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© Florian Villesèche - stock.adobe.com

Changement climatique : les préconisations du Sénat pour une meilleure gestion de l'eau

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Alors que l'accélération des conséquences du changement climatique inquiète, le Sénat a publié récemment un rapport d'information sur l'avenir de l'eau en France. Ce rapport présente des prospectives d'ici à 2050 et propose huit recommandations à mettre en oeuvre dès aujourd'hui pour "faire de l'eau un bien commun partagé".

Diminution des pluies en été, fonte des glaciers, rallongement du temps de recharge des nappes phréatiques... Dans son rapport d'information du 24 novembre 2022 sur l'avenir de l'eau, le Sénat informe des potentielles conséquences du changement climatique sur la gestion de l'eau d'ici à 2050. Deux objectifs sont développés par le Sénat pour ralentir les effets du changement climatique sur l'eau : la réduction de l'utilisation de l'eau et l'augmentation de la mobilisation de la ressource en eau.

Huit recommandations pour améliorer la gestion de l'eau

L'eau est au carrefour d'enjeux environnementaux, économiques et sociaux, c'est pourquoi des conflits d'usage se multiplient pour son utilisation. Afin d'optimiser une gestion durable de l'eau, le Sénat présente huit recommandations :

  • créer de nouvelles retenues d'eau ;
  • prioriser les solutions fondées sur la nature dans la gestion du grand cycle de l'eau ;
  • accélérer l'adaptation des pratiques agricoles aux nouvelles tensions hydriques ;
  • augmenter les moyens financiers consacrés à l'eau ;
  • re-politiser les instances de gouvernance de l'eau ;
  • encourager la recherche de l'innovation ;
  • décentraliser la décision publique sur l'eau et faire confiance aux échelons locaux ;
  • développer une pédagogie de l'eau auprès du grand public.

La France, malgré l'accélération du changement climatique, reste un pays bien doté en eau et a les moyens de gérer cette situation, à condition d'anticiper les difficultés liées au réchauffement climatique.

Un cycle de l'eau transformé

L'été 2022 a été marqué par une sécheresse intense et généralisée, faisant progresser la prise de conscience des enjeux en rapport avec l'eau.

Le cycle de l'eau est affecté par plusieurs facteurs comme l'imperméabilisation des sols, la déforestation, la disparition des zones humides, mais c'est surtout le réchauffement climatique qui entraîne des changements sur le cycle de l'eau en France :

  • diminution des pluies en été : de 16% à 23% selon l'étude Explore 2070 ;
  • baisse généralisée des débits moyens des cours d'eau et des débits d'étiage ;
  • fonte des glaciers ;
  • rallongement du temps de recharge des nappes ;
  • augmentation de l'évapotranspiration ;
  • accroissement de la sécheresse des sols et de leur érosion...

“Patrimoine commun de la Nation” depuis une loi de 1992, l’eau fait l’objet de nombreux usages.

Dans l’industrie où elle est utilisée pour la production d’énergie, la fabrication ou encore l’évacuation des déchets.

Dans l’agriculture où l’irrigation est essentielle aux cultures, particulièrement entre juin et août.

En usage domestique pour l’eau potable.

Des prélèvements excessifs en eau multiplient les situations de pénurie, voire de sécheresse.

Des phénomènes naturels accentuent ces risques pour les sols, les lacs, rivières et nappes souterraines.

Il s’agit du manque de pluie et de l’évaporation de l’eau sous l’effet de températures de plus en plus élevées.

Pour gérer les ressources et la qualité de l’eau, la France a mis en place une politique décentralisée au début des années 1960.

La loi de 1964 organise la gestion de l'eau par bassin avec la création des agences de l'eau et des comités de bassin.

La loi de 1992 prévoit pour chaque bassin un schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE).

La politique de l’eau s’inscrit également dans le cadre européen avec la transposition en droit français de la directive-cadre sur l’eau en 2004.

La loi de 2006 introduit le principe du "droit à l’eau" pour tous.

Elle prévoit également de tenir compte du changement climatique dans l’ensemble des décisions relatives à la gestion de l’eau.

Pour faire face aux situations de sécheresse, les préfets peuvent prendre localement des mesures de restriction selon 4 niveaux : vigilance, alerte, alerte renforcée, crise.

L’usage de l’eau est alors limité : restrictions agricoles, interdiction d'arroser des jardins ou encore de laver des voitures...

Un décret de juin 2021 vise à mieux gérer les situations de crise liées à la sécheresse et encadrer les autorisations de prélèvement d'eau.

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