Texte intégral
André ANTOLINI
Marie-Noëlle Lienemann, je connais vos engagements concernant les énergies renouvelables. Une partie de notre colloque a été marquée par l'implication des acteurs du bâtiment qui commence à poindre dans le cadre du développement des énergies renouvelables. Je vous remercie donc vivement de votre présence.
Marie-Noëlle LIENEMANN
J'ai plaisir à être parmi vous aujourd'hui. Nombre de ministres ont insisté sur l'engagement du Gouvernement à relever le défi européen d'augmenter la part des énergies renouvelables de 14 à 21 % d'ici 2010. Le rapport d'Yves Cochet ouvre d'ailleurs des perceptives d'avenir qui doivent nous engager collectivement.
En tant que secrétaire d'Etat au Logement, ma tâche est d'insister sur nos projets. Nous aurons besoin de partenariats avec les industriels pour promouvoir les énergies renouvelables dans l'habitat. Cela ne pourra se faire sans prendre en compte la question du social, de l'égalité des droits pour chacun et du bon usage collectif du partenariat, des normes et des crédits publics pour inciter à des pratiques industrielles ou de construction de rénovation de nature à favoriser le développement durable.
J'ai la conviction que ce partenariat va nous permettre de relever les défis technologiques nécessaires et de répondre à l'aspiration de nos concitoyens. Concrètement, nous pouvons agir par la bonne connaissance de tous les acteurs sur les possibilités de diffuser les énergies renouvelables dans l'habitat. La construction du neuf ne saurait être suffisant. Mais l'expérience a montré que, lorsque le logement social a mis en place des financements pour accompagner des évolutions technologiques, celles-ci se sont diffusées surtout si elle sont porteuses de bien-être collectif. Je reste convaincue qu'en s'appuyant sur le logement social, se déclencheront d'autres mécanismes dans le secteur privé par le biais de promoteurs. De son côté, l'Etat peut intervenir à travers la réglementation thermique, même si celle-ci a davantage vocation à encourager les économies d'énergies.
Nous devrons également réhabiliter l'habitat ancien privé et le parc social notamment HLM. Les outils de l'Etat sont de deux ordres : les crédits de l'agence nationale pour l'amélioration de l'habitat et les crédits de réhabilitation dans le logement social. Cette année, le congrès HLM a choisi comme thème le développement durable, avec un défi à relever : essayer de baisser les charges et la consommation énergétique. Il s'agit de procéder à un investissement collectif, avec un effet social positif et un effet d'intérêt général. Dans ce cadre, je souhaite promouvoir tout ce qui pourra concourir à cet objectif. Il faut effectivement s'attacher à réduire les charges locatives. Le solaire thermique offre des marges de manoeuvre en la matière.
Je suis donc favorable à ce que nous financions des opérations de cette nature. Dès lors, il est nécessaire d'avoir un niveau d'actions suffisamment important pour que les pratiques se généralisent et que le seuil de crédibilité de la stratégie des énergies renouvelables soit atteint. Reste que nous devrons parvenir à changer les comportements aujourd'hui encore très frileux et limitatifs quant au concept des énergies renouvelables en France. Diverses alternatives sont possibles.
Premièrement, il faut diffuser auprès du monde HLM une bonne connaissance de la maîtrise de ces technologies dans la réhabilitation. Il convient de réaliser une juste estimation du coût. Afin de faire passer ce message, je vous propose de travailler à une convention cadre qui soit de nature à promouvoir la communication à ce sujet.
Deuxièmement, il faut diffuser l'information dans les administrations, notamment les Directions Départementales de l'Equipement, pour que ce savoir-faire soit transmis. J'ai ainsi proposé d'organiser une fois tous les dix mois une journée de formation, d'information et de sensibilisation sur le développement durable à l'attention des DDE. La première réunion traitera de la gestion des déchets. Je vous propose que la deuxième développe le thème des énergies renouvelables.
