Texte intégral
THOMAS SOTTO
Les interviews politiques de Jean-Pierre ELKABBACH ce matin. Dans quelques instants Jean-Pierre, vous recevrez Henri GUAINO qui est installé dans ce train EUROPE 1 des municipales en gare de Lyon à Paris. Mais tout de suite, vous êtes avec Manuel VALLS, le ministre de l'Intérieur. Messieurs c'est à vous.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
D'abord je dois dire que c'est un exercice singulier d'interroger Manuel VALLS à Valence et Henri GUAINO à tour de rôle et sur des tons évidemment différents. Manuel VALLS bonjour.
MANUEL VALLS
Bonjour Jean-Pierre ELKABBACH.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Merci d'être avec nous sur EUROPE 1. Il a donc suffit d'une tribune dans Le FIGARO pour que président de la République en tête, vous montiez tous sur le front comme un seul homme. Est-ce que Nicolas SARKOZY vous fait encore à ce point peur ?
MANUEL VALLS
Non, dans ces moments-là Jean-Pierre ELKABBACH, il faut garder son sang froid et rappeler tout simplement les principes qui régissent nos pouvoirs publics, qui régissent la Constitution. Le président de la République François HOLLANDE l'a rappelé hier soir
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est exactement ce que dit Nicolas SARKOZY
MANUEL VALLS
Ne pas dire
JEAN-PIERRE ELKABBACH
De ne pas bafouer les principes
MANUEL VALLS
C'est-à-dire Jean-Pierre ELKABBACH
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Sacrés de la République.
MANUEL VALLS
Jean-Pierre ELKABBACH, c'est-à-dire la séparation des pouvoirs, l'indépendance de la justice, le respect de la présomption d'innocence et puis le rôle de la défense, et le respect des décisions de la justice. Et moi, après avoir lu cette tribune de Nicolas SARKOZY, j'éprouve au fond un malaise, Nicolas SARKOZY pendant qu'il était président de la République était précisément garant de l'équilibre des pouvoirs, et on attend d'un ancien chef de l'Etat des paroles d'unité. Et là, permettez-moi de vous le dire très sereinement, ce sont des paroles de division, de confusion, des mots violents et outranciers qui traduisent une absence de sérénité et de mesure. On ne peut pas comparer la France à une dictature, on ne peut pas comparer la police et la justice française à la Stasi, on ne peut pas mettre en cause les magistrats, on ne peut pas mettre en cause quand on a été en plus ancien président de la République, quand on a été président de la République, quand on est un ancien président de la République on ne peut pas mettre en cause les décisions du Conseil constitutionnel.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors monsieur VALLS, vous avez défini les principes idéaux de la République et un fonctionnement idéal des institutions. Mais vous savez bien d'abord que Nicolas SARKOZY ne s'en prend pas à l'immense majorité des magistrats et des policiers ; et puis pour répondre sur le ton de la sérénité, Nicolas SARKOZY est traité de voyou, Patrick MENNUCCI de dealer, Bruno Le ROUX de racaille d'Etat, Richard FERRAND, député PS du Finistère, de pervers par Michel SAPIN. Est-ce qu'il n'a pas le droit d'être indigné, blessé sans vouloir le défendre, mais est-ce qu'il devait rester silencieux ?
MANUEL VALLS
Non mais Nicolas SARKOZY a le droit de se défendre, bien évidemment, en respectant
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc il est attaqué
MANUEL VALLS
En respectant les principes. Vous savez moi, je n'ai jamais versé dans l'antisarkozysme, et à la place qui est la mienne je dois garder du sang froid et précisément la discipline qui est le respect des principes que le chef de l'Etat a rappelé il y a quelques heures. Les Français traversent un moment difficile, ils ont besoin de repères et rappeler les principes républicains pour le républicain que je suis, c'est évidemment tout à fait essentiel. Et c'est pour ça qu'à la lecture de cette tribune, j'éprouve un grand malaise. La République, c'est ce que nous avons de plus cher, il faut la chérir
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Tous
MANUEL VALLS
Jean-Pierre ELKABBACH, il faut la chérir, la protéger, jamais la violenter. Et nous avons le sentiment et j'ai le sentiment en lisant ce texte que Nicolas SARKOZY, pris par une forme de rage, veut tout détruire pour se protéger, pour se protéger de quoi
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est donc
MANUEL VALLS
Je ne le sais pas, c'est à la justice de le dire. Nicolas SARKOZY a le droit à la présomption d'innocence, mais il n'est pas au-dessus des lois.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et il l'a dit, « je ne veux pas être au-dessus des lois », il n'a pas accepté d'être en dessous des lois. Est-ce que vous condamnez les fuites d'écoutes téléphoniques, monsieur le ministre de l'Intérieur ?
