout aussi riches en biodiversité marine.
Ainsi, chacun mesurerait qu'avec cette large répartition biogéographique, les eaux françaises hébergent une part considérable de la diversité des espèces marines connues à ce jour et des catégories d'habitats marins recensés dans le monde.
C'est pourquoi, et c'est bien le sujet de cette table-ronde, la problématique de la biodiversité marine constitue un ensemble d'enjeux essentiels pour les outre-mer qui ont vocation à être au cur de nos débats cet après-midi et de demain matin.
La coprésidence de la présente table ronde que le ministre Philippe Martin m'a demandé d'assurer aux côtés de mon cher collègue Frédéric Cuvillier, ainsi que la réservation d'une séquence de débat dédiée aux outre-mer demain matin, attestent de l'importance que le Gouvernement entend donner au sujet.
Je me réjouis en conséquence de passer les 2 demi-journées à venir en compagnie de ce que la France recèle comme plus éminents spécialistes de la biodiversité marine.
Et je me réjouis encore plus du bénéfice que je compte en retirer, comme d'ailleurs les spécialistes de ces questions au ministère des outre-mer.
Je souhaite cependant vous dire en quelques mots ce que sont les enjeux et les priorités vus depuis ce ministère des outre-mer.
1 En premier lieu, une meilleure connaissance de la biodiversité marine est essentielle
Je l'ai déjà dit ici, il y a un an, lors de la table ronde biodiversité de la première conférence environnementale : « on ne protège, on ne défend et on ne valorise bien ce que l'on connait bien ».
La biodiversité marine reste aujourd'hui largement méconnue. Je soutiens donc l'idée qu'il est nécessaire de renforcer les connaissances dans ce domaine, que ce soit pour mieux protéger les ressources naturelles, défendre les espèces ou milieux menacés, mais aussi déceler les potentiels de valorisation.
2 Ensuite nous devons structurer et coordonner l'expertise scientifique
Les outre-mer souffrent d'un défaut de coordination des connaissances et des outils mobilisables pour améliorer le fonctionnement des écosystèmes marins et littoraux.
Au-delà, et en complément de l'Agence française de la biodiversité qui pourra assurer une coordination de niveau national, je pense qu'il est nécessaire de mettre en place une structuration de l'expertise scientifique sur la biodiversité marine à l'échelle de chaque outre-mer.
Au sein de chaque territoire, les activités des différents acteurs et organismes de recherche doivent être coordonnées et déboucher sur une étroite coopération.
Je crois nécessaire de mettre en place des instances de coordination, dans le respect de la spécificité de chacun. Ces instances seraient chargées de définir les enjeux pour l'acquisition de nouvelles connaissances, de capitaliser et de diffuser les savoirs, d'organiser leur transfert vers les acteurs socio-économiques.
3 Parallèlement il me semble nécessaire de construire des plans d'actions rétablissant le bon fonctionnement des écosystèmes marins et littoraux
Je suis favorable à ce que l'acquisition de connaissances ne se limite pas à alimenter des bases de données.
Il faut mobiliser utilement et très concrètement ces connaissances car celles-ci doivent conduire à réduire les différentes pressions fragilisant la biodiversité marine.
Je promeus donc l'idée qu'en outre-mer, les connaissances doivent rapidement aboutir à des plans d'actions pour le rétablissement du bon fonctionnement des écosystèmes marins. La directive cadre stratégique pour les milieux marins (DCSMM) le prévoit pour la France hexagonale, elle doit le permettre pour tous les territoires de la République. Ainsi, les territoires volontaires pourront bénéficier de l'expertise des organismes scientifiques de recherche au profit de ces plans d'action.
4 Au-delà des questions de connaissance et d'organisation, je pense que nous devons nous engager dans la voie de la reconnaissance des services rendus par les écosystèmes marins
Je soutiens en effet la nécessaire prise de conscience collective des services rendus par les écosystèmes littoraux spécifiques des outre-mer tels que les récifs coralliens et les mangroves.
Le coût économique et social que représenterait leur disparition, non seulement pour les outre-mer mais pour le monde, nécessite d'intégrer cette préoccupation dans les politiques publiques et les projets privés des acteurs locaux.
Je crois d'ailleurs que c'est en donnant une valeur économique à ces écosystèmes que leur protection sera renforcée.
5 et tout cela est encore plus vrai s'agissant de la protection face aux risques naturels
Compte tenu de leur rôle de protection face aux risques naturels comme la submersion, la houle cyclonique ou encore l'érosion, je défends le principe d'une préservation renforcée des écosystèmes littoraux. Ainsi, je suis très favorable à l'augmentation des surfaces de mangroves placée sous la maîtrise foncière du conservatoire du littoral.