Troisièmement, une réforme des permis de construire est en cours. De fait, le citoyen doit être éclairé dans ses choix, tout en demeurant libre de ses arbitrages. S'agissant du développement durable, nos concitoyens doivent. se poser des questions : comment traiter l'eau ? comment installer du solaire thermique ?... A chacune de ces questions, ils doivent savoir où se renseigner. Ce travail d'accompagnement du pétitionnaire du permis de construire me paraît être un des atouts à ne pas négliger.
Quatrièmement, les collectivités territoriales doivent se sentir soutenues dans l'effort de prendre en compte cette dynamique des énergies renouvelables, soit dans l'habitat, soit dans des bâtiments publics. Ainsi, nous devons encourager les villes à signer les agendas 21. Il s'agit des déclinaisons locales des grandes opérations arrêtées au sommet de Rio pour promouvoir les pratiques locales, citoyennes, associatives et publiques concourrant au développement durable. Je propose aujourd'hui à ces communes signataires des agendas 21 de contractualiser avec l'Etat et le Ministère du Logement sur le volet habitat et développement durable.
Ma détermination est absolue. Je m'intéresse au développement durable depuis 1984. J'ai vu comment ces problèmes énergétiques ont été initialement vécus. Puis j'ai vu la prise de conscience collective. Mais je regrette que la France ait eu pendant longtemps une attitude défensive à ce sujet. Nous avons tous les savoir-faire intellectuels et techniques pour que le développement durable ne soit pas un concept uniquement anglo-saxon. Si je vous ai parlé de conventions locales, c'est que j'ai la conviction que la décentralisation est un outil. Néanmoins, la France doit être offensive sur le terrain industriel et dans la sensibilité de ses concitoyens. Il faut que le développement des énergies renouvelables devienne une grande cause collective.
Si d'autres idées venaient de votre colloque, soyez convaincu que j'y suis ouverte. André Antolini, je vous propose de nous rencontrer pour que le volet sur les énergies renouvelables puisse être efficacement promu.
(source http://www.ser-fra.com, le 3 décembre 2001)
Marie-Noëlle Lienemann, je connais vos engagements concernant les énergies renouvelables. Une partie de notre colloque a été marquée par l'implication des acteurs du bâtiment qui commence à poindre dans le cadre du développement des énergies renouvelables. Je vous remercie donc vivement de votre présence.
Marie-Noëlle LIENEMANN
J'ai plaisir à être parmi vous aujourd'hui. Nombre de ministres ont insisté sur l'engagement du Gouvernement à relever le défi européen d'augmenter la part des énergies renouvelables de 14 à 21 % d'ici 2010. Le rapport d'Yves Cochet ouvre d'ailleurs des perceptives d'avenir qui doivent nous engager collectivement.
En tant que secrétaire d'Etat au Logement, ma tâche est d'insister sur nos projets. Nous aurons besoin de partenariats avec les industriels pour promouvoir les énergies renouvelables dans l'habitat. Cela ne pourra se faire sans prendre en compte la question du social, de l'égalité des droits pour chacun et du bon usage collectif du partenariat, des normes et des crédits publics pour inciter à des pratiques industrielles ou de construction de rénovation de nature à favoriser le développement durable.
J'ai la conviction que ce partenariat va nous permettre de relever les défis technologiques nécessaires et de répondre à l'aspiration de nos concitoyens. Concrètement, nous pouvons agir par la bonne connaissance de tous les acteurs sur les possibilités de diffuser les énergies renouvelables dans l'habitat. La construction du neuf ne saurait être suffisant. Mais l'expérience a montré que, lorsque le logement social a mis en place des financements pour accompagner des évolutions technologiques, celles-ci se sont diffusées surtout si elle sont porteuses de bien-être collectif. Je reste convaincue qu'en s'appuyant sur le logement social, se déclencheront d'autres mécanismes dans le secteur privé par le biais de promoteurs. De son côté, l'Etat peut intervenir à travers la réglementation thermique, même si celle-ci a davantage vocation à encourager les économies d'énergies.