MANUEL VALLS
Mais bien sûr, et malheureusement c'est
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que vous enquêtez et-ce que vous enquêtez parmi les policiers pour qu'elles cessent, parce qu'on peut se demander comment le journal Le MONDE, MEDIAPART et d'autres journaux peuvent obtenir le contenu des écoutes, certains disent « si ce n'est pas par les policiers » ?
MANUEL VALLS
Mais monsieur ELKABBACH, les écoutes sont décidées par des magistrats indépendants, par les juges d'instruction. Les policiers qui travaillent
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc ce n'est pas les policiers, ce sont les juges ?
MANUEL VALLS
Les policiers les policiers qui travaillent travaillent sous l'autorité de ces magistrats. Et vous ne me ferez pas descendre dans cette boue et dans ce débat qui vise précisément à tout rabaisser, à mettre en cause le travail
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non, à respecter les principes que vous avez défendus
MANUEL VALLS
Jean-Pierre ELKABBACH, à mettre en cause le travail de la justice et des policiers. La justice et la police doivent travailler sereinement. L'attaque de Nicolas SARKOZY
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Monsieur le ministre
MANUEL VALLS
Jean-Pierre ELKABBACH, l'attaque de Nicolas SARKOZY contre la magistrature, pas contre quelques magistrats, contre la magistrature et ça n'est pas la première fois
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Certains magistrats
MANUEL VALLS
De sa part, c'est une attaque
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ceux qui ne sont pas indépendants
MANUEL VALLS
Ce sont des magistrats indépendants Jean-Pierre ELKABBACH, des juges d'instruction qui n'obéissent à aucun pouvoir politique. Et il est du rôle de chacun
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais leur idéologie personnelle, ça suffit !
MANUEL VALLS
Dans ce moment non Jean-Pierre ELKABBACH, excusez-moi
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et pardon de le citer
MANUEL VALLS
Jean-Pierre ELKABBACH, vous n'êtes pas le porte-parole
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Si vous voulez éviter de le citer
( ) Brouhaha
MANUEL VALLS
Jean-Pierre ELKABBACH, vous n'êtes pas le porte-parole
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Comment j'interroge Henri GUAINO.
MANUEL VALLS
Je suis en train de vous répondre et très sereinement. Il est important, et je vous cite parce que je ne vous vois pas, ce qui est évidemment tout à fait gênant
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Moi aussi j'en souffre.
MANUEL VALLS
C'est une manière pour moi d'avoir une relation plus directe avec vous. Je rappelle les principes, et quand on a été chef de l'Etat on les respecte, on ne met pas en cause ainsi les magistrats, la police et le Conseil constitutionnel.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Monsieur le ministre de l'Intérieur, votre argument je ne veux pas vous faire souffrir mais votre argument qui ne passe ni dans l'opinion ni chez les politiques, c'est que vous avez appris l'existence d'écoutes SARKOZY HERZOG en lisant Le MONDE. Personne ne croit que de tous les ministres de l'Intérieur de la Vème République, vous seriez (vous) avec le tempérament que vous avez le moins informé et le moins renseigné. Comment ça se fait ?
MANUEL VALLS
Jean-Pierre ELKABBACH, je n'étais pas informé d'une écoute judiciaire concernant Nicolas SARKOZY, puisque je n'avais pas à l'être. Et je suis vraiment étonné, y compris de vos affirmations, et d'ailleurs d'une résonnance par rapport à l'opinion, jamais étayées par ailleurs par des faits. On ne peut pas
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais est-ce que vous
MANUEL VALLS
On ne peut pas violer le droit car violer le droit serait mettre en cause les principes que je viens d'évoquer. Et la police judiciaire
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous savez
MANUEL VALLS
La police judiciaire qui travaille encore une fois sous l'autorité de magistrats indépendants doit respecter le droit, c'est aujourd'hui le cas, ça n'a peut-être pas été le cas par le passé mais souffrez que ce gouvernement respecte pleinement le droit et les règles qui sont celles que l'on doit respecter et que respecte la police judiciaire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Justement Manuel VALLS, vous parlez des officiers de la police judiciaire qui enquêtent, etc., avec des résultats qui remontent par étapes régulières à la Direction centrale de la police. Vous êtes le patron officiellement des OPJ, s'ils ne vous transmettent plus rien, pourquoi vous ne les rattachez pas (les OPJ) au ministère de la Justice, ce serait plus simple !