6 Et le développement des activités économiques dans tout cela, me direz-vous ?
Je l'ai déjà dit l'année dernière ici même, les outre-mer sont des territoires singuliers dans lesquels la biodiversité est riche, très riche, mais en même temps où la surface utile et utilisable est réduite.
Cette situation fait naître depuis toujours des conflits d'usage.
Je suis particulièrement attaché à ce que l'on n'oppose pas biodiversité et homme
que l'on n'oppose pas la préservation des richesses de cette biodiversité au progrès de l'homme et de l'humanité
Il s'agit et c'est une quête pour ainsi dire séculaire, mais essentielle, de trouver le « bon » équilibre.
Au moment où tous les efforts du Gouvernement sont orientés vers l'emploi et le développement économique, au moment où, vous le savez, j'oriente moi-même l'essentiel de mon action vers cette priorité des priorités qu'est l'emploi dans les outre-mer, la biodiversité marine est un vecteur d'activités économiques majeur dont nous ne pouvons pas et dont nous ne devons pas nous priver.
Les ressources biologiques marines potentielles outre-mer sont nombreuses.
Les ressources halieutiques sont à l'origine de l'une des filières économiques traditionnelles des outre-mer : le secteur de la pêche. Le développement des activités aquacoles (conchyliculture, pisciculture, crevetticulture, algoculture..) s'appuient également sur la biodiversité marine.
De même le tourisme s'est développé et doit encore se développer autour de l'exceptionnelle richesse du patrimoine naturel des outre-mer et en premier lieu les espaces marins et littoraux.
La biodiversité marine ouvre de nombreuses perspectives pour la recherche et l'industrie autour des biotechnologies dans les secteurs de l'alimentation, de la cosmétique et de la santé.
Je précise d'ailleurs que deux grappes d'entreprises Qualitropic à la Réunion et Tahiti Fa'ahotu en Polynésie travaillent sur ces innovations.
7 En dernier lieu je crois que l'ensemble de ces mesures passent aussi par le développement d'une gouvernance adaptée aux enjeux marins et ultramarins
Au plan local, il est indispensable que les actions que j'ai rapidement évoquées soient mises en uvre en concertation et dans le respect des compétences de chacun des outre-mer.
Il faut associer les acteurs locaux et tenir compte des compétences propres régions, départements et collectivités d'outre-mer, ainsi que le cas échéant des particularités des communautés traditionnelles.
Par exemple, les plans d'action pour le rétablissement du bon fonctionnement des écosystèmes marins n'auront que très peu de chance d'aboutir si n'a pas été mis en place un bon niveau de gouvernance en fonction des compétences locales. Et il en est de même si n'est pas trouvée une bonne façon d'associer les populations locales et, je dirai même, de les voir s'approprier les projets.
En Haute Mer, la gouvernance se situe à un échelon international rendant les capacités d'action beaucoup plus délicates.
Cette préoccupation est abordée dans toutes les négociations internationales en cours, y compris la convention sur la diversité biologique (CDB).
Il faut donc renforcer l'action internationale de la France pour mieux protéger la biodiversité dans ces espaces immenses. Pour cela, il convient d'uvrer dans le cadre des conventions Mers régionales et des conventions internationales telles celle de Montégo Bay ou la CDB pour construire un outil juridique efficace.
Evidemment, mon propos n'a pas pour objet de préempter le débat, mais au contraire d'ouvrir quelques pistes et vous démonter que les outre-mer et le ministre des outre-mer attendent beaucoup de vos interventions.
Nous devons prendre toute la place qui nous revient dans ce débat passionnant et essentiel pour l'avenir.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 27 septembre 2013
Bonjour à toutes et à tous, participant à cette table ronde intitulée « biodiversité marine, mers, océans ».
Il est des grands atouts que la France, notre pays, possède et qui sont, hélas, ignorés ou méconnus d'une très large majorité de nos concitoyens.
Les Français savent-ils, en effet, que grâce à ses territoires ultramarins, la France est le seul Etat riverain de 4 des 5 océans que compte la planète : Atlantique, Austral, Indien et Pacifique ?
Savent-ils aussi que la France est, en outre, l'Etat présent sur le plus grand spectre de latitudes, du Pôle sud et la Terre Adélie en passant par la France hexagonale et jusqu'à Saint-Pierre et Miquelon, assez haut dans l'hémisphère nord ?
Savent-ils que le milieu marin des outre-mer regroupe une richesse biologique inégalée et d'une exceptionnelle diversité ?
En premier lieu, par la présence de 55.000 km2 de récifs coralliens et de lagons, sur un linéaire de plus de 5.000 km soit presque 10 % du total mondial pour cet écosystème - la France figure au 4ème rang mondial derrière l'Australie, l'Indonésie et les Philippines.
