Image principale 1
Image principale 1
© Kenzo Tribouillard/AFP

Pacte de stabilité et de croissance : vers une révision des règles budgétaires ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Le 26 avril 2023, la Commission européenne a présenté deux propositions de règlements et une proposition de directive destinées à réformer les règles budgétaires européennes du Pacte de stabilité et de croissance (PSC). Un rapport de l’Assemblée nationale évalue l'ensemble des mesures proposées.

Le Pacte de stabilité et de croissance (PSC) a été instauré en 1997 afin d’encourager les États de la zone euro à réduire leur déficit et d’imposer des budgets proches de l’équilibre ou excédentaires. L'application des règles du Pacte a été suspendue lors de la crise sanitaire liée au Covid-19. Cette suspension court jusqu’au 31 décembre 2023.

La Commission européenne a proposé une réforme du Pacte pour une mise en oeuvre au 1er janvier 2024.

Le projet de réforme du Pacte de stabilité et de croissance

La clause dérogatoire générale, permettant la suspension temporaire des règles du Pacte de stabilité et de croissance, a été activée le 23 mars 2020 puis elle a été prolongée jusqu'au 31 décembre 2023. Selon le rapport de l'Assemblée nationale, le retour aux règles en vigueur en 2020 est inenvisageable compte tenu des ratios d’endettement public de certains États membres. 

La Commission européenne a présenté ses propositions de réforme en avril 2023. Bien que fortement critiqués, les seuils de déficit (déficit budgétaire inférieur à 3% du PIB) et de dette publique (taux d'endettement maximum fixé à 60% du PIB) ne seraient pas modifiés. 

La proposition de réforme repose sur l'élaboration de plans budgétaires et structurels nationaux à moyen terme. En cas de dépassement des seuils de déficit ou de dette, un État devra définir une trajectoire d'ajustement d'une période de quatre ans. Cette période pourra être prolongée de trois ans si un État s'engage dans un programme "pertinent" de réformes et d'investissements. La pertinence sera évaluée en fonction de critères précis (viabilité budgétaire, effet positif sur la croissance...). Ce programme devra en outre entrer dans le cadre des priorités de l'Union (Pacte vert, socle européen des droits sociaux, programme d'action pour la décennie numérique, boussole stratégique en matière de sécurité et de défense). La Commission souhaite que le nouveau cadre permette à chaque État de définir une trajectoire en fonction de sa situation propre.

Le traité de Maastricht, ville des Pays-Bas, a été signé le 7 février 1992.

Ce traité est la poursuite d’un processus commencé en 1951 avec la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA).

En 1957, sont fondées la Communauté économique européenne (CEE) et la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom).

En 1986, l'Acte unique européen met en place un marché unique sans frontières intérieures.

Signé par les premiers 12 États membres de la Communauté européenne, le traité de Maastricht crée juridiquement l’Union européenne (UE).

Le traité englobe dans un 1er pilier les trois premières communautés européennes (CECA, CEE, Euratom).

Le 2e pilier est constitué par la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) qui vise à coordonner les politiques étrangères des États membres.

Enfin, le 3e pilier prévoit une coopération policière et judiciaire entre États membres.

Le traité instaure une citoyenneté européenne qui complète la citoyenneté nationale et donne de nouveaux droits.

Le droit de circuler et de séjourner, de travailler et d’étudier sur le territoire des autres pays membres.

Le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales et aux élections du Parlement européen.

Le droit de pétition devant le Parlement européen et le droit de saisir le Médiateur européen en cas de litige.

Le traité ouvre la voie à la création d’une monnaie unique, avec la mise en place de l’Union économique et monétaire (UEM).

En vue de la réalisation de l'UEM, des critères de convergence des économies sont définis.

Les "critères de Maastricht" sont au nombre de 4, le plus célèbre concerne le déficit public (règle des 3% de PIB).

Trente ans après la signature du traité, la crise provoquée par le Covid-19 conduit à réinterroger ces critères.

La position des rapporteurs de l’Assemblée nationale

Il existe un consensus sur la nécessité de réformer le cadre budgétaire au sein des États membres, notamment parce que les règles actuelles pourraient entraver la croissance de la zone euro. Le rapport de l'Assemblée nationale met en évidence les points positifs des propositions de la Commission européenne : prise en compte des spécificités nationales, prise en compte du temps long, volonté de ne pas restreindre les investissements. Il regrette cependant le maintien d'un critère commun à tous les États pour évaluer les dettes ou les déficits excessifs.

En outre, l'analyse de soutenabilité de la dette (Debt sustainability analysis - DSA) réalisée par les services de la Commission sera conduite selon une méthode qui reste encore obscure à ce stade.

En ce moment