MANUEL VALLS
Mais ces officiers de police judiciaire qui travaillent avec ces juges, qui forment une véritable équipe, doivent travailler dans le secret, doivent respecter les règles de séparation des pouvoirs. Ils travaillent sous l'autorité des magistrats, c'est bien là la fonction de la police judiciaire et il faut le respecter. Ce n'est pas parce que par le passé, on n'a pas respecté ces règles, qu'aujourd'hui il ne faudrait pas les respecter. Et ce gouvernement s'honore de respecter ces règles simples qui sont indispensables au bon fonctionnement de nos institutions.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Rassurez les Français Manuel VALLS, ils ont peur parce qu'ils se disent « il y a peut-être des terroristes, il y a peut-être des espions parmi nous », ils ont peur pour leur sécurité. Vous ne saviez pas pour les écoutes mais vous savez tout le reste.
MANUEL VALLS
Mais vous êtes en train de confondre ce qui est de l'ordre du travail des juges avec des officiers de la police judiciaire et ce qui est de l'ordre évidemment de la lutte contre l'insécurité, le crime organisé ou le terrorisme. Ne confondez pas les
( ) Brouhaha
THOMAS SOTTO
Pardon de vous interrompre pardon de vous interrompre Jean-Pierre ELKABBACH, mais je vois quand même Henri GUAINO qui est avec nous dans le train d'EUROPE 1 les municipales, qui prend beaucoup de notes, qui s'agite un peu sur son siège. Je crois qu'il a deux ou trois choses à vous dire monsieur le ministre
MANUEL VALLS
Non, non, non, non, excusez-moi monsieur SOTTO, nous avons prévu une interview du ministre de l'Intérieur sur un certain nombre de sujets, il n'était n'ai pas prévu d'organiser un débat ce matin, je réponds à vos questions
THOMAS SOTTO
Une réaction, peut-être un mot
MANUEL VALLS
De la manière la plus précise
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais on en parlera tout à l'heure
MANUEL VALLS
Mais Henri GUAINO va répondre dans un instant
THOMAS SOTTO
C'est dommage pour le débat
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Monsieur le ministre de l'Intérieur
MANUEL VALLS
Monsieur SOTTO, il ne sert à rien de créer du spectacle sur des sujets graves, alors qu'il y a une telle attaque contre nos institutions
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Monsieur le ministre de l'Intérieur à propos des municipales, les derniers sondages indiquent Manuel VALLS qu'entre la droite et la gauche, l'écart se creuse à l'avantage de la droite. Ce matin, vous nous dites que votre ennemi c'est le chômage ou Nicolas SARKOZY ?
MANUEL VALLS
Mais Nicolas SARKOZY a au fond signalé que son ennemi, c'était les institutions qu'il doit chérir, et l'action de ce gouvernement est tournée résolution dans la lutte contre le chômage. Et ma mission, c'est de protéger les Français, c'est de lutter contre l'insécurité, c'est de lutter contre le crime organisé, c'est de prévenir le terrorisme. Voilà quelle est la mission
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Justement
MANUEL VALLS
Quant aux élections municipales, attendons, attendons, respectons sereinement le choix des Français, dimanche et dans 8 jours ils devront désigner des équipes
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On est d'accord
MANUEL VALLS
Locales pour leurs projets pour les villes et les villages.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Manuel VALLS, à bat l'abstention, ça on peut être d'accord !
MANUEL VALLS
Dans une démocratie, nous en avons parlé ce matin, le plus important c'est de participer et ensuite de respecter le choix de nos compatriotes.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Merci d'avoir été avec nous.
THOMAS SOTTO
Merci.
MANUEL VALLS
A bientôt à Paris.
