Texte intégral
LAURENT BAZIN
Jean-Michel APHATIE, nous recevons donc ce matin le ministre de lIntérieur, Manuel VALLS.
JEAN-MICHEL APHATIE
Bonjour Manuel VALLS.
MANUEL VALLS
Bonjour Jean-Michel APHATIE.
JEAN-MICHEL APHATIE
Nicolas SARKOZY a fait lobjet dune écoute téléphonique à partir davril 2013, à la demande de deux juges dinstruction enquêtant sur un supposé financement libyen de la campagne électorale 2007. Ces écoutes téléphoniques ordonnées par la justice ont été réalisées par des policiers, cest-à-dire par des fonctionnaires qui travaillent sous votre autorité, Manuel VALLS. A quel moment avez-vous été informé de ces écoutes téléphoniques ?
MANUEL VALLS
A loccasion des révélations du MONDE, sagissant des écoutes de lancien président de la République et de son avocat.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous lavez appris par la presse comme nous ?
MANUEL VALLS
Absolument. Je savais quil y avait une enquête concernant Nicolas SARKOZY, sur le financement ou la présomption de participation dun Etat étranger, la Libye, et dans le financement dune campagne électorale, celle de Nicol as SARKOZY en 2007, en décembre, javais été informé des seules interceptions concernant Brice HORTEFEUX, à loccasion de la convocation du directeur de la PJ parisienne par le procureur de la République de Paris, parce que ce directeur de la PJ parisienne avait conseillé monsieur Brice HORTEFEUX, la presse sen est fait lécho. Et jai décidé dailleurs, au mois de décembre, de démettre de ses fonctions le directeur de la police judiciaire
JEAN-MICHEL APHATIE
Christian FLAESCH.
MANUEL VALLS
Voilà, les choses sont aussi simples que cela.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ceci veut dire, Manuel VALLS, que le 26 février, au plus tard, la ministre de la Justice a été informée des écoutes téléphoniques concernant Nicolas SARKOZ, elle en a parlé au Premier ministre, on limagine, puisque le Premier ministre disait que lui aussi avait été informé le 26 février, même sil na pas précisé qui lui avait donné linformation, et cela veut dire quau sein du gouvernement, linformation sest arrêtée là, et que vous, ministre de lIntérieur, vous navez rien su des écoutes téléphoniques ?
MANUEL VALLS
Bien sûr, et chacun reste dans son rôle, et ne faisons pas insulte aux magistrats, ni aux policiers, les officiers de police judiciaire qui agissent sous lautorité de ces magistrats, des magistrats indépendants, des juges dinstruction. Et dans des affaires, et sur des actes dinvestigation de cette nature, ces professionnels du droit, je parle aussi bien des magistrats que des policiers
JEAN-MICHEL APHATIE
Des policiers, de la police judiciaire
MANUEL VALLS
Savent parfaitement prendre leurs précautions qui simposent pour préserver lenquête, même à légard de leur ministre de tutelle
JEAN-MICHEL APHATIE
On a du mal à
MANUEL VALLS
Les temps, Jean-Michel APHATIE, ont changé, ainsi que la conception des conduites des enquêtes. Je réponds
JEAN-MICHEL APHATIE
On a du mal à croire, Manuel VALLS, pour être très clair, que, en admettant que les fonctionnaires agissent comme ils doivent le faire, on a du mal à croire que la ministre de la Justice ou le Premier ministre, quand ils ont eu cette information, qui nest pas mince, ne vous en aient pas parlé
MANUEL VALLS
Mais il faut le croire !
JEAN-MICHEL APHATIE
On a du mal à le croire !
MANUEL VALLS
Jai répondu à ces questions, et je répondrai à toutes vos questions, mais moi, je veux dire stop au fond à ce climat dhystérisation collective, dans ce contexte, chacun doit assumer ses responsabilités, puisque les Français nous regardent, nous écoutent, ils sont attentifs à ce que nous faisons et à ce que nous disons. Dans notre démocratie, il y a des principes fondamentaux, lindépendance de la justice, la séparation des pouvoirs, qui transcendent les clivages politiques, lindépendance des magistrats ou la présomption dinnocence nécessitent là aussi dêtre profondément respectées. Et la justice, dans notre pays, a besoin plus que jamais de sérénité. Nous assistons à une opération grossière, politique, qui vise à mettre en cause et cest ça qui minquiète la justice ; il y a une volonté systématique de fragiliser la magistrature, daffaiblir la justice, et ça nest pas acceptable, ce sont des pratiques quil faut renvoyer, Jean-Michel APHATIE, au passé.
