Texte intégral
FLORENT PEIFFER
Manuel VALLS frappe fort, très fort, la France au régime sec, tout le monde ou presque est concerné, les fonctionnaires, mais aussi les retraités, 13 millions de retraités, leurs pensions seront gelées pour les 18 prochains mois, et on en parle tout de suite avec l'invitée de Christophe BARBIER, ce matin, Sylvia PINEL, ministre du Logement et de l'Egalité des territoires.
CHRISTOPHE BARBIER
Sylvia PINEL, bonjour, bienvenue.
SYLVIA PINEL
Bonjour.
CHRISTOPHE BARBIER
Vous l'avez entendu, ça passe mal. Ce plan d'économies passe mal et il soulève la colère. D'abord un point de méthode : pourquoi le Premier ministre est-il allé si vite ?
SYLVIA PINEL
Parce que la situation économique, la priorité donnée à l'emploi, préparer l'avenir, demande des mesures urgentes et la nécessité de changer, finalement, de braquet, pour mettre en oeuvre un certain nombre de dispositions, de mesures, attendues par les entreprises, mais aussi attendues par les salariés les plus modestes, donc, le Premier ministre, dans son discours de politique générale, a dit qu'il fallait un discours de vérité, mais surtout un discours d'efficacité.
CHRISTOPHE BARBIER
Est-ce qu'il ne s'agit pas surtout de calmer Bruxelles en leur disant : « Vous voyez, on fait tout de suite des efforts » ?
SYLVIA PINEL
Il faut arrêter aussi avec ce mythe de Bruxelles qui nous imposerait. Si nous voulons faire des économies pour réduire les déficits publics, c'est aussi pour retrouver notre souveraineté, pour retrouver des marges de manoeuvre, et pour préparer l'avenir et restaurer la croissance. Quand on prend des mesures en faveur du pacte de responsabilité et de solidarité, c'est pour créer de l'emploi, c'est pour accompagner les chefs d'entreprise sur tous nos territoires. Cette économie de proximité, ces entrepreneurs qui veulent créer de la richesse nationale, eh bien il faut pourvoir les accompagner. Donc il y a un triple objectif dans ces mesures, à la fois mettre en oeuvre le pacte de responsabilité et de solidarité, renforcer le pouvoir d'achat des salariés les plus modestes et enfin réduire nos déficits publics et la dette qui pèse aujourd'hui lourdement, 57 % de la richesse nationale est absorbé par ces déficits.
CHRISTOPHE BARBIER
D'abord on attaque le pouvoir d'achat. Alors, certes les plus démunis sont protégés, le minimum vieillesse, le RSA est préservé, mais juste au dessus, les classes moyennes les plus fragiles, notamment les retraités, leur pouvoir d'achat est atteint.
SYLVIA PINEL
Il y a une stabilité, une stabilité dans les pensions qui seront versées. Il ne s'agit pas...
CHRISTOPHE BARBIER
Eh oui, comme il y a un peu d'inflation, le pouvoir d'achat...
SYLVIA PINEL
L'objectif de toutes ces mesures, c'est... il faut penser, lorsqu'on nous dit cela, à un effort temporaire. Un effort temporaire, et j'ai bien conscience que pour certaines personnes, cela peut les affecter, peut les inquiéter, mais nous demandons des efforts justes, des efforts mesurés dans le temps, afin de redresser notre pays, à la fois par des mesures de compétitivité, pour créer de la croissance et restaurer la confiance, et en même temps des efforts pour réduire nos déficits qui aujourd'hui pèsent trop sur le budget de l'Etat.
CHRISTOPHE BARBIER
Est-ce que l'effort est vraiment mesuré dans le temps pour les fonctionnaires ? Depuis 2010 et peut-être jusqu'en 2017, gel du point d'indice donc blocage de leur pouvoir d'achat.
SYLVIA PINEL
C'est un ensemble de mesures. Le Premier ministre hier a présenté les économies, les 50 milliards d'économies, qui avaient d'ailleurs été annoncées dès le 14 janvier par le président de la République. C'est la déclinaison de cette feuille de route, de ce cap que le président de la République a fixé au Premier ministre et ensuite il y a toute une déclinaison de mesures, dont celle que vous évoquez.
CHRISTOPHE BARBIER
C'est normal que la gauche demande plus aux fonctionnaires, aux agents de l'Etat ?