THOMAS SOTTO
Donc on passer chacun la parole après l'autre, donc c'est Henri GUAINO maintenant qui va répondre à vos questions.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 24 mars 2014
Les interviews politiques de Jean-Pierre ELKABBACH ce matin. Dans quelques instants Jean-Pierre, vous recevrez Henri GUAINO qui est installé dans ce train EUROPE 1 des municipales en gare de Lyon à Paris. Mais tout de suite, vous êtes avec Manuel VALLS, le ministre de l'Intérieur. Messieurs c'est à vous.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
D'abord je dois dire que c'est un exercice singulier d'interroger Manuel VALLS à Valence et Henri GUAINO à tour de rôle et sur des tons évidemment différents. Manuel VALLS bonjour.
MANUEL VALLS
Bonjour Jean-Pierre ELKABBACH.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Merci d'être avec nous sur EUROPE 1. Il a donc suffit d'une tribune dans Le FIGARO pour que président de la République en tête, vous montiez tous sur le front comme un seul homme. Est-ce que Nicolas SARKOZY vous fait encore à ce point peur ?
MANUEL VALLS
Non, dans ces moments-là Jean-Pierre ELKABBACH, il faut garder son sang froid et rappeler tout simplement les principes qui régissent nos pouvoirs publics, qui régissent la Constitution. Le président de la République François HOLLANDE l'a rappelé hier soir
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est exactement ce que dit Nicolas SARKOZY
MANUEL VALLS
Ne pas dire
JEAN-PIERRE ELKABBACH
De ne pas bafouer les principes
MANUEL VALLS
C'est-à-dire Jean-Pierre ELKABBACH
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Sacrés de la République.
MANUEL VALLS
Jean-Pierre ELKABBACH, c'est-à-dire la séparation des pouvoirs, l'indépendance de la justice, le respect de la présomption d'innocence et puis le rôle de la défense, et le respect des décisions de la justice. Et moi, après avoir lu cette tribune de Nicolas SARKOZY, j'éprouve au fond un malaise, Nicolas SARKOZY pendant qu'il était président de la République était précisément garant de l'équilibre des pouvoirs, et on attend d'un ancien chef de l'Etat des paroles d'unité. Et là, permettez-moi de vous le dire très sereinement, ce sont des paroles de division, de confusion, des mots violents et outranciers qui traduisent une absence de sérénité et de mesure. On ne peut pas comparer la France à une dictature, on ne peut pas comparer la police et la justice française à la Stasi, on ne peut pas mettre en cause les magistrats, on ne peut pas mettre en cause quand on a été en plus ancien président de la République, quand on a été président de la République, quand on est un ancien président de la République on ne peut pas mettre en cause les décisions du Conseil constitutionnel.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors monsieur VALLS, vous avez défini les principes idéaux de la République et un fonctionnement idéal des institutions. Mais vous savez bien d'abord que Nicolas SARKOZY ne s'en prend pas à l'immense majorité des magistrats et des policiers ; et puis pour répondre sur le ton de la sérénité, Nicolas SARKOZY est traité de voyou, Patrick MENNUCCI de dealer, Bruno Le ROUX de racaille d'Etat, Richard FERRAND, député PS du Finistère, de pervers par Michel SAPIN. Est-ce qu'il n'a pas le droit d'être indigné, blessé sans vouloir le défendre, mais est-ce qu'il devait rester silencieux ?
MANUEL VALLS
Non mais Nicolas SARKOZY a le droit de se défendre, bien évidemment, en respectant
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc il est attaqué
MANUEL VALLS
En respectant les principes. Vous savez moi, je n'ai jamais versé dans l'antisarkozysme, et à la place qui est la mienne je dois garder du sang froid et précisément la discipline qui est le respect des principes que le chef de l'Etat a rappelé il y a quelques heures. Les Français traversent un moment difficile, ils ont besoin de repères et rappeler les principes républicains pour le républicain que je suis, c'est évidemment tout à fait essentiel. Et c'est pour ça qu'à la lecture de cette tribune, j'éprouve un grand malaise. La République, c'est ce que nous avons de plus cher, il faut la chérir
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Tous
MANUEL VALLS
Jean-Pierre ELKABBACH, il faut la chérir, la protéger, jamais la violenter. Et nous avons le sentiment et j'ai le sentiment en lisant ce texte que Nicolas SARKOZY, pris par une forme de rage, veut tout détruire pour se protéger, pour se protéger de quoi
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est donc
MANUEL VALLS
Je ne le sais pas, c'est à la justice de le dire. Nicolas SARKOZY a le droit à la présomption d'innocence, mais il n'est pas au-dessus des lois.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et il l'a dit, « je ne veux pas être au-dessus des lois », il n'a pas accepté d'être en dessous des lois. Est-ce que vous condamnez les fuites d'écoutes téléphoniques, monsieur le ministre de l'Intérieur ?