JEAN-MICHEL APHATIE
Une information
MANUEL VALLS
Ce gouvernement pose en principe fondamental lindépendance de la justice. Je vous rappelle que le président de la République souhaite une réforme du Conseil supérieur de la magistrature pour assurer encore davantage son indépendance. Cette réforme nécessite une révision constitutionnelle, que refuse aujourdhui lopposition. Ce gouvernement, ce président de la République veulent lindépendance de la justice. Et les procédures ont été pleinement respectées.
JEAN-MICHEL APHATIE
Une information aussi importante quun ancien président de la République, sur écoute, est connue par le Premier ministre, le 26 février, et il nen dit rien à son ministre de lIntérieur. Vous le regrettez ?
MANUEL VALLS
Non, pas du tout.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ça vous parait normal ?
MANUEL VALLS
Chacun reste dans son rôle, ça me parait tout à fait normal.
JEAN-MICHEL APHATIE
Et le président de la République a été informé quand ?
MANUEL VALLS
Le président de la République
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est quand même une information quil faut bien partager.
MANUEL VALLS
Laissons de côté le président de la République.
JEAN-MICHEL APHATIE
Pourquoi ?
MANUEL VALLS
Il est garant de lindépendance de la justice.
JEAN-MICHEL APHATIE
LE PARISIEN
MANUEL VALLS
Il a dit lui-même, il a dit lui même quil recevrait ou répondrait aux magistrats et aux avocats. Il lui appartient, dans sa fonction de chef de lEtat, de préserver lindépendance de la justice.
JEAN-MICHEL APHATIE
Le journal LE PARISIEN, écrit ce matin que le président de la République a été informé de lexistence de lécoute téléphonique concernant Nicolas SARKOZY, le 4 mars, donc, de lexistence de lécoute.
MANUEL VALLS
C'est-à-dire le jour de la perquisition
JEAN-MICHEL APHATIE
Le jour de la perquisition du cabinet de lavocat et du magistrat, qui sont concernés par
MANUEL VALLS
Mais oui, mais vous avez raison, Jean-Michel APHATIE
JEAN-MICHEL APHATIE
La violation
MANUEL VALLS
de rappeler ces faits, parce que les juges travaillent
JEAN-MICHEL APHATIE
Et vous confirmez que le président de la République a été informé à ce moment-là de de lécoute.
MANUEL VALLS
Je crois que cette information est juste, mais les juges travaillent en ce moment
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous lavez vérifié ?
MANUEL VALLS
en tout cas depuis quelques mois.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous lavez vérifié ces derniers jours, je veux dire, puisque vous-même vous ne saviez pas quil était sur écoute.
MANUEL VALLS
Les juges travaillent en ce moment sur deux dossiers, et voilà ce quil faut souligner, et je le répète, une présomption de participation dun Etat étranger, dans le financement dune campagne électorale, une présomption de trafic dinfluence et de violation du secret de lenquête, qui impliquerait un haut magistrat de la Cour de cassation. Ce sont des présomptions graves, voilà la réalité, et arrêtons la machine à diversion et laissons encore une fois la justice travailler en toute sérénité.
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc, si on résume, Manuel VALLS, vous me direz si c'est correct, le 26 février, le Premier ministre et la garde des Sceaux ont été informés de lexistence des écoutes, le 4 mars le président de la République la été, et de mémoire, le papier du MONDE paru le 11 mars, vous, vous ne lavez su quà ce moment-là.
MANUEL VALLS
Le papier du MONDE parait le 7 mars, pour être précis.
JEAN-MICHEL APHATIE
Le 7 mars.
MANUEL VALLS
Et c'est normal, et nous respectons les procédures.
JEAN-MICHEL APHATIE
Et vous, vous lavez appris quà ce moment-là.
MANUEL VALLS
Et quel intérêt dêtre mis au courant ? Puisque de toute façon, et le Premier ministre et la garde des Sceaux lon rappelé, personne nétait au courant sur le contenu de ces écoutes, nous respectons le travail de ces magistrats, de ces juges dinstruction qui agissent, encore une fois, de manière tout à fait indépendante.
JEAN-MICHEL APHATIE
Pourquoi la ministre de la Justice a nié, lundi soir, avoir eu connaissance, avant la presse, de lexistence de ces écoutes ? Cest une faute ?
MANUEL VALLS
Mais, la ministre de la Justice ne pouvait pas être au courant avant le 26 février, puisque le Parquet lui-même
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais elle la été le 26 février
MANUEL VALLS
ne disposait pas de linformation, et depuis le 26 févier
JEAN-MICHEL APHATIE
Pourquoi ne la-t-elle pas reconnu ?