Si l'on faisait un sondage, je suis certain que rare sont ceux qui sauraient que la Nouvelle-Calédonie possède la deuxième plus grande barrière récifale du monde ou que Polynésie française regroupe près de 20 % des atolls coralliens du monde.
Pourtant, il faudrait que chacun sache que les récifs coralliens d'outre-mer représentent 10 % de la superficie globale des écosystèmes remarquables qui sont aussi les plus riches et les plus menacés.
Il faudrait que chacun mesure que les mangroves françaises s'étendent sur environ 100.000 hectares et que la Guyane et la Nouvelle-Calédonie représentent à elles seules plus de 90 % de cette surface.
Et il faudrait, oui, qu'au-delà de ces contrées tropicales ou subéquatoriales régulièrement mises en avant, chacun sache que la France exerce sa souveraineté sur des espaces maritimes de l'Atlantique Nord, de l'Océan Indien et de l'Océan Austral tout aussi riches en biodiversité marine.
Ainsi, chacun mesurerait qu'avec cette large répartition biogéographique, les eaux françaises hébergent une part considérable de la diversité des espèces marines connues à ce jour et des catégories d'habitats marins recensés dans le monde.
C'est pourquoi, et c'est bien le sujet de cette table-ronde, la problématique de la biodiversité marine constitue un ensemble d'enjeux essentiels pour les outre-mer qui ont vocation à être au cur de nos débats cet après-midi et de demain matin.
La coprésidence de la présente table ronde que le ministre Philippe Martin m'a demandé d'assurer aux côtés de mon cher collègue Frédéric Cuvillier, ainsi que la réservation d'une séquence de débat dédiée aux outre-mer demain matin, attestent de l'importance que le Gouvernement entend donner au sujet.
Je me réjouis en conséquence de passer les 2 demi-journées à venir en compagnie de ce que la France recèle comme plus éminents spécialistes de la biodiversité marine.
Et je me réjouis encore plus du bénéfice que je compte en retirer, comme d'ailleurs les spécialistes de ces questions au ministère des outre-mer.
Je souhaite cependant vous dire en quelques mots ce que sont les enjeux et les priorités vus depuis ce ministère des outre-mer.
1 En premier lieu, une meilleure connaissance de la biodiversité marine est essentielle
Je l'ai déjà dit ici, il y a un an, lors de la table ronde biodiversité de la première conférence environnementale : « on ne protège, on ne défend et on ne valorise bien ce que l'on connait bien ».
La biodiversité marine reste aujourd'hui largement méconnue. Je soutiens donc l'idée qu'il est nécessaire de renforcer les connaissances dans ce domaine, que ce soit pour mieux protéger les ressources naturelles, défendre les espèces ou milieux menacés, mais aussi déceler les potentiels de valorisation.
2 Ensuite nous devons structurer et coordonner l'expertise scientifique
Les outre-mer souffrent d'un défaut de coordination des connaissances et des outils mobilisables pour améliorer le fonctionnement des écosystèmes marins et littoraux.
Au-delà, et en complément de l'Agence française de la biodiversité qui pourra assurer une coordination de niveau national, je pense qu'il est nécessaire de mettre en place une structuration de l'expertise scientifique sur la biodiversité marine à l'échelle de chaque outre-mer.
Au sein de chaque territoire, les activités des différents acteurs et organismes de recherche doivent être coordonnées et déboucher sur une étroite coopération.
Je crois nécessaire de mettre en place des instances de coordination, dans le respect de la spécificité de chacun. Ces instances seraient chargées de définir les enjeux pour l'acquisition de nouvelles connaissances, de capitaliser et de diffuser les savoirs, d'organiser leur transfert vers les acteurs socio-économiques.
3 Parallèlement il me semble nécessaire de construire des plans d'actions rétablissant le bon fonctionnement des écosystèmes marins et littoraux
Je suis favorable à ce que l'acquisition de connaissances ne se limite pas à alimenter des bases de données.
Il faut mobiliser utilement et très concrètement ces connaissances car celles-ci doivent conduire à réduire les différentes pressions fragilisant la biodiversité marine.
Je promeus donc l'idée qu'en outre-mer, les connaissances doivent rapidement aboutir à des plans d'actions pour le rétablissement du bon fonctionnement des écosystèmes marins. La directive cadre stratégique pour les milieux marins (DCSMM) le prévoit pour la France hexagonale, elle doit le permettre pour tous les territoires de la République. Ainsi, les territoires volontaires pourront bénéficier de l'expertise des organismes scientifiques de recherche au profit de ces plans d'action.