MANUEL VALLS
Mais bien sûr, et malheureusement c'est
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que vous enquêtez et-ce que vous enquêtez parmi les policiers pour qu'elles cessent, parce qu'on peut se demander comment le journal Le MONDE, MEDIAPART et d'autres journaux peuvent obtenir le contenu des écoutes, certains disent « si ce n'est pas par les policiers » ?
MANUEL VALLS
Mais monsieur ELKABBACH, les écoutes sont décidées par des magistrats indépendants, par les juges d'instruction. Les policiers qui travaillent
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc ce n'est pas les policiers, ce sont les juges ?
MANUEL VALLS
Les policiers les policiers qui travaillent travaillent sous l'autorité de ces magistrats. Et vous ne me ferez pas descendre dans cette boue et dans ce débat qui vise précisément à tout rabaisser, à mettre en cause le travail
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non, à respecter les principes que vous avez défendus
MANUEL VALLS
Jean-Pierre ELKABBACH, à mettre en cause le travail de la justice et des policiers. La justice et la police doivent travailler sereinement. L'attaque de Nicolas SARKOZY
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Monsieur le ministre
MANUEL VALLS
Jean-Pierre ELKABBACH, l'attaque de Nicolas SARKOZY contre la magistrature, pas contre quelques magistrats, contre la magistrature et ça n'est pas la première fois
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Certains magistrats
MANUEL VALLS
De sa part, c'est une attaque
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ceux qui ne sont pas indépendants
MANUEL VALLS
Ce sont des magistrats indépendants Jean-Pierre ELKABBACH, des juges d'instruction qui n'obéissent à aucun pouvoir politique. Et il est du rôle de chacun
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais leur idéologie personnelle, ça suffit !
MANUEL VALLS
Dans ce moment non Jean-Pierre ELKABBACH, excusez-moi
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et pardon de le citer
MANUEL VALLS
Jean-Pierre ELKABBACH, vous n'êtes pas le porte-parole
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Si vous voulez éviter de le citer
( ) Brouhaha
MANUEL VALLS
Jean-Pierre ELKABBACH, vous n'êtes pas le porte-parole
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Comment j'interroge Henri GUAINO.
MANUEL VALLS
Je suis en train de vous répondre et très sereinement. Il est important, et je vous cite parce que je ne vous vois pas, ce qui est évidemment tout à fait gênant
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Moi aussi j'en souffre.
MANUEL VALLS
C'est une manière pour moi d'avoir une relation plus directe avec vous. Je rappelle les principes, et quand on a été chef de l'Etat on les respecte, on ne met pas en cause ainsi les magistrats, la police et le Conseil constitutionnel.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Monsieur le ministre de l'Intérieur, votre argument je ne veux pas vous faire souffrir mais votre argument qui ne passe ni dans l'opinion ni chez les politiques, c'est que vous avez appris l'existence d'écoutes SARKOZY HERZOG en lisant Le MONDE. Personne ne croit que de tous les ministres de l'Intérieur de la Vème République, vous seriez (vous) avec le tempérament que vous avez le moins informé et le moins renseigné. Comment ça se fait ?
MANUEL VALLS
Jean-Pierre ELKABBACH, je n'étais pas informé d'une écoute judiciaire concernant Nicolas SARKOZY, puisque je n'avais pas à l'être. Et je suis vraiment étonné, y compris de vos affirmations, et d'ailleurs d'une résonnance par rapport à l'opinion, jamais étayées par ailleurs par des faits. On ne peut pas
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais est-ce que vous
MANUEL VALLS
On ne peut pas violer le droit car violer le droit serait mettre en cause les principes que je viens d'évoquer. Et la police judiciaire
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous savez
MANUEL VALLS
La police judiciaire qui travaille encore une fois sous l'autorité de magistrats indépendants doit respecter le droit, c'est aujourd'hui le cas, ça n'a peut-être pas été le cas par le passé mais souffrez que ce gouvernement respecte pleinement le droit et les règles qui sont celles que l'on doit respecter et que respecte la police judiciaire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Justement Manuel VALLS, vous parlez des officiers de la police judiciaire qui enquêtent, etc., avec des résultats qui remontent par étapes régulières à la Direction centrale de la police. Vous êtes le patron officiellement des OPJ, s'ils ne vous transmettent plus rien, pourquoi vous ne les rattachez pas (les OPJ) au ministère de la Justice, ce serait plus simple !