MANUEL VALLS
et louverture, soyons précis, dune nouvelle information judiciaire, le Premier ministre hier soir a rappelé que personne au gouvernement na eu accès au contenu de ces écoutes. C'est évidemment toujours le cas aujourd'hui et il faut sen tenir aux faits et aux principes.
JEAN-MICHEL APHATIE
Christiane TAUBIRA a-t-elle commis une faute, en ne disant pas, lundi soir, « je lai su, dès le 26 février » ?
MANUEL VALLS
Mais enfin, pas du tout !
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est un mensonge dEtat, disent certains.
MANUEL VALLS
Non, ces accusations sont grotesques.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais elle a menti.
MANUEL VALLS
Ecoutez, ça fait, Jean-Michel APHATIE
JEAN-MICHEL APHATIE
Elle a menti. On peut convenir, on peut faire ce constat tous les deux, elle a menti.
MANUEL VALLS
Non, ça fait depuis dix jours, Jean-Michel APHATIE
JEAN-MICHEL APHATIE
Elle a menti.
MANUEL VALLS
Depuis dix jours, la vie politique vit au rythme de ce que lon appelle laffaire COPE, c'est-à-dire la surfacturation dun certain nombre déléments de la campagne présidentielle, de 2007. Nous vivons au rythme des révélations
JEAN-MICHEL APHATIE
Oui, enfin, des révélations éventuelles.
MANUEL VALLS
Eventuelles, nous vivons au rythme, pas éventuel, cette fois-ci, des enregistrements pratiqués par un collaborateur venant de lextrême droite, proche de lancien président de la République. Nous vivons au rythme de cette enquête concernant le présumé financement dune campagne électorale par un Etat étranger, la Libye, et on voudrait nous faire croire que c'est ce gouvernement qui est en faute et qui na pas respecté les règles et les principes de la République ? Ça suffit.
JEAN-MICHEL APHATIE
On aura loccasion de poursuivre cette discussion avec les auditeurs de RTL, dans un moment.
LAURENT BAZIN
Toutes vos questions au 32 10, au ministre de lIntérieur, à tout à l'heure, Manuel VALLS.
MANUEL VALLS
A tout à l'heure.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 12 mars 2014
Jean-Michel APHATIE, nous recevons donc ce matin le ministre de lIntérieur, Manuel VALLS.
JEAN-MICHEL APHATIE
Bonjour Manuel VALLS.
MANUEL VALLS
Bonjour Jean-Michel APHATIE.
JEAN-MICHEL APHATIE
Nicolas SARKOZY a fait lobjet dune écoute téléphonique à partir davril 2013, à la demande de deux juges dinstruction enquêtant sur un supposé financement libyen de la campagne électorale 2007. Ces écoutes téléphoniques ordonnées par la justice ont été réalisées par des policiers, cest-à-dire par des fonctionnaires qui travaillent sous votre autorité, Manuel VALLS. A quel moment avez-vous été informé de ces écoutes téléphoniques ?
MANUEL VALLS
A loccasion des révélations du MONDE, sagissant des écoutes de lancien président de la République et de son avocat.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous lavez appris par la presse comme nous ?
MANUEL VALLS
Absolument. Je savais quil y avait une enquête concernant Nicolas SARKOZY, sur le financement ou la présomption de participation dun Etat étranger, la Libye, et dans le financement dune campagne électorale, celle de Nicol as SARKOZY en 2007, en décembre, javais été informé des seules interceptions concernant Brice HORTEFEUX, à loccasion de la convocation du directeur de la PJ parisienne par le procureur de la République de Paris, parce que ce directeur de la PJ parisienne avait conseillé monsieur Brice HORTEFEUX, la presse sen est fait lécho. Et jai décidé dailleurs, au mois de décembre, de démettre de ses fonctions le directeur de la police judiciaire
JEAN-MICHEL APHATIE
Christian FLAESCH.
MANUEL VALLS
Voilà, les choses sont aussi simples que cela.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ceci veut dire, Manuel VALLS, que le 26 février, au plus tard, la ministre de la Justice a été informée des écoutes téléphoniques concernant Nicolas SARKOZ, elle en a parlé au Premier ministre, on limagine, puisque le Premier ministre disait que lui aussi avait été informé le 26 février, même sil na pas précisé qui lui avait donné linformation, et cela veut dire quau sein du gouvernement, linformation sest arrêtée là, et que vous, ministre de lIntérieur, vous navez rien su des écoutes téléphoniques ?