SYLVIA PINEL
Ce n'est pas une question de demander plus, c'est une question de répartition des efforts. Répartition à la fois pour les fonctionnaires, répartition sur ce qui va nous permettre de dégager des marges d'économies, pour relancer cette économie, pour créer de la compétitivité, pour créer de l'emploi. Parce qu'aujourd'hui, le drame de nos territoires, et je suis une élue d'un territoire rural en mutation...
CHRISTOPHE BARBIER
La Haute Garonne.
SYLVIA PINEL
Le Tarn-et-Garonne.
CHRISTOPHE BARBIER
Le Tarn-et-Garonne, pardon.
SYLVIA PINEL
Le Tarn-et-Garonne. Ce que nous disent nos concitoyens, c'est que le drame du chômage qui les frappe dans leur vie quotidienne et dans tous les territoires, eh bien cela c'est le premier fléau que nous devons combattre, et pour le combattre, c'est le pacte de responsabilité et de solidarité qui est nécessaire, qui est nécessaire pour justement redonner du pouvoir d'achat à nombreux de nos concitoyens, qui aujourd'hui n'en ont pas.
CHRISTOPHE BARBIER
« On ne devrait jamais quitter Montauban », dit-on en Tarn-et-Garonne, et pourtant on a l'impression qu'avec la fin de la clause de compétence générale, les départements, notamment les départements ruraux, vont moins agir sur l'économie, est-ce qu'on n'est pas en train de créer de l'inégalité entre les territoires à travers ces 50 milliards d'économies ?
SYLVIA PINEL
On demande un effort aux collectivités territoriales, 11 milliards. Cela passe nécessairement par la clarification des compétences, par la volonté de faire mieux, d'être plus efficace. Dans mes précédentes fonctions, j'étais en charge de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme, la multiplicité des acteurs rend parfois l'effet levier un peu compliqué et finalement pas simple pour nos concitoyens. Donc oui, il faut aujourd'hui, clarifier les compétences et voir ce que l'on peut mieux mutualiser, ou les sujets sur lesquels on peut rationaliser la dépense publique.
CHRISTOPHE BARBIER
Et on ne va pas perdre en investissements dans les territoires ?
SYLVIA PINEL
L'investissement, évidemment, les collectivités territoriales investissent, investissent notamment en faveur des entreprises du bâtiment, et c'est important.
CHRISTOPHE BARBIER
Là, ça va freiner.
SYLVIA PINEL
Non, mais l'objectif, il est de mutualiser les moyens, tout le temps, en préservant la capacité d'investissements des collectivités territoriales. L'objectif, ce n'est pas de casser la croissance, ce n'est pas de casser l'investissement. Dans les mesures que nous prenons, elles ne sont pas faites à l'aveugle, il y a justement des cibles. Rationaliser la dépense publique, mutualiser lorsque cela et possible, entre les communes et les intercommunalités, c'est des choses qui se font dans de nombreux territoires et qui ont montré leur efficacité. Ce que nous demandons, c'est qu'il y ait davantage de mutualisation.
CHRISTOPHE BARBIER
Que répondez-vous à ceux qui disent : « C'est de l'austérité » ? Notamment aux députés PS qui pourraient ne pas voter certaines mesures.
SYLVIA PINEL
Il ne s'agit pas de mesures d'austérité. L'austérité, ce n'est pas cela. Aujourd'hui nous avons des efforts équilibrés, des efforts justes, qui sont parfois difficiles pour nos concitoyens, mais nous devons faire un effort d'explications, pour leur dire que ce sont des mesures, des mesures qui sont aujourd'hui indispensables pour préparer demain et pour préparer la France dans dix ans. Et pour cela, il faut prendre aujourd'hui des mesures, parce qu'un certain nombre de chantiers, que nous lançons aujourd'hui, porteront leurs fruits dans quelques temps. Si on prend le sujet de la construction, lorsqu'on lance un chantier de construction aujourd'hui, il ne sort pas de terre tout de suite, donc oui, il faut prendre les bonnes mesures, maintenant, pour préserver notre capacité.
CHRISTOPHE BARBIER
Manuel VALLS demande à l'Etat de vendre des immeubles. Vous en vendrez dans votre ministère ? Il y a des immeubles vides au Logement ?
SYLVIA PINEL
Ce que nous avons fait avec la loi de mobilisation du foncier public, c'est justement d'utiliser ce foncier public, pour créer du logement notamment...