MANUEL VALLS
Mais ces officiers de police judiciaire qui travaillent avec ces juges, qui forment une véritable équipe, doivent travailler dans le secret, doivent respecter les règles de séparation des pouvoirs. Ils travaillent sous l'autorité des magistrats, c'est bien là la fonction de la police judiciaire et il faut le respecter. Ce n'est pas parce que par le passé, on n'a pas respecté ces règles, qu'aujourd'hui il ne faudrait pas les respecter. Et ce gouvernement s'honore de respecter ces règles simples qui sont indispensables au bon fonctionnement de nos institutions.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Rassurez les Français Manuel VALLS, ils ont peur parce qu'ils se disent « il y a peut-être des terroristes, il y a peut-être des espions parmi nous », ils ont peur pour leur sécurité. Vous ne saviez pas pour les écoutes mais vous savez tout le reste.
MANUEL VALLS
Mais vous êtes en train de confondre ce qui est de l'ordre du travail des juges avec des officiers de la police judiciaire et ce qui est de l'ordre évidemment de la lutte contre l'insécurité, le crime organisé ou le terrorisme. Ne confondez pas les
( ) Brouhaha
THOMAS SOTTO
Pardon de vous interrompre pardon de vous interrompre Jean-Pierre ELKABBACH, mais je vois quand même Henri GUAINO qui est avec nous dans le train d'EUROPE 1 les municipales, qui prend beaucoup de notes, qui s'agite un peu sur son siège. Je crois qu'il a deux ou trois choses à vous dire monsieur le ministre
MANUEL VALLS
Non, non, non, non, excusez-moi monsieur SOTTO, nous avons prévu une interview du ministre de l'Intérieur sur un certain nombre de sujets, il n'était n'ai pas prévu d'organiser un débat ce matin, je réponds à vos questions
THOMAS SOTTO
Une réaction, peut-être un mot
MANUEL VALLS
De la manière la plus précise
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais on en parlera tout à l'heure
MANUEL VALLS
Mais Henri GUAINO va répondre dans un instant
THOMAS SOTTO
C'est dommage pour le débat
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Monsieur le ministre de l'Intérieur
MANUEL VALLS
Monsieur SOTTO, il ne sert à rien de créer du spectacle sur des sujets graves, alors qu'il y a une telle attaque contre nos institutions
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Monsieur le ministre de l'Intérieur à propos des municipales, les derniers sondages indiquent Manuel VALLS qu'entre la droite et la gauche, l'écart se creuse à l'avantage de la droite. Ce matin, vous nous dites que votre ennemi c'est le chômage ou Nicolas SARKOZY ?
MANUEL VALLS
Mais Nicolas SARKOZY a au fond signalé que son ennemi, c'était les institutions qu'il doit chérir, et l'action de ce gouvernement est tournée résolution dans la lutte contre le chômage. Et ma mission, c'est de protéger les Français, c'est de lutter contre l'insécurité, c'est de lutter contre le crime organisé, c'est de prévenir le terrorisme. Voilà quelle est la mission
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Justement
MANUEL VALLS
Quant aux élections municipales, attendons, attendons, respectons sereinement le choix des Français, dimanche et dans 8 jours ils devront désigner des équipes
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On est d'accord
MANUEL VALLS
Locales pour leurs projets pour les villes et les villages.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Manuel VALLS, à bat l'abstention, ça on peut être d'accord !
MANUEL VALLS
Dans une démocratie, nous en avons parlé ce matin, le plus important c'est de participer et ensuite de respecter le choix de nos compatriotes.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Merci d'avoir été avec nous.
THOMAS SOTTO
Merci.
MANUEL VALLS
A bientôt à Paris.
THOMAS SOTTO
Donc on passer chacun la parole après l'autre, donc c'est Henri GUAINO maintenant qui va répondre à vos questions.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 24 mars 2014