MANUEL VALLS
Bien sûr, et chacun reste dans son rôle, et ne faisons pas insulte aux magistrats, ni aux policiers, les officiers de police judiciaire qui agissent sous lautorité de ces magistrats, des magistrats indépendants, des juges dinstruction. Et dans des affaires, et sur des actes dinvestigation de cette nature, ces professionnels du droit, je parle aussi bien des magistrats que des policiers
JEAN-MICHEL APHATIE
Des policiers, de la police judiciaire
MANUEL VALLS
Savent parfaitement prendre leurs précautions qui simposent pour préserver lenquête, même à légard de leur ministre de tutelle
JEAN-MICHEL APHATIE
On a du mal à
MANUEL VALLS
Les temps, Jean-Michel APHATIE, ont changé, ainsi que la conception des conduites des enquêtes. Je réponds
JEAN-MICHEL APHATIE
On a du mal à croire, Manuel VALLS, pour être très clair, que, en admettant que les fonctionnaires agissent comme ils doivent le faire, on a du mal à croire que la ministre de la Justice ou le Premier ministre, quand ils ont eu cette information, qui nest pas mince, ne vous en aient pas parlé
MANUEL VALLS
Mais il faut le croire !
JEAN-MICHEL APHATIE
On a du mal à le croire !
MANUEL VALLS
Jai répondu à ces questions, et je répondrai à toutes vos questions, mais moi, je veux dire stop au fond à ce climat dhystérisation collective, dans ce contexte, chacun doit assumer ses responsabilités, puisque les Français nous regardent, nous écoutent, ils sont attentifs à ce que nous faisons et à ce que nous disons. Dans notre démocratie, il y a des principes fondamentaux, lindépendance de la justice, la séparation des pouvoirs, qui transcendent les clivages politiques, lindépendance des magistrats ou la présomption dinnocence nécessitent là aussi dêtre profondément respectées. Et la justice, dans notre pays, a besoin plus que jamais de sérénité. Nous assistons à une opération grossière, politique, qui vise à mettre en cause et cest ça qui minquiète la justice ; il y a une volonté systématique de fragiliser la magistrature, daffaiblir la justice, et ça nest pas acceptable, ce sont des pratiques quil faut renvoyer, Jean-Michel APHATIE, au passé.
JEAN-MICHEL APHATIE
Une information
MANUEL VALLS
Ce gouvernement pose en principe fondamental lindépendance de la justice. Je vous rappelle que le président de la République souhaite une réforme du Conseil supérieur de la magistrature pour assurer encore davantage son indépendance. Cette réforme nécessite une révision constitutionnelle, que refuse aujourdhui lopposition. Ce gouvernement, ce président de la République veulent lindépendance de la justice. Et les procédures ont été pleinement respectées.
JEAN-MICHEL APHATIE
Une information aussi importante quun ancien président de la République, sur écoute, est connue par le Premier ministre, le 26 février, et il nen dit rien à son ministre de lIntérieur. Vous le regrettez ?
MANUEL VALLS
Non, pas du tout.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ça vous parait normal ?
MANUEL VALLS
Chacun reste dans son rôle, ça me parait tout à fait normal.
JEAN-MICHEL APHATIE
Et le président de la République a été informé quand ?
MANUEL VALLS
Le président de la République
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est quand même une information quil faut bien partager.
MANUEL VALLS
Laissons de côté le président de la République.
JEAN-MICHEL APHATIE
Pourquoi ?
MANUEL VALLS
Il est garant de lindépendance de la justice.
JEAN-MICHEL APHATIE
LE PARISIEN
MANUEL VALLS
Il a dit lui-même, il a dit lui même quil recevrait ou répondrait aux magistrats et aux avocats. Il lui appartient, dans sa fonction de chef de lEtat, de préserver lindépendance de la justice.
JEAN-MICHEL APHATIE
Le journal LE PARISIEN, écrit ce matin que le président de la République a été informé de lexistence de lécoute téléphonique concernant Nicolas SARKOZY, le 4 mars, donc, de lexistence de lécoute.
MANUEL VALLS
C'est-à-dire le jour de la perquisition
JEAN-MICHEL APHATIE
Le jour de la perquisition du cabinet de lavocat et du magistrat, qui sont concernés par
MANUEL VALLS
Mais oui, mais vous avez raison, Jean-Michel APHATIE
JEAN-MICHEL APHATIE
La violation
MANUEL VALLS
de rappeler ces faits, parce que les juges travaillent
JEAN-MICHEL APHATIE
Et vous confirmez que le président de la République a été informé à ce moment-là de de lécoute.
