Article de M. Jean-Marc Ayrault, président du groupe parlementaire PS à l'Assemblée nationale, dans "L'Hebdo des socialistes" du 27 février 1998, sur le bilan du travail parlementaire depuis la rentrée parlementaire et le rôle du groupe socialiste par rapport au gouvernement Jospin.

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  • Jean-Marc Ayrault - président du groupe parlementaire PS à l'Assemblée nationale

Média : L'Hebdo des socialistes

Texte intégral

Lors de la rentrée parlementaire de septembre, il y a 6 mois, les députés socialistes étaient conscients du travail considérable qui les attendait et de la responsabilité qui leur incombait. Il s’agissait pour eux de respecter les engagements pris devant les Français en mettant en œuvre, aux côtés du gouvernement, les réformes que ceux-ci espéraient. Les députés socialistes n’ont pas failli à leur mission. Dix-neuf textes de loi ont été examinés en séance ou votés, douze propositions de loi ont été déposées à l’initiative du groupe, trois commissions d’enquête importantes ont été créées ; sur les droits de l’enfant, sur les tribunaux de commerce et, dernièrement, sur l’utilisation des fonds publics en Corse. A cela il faut ajouter les réflexions menées par les nombreux groupes de travail thématiques, les différentes missions d’études confiées à certains députés, et l’activité européenne et internationale du groupe du groupe socialiste à l’Assemblée. La loi de financement 98, la loi de financement de la Sécurité sociale ont montré la capacité des élus socialistes à concilier une politique volontariste de croissance et d’équilibre budgétaire avec les exigences d’un idéal de solidarité et de justice sociale. Le code de la nationalité, la loi sur les conditions d’entrée et de séjour des étrangers ont permis de renouer avec les valeurs traditionnelles d’accueil et d’intégration de notre pays, tout en préservant son identité et en fixant le cadre nécessaire à une immigration maîtrisée. D’autres textes de loi ont permis d’élargir l’exercice de la citoyenneté, d’améliorer les conditions de fonctionnement de la justice, la protection des mineurs victimes d’abus sexuels, de réformer les conditions de travail des transporteurs routiers, de dresser les grandes orientations de la filière pêche, etc.

Mais, pour les députés socialistes comme pour le gouvernement Jospin, comme pour le Parti, l’emploi est la priorité absolue. Deux grandes lois ont permis d’amorcer le mouvement qui doit permettre à nos concitoyens chômeurs de retrouver le chemin de l’emploi ; les emplois-jeunes et la réduction du temps de travail. Le texte voté sur les emplois-jeunes a déjà donné des résultats : 40 000 emplois créés, 150 000 attendus pour 98. La loi sur les 35 heures vient d’être votée, en première lecture, par l’ensemble de la gauche plurielle. Pour ce texte, comme pour les textes importants, les députés socialistes ont dû mener aux côtés du gouvernement une dure bataille contre l’opposition. Plus de 62 heures de débats, 1 500 amendements, des manœuvres procédurières constantes, émaillées d’invectives et de grossières tentatives de désinformation du public. La tactique de l’opposition est claire ; à l’Assemblée l’obstruction au sénat (où elle est majoritaire) la démolition. En panne d’idées et de propositions, c’est ce qui lui tient lieu de programme. Le groupe socialiste de l’Assemblée est, et sera, le rempart contre cette volonté de l’opposition de bloquer la mise en œuvre des réformes que le gouvernement a entreprises et que les Français attendent.

D’autres batailles législatives nous attendent ; la loi sur l’exclusion, la réforme de la justice, celle de l’audiovisuel, la loi sur le cumul des mandats, pour n’en citer que quelques-unes. Les députés les mèneront sans faillir, aux côtés du gouvernement.

Mais le rôle des députés socialistes ne s’arrêtera pas là. Ils seront sur le terrain, auprès de leurs concitoyens, pour expliquer, impulser, aider à la mise en œuvre des lois qu’ils ont votées. Dans cet esprit, deux groupes de suivi ont été créés, l’un pour aider à l’application de la loi sur les emplois-jeunes et l’autre pour accompagner le processus des négociations pour la réduction du temps de travail.

Fidèles à leurs engagements, les députés du groupe socialiste abordent cette nouvelle étape parlementaire avec confiance, courage et détermination.