CHRISTOPHE BARBIER
Certains terrains ont été vendus, terrains de l'Etat.
SYLVIA PINEL
Oui, mais justement, sur ce dossier-là aussi il faut davantage se mobiliser, s'impliquer fortement, pour que les biens, les immeubles vacants de l'Etat, mais aussi des agences et des partenaires de l'Etat, puissent être réellement mis en vente pour permettre de la construction, notamment de logements et de logements sociaux.
CHRISTOPHE BARBIER
Alors, combien vous visez en 2014 ? On a fait 330 000 en 2013...
SYLVIA PINEL
A peu près...
CHRISTOPHE BARBIER
Vous visez 400 000, 500 000 ?
SYLVIA PINEL
L'objectif fixé par le président de la République, rappelé par le Premier ministre, c'est un objectif de 500 000. Mais pour atteindre cet objectif-là, il y a une mobilisation de tous les acteurs qui est indispensable, il y a aussi des mesures de simplification, comme l'a rappelé le Premier ministre dans son discours de politique générale, qui sont nécessaires. Aujourd'hui, monter un dossier pour construire est extrêmement lourd, complexe, et il faut prendre des mesures, justement, de simplification, et ne pas oublier aussi l'aspect rénovation thermique des logements, qui est un gain par la suite, du pouvoir d'achat pour les Français.
CHRISTOPHE BARBIER
La loi ALUR, vous allez la simplifier, la corriger ?
SYLVIA PINEL
Il y a beaucoup de décrets d'applications à prendre sur la loi ALUR, comme vous le savez, environ 200 décrets. Ce que je m'emploie à faire en ce moment, c'est de rencontrer l'ensemble des acteurs, l'ensemble des partenaires, pour trouver les bons équilibres, pour trouver les bons compromis et essayer d'apaiser et de réconcilier à la fois l'aspect social du logement, mais aussi la dimension économique qui est pourvoyeuse d'emploi.
CHRISTOPHE BARBIER
Sylvia PINEL, merci, bonne journée.
SYLVIA PINEL
Merci.
FLORENT PEIFFER
Et merci beaucoup, Sylvia PINEL, merci à Christophe BARBIER, on vous retrouve évidemment tout à l'heure. Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 avril 2014
Manuel VALLS frappe fort, très fort, la France au régime sec, tout le monde ou presque est concerné, les fonctionnaires, mais aussi les retraités, 13 millions de retraités, leurs pensions seront gelées pour les 18 prochains mois, et on en parle tout de suite avec l'invitée de Christophe BARBIER, ce matin, Sylvia PINEL, ministre du Logement et de l'Egalité des territoires.
CHRISTOPHE BARBIER
Sylvia PINEL, bonjour, bienvenue.
SYLVIA PINEL
Bonjour.
CHRISTOPHE BARBIER
Vous l'avez entendu, ça passe mal. Ce plan d'économies passe mal et il soulève la colère. D'abord un point de méthode : pourquoi le Premier ministre est-il allé si vite ?
SYLVIA PINEL
Parce que la situation économique, la priorité donnée à l'emploi, préparer l'avenir, demande des mesures urgentes et la nécessité de changer, finalement, de braquet, pour mettre en oeuvre un certain nombre de dispositions, de mesures, attendues par les entreprises, mais aussi attendues par les salariés les plus modestes, donc, le Premier ministre, dans son discours de politique générale, a dit qu'il fallait un discours de vérité, mais surtout un discours d'efficacité.
CHRISTOPHE BARBIER
Est-ce qu'il ne s'agit pas surtout de calmer Bruxelles en leur disant : « Vous voyez, on fait tout de suite des efforts » ?
SYLVIA PINEL
Il faut arrêter aussi avec ce mythe de Bruxelles qui nous imposerait. Si nous voulons faire des économies pour réduire les déficits publics, c'est aussi pour retrouver notre souveraineté, pour retrouver des marges de manoeuvre, et pour préparer l'avenir et restaurer la croissance. Quand on prend des mesures en faveur du pacte de responsabilité et de solidarité, c'est pour créer de l'emploi, c'est pour accompagner les chefs d'entreprise sur tous nos territoires. Cette économie de proximité, ces entrepreneurs qui veulent créer de la richesse nationale, eh bien il faut pourvoir les accompagner. Donc il y a un triple objectif dans ces mesures, à la fois mettre en oeuvre le pacte de responsabilité et de solidarité, renforcer le pouvoir d'achat des salariés les plus modestes et enfin réduire nos déficits publics et la dette qui pèse aujourd'hui lourdement, 57 % de la richesse nationale est absorbé par ces déficits.