4 Au-delà des questions de connaissance et d'organisation, je pense que nous devons nous engager dans la voie de la reconnaissance des services rendus par les écosystèmes marins
Je soutiens en effet la nécessaire prise de conscience collective des services rendus par les écosystèmes littoraux spécifiques des outre-mer tels que les récifs coralliens et les mangroves.
Le coût économique et social que représenterait leur disparition, non seulement pour les outre-mer mais pour le monde, nécessite d'intégrer cette préoccupation dans les politiques publiques et les projets privés des acteurs locaux.
Je crois d'ailleurs que c'est en donnant une valeur économique à ces écosystèmes que leur protection sera renforcée.
5 et tout cela est encore plus vrai s'agissant de la protection face aux risques naturels
Compte tenu de leur rôle de protection face aux risques naturels comme la submersion, la houle cyclonique ou encore l'érosion, je défends le principe d'une préservation renforcée des écosystèmes littoraux. Ainsi, je suis très favorable à l'augmentation des surfaces de mangroves placée sous la maîtrise foncière du conservatoire du littoral.
6 Et le développement des activités économiques dans tout cela, me direz-vous ?
Je l'ai déjà dit l'année dernière ici même, les outre-mer sont des territoires singuliers dans lesquels la biodiversité est riche, très riche, mais en même temps où la surface utile et utilisable est réduite.
Cette situation fait naître depuis toujours des conflits d'usage.
Je suis particulièrement attaché à ce que l'on n'oppose pas biodiversité et homme
que l'on n'oppose pas la préservation des richesses de cette biodiversité au progrès de l'homme et de l'humanité
Il s'agit et c'est une quête pour ainsi dire séculaire, mais essentielle, de trouver le « bon » équilibre.
Au moment où tous les efforts du Gouvernement sont orientés vers l'emploi et le développement économique, au moment où, vous le savez, j'oriente moi-même l'essentiel de mon action vers cette priorité des priorités qu'est l'emploi dans les outre-mer, la biodiversité marine est un vecteur d'activités économiques majeur dont nous ne pouvons pas et dont nous ne devons pas nous priver.
Les ressources biologiques marines potentielles outre-mer sont nombreuses.
Les ressources halieutiques sont à l'origine de l'une des filières économiques traditionnelles des outre-mer : le secteur de la pêche. Le développement des activités aquacoles (conchyliculture, pisciculture, crevetticulture, algoculture..) s'appuient également sur la biodiversité marine.
De même le tourisme s'est développé et doit encore se développer autour de l'exceptionnelle richesse du patrimoine naturel des outre-mer et en premier lieu les espaces marins et littoraux.
La biodiversité marine ouvre de nombreuses perspectives pour la recherche et l'industrie autour des biotechnologies dans les secteurs de l'alimentation, de la cosmétique et de la santé.
Je précise d'ailleurs que deux grappes d'entreprises Qualitropic à la Réunion et Tahiti Fa'ahotu en Polynésie travaillent sur ces innovations.
7 En dernier lieu je crois que l'ensemble de ces mesures passent aussi par le développement d'une gouvernance adaptée aux enjeux marins et ultramarins
Au plan local, il est indispensable que les actions que j'ai rapidement évoquées soient mises en uvre en concertation et dans le respect des compétences de chacun des outre-mer.
Il faut associer les acteurs locaux et tenir compte des compétences propres régions, départements et collectivités d'outre-mer, ainsi que le cas échéant des particularités des communautés traditionnelles.
Par exemple, les plans d'action pour le rétablissement du bon fonctionnement des écosystèmes marins n'auront que très peu de chance d'aboutir si n'a pas été mis en place un bon niveau de gouvernance en fonction des compétences locales. Et il en est de même si n'est pas trouvée une bonne façon d'associer les populations locales et, je dirai même, de les voir s'approprier les projets.
En Haute Mer, la gouvernance se situe à un échelon international rendant les capacités d'action beaucoup plus délicates.
Cette préoccupation est abordée dans toutes les négociations internationales en cours, y compris la convention sur la diversité biologique (CDB).
Il faut donc renforcer l'action internationale de la France pour mieux protéger la biodiversité dans ces espaces immenses. Pour cela, il convient d'uvrer dans le cadre des conventions Mers régionales et des conventions internationales telles celle de Montégo Bay ou la CDB pour construire un outil juridique efficace.
Evidemment, mon propos n'a pas pour objet de préempter le débat, mais au contraire d'ouvrir quelques pistes et vous démonter que les outre-mer et le ministre des outre-mer attendent beaucoup de vos interventions.
Nous devons prendre toute la place qui nous revient dans ce débat passionnant et essentiel pour l'avenir.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 27 septembre 2013