Article de M. Jacques Dondoux, secrétaire d'Etat au commerce extérieur, dans "Courrier Anvar" du 3 avril 1998, sur l'aide de l'Etat aux PME exportatrices.

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Média : Courrier ANVAR

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« L’internationalisation des PME innovantes »

Les PME assurent en moyenne 40 % des exportations françaises. Elles contribuent fortement aux bons résultats du commerce extérieur, qui a enregistré un excédent exceptionnel de 176,5 milliards de francs l'année dernière.

Cependant, dans un contexte de mondialisation des marchés, il est indispensable que les PME s’internationalisent encore plus. C'est devenu une condition de la survie face à la pression chaque jour plus forte de la concurrence. Or, les avancées sont très inégalement réparties entre les PME : si 20 000 d'entre elles réalisent l'essentiel de nos ventes à l'exportation, 120 000 entreprises parmi les PME-PMI ne réalisent que 3 % de nos ventes à l'étranger. Alors que les PME françaises détiennent une place privilégiée à l'exportation pour l'agroalimentaire, les biens de consommation courante et certains services, elles demeurent par trop peu présentes sur les autres secteurs.

Dans ce contexte, et même si une démarche à l'exportation se prépare, rien ne remplace la qualité des produits et leurs disponibilité. Et là, les PME innovantes disposent d'un avantage certain. Un produit innovant demeure, au moins pendant un certain temps, unique, et le marché associé a la potentialités d'être mondial. Ce n'est pas toujours le cas lorsque le marché sur lequel l'entreprise se bas est constitué, par exemple, de produits de grande consommation où le coût est devenu le critère de différenciation quasi-exclusif.

Les PME qui visent des secteurs d'activité technologiques ont souvent une stratégie de niche qui requière dès sa conception une approche internationale. Mais la démarche à l'exportation, souvent financièrement lourde, reste cependant fragile. Les initiatives gagnantes, et l'innovation représente un atout majeur pour gagner, sont à valoriser et encourager en priorité. En particulier, l’expertise de l’ANVAR pour des soutiens sous forme d'avances remboursables, dont l'effet d'entraînement doit être soigneusement pesé et étudié, est précieuse.

Pour accompagner les entreprises, le renforcement de la fonction de prestataire de services d'information assurée par le dispositif d'appui au commerce extérieur est indispensable. C'est le sens de la réforme en cours au Centre français du commerce extérieur, avec un intérêt tout particulier porté au rôle des technologies de l'information et de la communication, et à l'information économique diffusée sur Internet, outil qui facilite l'accès au marché mondial. La démarche choisie pour développer les exportations de nos PME est générale : il ne revient par exemple pas à l’État de désigner des pays privilégiés. Un pays proche est souvent un début plus simple, dans un contexte où la construction européenne facilite l'accès à ces marchés de proximité.

Mais le bon marché reste tout simplement celui où l'on vend avec les meilleures marges possibles. Pour cela, les marchés émergeant, à fort taux de croissance, sont une cible privilégiée, avec quelques conditions pour en éviter certains pièges. En particulier, l'aide à la pénétration de nos entreprises passe aujourd'hui par une défense active de nos intérêts dans les enceintes multilatérales, à l'heure où la diplomatie économique est devenue un instrument essentiel de pénétration des marchés.