CHRISTOPHE BARBIER
D'abord on attaque le pouvoir d'achat. Alors, certes les plus démunis sont protégés, le minimum vieillesse, le RSA est préservé, mais juste au dessus, les classes moyennes les plus fragiles, notamment les retraités, leur pouvoir d'achat est atteint.
SYLVIA PINEL
Il y a une stabilité, une stabilité dans les pensions qui seront versées. Il ne s'agit pas...
CHRISTOPHE BARBIER
Eh oui, comme il y a un peu d'inflation, le pouvoir d'achat...
SYLVIA PINEL
L'objectif de toutes ces mesures, c'est... il faut penser, lorsqu'on nous dit cela, à un effort temporaire. Un effort temporaire, et j'ai bien conscience que pour certaines personnes, cela peut les affecter, peut les inquiéter, mais nous demandons des efforts justes, des efforts mesurés dans le temps, afin de redresser notre pays, à la fois par des mesures de compétitivité, pour créer de la croissance et restaurer la confiance, et en même temps des efforts pour réduire nos déficits qui aujourd'hui pèsent trop sur le budget de l'Etat.
CHRISTOPHE BARBIER
Est-ce que l'effort est vraiment mesuré dans le temps pour les fonctionnaires ? Depuis 2010 et peut-être jusqu'en 2017, gel du point d'indice donc blocage de leur pouvoir d'achat.
SYLVIA PINEL
C'est un ensemble de mesures. Le Premier ministre hier a présenté les économies, les 50 milliards d'économies, qui avaient d'ailleurs été annoncées dès le 14 janvier par le président de la République. C'est la déclinaison de cette feuille de route, de ce cap que le président de la République a fixé au Premier ministre et ensuite il y a toute une déclinaison de mesures, dont celle que vous évoquez.
CHRISTOPHE BARBIER
C'est normal que la gauche demande plus aux fonctionnaires, aux agents de l'Etat ?
SYLVIA PINEL
Ce n'est pas une question de demander plus, c'est une question de répartition des efforts. Répartition à la fois pour les fonctionnaires, répartition sur ce qui va nous permettre de dégager des marges d'économies, pour relancer cette économie, pour créer de la compétitivité, pour créer de l'emploi. Parce qu'aujourd'hui, le drame de nos territoires, et je suis une élue d'un territoire rural en mutation...
CHRISTOPHE BARBIER
La Haute Garonne.
SYLVIA PINEL
Le Tarn-et-Garonne.
CHRISTOPHE BARBIER
Le Tarn-et-Garonne, pardon.
SYLVIA PINEL
Le Tarn-et-Garonne. Ce que nous disent nos concitoyens, c'est que le drame du chômage qui les frappe dans leur vie quotidienne et dans tous les territoires, eh bien cela c'est le premier fléau que nous devons combattre, et pour le combattre, c'est le pacte de responsabilité et de solidarité qui est nécessaire, qui est nécessaire pour justement redonner du pouvoir d'achat à nombreux de nos concitoyens, qui aujourd'hui n'en ont pas.
CHRISTOPHE BARBIER
« On ne devrait jamais quitter Montauban », dit-on en Tarn-et-Garonne, et pourtant on a l'impression qu'avec la fin de la clause de compétence générale, les départements, notamment les départements ruraux, vont moins agir sur l'économie, est-ce qu'on n'est pas en train de créer de l'inégalité entre les territoires à travers ces 50 milliards d'économies ?
SYLVIA PINEL
On demande un effort aux collectivités territoriales, 11 milliards. Cela passe nécessairement par la clarification des compétences, par la volonté de faire mieux, d'être plus efficace. Dans mes précédentes fonctions, j'étais en charge de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme, la multiplicité des acteurs rend parfois l'effet levier un peu compliqué et finalement pas simple pour nos concitoyens. Donc oui, il faut aujourd'hui, clarifier les compétences et voir ce que l'on peut mieux mutualiser, ou les sujets sur lesquels on peut rationaliser la dépense publique.
CHRISTOPHE BARBIER
Et on ne va pas perdre en investissements dans les territoires ?
SYLVIA PINEL
L'investissement, évidemment, les collectivités territoriales investissent, investissent notamment en faveur des entreprises du bâtiment, et c'est important.