Nous devrons également réhabiliter l'habitat ancien privé et le parc social notamment HLM. Les outils de l'Etat sont de deux ordres : les crédits de l'agence nationale pour l'amélioration de l'habitat et les crédits de réhabilitation dans le logement social. Cette année, le congrès HLM a choisi comme thème le développement durable, avec un défi à relever : essayer de baisser les charges et la consommation énergétique. Il s'agit de procéder à un investissement collectif, avec un effet social positif et un effet d'intérêt général. Dans ce cadre, je souhaite promouvoir tout ce qui pourra concourir à cet objectif. Il faut effectivement s'attacher à réduire les charges locatives. Le solaire thermique offre des marges de manoeuvre en la matière.
Je suis donc favorable à ce que nous financions des opérations de cette nature. Dès lors, il est nécessaire d'avoir un niveau d'actions suffisamment important pour que les pratiques se généralisent et que le seuil de crédibilité de la stratégie des énergies renouvelables soit atteint. Reste que nous devrons parvenir à changer les comportements aujourd'hui encore très frileux et limitatifs quant au concept des énergies renouvelables en France. Diverses alternatives sont possibles.
Premièrement, il faut diffuser auprès du monde HLM une bonne connaissance de la maîtrise de ces technologies dans la réhabilitation. Il convient de réaliser une juste estimation du coût. Afin de faire passer ce message, je vous propose de travailler à une convention cadre qui soit de nature à promouvoir la communication à ce sujet.
Deuxièmement, il faut diffuser l'information dans les administrations, notamment les Directions Départementales de l'Equipement, pour que ce savoir-faire soit transmis. J'ai ainsi proposé d'organiser une fois tous les dix mois une journée de formation, d'information et de sensibilisation sur le développement durable à l'attention des DDE. La première réunion traitera de la gestion des déchets. Je vous propose que la deuxième développe le thème des énergies renouvelables.
Troisièmement, une réforme des permis de construire est en cours. De fait, le citoyen doit être éclairé dans ses choix, tout en demeurant libre de ses arbitrages. S'agissant du développement durable, nos concitoyens doivent. se poser des questions : comment traiter l'eau ? comment installer du solaire thermique ?... A chacune de ces questions, ils doivent savoir où se renseigner. Ce travail d'accompagnement du pétitionnaire du permis de construire me paraît être un des atouts à ne pas négliger.
Quatrièmement, les collectivités territoriales doivent se sentir soutenues dans l'effort de prendre en compte cette dynamique des énergies renouvelables, soit dans l'habitat, soit dans des bâtiments publics. Ainsi, nous devons encourager les villes à signer les agendas 21. Il s'agit des déclinaisons locales des grandes opérations arrêtées au sommet de Rio pour promouvoir les pratiques locales, citoyennes, associatives et publiques concourrant au développement durable. Je propose aujourd'hui à ces communes signataires des agendas 21 de contractualiser avec l'Etat et le Ministère du Logement sur le volet habitat et développement durable.
Ma détermination est absolue. Je m'intéresse au développement durable depuis 1984. J'ai vu comment ces problèmes énergétiques ont été initialement vécus. Puis j'ai vu la prise de conscience collective. Mais je regrette que la France ait eu pendant longtemps une attitude défensive à ce sujet. Nous avons tous les savoir-faire intellectuels et techniques pour que le développement durable ne soit pas un concept uniquement anglo-saxon. Si je vous ai parlé de conventions locales, c'est que j'ai la conviction que la décentralisation est un outil. Néanmoins, la France doit être offensive sur le terrain industriel et dans la sensibilité de ses concitoyens. Il faut que le développement des énergies renouvelables devienne une grande cause collective.
Si d'autres idées venaient de votre colloque, soyez convaincu que j'y suis ouverte. André Antolini, je vous propose de nous rencontrer pour que le volet sur les énergies renouvelables puisse être efficacement promu.
(source http://www.ser-fra.com, le 3 décembre 2001)