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© Laura - stock.adobe.com

Cadre de vie : comment améliorer la qualité des logements sociaux ?

Temps de lecture  4 minutes

Par : La Rédaction

Le confinement a été un révélateur de l’importance du logement pour le bien-être physique et moral des Français. La construction et la réhabilitation des logements sociaux doivent prendre en compte les nouveaux usages et l’environnement de proximité de ceux-ci pour en améliorer leur qualité.

70% des personnes vivant en appartement disent avoir besoin d’au moins une pièce supplémentaire. La moitié des Français se plaint du manque de place dans la cuisine, du manque de capacité de rangements (premier motif d’insatisfaction). Avec l’extension du télétravail, 34% considèrent que leur logement n’est pas adapté pour celui-ci et quatre Français sur dix ne disposent pas de coin bureau. L’utilisation des réseaux sociaux ont fait évoluer les usages au sein de la sphère familiale qui nécessitent des lieux de vie commune et des espaces d’autonomie et d’intimité. La hauteur des plafonds qui a diminué de 27 cm n’est pas adaptée aux Français qui ont grandi de 7 cm en 60 ans. Enfin, la crise sanitaire a montré combien les besoins d’air et d’hygiène avec l’ouverture du logement sur l’extérieur (fenêtres, terrasses, balcons) sont une préoccupation majeure.

C'est ce qui ressort notamment du récent rapport sur la qualité des logements sociaux rédigé par un groupe de réflexion chargé d'étudier la qualité d’usage et la qualité architecturale des logements sociaux. Ce rapport insiste sur deux points essentiels :

  • les solutions doivent intégrer les habitants et les acteurs locaux (collectivités, groupements compétents en matière d’urbanisme et d’habitat) ;
  • la transition énergétique n’est pas le seul critère à prendre en compte dans l’évaluation de la qualité d’un logement.

Un bâtiment solidaire de son environnement

Le rapport préconise notamment :

  • d'intégrer pour des logements durables de qualité, la volumétrie, la taille des pièces, les possibilités de changement d’usage, les normes de circulation thermique, de circulation de l’air, d’acoustique ;
  • de passer du "bâtiment solitaire au bâtiment solidaire de son environnement", en proposant un document normatif sur l’environnement proche de l’habitat et sur le logement du point de vue de l’habitant ;
  • de mettre en place une charte territoriale de qualité du cadre de vie ;
  • de développer la réflexion sur les locaux d’usage collectifs, les espaces de jeux, les lieux de convivialité, les cafés, les jardins, les espaces de travail partagés ;
  • de prendre plus en compte l’offre de services, de la gestion des espaces communs à l’accompagnement des ménages (gardiennage, partenariat avec les acteurs de santé, sécurité publique).

De l’achat du foncier à la construction

Le rapport revient aussi sur les actions à mener pour rénover les procédures et former les différents acteurs qui interviennent sur ce type de constructions :

  • revoir les procédures d’acquisition du foncier, réformer les moyens des organismes de logement social (OLS) pour leur permettre de mettre en place avec les collectivités une stratégie d’acquisition foncière ;
  • renforcer la capacité de maîtrise d’ouvrage des OLS avec un droit de préférence donné aux bailleurs sociaux pour l’acquisition du foncier stratégique à prix encadré ;
  • améliorer la chaine de production, en mettant à disposition un descriptif de la commande publique pour chaque maître d’ouvrage ;
  • former les architectes à la maîtrise d’œuvre et aux implications de la transition énergétique ;
  • favoriser le travail collaboratif entre maître d’ouvrage, maître d’œuvre et entreprises, définir clairement le rôle et les responsabilités juridiques de chacun ;
  • mettre en place, dès l’année 2021, un processus d’expérimentation-action où seraient évalués les critères qualité, la qualité du logement ne se résumant pas à un ensemble de normes, de procédures ou d’orientations.