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Mixité sociale dans les collèges : un effet sur les résultats scolaires ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Le Conseil scientifique de l'éducation nationale a publié les résultats des expérimentations lancées en 2015 pour renforcer la mixité au collège. Ces actions, menées en 2016 et 2017, ont eu peu d'impact sur les résultats scolaires. En revanche, les effets sont significatifs en terme de bien-être personnel et social pour l'ensemble des élèves.

"Une plus grande estime de soi scolaire, un optimisme plus élevé, une meilleure qualité des relations amicales, et une attitude plus favorable vis-à-vis de la solidarité". C'est le constat du Conseil scientifique de l'éducation nationale (CSEN) dans une note d'avril 2023 sur les premiers résultats d'expérimentations de la mixité sociale au collège en 2016 et 2017.

Les auteurs rappellent que "la ségrégation sociale entre établissements scolaires est importante : dans certains collèges, la part d’élèves issus de milieux sociaux défavorisés est quasiment nulle alors qu’elle peut atteindre près de 100% dans d’autres établissements." Selon l'étude, la proportion d’élèves de milieu défavorisé est de 64% (contre 36% pour les élèves de milieu favorisé).

56 collèges pilotes en métropole ont participé à cette initiative, qui consistait par exemple à réunir des secteurs de plusieurs collèges en un seul en régulant le choix scolaire ou à modifier la sectorisation.

La mixité sociale renforce le bien-être personnel et social

Les expérimentations ont montré que la mixité sociale a des effets positifs sur tous les élèves, quel que soit leur origine sociale :

  • une plus grande estime de soi ;
  • un plus grand optimisme sur le rendement de l'effort : les collégiens "ont davantage le sentiment de pouvoir influencer leur propre réussite" ;
  • de meilleures relations sociales ;
  • une attitude plus favorable au travail en groupe et une plus grande solidarité.

L'effet de la mixité sociale est cependant plus important pour les élèves défavorisés. L'amélioration du bien-être social est nette : un meilleur climat scolaire (+18%), un plus grand sentiment de sécurité (+26 %) et de meilleures relations amicales (+30% d’un écart-type). Ils ont aussi plus tendance à coopérer.

L'estime de soi scolaire est "significativement plus élevée dans les collèges pilotes pour les élèves favorisés" (27% d’un écart-type), précise l'étude. Par ailleurs, la qualité des relations avec les amis est légèrement meilleure pour les collégiens de milieu favorisé.

Ce résultat est important pour les auteurs car il indique que "l’amélioration des relations sociales des uns ne s’effectue pas au détriment de celles des autres."

Pas d'effet sur le niveau scolaire

Les collégiens scolarisés dans un établissement plus mixte que les autres n'ont pas vu leurs résultats évoluer. Ils sont comparables, constate la note. Les résultats au contrôle continu ou aux tests en français et mathématiques n'ont pas montré d'effet positif ou négatif d'une plus grande mixité. Et ce, "quel que soit le milieu social des élèves", précise le document. Ce résultat laisse supposer que "les apprentissages au collège sont assez peu liés à la composition sociale de l’établissement ou de la classe", estiment les auteurs.

La mixité sociale, en conclut le CSEN, n'est donc pas "une menace pour les performances des élèves de milieu favorisé". Elle ne constitue pas non plus une solution évidente pour améliorer les performances des élèves de milieu défavorisé.