Déclaration de Mme Estelle Grellier, secrétaire d'Etat aux collectivités locales, sur la nouvelle carte des métropoles régionales en France, à Paris le janvier 2017.

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Circonstance : Cérémonie des voeux de France urbaine, à Paris le 24 janvier 201

Texte intégral

Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames et Messieurs les présidents de métropoles,
Monsieur le Directeur,
Mesdames et Messieurs les collaborateurs de France urbaine et des métropoles,
Je suis très heureuse d'être parmi vous aujourd'hui, dans une association de grande qualité, dont les réflexions et les propositions n'ont cessé d'alimenter les évolutions législatives qui ont présidé au destin de nos territoires. Une association de grande qualité par l'engagement d'élus constructifs, qui savent pouvoir compter sur la grande compétence et le dévouement de leurs équipes administratives.
Vous représentez un réseau incontournable, qui représente, à travers les élus qui en sont membres, près de la moitié de la population française.
Sous ce quinquennat, une réforme importante de notre organisation territoriale a été conduite, une grande réforme, structurante et irréversible. Les évolutions ont été particulièrement notables pour les collectivités que vous représentez.
Je voudrais en particulier dire quelques mots des métropoles. C'est un sujet qui nous a collectivement beaucoup occupés. De nombreuses discussions ont entouré la rénovation de leur statut par la loi MAPTAM et le renforcement de leur rôle par la loi NOTRe.
Les 15 métropoles françaises sont maintenant à même de porter des stratégies de développement ambitieuses pour leurs territoires. Par ailleurs, nous ne pouvons que constater le succès du dispositif puisque la France pourrait totaliser 22 métropoles en 2017.
Les métropoles réalisent à elles seules la moitié de la croissance du pays. Elles concentrent également les centres universitaires et de recherche, et déposent 70% des brevets français. Elles portent, pour une large part, le dynamisme de notre pays et sont des forces vives en matière d'innovation.
Cependant, elles ne doivent pas oublier le défi majeur de l'inclusion des territoires variés qui les composent, les environnent, et dont elles bénéficient. Si elles peuvent être des locomotives, elles doivent emporter tous les wagons dans leur élan. Il n'y a pas lieu de jouer les oppositions entre territoires, qu'ils soient urbains, périurbains et ruraux. C'est aujourd'hui leur complémentarité qu'il faut organiser.
En outre, elles doivent veiller à renforcer la féminisation de leurs exécutifs communautaires. Vous savez mon attachement à ce point. Il ne s'agit pas d'un supplément d'âme mais d'une question essentielle pour l'échelon intercommunal.
Les métropoles illustrent aussi une nouvelle relation avec l'Etat, plus partenariale. La signature du pacte Etat-métropoles et des pactes métropolitains d'innovation, ainsi que les 150 millions d'euros de FSIL qui seront versés aux métropoles en 2017 en témoignent.
Nous devons donc défendre les immenses atouts des territoires urbains, les conforter dans des dynamiques de croissance mais aussi de solidarité et de redistribution.
Cette année 2017 sera particulière – et décisive – pour l'avenir de nos territoires. Je sais que vous êtes particulièrement vigilants aux propositions qu'ont fait ou feront les candidats à l'élection présidentielle, pour donner aux enjeux territoriaux la place qui leur revient dans le débat présidentiel. Il revient à chacun, dans sa famille politique, de plaider en ce sens et je sais que nos points de vue convergent.
Vous avez d'ailleurs, dès le mois de novembre 2016, signé un manifeste des élus urbains. Il contient beaucoup d'ambitions qui sont également les miennes : renforcer la solidarité entre les territoires, réduire les inégalités, accroître l'autonomie des collectivités ; beaucoup de propositions que je partage. Parce que, comme vous, je crois fondamental de toujours continuer à penser la décentralisation.
Vous proposez de créer une « instance nationale de dialogue entre l'Etat et les territoires » afin de « préparer en amont, de suivre et d'évaluer en aval les textes législatifs et réglementaires qui concernent les collectivités territoriales » : Je propose pour ma part que se structure, une COP des territoires, qui serait le lieu du débat et de la signature d'un contrat triennal entre l'Etat et les collectivités territoriales qui fera l'objet d'une évaluation partagée à la veille de son renouvellement avec, le cas échéant, des objectifs revus et actualisés.
Vous souhaitez « amplifier les démarches de démocratie collaborative » : Je pense en effet qu'il faut davantage associer les habitants à la décision locale, en développant les outils qui permettent de favoriser le débat local mais aussi les nouvelles formes de participation des citoyens à la décision publique, par l'exploitation de pratiques existantes mais encore trop peu mises en oeuvre. De même le développement des budgets participatifs et l'ouverture des données publiques locales sont aujourd'hui des leviers pour retendre le lien démocratique au niveau local. Je sais les métropoles à l'action sur ces sujets.
Vous en appelez à « développer les possibilités d'expérimentations de politiques publiques innovantes » : Voilà encore un levier majeur auquel je suis attachée. Je crois qu'il faut aujourd'hui réviser notre Constitution pour assouplir le régime de l'expérimentation, mais également accepter des expérimentations de long terme, différentes d'un territoire à l'autre. Voilà qui permettra une véritable différenciation territoriale, c'est-à-dire une meilleure adaptation des politiques publiques aux réalités des territoires, que chacun appelle de ses voeux.
Alors je profite de ce moment de convivialité pour vous remercier de votre travail et de votre engagement. Les échéances électorales à venir vont placer les collectivités face à de nombreuses questions, alors même que, paradoxalement, les questions proprement territoriales n'occupent guère le devant de la scène pour l'instant. Certaines idées avancées par tel ou tel candidat laissent présager des évolutions mouvementées, voire franchement houleuses, qui ne laissent pas d'inquiéter. Nous devons rester mobilisés pour défendre les territoires, préserver des acquis positifs et inventer les solutions de demain.
Cet engagement a du sens. Il est plus que jamais nécessaire. Je souhaite que l'énergie que vous consacrez au développement des territoires continue de vous animer en cette année 2017. Qu'elle soit source de bonheur, d'envies et de réussite dans vos vies personnelles bien sûr, dans vos engagements politiques et citoyens évidemment. Belle année à tous !
Source http://www.estellegrelier.eu, le 26 janvier 2017