CHRISTOPHE BARBIER
Là, ça va freiner.
SYLVIA PINEL
Non, mais l'objectif, il est de mutualiser les moyens, tout le temps, en préservant la capacité d'investissements des collectivités territoriales. L'objectif, ce n'est pas de casser la croissance, ce n'est pas de casser l'investissement. Dans les mesures que nous prenons, elles ne sont pas faites à l'aveugle, il y a justement des cibles. Rationaliser la dépense publique, mutualiser lorsque cela et possible, entre les communes et les intercommunalités, c'est des choses qui se font dans de nombreux territoires et qui ont montré leur efficacité. Ce que nous demandons, c'est qu'il y ait davantage de mutualisation.
CHRISTOPHE BARBIER
Que répondez-vous à ceux qui disent : « C'est de l'austérité » ? Notamment aux députés PS qui pourraient ne pas voter certaines mesures.
SYLVIA PINEL
Il ne s'agit pas de mesures d'austérité. L'austérité, ce n'est pas cela. Aujourd'hui nous avons des efforts équilibrés, des efforts justes, qui sont parfois difficiles pour nos concitoyens, mais nous devons faire un effort d'explications, pour leur dire que ce sont des mesures, des mesures qui sont aujourd'hui indispensables pour préparer demain et pour préparer la France dans dix ans. Et pour cela, il faut prendre aujourd'hui des mesures, parce qu'un certain nombre de chantiers, que nous lançons aujourd'hui, porteront leurs fruits dans quelques temps. Si on prend le sujet de la construction, lorsqu'on lance un chantier de construction aujourd'hui, il ne sort pas de terre tout de suite, donc oui, il faut prendre les bonnes mesures, maintenant, pour préserver notre capacité.
CHRISTOPHE BARBIER
Manuel VALLS demande à l'Etat de vendre des immeubles. Vous en vendrez dans votre ministère ? Il y a des immeubles vides au Logement ?
SYLVIA PINEL
Ce que nous avons fait avec la loi de mobilisation du foncier public, c'est justement d'utiliser ce foncier public, pour créer du logement notamment...
CHRISTOPHE BARBIER
Certains terrains ont été vendus, terrains de l'Etat.
SYLVIA PINEL
Oui, mais justement, sur ce dossier-là aussi il faut davantage se mobiliser, s'impliquer fortement, pour que les biens, les immeubles vacants de l'Etat, mais aussi des agences et des partenaires de l'Etat, puissent être réellement mis en vente pour permettre de la construction, notamment de logements et de logements sociaux.
CHRISTOPHE BARBIER
Alors, combien vous visez en 2014 ? On a fait 330 000 en 2013...
SYLVIA PINEL
A peu près...
CHRISTOPHE BARBIER
Vous visez 400 000, 500 000 ?
SYLVIA PINEL
L'objectif fixé par le président de la République, rappelé par le Premier ministre, c'est un objectif de 500 000. Mais pour atteindre cet objectif-là, il y a une mobilisation de tous les acteurs qui est indispensable, il y a aussi des mesures de simplification, comme l'a rappelé le Premier ministre dans son discours de politique générale, qui sont nécessaires. Aujourd'hui, monter un dossier pour construire est extrêmement lourd, complexe, et il faut prendre des mesures, justement, de simplification, et ne pas oublier aussi l'aspect rénovation thermique des logements, qui est un gain par la suite, du pouvoir d'achat pour les Français.
CHRISTOPHE BARBIER
La loi ALUR, vous allez la simplifier, la corriger ?
SYLVIA PINEL
Il y a beaucoup de décrets d'applications à prendre sur la loi ALUR, comme vous le savez, environ 200 décrets. Ce que je m'emploie à faire en ce moment, c'est de rencontrer l'ensemble des acteurs, l'ensemble des partenaires, pour trouver les bons équilibres, pour trouver les bons compromis et essayer d'apaiser et de réconcilier à la fois l'aspect social du logement, mais aussi la dimension économique qui est pourvoyeuse d'emploi.
CHRISTOPHE BARBIER
Sylvia PINEL, merci, bonne journée.
SYLVIA PINEL
Merci.
FLORENT PEIFFER
Et merci beaucoup, Sylvia PINEL, merci à Christophe BARBIER, on vous retrouve évidemment tout à l'heure. Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 avril 2014