MANUEL VALLS
Je crois que cette information est juste, mais les juges travaillent en ce moment
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous lavez vérifié ?
MANUEL VALLS
en tout cas depuis quelques mois.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous lavez vérifié ces derniers jours, je veux dire, puisque vous-même vous ne saviez pas quil était sur écoute.
MANUEL VALLS
Les juges travaillent en ce moment sur deux dossiers, et voilà ce quil faut souligner, et je le répète, une présomption de participation dun Etat étranger, dans le financement dune campagne électorale, une présomption de trafic dinfluence et de violation du secret de lenquête, qui impliquerait un haut magistrat de la Cour de cassation. Ce sont des présomptions graves, voilà la réalité, et arrêtons la machine à diversion et laissons encore une fois la justice travailler en toute sérénité.
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc, si on résume, Manuel VALLS, vous me direz si c'est correct, le 26 février, le Premier ministre et la garde des Sceaux ont été informés de lexistence des écoutes, le 4 mars le président de la République la été, et de mémoire, le papier du MONDE paru le 11 mars, vous, vous ne lavez su quà ce moment-là.
MANUEL VALLS
Le papier du MONDE parait le 7 mars, pour être précis.
JEAN-MICHEL APHATIE
Le 7 mars.
MANUEL VALLS
Et c'est normal, et nous respectons les procédures.
JEAN-MICHEL APHATIE
Et vous, vous lavez appris quà ce moment-là.
MANUEL VALLS
Et quel intérêt dêtre mis au courant ? Puisque de toute façon, et le Premier ministre et la garde des Sceaux lon rappelé, personne nétait au courant sur le contenu de ces écoutes, nous respectons le travail de ces magistrats, de ces juges dinstruction qui agissent, encore une fois, de manière tout à fait indépendante.
JEAN-MICHEL APHATIE
Pourquoi la ministre de la Justice a nié, lundi soir, avoir eu connaissance, avant la presse, de lexistence de ces écoutes ? Cest une faute ?
MANUEL VALLS
Mais, la ministre de la Justice ne pouvait pas être au courant avant le 26 février, puisque le Parquet lui-même
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais elle la été le 26 février
MANUEL VALLS
ne disposait pas de linformation, et depuis le 26 févier
JEAN-MICHEL APHATIE
Pourquoi ne la-t-elle pas reconnu ?
MANUEL VALLS
et louverture, soyons précis, dune nouvelle information judiciaire, le Premier ministre hier soir a rappelé que personne au gouvernement na eu accès au contenu de ces écoutes. C'est évidemment toujours le cas aujourd'hui et il faut sen tenir aux faits et aux principes.
JEAN-MICHEL APHATIE
Christiane TAUBIRA a-t-elle commis une faute, en ne disant pas, lundi soir, « je lai su, dès le 26 février » ?
MANUEL VALLS
Mais enfin, pas du tout !
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est un mensonge dEtat, disent certains.
MANUEL VALLS
Non, ces accusations sont grotesques.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais elle a menti.
MANUEL VALLS
Ecoutez, ça fait, Jean-Michel APHATIE
JEAN-MICHEL APHATIE
Elle a menti. On peut convenir, on peut faire ce constat tous les deux, elle a menti.
MANUEL VALLS
Non, ça fait depuis dix jours, Jean-Michel APHATIE
JEAN-MICHEL APHATIE
Elle a menti.
MANUEL VALLS
Depuis dix jours, la vie politique vit au rythme de ce que lon appelle laffaire COPE, c'est-à-dire la surfacturation dun certain nombre déléments de la campagne présidentielle, de 2007. Nous vivons au rythme des révélations
JEAN-MICHEL APHATIE
Oui, enfin, des révélations éventuelles.
MANUEL VALLS
Eventuelles, nous vivons au rythme, pas éventuel, cette fois-ci, des enregistrements pratiqués par un collaborateur venant de lextrême droite, proche de lancien président de la République. Nous vivons au rythme de cette enquête concernant le présumé financement dune campagne électorale par un Etat étranger, la Libye, et on voudrait nous faire croire que c'est ce gouvernement qui est en faute et qui na pas respecté les règles et les principes de la République ? Ça suffit.
JEAN-MICHEL APHATIE
On aura loccasion de poursuivre cette discussion avec les auditeurs de RTL, dans un moment.
LAURENT BAZIN
Toutes vos questions au 32 10, au ministre de lIntérieur, à tout à l'heure, Manuel VALLS.
MANUEL VALLS
A tout à l'heure.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 12 mars 2014