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© Thomas Coex/AFP

Carburant : les automobilistes adaptent leur consommation aux variations de prix

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

85% des ménages français disposaient d’un véhicule motorisé en 2018. Il reste le mode de transport privilégié pour les déplacements quotidiens. Cet usage donne aux variations des prix du carburant un caractère particulièrement sensible. Comment la consommation de carburant évolue-t-elle quand les prix à la pompe augmentent ?

Une étude publiée le 6 juillet 2023 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) révèle dans quelle mesure "les automobilistes ajustent leur consommation de carburant aux variations de prix à court terme". Cette étude montre que l’augmentation des prix du carburant survenue en 2022 a induit une baisse des volumes achetés, malgré les remises instaurées par le gouvernement.

Prix du carburant : des fluctuations en 2022

Le déclenchement de la guerre en Ukraine (le 24 février 2022) a provoqué une forte augmentation des cours du pétrole et une hausse brutale des prix du carburant en mars 2022. Cette hausse a mis en difficulté de nombreux ménages dépendants de la voiture et contraints financièrement. Les remises à la pompe, destinées à compenser en partie cette hausse, ont affecté le prix du carburant, qui a :

  • reculé sous l’effet d’une remise de 0,18 euro par litre toutes taxes comprises (TTC) effective dès le 1er avril 2022 ;
  • augmenté en mai et juin 2022 puis décru ;
  • chuté en raison d’une remise supplémentaire de 0,12 euro par litre au 1er septembre 2022 avant de remonter progressivement ;
  • fluctué depuis le plafonnement des remises à la pompe à 0,10 euro par litre intervenu mi-novembre 2022 et leur suppression au 1er janvier 2023.

La hausse des prix du carburant fait baisser sa consommation

Lorsque les prix augmentent de 1%, les quantités de carburant achetées diminuent à court terme de 0,21% à 0,40%, d’après des analyses de données bancaires menées de septembre 2021 à janvier 2023. Cette baisse de volume est en moyenne de :

  • 1,06% pour les "petits rouleurs", qui dépensent moins de 17 euros par mois en carburant ;
  • 0,32% pour les "gros rouleurs" (plus de 120 euros de carburant par mois), dont font partie les habitants des zones rurales et périurbaines.

Variations de prix : des effets budgétaires, redistributifs, environnementaux

Si les prix des carburants étaient restés à leur niveau de janvier 2022 (avant le début de la guerre en Ukraine) :

  • la facture des automobilistes aurait connu une hausse de 93 à 127 euros sur toute l’année 2022. Les ménages ruraux auraient vu leurs dépenses progresser de 127 à 160 euros, les périurbains de 107 à 133 euros et les urbains de 57 à 79 euros. Les remises à la pompe ont allégé :
    • la facture annuelle moyenne des automobilistes de 51 à 81 euros,
    • celle des 25% les plus aisés, qui ont davantage de frais de carburant, de 64 à 115 euros. Cela ne représente que 0,09% à 0,17% de leurs revenus, pour une facture annuelle d’environ 2 000 euros,
    • celle des 25% les plus modestes de 29 à 48 euros (soit 0,26% à 0,42% de leurs revenus, pour une facture de près de 1 000 euros par an) ;
  • l’empreinte carbone  d’un ménage automobiliste aurait augmenté en moyenne de 66 à 128 kilogrammes de gaz carbonique (CO2). Mais la baisse de la consommation de carburant consécutive à la hausse des prix a réduit dans une certaine mesure  l’empreinte carbone des ménages.